start living again / Andrea

Start living again
ft. Aya Saori

I’m not doing this because I want to beat someone, because I hate someone, or because I want to blame someone. I do what I do because it’s right! Oh wait... actually... I do what I do because it is mean and I hate everyone.

Andréa connaissait Aya de longue date. Elles s'étaient rencontrées peu de temps après l'arrivée d'Aya à Storybrooke.Les deux jeunes femmes étaient rapidement devenus amies et aimaient faire la fête ensemble. L'océanographe se souvenait bien des soirées pyjamas entre filles qui parfois dérapaient en sorties nocturnes improvisées mais qui se terminaient toujours bien. Parce qu'Aya était une personne assagie par l'homme qu'elle aimait et pour qui elle avait les regards les plus langoureux. Alors elle ne voulait pas faire trop de folies... Et même si Andréa ne comprenait pas qu'on puisse aimer quelqu'un autant elle avait toujours respecté l'amour que son amie vouait à cet homme. Elle le connaissait aussi, un peu, évidemment, par le biais d'Aya. Mais quand ils s'étaient mis ensemble, Aya était devenue calme... trop calme. Elle ne sortait plus, ne vivait que pour lui et avec lui, et il était devenu de la voir comme avant.

Andréa était présente à leur mariage : quand même... elles étaient amies. Et puis leur désir de famille avait grandi, mais jamais ils n'avaient eu d'enfants. Andréa ne connaissait pas tous les détails de cette histoire : ce qu'elle savait seulement c'était qu'elle n'avait qu'une peur, avoir un enfant, alors que son amie en rêvait. Parfois la vie était injuste... La maladie et la mort avaient emporté le mari d'Aya, et Andréa avait souhaité la soutenir dans son deuil; et surtout la ramener dans le monde. C'était sa manière à elle de lui montrer qu'elle comptait pour elle et qu'elle voulait l'aider. Ce soir-là, la brunette décida de sortir son amie de son appartement : cette dernière sortait peu, et ses soirées n'étaient que de pâles copies les unes des autres, monotones et moroses, cyclique et peu réconfortante.

Ce soir-là, Andréa se retrouva assez tôt devant la porte de chez Aya qui avait décliné son invitation à sortir avec une excuse bidon dont elle seule avait le secret (on sait jamais elle pouvait se coucher si tôt parfois...) Cette dernière lui ouvrit la porte et soupira en la voyant. La jeune femme chercha dans le regard de son amie une once de contentement de savoir qu'Andréa ne l'avait pas lâchée. « Que fais tu la ? Je t’ai dit que j'étais occupée ce soir Andrea » La brune poussa la porte et entra dans l'appartement qui était dans un état impeccable : normal quand on est chez soi tout le temps ça doit être propre, et elle soupçonnait Aya de nettoyer plus que de raison pour se donner quelque chose à faire. Soutenant le regard de son amie, une lueur de défi dans les yeux, Andréa posa ses mains sur ses hanches, prête à lui annoncer sa trouvaille pour le soir venu.« Bon tu veux aller ou ?  Pas une grosse sortie s’il te plait, je suis fatiguée, j’ai pas envie de voir trop de monde » Elle hocha la tête avec un petit sourire « J'ai parfaitement ce qu'il te faut ! » dit elle alors, juste avant de l'attraper par le poignet pour l'entraîner vers sa chambre qui se situait un peu plus loin : « Mais avant on passe te changer, tu peux certainement pas sortir comme ça ! » Non seulement Andréa voulait faire porter à Aya une tenue plus festive, mais elle voulait aussi regarder dans quel état émotionnel son amie se trouvait ce soir-là. Cela faisait déjà cinq ans que son mari était mort, et elle ne semblait pas faire son deuil tant et si bien qu'on aurait dit qu'il était mort la semaine passée... La navigatrice avait en tête une soirée entre filles dans un karaoké du coin, mais si elle sentait que l'humeur n'était pas au chant, elle avait aussi prévu le coup avec un cinéma, une pièce de théâtre, une pizza dans un restaurant... ce qui serait le mieux pour son amie, même si elle en était persuadé, la meilleure solution au deuil était de chanter faux sur Diamond de Rihanna avec un mojito à la main.

Arrivée dans la chambre d'Aya, Andréa fonça vers le placard, qu'elle ouvrit sans ménagement. Ses mains défilaient sur les cintres, jetant sans ménagement certaines atrocités, certaines insultes à la mode et au style, qu'elle trouvait dans le tas. Après avoir évacué plusieurs tenues, elle trouva une petite robe violette qui irait très bien à son amie. Elle n'était pas trop longue mais pas trop courte non plus (sinon elle le savait, Aya ne la porterait pas) : « Enfile ça ! Ca ira super bien avec tes créoles dorées !» dit-elle en lui tendant le cintre avec la tenue qu'elle avait sélectionné. « J'en ai profité pour faire un peu de tri ! » rigola-t-elle en regardant les quelques vêtements trop noirs et trop vieux qui gisaient mollement au sol en attendant qu'une chose : d'être jetés ou transformés en torchon.

Start living again
ft. Aya Saori

I’m not doing this because I want to beat someone, because I hate someone, or because I want to blame someone. I do what I do because it’s right! Oh wait... actually... I do what I do because it is mean and I hate everyone.

Andréa ne savait pas ce que cela voulait dire l'amour. Elle ne l'avait jamais personnellement expérimenté, et pour elle ce n'était qu'un vague concept avec lequel on vous rabâchait les oreilles enfant pour vous faire croire que la vie serait plus belle plus tard, et dont on vous submergeait par de nombreux films à l'eau de rose dans le cinéma lorsque vous étiez adulte. Evidemment elle voyait que ses parents s'aimaient, mais encore une fois elle ne voyait pas dans le mariage ce qu'il y avait qui allait au-delà du simple accord de principe selon lequel on choisit de rester avec une personne pour toujours. Etrange idée soit dit en passant. Pourquoi se limiter à un lorsqu'on peut en avoir tant d'autres ? Les plaisirs sexuels auxquels s'adonnaient Andréa avec de nombreuses personnes, hommes comme femmes, la satisfaisaient pleinement, et elle se serait sentie frustrée à l'idée qu'on ne lui impose qu'un seul partenaire pour toujours. Parfois les gens la soûlaient, et ainsi elle pouvait décider de ne plus leur parler pendant un temps, se concentrant sur d'autres, sans perdre pour autant tous les plaisirs qu'elle pouvait ressortir de telle ou telle relation. Être volage semblait bien plus facile à vivre que d'être fidèle. En tous cas c'était ce qu'il semblait. A en voir son amie, la brunette se rendait bien compte que quelque chose de plus grand la liait à son époux. Même mort elle ne semblait pas passer à autre chose : quelle tristesse.

Cette différence de compréhension de l'amour entre les deux femmes creusait parfois un gouffre entre elles. Andy ne comprenait pas qu'Aya puisse autant rester à broyer du noir alors qu'une vie d'amusement pouvait l'attendre dehors. Et Aya parfois trouvait probablement que son amie était trop légère sur ce genre de sujets. Mais ce soir-là elle voulait aider l'autre à aller mieux, et l'océanographe ne connaissait qu'une manière de faire : s'amuser. « Tu exagères, ils sont très bien tous les vêtements que tu as jetés, pour le travail c’est pratique d’avoir du noir ! Ils ne sont pas si laids que ça si ? » Andréa observa la pile de fringues d'un noir délavés qui jonchaient le sol. Pitié, il était quasiment impossible de trouver une couleur dans cette penderie ! Il fallait absolument en bazarder la moitié de ces affaires-là ! Son amie se déshabilla rapidement, se retrouvant en sous-vêtements. Elle avait une manière très décontractée de le faire, et Andy savait qu'elle n'était pas très pudique, ce qui contrastait d'ailleurs grandement avec son caractère. Celle-ci enfila la robe d'un violet fin et délicat. Ce n'était ni trop voyant ni trop morose, cela ferait parfaitement l'affaire pour être jolie sans faire tape à l'oeil ! Globalement tout ce qui était recherché par l'aventurière lorsqu'elle avait voulu prendre une tenue pour Aya. « Tu es canon dans cette robe ! » Lui sourit-elle alors. Pas facile pour l'autre demoiselle de se trouver jolie lorsque la seule personne qui avait l'habitude de lui dire n'était plus là. Mais il fallait penser à autre chose, s'ouvrir au monde et qui sait, peut-être rencontrer quelqu'un de nouveau. Elle était veuve certes, mais jeune et sans enfant, rien ne la retenait dans cette chambre à déprimer si ce n'est sa propre tristesse. « Allez attrape ton manteau on y va ! Je te propose une soirée karaoké » lui lança-t-elle alors tout sourire. C'était un bon moment qu'elles voulaient passer ensemble, et ce n'était pas non plus une boîte de nuit où elles se feraient draguer à longueur de soirée parce que c'étaient deux belles femmes bien habillées. Les lieux comme les karaokés pouvaient vous laisser une certaine intimité si vous la désiriez, et étaient aussi gage d'une soirée réussie où la rigolade primait. Disant cela, Andréa se dirigea sans plus de cérémonie vers la porte, après avoir indiqué à son amie quelles chaussures iraient au mieux avec la fameuse robe violette.

Start living again
ft. Aya Saori

I’m not doing this because I want to beat someone, because I hate someone, or because I want to blame someone. I do what I do because it’s right! Oh wait... actually... I do what I do because it is mean and I hate everyone.

Andréa était du genre à être tout feu tout flamme. Constamment. Elle ne savait pas mettre sa vie sur pause ou observer un temps mort pour qui que ce soit. Elle allait à mille à l'heure, et soit on la suivait, son on se laissait distancer et c'était tout. Elle n'attendait personne pour vivre "sa meilleure vie" comme elle aimait à le dire, et ne pas se prendre la tête avec les autres était devenu une véritable philosophie de vie. Mais voir son amie se laisser ainsi entraîner vers les méandres douloureux du deuil ne lui plaisait pas, et contrecarrait avec la vie de folie qu'elle menait. Bien trop attachée à Aya pour la laisser tomber, elle avait décidé de l'entraîner avec elle dans cette folle danse qu'était la vie, pour lui montrer qu'elle valait bien mieux que de se laisser aller dans un appartement sinistre à se lamenter sur un homme qui, malgré toute sa volonté, ne pourrait jamais revenir. Elle regardait Aya s'admirer dans le miroir avec une conviction certaine : la jeune femme aimait la tenue que son amie lui avait choisie, et elle se trouvait joli. Le petit sourire qui avait étiré légèrement le coin de ses lèvres le temps d'un instant ne trompait pas l'océanographe. Bon. Cette soirée commençait bien alors ! La brune lui avoua que sortir lui ferait du bien, et Andréa afficha un sourire triomphant. Evidemment, elle n'avait pas douté un seul instant que cela était la bonne solution, mais de voir qu'elle l'admettait si facilement, et en souriant en plus, cela était inespéré. Elle ne sortait donc pas avec des pieds de plomb ce soir la demoiselle, et les deux jeunes femmes allaient pouvoir réellement s'amuser puisque le coeur de chacune était à la fête. « Okay, je te suis mais on se contente d'un karaoké si tu veux bien, je n'ai pas envie de draguer ou me faire draguer. On boit un coup juste entre copines. » La voix de son amie était douce et calme, et Andréa hocha la tête en signe d'aquiescement. En réalité elle pensait *Oui oui on commence par ça puis ensuite on boit et on se fait draguer pour rire ce sera drôle*. Mais elle ne dit rien. La perspective de plaire à un homme était pour le moment inenvisageable pour Aya, et il fallait le respecter. De son côté, l'aventurière n'avait pas prévu de se laisser aller côté homme... ou femme d'ailleurs. Elle aimait rentrer accompagner. Mais pour le moment, elle se contenterait de "boire un coup entre copines", se laissant libre court à ce que pouvait donner une soirée comme celle-ci, qui lui semblait d'avance plus que comique. Enfin, ce n'était pas de sa faute si une quelconque personne intéressée par elle lui lançait des bravos depuis la scène où elle chanterait une chanson du genre Highway to hell.

Les deux amies se retrouvèrent bientôt dans un bar chantant, aussi communément appelé karaoké, où se mélangeaient à peu près tous les types de personne. De l'équipe de travail attablée ici pour un team building pour le moins peu orthodoxe, au groupe de gars venu humilier un pote en enterrement de vie de garçon, en passant par le groupe d'amis déjà saoûls venus rigoler un bon coup, il y en avait pour tous les goûts. Se frayant un chemin jusqu'au bar dans sa robe serrée et qui, elle l'espérait, attirerait sûrement les regards, Andréa jouait des coudes en s'approchant du comptoir pour se faufiler en premier face au barman. Accoudée devant lui, son décolleté en avant, elle lui demanda très fémininement deux cosmopolitain bien chargés, un pour elle et un pour la demoiselle souriante qu'elle pointait du doigt. De son plus beau sourire, elle le remercia pour cette première tournée cadeau et lui indiqua qu'elles seraient de bonnes clientes ce soir-là.

A peine retournée à la table qu'elles avaient réussi à récupérer, Andréa se fit happer par son amie, plus joviale et motivée que jamais.« Allez Andrea, tu m'as traîner jusqu'ici alors tu viens chanter avec moi ! » Ni une ni deux, la brune était sur ses deux pieds. Pas question de laisser retomber une telle ambiance, et une telle motivation. Attrapant la main de son amie qui l'entraînait vers la scène, elle regarda les jolies courbes d'Aya. Qui pourrait donc lui résister ce soir-là ? Saisissant un des deux micros, et prenant une voix sensuelle, elle dit la main enroulée sur le micro : « J'espère que vous êtes prêts à tomber de vos chaises sous nos voix envoûtantes ! ». Après un rapide scan de l'assemblée, elle vit que les regards s'étaient bien tournés vers les deux amies. Les gens venaient habituellement en grand groupe au karaoké, et venir à deux c'était : osé. Mais la plupart des gens avaient cessé leur conversation pour les écouter, et cela plaisait grandement à notre demoiselle. « Youhou ! On va chanter : Dancing Queen » continua t-elle d'une voix surexcitée à la façon des stars qu'elle voyait à la télé. C'était un choix de musique des plus classiques, et tout le monde connaissait, mais le côté reine lui plaisait bien. Posant sa main sur le micro pour masquer sa voix aux oreilles de tous, elle se pencha vers Aya et chuchota : « Prête pour le show ? On va tous les moucher tu vas voir. » Avec un petit clin d'oeil pour accompagner ses paroles, elle se redressa en faisant onduler ses cheveux qu'elle avait lâchés pour l'occasion. Tout pour plaire n'est-ce-pas ?