Look me in the eyes, tell me what you see - ft. Ciara

Look me in the eyes, tell me what you see
ft. Ciara River

I’m not doing this because I want to beat someone, because I hate someone, or because I want to blame someone. I do what I do because it’s right! Oh wait... actually... I do what I do because it is mean and I hate everyone.

Andréa avait du se lever tôt ce jour-là et l'alcool lui tapait encore sur le crâne lorsqu'elle prit sa douche. Un cachet d'aspirine plus tard et une bonne dose de café dans le sang, elle était prête à aller travailler. Les événements de la veille étaient encore un peu flous pour une bonne partie d'entre eux, mais elle s'était réveillée seule, et chez elle, (pour une fois) ce qui indiquait que rien de trop important ne s'était passé. L'océanographe ne prit pas le chemin du laboratoire ce matin-là. En effet, elle avait rendez-vous au parc animalier afin d'étudier le comportement de plusieurs animaux qui devaient être relâchés bientôt dans leurs habitats naturels. Le processus avait pris plusieurs années et cela faisait depuis de nombreux mois qu'Andréa s'était attelée à ce projet. Elle avait ainsi fait de nombreux relevés et analyses sur le milieu océanique dans lequel ils allaient être relâchés. Il s'agissait de deux dugongs, espèce herbivore dont les habitants ne cessaient de reculer en raison de la pollution humaine. Ce couple de dugong avait été recueilli par le parc animalier, pendant que les océanographes de l'équipe d'Andréa cherchait une zone naturelle stable dans lesquels les relâcher. Et voici que son projet touchait au but. Les données étaient bonnes, et si les animaux étaient en bonne santé, il serait possible de les relâcher à la prochaine saison chaude, une saison favorable pour ces bêtes et qui leur permettrait de s'acclimater en douceur à la vie naturelle après plusieurs années passées en parc.

La jeune femme s'était donc rendue au parc de bonne heure. Elle préférait y aller avant que les touristes n'arrivent et s'amassent dans tous les sens et tous les chemins empruntables. Même si les animaux n'étaient pas visibles car ils étaient des espèces protégées et en analyse, elle préférait éviter les foules lors de sa promenade à travers le parc pour rejoindre les bassins dans lesquels se trouvaient les dugongs. Andréa, qui connaissait bien l'endroit, poussa la porte qu'elle avait activé avec son badge, et partit à la recherche du soigneur qu'elle devait rencontrer. Habituée à travailler avec un homme, on lui avait indiqué que c'était une certaine Ciara qui allait la recevoir aujourd'hui. Elle avait intérêt à être compétente... Arrivée près du bassin, elle aperçut une jeune femme brune, de dos : tapotant son épaule pour qu'elle se retourne, Andréa lui lança :« Excuse-moi, je cherche Cia... » La brune s'arrêta net dans sa phrase. La jeune femme qui venait de se retourner était son portrait craché.

Bloquée net dans son élan, elle se demanda même si elle n'était pas sous drogue. Serait-ce cela le cadeau empoisonné de la soirée d'hier dont elle ne se rappelait presque pas ? C'était tout à fait possible qu'elle ai prit quelque chose, mais que cela fasse encore effet ? Andréa ne savait plus trop que penser. Peut-être que ses collègues lui faisaient une blague. Pour une fois qu'elle ne bossait pas avec Andrew, exceptionnellement, elle se retrouvait avec son sosie ? Elle fronça les sourcils et regarda tout autour d'elle : cela faisait très caméra caché. « Putain de bordel de merde, t'es qui toi ? » L'océanographe ouvrait de grands yeux ronds. Manifestement la fille en face d'elle était tout aussi choquée, mais elle n'arrivait pas à se dire que cela était possible. Cette femme était littéralement un miroir de sa personne. Elle lui donnait pourtant quelques années de moins, une sorte d'elle version plus jeune... Etait-ce un espèce de masque que quelqu'un lui avait posé sur le visage à partir d'une photo d'elle plus jeune ? Et pourquoi lui faire cette blague ce n'était ni son anniversaire ni le premier avril... Andréa ne savait pas trop que penser : même son frère jumeau lui ressemblait moins que la femme qui se trouvait devant elle. Il était encore bien trop tôt pour que la jeune femme aie des pensées cohérentes à propos de ce qui se passait.

J'aime travailler dans ce parc. L'ambiance et le contact avec tous les animaux, je m'y sens à l'aise. Il faut dire que ma capacité sociale avec les humains est assez limitée alors je me contente de parler aux animaux. Je travaille depuis des semaines avec un collègue sur la réinsertion d'un couplé de Dugong. Il y avait encore de nombreux détails à régler mais on approchait de notre but. Du coup vous vous doutez que je passais de plus en plus de temps au travail à surveiller et prendre la moindre constante. Je voulais que tout soit parfait pour notre première réinsertion,  c'était un pas décisif pour l'avenir de notre parc. Aujourd'hui j'ai rendez vous avec Andréa, une océanographe je crois, jusque là c'est mon collègue qui a eu les contact avec donc je ne l'ai pas rencontré. J'avais tout préparé pour son arrivée, tout était noté dans un carnet, je suis un peu trop perfectionniste. J'étais concentrée à étudier les constantes de l'eau, j'avais cherché à reproduire le système naturel des animaux, normalement tout était semblable à leur milieu naturel. Je m'en étais assuré. Je sursautais alors que l'on venait me tapoter l'épaule, je n'avais entendu personne arriver. Je me retournais, ne faisant attention à personne, je finissais de noter les dernières infos. Elle se stoppa dans sa phrase,  me faisant lever le regard

- Enchanté je suis Ciara. Vous devez être Andrea ?

c'est seulement a ce moment que je regardais vraiment la jeune femme. C'était troublant, il y avait plus qu'une ressemblance entre nous. J'étais à deux doigts de remettre ma vie en question et me demander si je n'avais pas eu une sœur jumelle. Son langage me fis faire les gros yeux, bon on se ressemblait pas tant que ça finalement je crois

- D'accord, c'est une façon de voir les choses oui. Comme dit précédemment je suis Ciara, soigneuse au parc. Si cela ne vous dérange pas j'aimerai que l'on commence notre travail, cela ne servira a rien de s'attarder ainsi. Aussi troublant que cela puisse être.

je posais devant moi les carnets. Tout était écrit et rangé dans un certain ordre, je suis bien trop organisé pour commettre une erreur aussi basique que d'oublier de noter des éléments croyez moi. La moindre régulation de température ou de nourriture aura été noté

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Andréa était complètement chamboulée par la vision qu'elle était en train d'avoir. La peau, le visage, la taille, tout. Cette femme était sa copie conforme. Elle se présenta comme étant Ciara. C'était donc bien elle qu'elle cherchait. C'était étrange. Son... sosie, puisque c'était réellement ce qu'elle était, semblait avoir balayé leur ressemblance d'un geste de la main. Mais Andréa, aussi professionnelle qu'elle était, n'était pas capable de passer à côté de cela. Son cerveau désormais bien réveillé n'arrivait pas à intégrer la nouvelle. Sur les milliards de personne sur cette terre elle possédait une copie conforme ? Une copie qui, qui plus est, travaillait dans le même domaine qu'elle ? Quelle était la probabilité que quelque chose comme cela advienne ? Les dugongs pouvaient bien attendre quelques minutes, une heure, une journée même s'il le fallait, Andréa était bien trop intéressée par la soigneuse pour le moment. Elle s'approcha un peu plus et fronça un peu les sourcils, à la recherche d'une quelconque différence qui pourrait lui prouver qu'elles étaient différentes. A part leur attitude et leur manière de se tenir, elles semblaient identiques en tous points. Cela restait des plus perturbants. A moitié encore sous le choc, Andréa lâcha :« Attends tu ne vas pas me dire que t'as pleins de questions qui se bousculent dans ta tête ? » C'était complètement fou ce qui était en train de lui arriver. Maintenant qu'elle avait compris que l'autre la voyait aussi comme ça, et que ce n'était ni la drogue ni l'alcool ni quelqu'un d'autre qui lui jouait des tours, cela était devenu très étrange comme situation.

La brune serra dans ses doigts le paquet de document qu'elle avait sous le bras et qui renfermait toutes les précieuses informations pour libérer ces dugongs de cet endroit de captivité, si agréable soit elle. Les mots de Ciara avaient été tranchants, et assez peu ouverts à une blague, une conversation légère ou toute autre chose qui pourrait les amener sur un autre plan que sur celui du travail. L'océanographe se sentit un peu refroidie par ce qui se passait, mais cela ne dura qu'un instant. Sa positivité reprit le dessus bien rapidement et elle afficha un grand sourire. Si cette fille était une dingo du travail ce serait cela en premier et la détente après. Mais elle avait intérêt à le lui accorder, car Andréa avait déjà des milliers d'idées de choses qu'elles pourraient faire toutes les deux, que ce soit des blagues, des échanges d'identité ou des moyens de faire tourner la tête aux gens en soirée. Avec un sourire, et lui donnant un petit coup de coude amical, elle ajouta :« Bon au travail mais ensuite on se fait un verre hein ? Il faut absolument qu'on se connaisse mieux. Oh et, appelle moi Andy ! » Andréa se plaça à côté d'elle et commença à sortir ses propres documents. Elle était heureuse pour plein de raisons, parmi lesquelles remettre en liberté des animaux très bientôt, la satisfaction d'un travail sur le point d'aboutit, et l'espoir de se faire probablement une nouvelle amie bien sympa et avec qui déconner. Enfin elle l'espérait.

Le fait d’avoir des sosies dans le monde est un fait avéré mais je dois avouer que se retrouver en face de l’un d’eux est une affaire bien differente. La ressemblance en est pour le moins troublante. Cependant je n’avais pas le temps de m’attarder la dessus, si la jeune femme etait ici c’etait pour une bonne raison et la reintroduction de cette espece me tenais bien trop a coeur pour que je prenne le temps de m’attarder sur ce quie, selon moi, n’etais que de simple futilité. Nous aurons bien le temps de vérifier nos ressemblances après notre rendez-vous non ? A priori non puisque la jeune femme continuais de se rapprocher et de me scruter, c’etait sincerement perturbant, j’aurais preferer qu’on passe a autre chose, qu’on travail mais elle semblais me detailler entierement, que cherchait elle au juste ?

- Hum non pas vraiment, c’est connu qu’on est tous un ou plusieurs sosies dans le monde, je ne pensais juste pas forcément le rencontrer. Puis je suis surtout concentrée sur mon travail, je ne voudrais pas me distraire et commettre une erreur. Je prendrai surement le temps de m’interroger après

J’haussais doucement les épaules, je ne suis pas du genre à me laisser distraire facilement, encore moins dans un projet qui me tient tant à cœur. Je n’avais pas voulue être désagréable, je ne suis pas comme ça mais son langage un peu trop familier pour moi m'avait surpris dans un tel contexte. Au vu du regard de la jeune femme j’avais compris que je n’avais pas ete tres agreable

- Désolée si j’ai été un peu brut, je ne voulais pas, votre langage m’a simplement surpris dans un tel contexte et ce projet me tient sincèrement à cœur. Mais oui je suis partante pour qu’on aille boire un verre ensemble après, ça peut être sympa

Je venais observer ce qu’elle venait de sortir, prenant les papiers nécessaires de mon côté aussi. j’avais tout organisé de la meilleure des manières pour que mes petits chouchou aient la chance de vivre une belle et longue vie dans leur milieu naturel. J'espère tellement que tout se passera comme prévue

- Par quoi veux- tu commencer, tu as déjà rencontré notre groupe de dugongs ? C’est moi qui m’occupe d’eux la plupart du temps, j’ai tendance à chouchouter nos créatures marines je l’avoue

Je passe même bien plus de temps que de raison dans ce parc, je m’y dirige les yeux fermés et suis presque sûre de savoir nommer chacune de mes créatures les yeux fermés. Que voulez vous, j’aime mon travail

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Si la situation amusait Andréa, ce n'avait pas l'air d'être le cas de Ciara. Comment pouvait-elle ne pas être aussi surprise qu'elle ? Le fait que l'une était un réel miroir de l'autre semblait avoir passé sur la soigneuse comme s'il avait s'agit de n'importe qui d'autre. Aucune perturbée, elle avait continué à parler comme si de rien n'était. C'était un peu étrange il fallait l'avouer. Le grand professionnalisme dont Andy se targuait en pris un coup. Et puis les mots de l'autre demoiselle furent un peu rude à son égard. Certes on avait tous des sosies dans le monde : mais à ce point-là ? Et le fait de le rencontrer ne la choquait pas ? Enfin elle avait prévu de s'interroger après et lui conseilla de se remettre au travail. La brunette se sentit comme réprimandée par sa mère lorsqu'elle ne faisait pas ses devoirs. Une chose était sûre : elles n'avaient pas le même caractère et leur ressemblance s'arrêtait uniquement au physique.

Quelques secondes après cette invective, elle dû sentir que l'océanographe était un peu refroidie car sa voix se teinta d'un ton chaleureux et lui dit qu'elle apprécierait d'aller boire un verre avec elle. Ah, ce n'était donc pas totalement une cause perdue entièrement dévouée à son travail et qui ne savait pas s'amuser alors ! Tout n'était donc pas perdu pour Ciara, ni pour les plans foireux dans lesquels Andy avait prévu de l'emmener. Se redressant et proposant ses papiers à la vue de celle qui était en fait une collègue, Andréa lui emboîta le pas pour la suivre. « Je les ai vu quelques fois mais pas très souvent. Je travaille surtout en laboratoire et en mer pour faire les recherches et les relevés nécessaires et ensuite je les analyse. » Merci Andy, mais Ciara sait sûrement déjà comment ton travail marche en fait. Répondre simplement que tu es intéressée pour voir les dugongs serait une meilleure idée. Après tout, vous étiez déjà en chemin pour cela non ? Suivant la soigneuse jusqu'à arriver dans le lieu où étaient détenus les dugongs, Andréa se demandait ce que ça faisait de faire un tel métier. Certes ils étaient au contact même des créatures toute la journée, et ils devaient tisser un réel lien avec eux. Mais en fin de compte, ils pouvaient un peu trop s'y attacher, cela devait être difficile de couper le cordon pour les remettre à la nature. Et puis les voir en cage toute la journée, dans des bassins bien trop petits pour leur désir de liberté : l'aventurière qui vivait de grands espaces qu'était Andréa ne pouvait pas le supporter. Si elle avait fait ce métier, elle aurait depuis longtemps fait une connerie, en libérant des animaux juste par crainte de les voir dans des espaces si confinés aussi longtemps, même si elle savait que le but était de pouvoir les préparer au mieux à leur vie future. Heureusement qu'elle était derrière un bécher finalement... « Dis-moi un peu dans quel état ils sont. Est-ce qu'ils mangent bien ? Se déplacent bien ? Aucune impression que l'humeur n'est pas au beau fixe ? Ils ne restent pas dans leur coin sans s'alimenter ou sans entrer en contact l'un avec l'autre ? » Andréa et Ciara devaient approuver ensemble et valider toutes les deux que les conditions étaient bonnes à la fois du côté des dugongs et de leur état naturel, avant de les relâcher. Il fallait donc que chacune vérifie le travail de l'autre pour que tout soit prêt pour les ramener en mer. Consciencieuses comme elles étaient, il n'y avait aucune raison que cela ne fonctionne pas.

Je pense que ma passion pour mon métier, mon envie de voir notre essai reussir passait bien au dela de la surprise. J’estimais simplement ne pas avoir le temps de me laisser aller à de telles divagations même si je réalisais à quel point cela me faisait passer pour une coincée acharnée du travail. J’avais sans doute jeté un froid entre nous, ça se sentait dans son regard et dans sa voix, je voulais me faire pardonner sur ce point, je ne suis pas aussi asociale que j’ai pu le laisser paraître, je suis juste passionnée par ce que je fais. Elle sembla se détendre, décidant ensemble de travailler et ensuite d’aller profiter et de découvrir un peu ensemble qui nous étions respectivement.

- Je pense que vous devriez venir avec moi, faire connaissance avec eux. Ils me connaissent, ils sont habitués à ma présence mais je ne veux pas trop les brusquer. Je peux vous prêter une tenue, sauf si vous en avez une sur vous, on plongera les voir ca vous changera sans doute de votre laboratoire

Après tout, quoi de mieux que de plonger au cœur des créatures marines que l'on étudie ? J’aimais parfois, le soir, après mon service, plonger avec certains et nager quelques minutes. Je me sentais bien sous l’eau, j'étais rassurée et je me sentais en sécurité. Je suis cependant un peu trop sensible, je m’attache bien trop à ces animaux. Je pourrais passer tellement de temps avec eux à les caresser, le problème c’est qu’ils sont bien trop habitués à mon contact et j’ai peur que ca finisse un jour par porter préjudice à l’un d’eux. Je reflechis a chacune des questions de la jeune femme, chaque information est importante alors je ne dois rien laisser au hasard

- Non à ce niveau tout va pour le mieux, ils ont bon appétit, sont joueurs et se chamaillent même assez régulièrement. On a eu une blessure légère chez la femelle la plus jeune, il y a de cela quinze jours, elle s'était battue avec une autre femelle mais la blessure a bien cicatrisée et elle semble s’en être parfaitement remise.

J’avais passé de longs moments à les observer, je voulais absolument que tout soit parfait, ne nous laisser aucune chance d'échec devant une procédure si importante de réinsertion. Il fallait aussi que je verifie avec la jeune femme que les deux milieux soient assez proche pour ne pas créer de choc au moment du changement d’habitat

- Il faudra prendre le temps de comparer les habitats, j’ai toutes mes données dans un classeur mais on pourra les reprendre une fois sur place pour tout comparer si tu pense que c’est nécessaire.

J'étais vraiment optimiste face à la réussite de ce projet, après tout si nous faisions attention à ne passer à côté de rien je suis certaine que tout sera parfait, je l'espère en tout cas, après tout les efforts fournis je serais dépitée que quoi que ce soit échoue…

AVENGEDINCHAINS

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Le caractère d'Andy pouvait parfois être assez erratique. D'acharnée du travail, elle passait en un claquement de doigt à une fêtarde invétérée qui se laissait aller à tous les abus et toutes les extravagances. Alors parfois ces deux parties de son être s'entrechoquaient, et elle avait du mal à se concentrer. Et quelle surprise aurait pu être plus grande que de rencontrer un sosie parfait de son être ? Andréa avait beau avoir un frère jumeau, si tous les trois étaient dans la même pièce, c'est peut-être lui qui en viendrait à douter de sa naissance. Car dans l'esprit cartésien de la jeune femme, elles ne pouvaient être que liées par le sang. L'idée donc d'avoir été des jumelles séparées à la naissance lui plaisait. On aurait échangé Ciara avec son frère, ni vu ni connu... Mais dans les folies de son esprit, elle se plaisait à croire que chacun possédait des sosies de lui-même dans le monde, et se sentait honorée de rencontrer le sien. Elles avaient le même visage, les mêmes intérêts... C'était si intrigant que la brunette aurait aimé faire des analyses sur sa propre personne à ce stade.

L'océanographe écouta ce que la soigneuse lui proposait : plonger avec les dugongs. Et bien oui, cela pouvait l'intéresser tout à fait. Toute aventurière qu'elle était, Andy préférait les grands espaces marins pour plonger avec les animaux, dans la liberté des fonds océaniques infinis, et ce bleu noirci par une profondeur impénétrable. Mais l'idée de faire un petit plouf dans les bassins lui convenait tout à fait, et cela pouvait être intéressant de s'approcher des animaux en captivité. Ce n'était pas rare de le faire, mais ces derniers temps elle avait beaucoup travaillé dans son laboratoire et envoyait plutôt d'autres personnes voir les animaux aquatiques en parc. Alors ce serait pour elle, une première depuis pas mal de temps. « Super idée, je pourrai mieux les approcher grâce à toi. En revanche je n'ai pas de combinaison, je ne suis malheureusement pas une super-héroïne qui retire ses vêtements pour se retrouver en tenue de combat ! » Ajouta-t-elle un sourire au coin des lèvres. Ce processus devait d'ailleurs être très désagréable, et Andréa se demanda pourquoi les supers-héros ne pouvaient pas l'être en tenue de tous les jours. Ce n'est pas comme si on ne les reconnaissait pas lorsqu'ils avaient leur pantalon en lycra. Superman avait-il vraiment besoin d'une cape pour voler ? Et puis, avoir tout ça sous des vêtements de ville, cela devait être tellement inconfortable... Pour elle, la tenue de super-héros c'était plutôt cette blouse blanche qu'elle enfilait en entrant au laboratoire : rien de bien attirant somme toute. Elle avait bien un maillot et une serviette qui trainaient toujours dans sa voiture au cas où, mais pas grand chose de plus que cela.

Selon les descriptions de la soigneuse, les dugongs avaient un comportement plutôt encourageant pour revenir dans leur habitat naturel. Savoir qu'il n'y avait aucune perte d'humeur ni de délaissement de la nourriture était important car cela pouvait s'avérer signe d'un souci émotionnel de l'animal. La blessure superficielle ne semblait pas inquiéter Ciara, et cela ne choqua pas Andréa non plus. Ils seraient amenés à bien pire dans la nature en luttant pour leur survie contre leurs prédateurs, alors ce n'était pas une égratignure qui allait l'effrayer. « Oui nous pourrons comparer nos données cela me paraît nécessaire également pour être sûr qu'ils soient prêts pour leur retour à la vie sauvage ! Je te propose qu'on plonge puis qu'on regarde ça ? » Lui dit-elle alors toujours son éternel optimisme sur le visage. L'idée d'aller patauger dans un bassin la faisait rire, et il y avait quelque chose de son émerveillement enfantin qui la titillait au fond d'elle. Bien sûr elle restait professionnelle mais Andréa adorait l'eau, et se baigner avec des animaux lui ferait le plus grand bien. En plus elle commençait à sentir un petit contrecoup de fatigue dû à sa soirée trop alcoolisée de la veille : l'eau fraîche finirait de la réveiller un bon coup et ça ne pourrait pas lui faire de mal !

Je sais que je suis trop a fond sur mon travail mais vous n'imaginez pas a quel point c'est difficile de se sortir la tête d'un travail qu'on aime tant. A tel point que ce qui semblait stopper net la jeune femme ne fut qu'une simple perturbation pour moi, nous aurions bien le temps de s en occuper plus tard. Acceptant un verre lorsque nous aurions fini je reprenais la route de l'enclos, je pense qu'une baignade a leurs côtés nous aideraient à visualiser les besoins et permettraient à la jeune femme de faire connaissance avec eux.

- Ne t'inquiète pas pour ca nous avons toujours des tenues supplémentaires en cas d'urgence

Je lui souris, l'idée d'une superhéroïne en tenue de plongée m'amusait je dois l'avouer. J'avais envie de plonger, comme toujours d'ailleurs alors l'idée de pouvoir lui montrer nos bassins me faisait plaisir. Je prenais grands soin de toutes ces créatures et j'avais noué des liens assez fort avec chacun d'eux, ce serait difficile de les laisser partir même si c'était pour leur bien. Je lui faisais le point sur le comportement des Dugongs, tout était plutôt positif pour lui. Ils avaient un comportement idéal pour la réinsertion bien qu'une petite frayeur ait eu lieu il y a quelques jours. L'un des animaux s'était blessé et l'on ne peut pas remettre en liberté un animal blessé mais heureusement c'était superficiel.

- Avec plaisir un bon bain frais ne pourra que nous faire du bien et j'ai hâte que tu les rencontres ils sont adorable je t'assure

Je la menais jusqu'à l'enclos et lui tendais une combinaison, nous habillant rapidement je me nettoie et me désinfecte au maximum pour ne pas contaminer leur eau de bactéries extérieures. Je viens poser mes pieds au bord du bassin et appeler les Dugongs pour la présenter et qu'ils puissent être en confiance.

- Vient que je puisse te présenter nos chers amis

je caresse la tête de l'un des dugongs, celui qui avait tendance à être le plus affectueux avec moi, il serait le premier que je présenterais, il n'était pas vraiment sauvage.

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