Après tout ce que nous avons vécu, je ne pensais pas que mon histoire se terminerait comme ça. J’aurais préféré à rester à Storybrooke, honnêtement. Sans mes souvenirs, j’étais bien plus épanoui. Tout m’accable maintenant que je suis de retour. Mon dernier souvenir dans ce monde est particulièrement traumatisant. J’étais mort, je ne peux pas oublier le regard de Clarke avant qu’elle n’appuie sur la détente. Quand la malédiction s’est levée, je me suis retrouvé sur la Terre que je connaissais, complètement seul. La Transcendance est arrivée et pourtant, ça ne m’a donné aucune satisfaction de m’en rendre compte. Je suis mort pour la cause que je défendais mais est-ce que ça en valait vraiment la peine ? Je portais encore ma tenue de disciple mais je m’en suis vite débarrassé. La Terre s’était remise du deuxième Praimfaya, elle est de nouveau habitable mais je ne suis pas particulièrement heureux.

Je pourrais chercher d’autres survivants mais je préfère choisir l’exil. Nous disions que nos actes ne nous définissaient pas si nous les faisions pour survivre mais avec du recul, je n’y crois plus. Trop de sang a coulé à cause de nous, à cause de moi. Je ne sais pas si un jour, je me pardonnerais ce que j’ai fait mais en attendant, je préfère rester loin de qui que ce soit. Il n’y a peut-être personne, peut-être que ma sœur est quelque part, pas loin mais les chances qu’elle me déteste sont trop grandes. J’ai choisi de m’installer à l’endroit où nous avons atterri il y a si longtemps. Il ne reste plus rien du vaisseau qui nous a servi de premier campement, évidemment. J’ai réussi à me construire ce qui peut ressembler à un abri. La survie a fini par m’apprendre quelques petits trucs. Ça rend ma vie plutôt potable.

Une nouvelle journée commence et elles se ressemblent toutes sans que je ne m’en plaigne. Si peu d’animaux ont survécu au Praimfaya, le temps a fini par faire revenir la vie sur Terre. Je balance mon flingue sur mon épaule avant de me mettre en route. Ce serait plus simple si je retrouvais la civilisation mais je n’ai plus envie de choisir la simplicité. Je marche dans la forêt si familière et pourtant si différente jusqu’à ce que j’aperçoive une silhouette plus que familière. Je me fige. Cette personne me confirme que d’autres personnes sont passé au-delà de la Transcendance mais ce n’est pas ce qui m’importe. C’est Clarke. La première personne que je croise depuis la fin de la malédiction est celle qui m’a ôté la vie. Nous sommes face à face mais actuellement, je préférerais être partout sauf ici. Nous étions proches, à une époque. Elle était ma meilleure amie. Je reste silencieux mais elle prend la parole. Je n’ai pas envie d’écouter et pourtant, je reste planté là, la mâchoire serrée.

-C’est pourtant toi qui a appuyé sur la détente pour me tuer. Tu l’as voulu.

Je me montre froid. Elle a choisi sa fille plutôt qu’une amitié que je pensais solide malgré mes choix. J’avais raison à propos de la Transcendance mais j’ai conscience que mes derniers choix n’étaient pas particulièrement judicieux. Je le regrette et je me demande si Clarke, elle, s’en veut. Je n’étais pas sûr du ressentiment que je lui portais mais face à elle, la déception et la colère remonte malgré moi. Je suis bel et bien redevenu le Bellamy que j’étais avant toute cette histoire de Transcendance.

-Ça a servi à quelque chose, au moins ? Tu as réussi à protéger Madi ou elle a fini par mourir comme tous ceux qui s’approchent de toi ?