Moi qui voulait t’éviter.. - feat Hayley

Moi qui voulait t'éviter...
ft. Elijah Mikaelson

I’m not doing this because I want to beat someone, because I hate someone, or because I want to blame someone. I do what I do because it’s right! Oh wait... actually... I do what I do because it is mean and I hate everyone.

Hayley ne savait plus par quel bout elle devait prendre sa vie. Depuis son retour de Storybrooke, elle avait du faire face aux changements apparemment les plus violents de toute son histoire. Découvrir qu'elle avait une fille, une famille, une identité, une nature même totalement différente de celle qu'elle pensait avoir... En se regardant dans le miroir, elle ne savait plus qui elle était. De retour à la Nouvelle Orléans, elle avait voulu mettre derrière elle cette vie factice qu'elle avait cru sienne. Il n'était pas bon de se morfondre dans ce qu'elle n'était pas. Et pourtant... cette vie si simple, si dénuée de soucis, si agréable et si douce, lui manquait cruellement. Elle avait parfois l'égoïste désir de vouloir y retourner, de ne pas savoir, de vivre cette insouciante existence qui lui avait tant plu. Mais la pensée même qu'elle ai pu vivre dans un monde sans Hope, dans un monde où elle avait choisi d'abandonner son enfant à la naissance et où la pensée même d'être mère la rebutait, lui donnait le tournis. Comment une mère, la mère qu'elle était, avait pu oublier sa propre fille, sa raison d'être, le seul sujet de ses pensées et de ses actions... Car oui tout ce qu'Hayley avait fait, depuis la conception de Hope, c'était la protéger. Les choix de vie qu'elle avait fait, les gens qu'elle avait tué, l'homme qu'elle avait épousé... Tout avait été pour sa fille et pour les autres. Son propre bonheur, Hayley avait appris à le mettre de côté depuis longtemps. Et pourtant cette vie, comme une bouffée d'air frais, avait redonné à Hayley l'envie de s'autoriser la joie et le bonheur.

S'acclimater à sa nouvelle, ancienne vie était étrange. Elle vivait à nouveau au Manoir des Mikaelson à la Nouvelle Orléans, avec Klaus et Rebekah. Elijah les avait quitté avant même toute cette histoire de mondes et d'univers parallèles, et le trou que laissait son absence dans la vie d'Hayley était béant. Elle avait perdu plus qu'un ami dans ce processus, et chacun des habitants du manoir en était grandement affecté. Rebekah la première, avait tout à fait péter les plombs et avait choisi, purement et simplement, d'éteindre ses émotions, incapable, probablement, de subir et d'encaisser un nouvel abandon. La louve quant à elle avait serré les dents, redressé le visage, essuyé une larme, et décidé de fermer son coeur à la lâcheté dont avait fait preuve Elijah. Et pourtant encore aujourd'hui elle ne comprenait pas, elle n'acceptait pas, sa décision. Si elle n'était pas partie avec lui ce n'était pas pour rester avec Klaus, mais avec ce qu'il était pour sa fille : un père. Une fois encore Hayley avait choisi Hope, et elle souffrait silencieusement, détestée désormais par l'homme qu'elle aimait. Et ce jour-là, quand elle rentra d'une sortie en forêt, elle pensa si fort à lui qu'elle eu la sensation d'abord, de sentir son odeur entre les murs de son ancienne demeure.

Tirée de ses pensées obscures par ce sentiment, elle sentit finalement l'odeur se renforcer à mesure qu'elle grimpait les marches. Bientôt elle en fut certaine : il était là. L'alpha serra les dents et tenta de calmer les battements de son coeur qui s'emballaient déjà. Dans cette vie ou dans l'autre, Hayley n'avait aimé personne comme elle l'avait aimé lui, et s'il était parti, si elle s'efforçait de l'oublier, cela ne voulait pas dire qu'elle ne l'aimait plus. Trop fière pour l'admettre, elle ne voulait pas que son coeur la trahisse, et voulait éviter à tous prix que l'oreille subtile du vampire ne perçoive une quelconque anomalie dans ses battements de coeur. Dans l'embrasure de la porte de la chambre de Rebekah, Hayley s'appuya sur le portant en bois de la porte. Elijah avait sentit sa présence lui aussi, et lui avait adressé, de loin, du bout des lèvres, un bonjour. « Elijah.» Répondit la jeune femme d'une voix tout aussi neutre qu'elle le pouvait, détachée, simple salutation jetée dans la pièce et partie pour se perdre dans les recoins des murs. Comment ils en étaient arrivés là ? A tant de distance, à une telle froideur dans la voix ? L'hybride se le demandait encore.

Elle le regardait, incliné sur un paquet de corps qu'il avait emballés dans de grands sacs de plastique maculés de sang. Elle ne bougea pas. Non pas qu'elle ne voulait pas se salir les mains, mais il avait fini, et quand bien même, il méritait, pour une fois, de faire le sale boulot. « Je ne suis pas non plus ravie de ces tueries de masse mais je n'ai pas eu le temps de m'en occuper cette fois-ci. » lui indiqua-t-elle simplement. Ce n'était pas la première fois que Rebekah laissait déborder sa soif de sang depuis qu'elle avait éteint son humanité, et Hayley ne pouvait pas permettre que des morts s'entassent dans la chambre voisine de la sienne et de celle de sa fille. « Pour quelqu'un en partie coupable de cela je te trouve bien moralisateur Elijah... » Lâcha-telle finalement comme une sentence. Non mais c'était vrai ça. Il était parti comme une fleur, se fichant éperdument de ceux qui étaient restés derrière lui et de l'état dans lequel ils étaient. Il pouvait bien faire le preux chevalier, cette fois-ci il ne l'était pas. Il était juste le lâche qui les avait abandonnés, incapable de faire face à la vie qu'il pouvait mener ici. Fatigué de cette vie, jaloux de Klaus peut-être, il avait tourné les talons. Alors qui était-il pour revenir ici et dire que ceux qui étaient restés géraient mal ? Elle ne lui avait rien demandé.