(Morgan) Un présent de mariage

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La malédiction rompue, Lucille était revenue dans son monde. Et elle avait atterri lourdement sur le sol boueux de Thunder Mesa alors que la pluie tombait drument sur sa tête. la jeune file se redressa pour voir qu’elle était revenue à son époque. Début du XIXe siècle. Elle fixait les maisons, la bouche entrouverte alors qu’une silhouette bien connue apparut dans son sillage. L’oiseau. Elle se rappelait lui alors que ses doigts commencèrent à crépiter et qu’elle dut se retenir de ne pas lui coller une rouste semblable à celle qu’elle lui avait infligé après sa mort. Quand elle était allée prévenir Henry de sa mort imminente et de celle de Mélanie. Le spectre n’avait jamais su si elle avait réussi alors qu’elle avait emmené au loin par Dorian. A l’évocation de l’anglais, son cœur se mit à tambouriner dans sa poitrine. Où était-il ? Et plus important, où était son fils ? Tout ça, c’était sa faute. Celui de ce maudit piaf. Elle était certaine que la malédiction était son œuvre. Elle allait s’approcher de lui lorsque la blondinette le vit aux prises avec une autre créature.

Elle se fit donc invisible avant de voir que l’homme n’en était pas un et qu’un discours avait lieu entre eux deux. Ne comprenant pas une seule bride, elle regarda négligemment ses ongles alors que la foudre passa au ras de sa tête. ça ne va pas le faire. Aussitôt, la jeune femme leva la main pour faire décoller les deux hommes de la surface de la Terre, les projetant dans l’air. « C’est pas gentil de s’attaquer à moi. » La jeune femme ôta un de ses rasoirs pour le ficher vers l’oiseau qui fut cloué au sol. « Qu’est-ce que… ? s’égosilla la créature. » Une bulle télékinétique se forma autour de Lucille alors qu’elle sentit la rage destructrice monter dans son cœur morcelé. Elle avait besoin de Dorian, elle avait besoin de son fils. Instable, elle tourna ses yeux devenus émeraude vers la créature qui se débattait. « Retourne chez ta mère. » Puis, elle le propulsa au loin alors qu’elle concentra tous ses efforts sur l’oiseau qui lui renvoya une onde d’énergie. L’évitant, elle se félicita de se souvenir des cours de son ancien précepteur. « Tu ne peux rien contre moi et tu le sais, petite fille. » Elle arqua un sourcil. Qui a dit qu’elle voulait le tuer ? Elle pouvait le faire souffrir immensément.

Un rictus mauvais prit place sur son visage alors qu’elle envoya une nouvelle onde sonique vers l’entité qui lui rendit bien. Thunder Mesa allait être rasé de la carte si on ne les stoppait pas. Et ce fut l’étrange homme qui s’en chargea, téléportant à la fois l’oiseau tonnerre et Lucille ailleurs. « Je t’ai dit de dégager. » Son hurlement provoqua une ravale sonique qui propulsa celui qu’on surnommait le corinthien en arrière. C’est à cet instant que l’oiseau en profita pour tenter de s’échapper. Mais Lucille sentait une étrange puissance dans cet endroit et elle allait s’en servir. Resserrant le poing, elle se décida à ôter l’énergie du puissant volatile qui tomba à genoux. « Où sont-ils ? Vociféra-t-elle. » Ployant sous son joug, elle ne vit pas une silhouette se mettre dans son champ de vision. Sa main se leva pour qu’il reprenne sa véritable apparence. « Je… Je n’en sais rien, vociféra la bestiole en proie à l’asphyxie, j’étais avec… avec… » Lucille lui asséna un nouveau coup alors que la terre se morcela sous ses pas. « Avec qui ? Rugit-elle. » Une tornade entourait l’oiseau et elle, empêchant quiconque de s’approcher. « Avec moi.» Une voix surgit dans son dos alors qu’elle se tourna pour voir une silhouette qu’elle connaissait bien. « Mélanie ? » La brune faisait face à la blonde alors qu’elle fit tomber lourdement l’entité au sol avant de l’épingler avec ses rasoirs. « Mais qu’est-ce que tu fais ici ? Je te… waouh chérie, tu es énorme. » Très très enceinte.

C’est à ce moment-là que le corinthien revint à la charge pour essayer de mettre Lucille à terre qui disparut pour réapparaître derrière lui et le clouer au sol. « Je croyais t’avoir dit de rentrer chez ta mère, vociféra-t-elle plus venimeuse que jamais. » La française le maintint au sol alors que le corinthien leva son regard dentelé vers Mélanie en quête d’un salut. « Joy. Va chercher Morpheus. Vite. Lu’, lâche-le. C’est un… » Lucille continua de resserrer sa prise alors que l’oiseau continuait de se débattre derrière. « C’est un de mes sujets. » Un quoi ? La jeune fille redressa le nez pour fixer son amie. Elle décida cependant d’obéir à son amie alors que ce sentiment de puissance ne la quittait pas.

Et c’est à cet instant que l’oiseau-tonnerre décida de se faire la malle. Pour réapparaître derrière Mélanie comme aimantée par la maîtresse des lieux. De nouveau, et à cause de la peur pour son amie, les pouvoirs de Lucille se manifestèrent pour protéger son amie et qu’elle poussa un hurlement déchirant, propulsant tout le monde sauf Mélanie et elle en arrière et rasant complètement le paysage.

Depuis que Mélanie était arrivée dans mon royaume, je ne pouvais plus dire que ma vie était monotone. Je divisais mon temps entre la reconstruction de mon royaume, la préparation d'une éventuelle guerre avec Désir mais aussi avec mon épouse qui me demandait de plus en plus de temps.

Ce jour-là, j'avais réussi à m'échapper un peu et je m'occupais d'affaire diverse quand je sentis un pouvoir que je ne connaissais que trop bien. Mon frère ? Impossible ! Il était mort et bien mort depuis des années ! Je fronçais les sourcils quand je vis le corbeau de Mélanie s'engouffrait dans mon bureau.

- Je sais Joy. Reste ici.

Le corbeau se posa sur mon fauteuil tandis que je me téléportais sur le lieu de la bataille. Je vis que tout était détruit et je vis Mélanie et une femme. Au loin il y avait deux formes étranges. Je reconnus immédiatement le Corinthien et la forme du fond ressemblait à un oiseau. Je levais les mains et téléportait l'oiseau tonnerre dans une cellule de mon cru. Il ne pourrait jamais s'y échapper encore faudrait-il qu'il survive à ses blessures. Je m'approchais immédiatement de Mélanie et posais ma main sur son ventre.

- Tu la connais ?, demandais-je à mon épouse.

Je n'avais pas encore adressé un regard à la femme qui avait visiblement les mêmes pouvoirs que mon frère. Je n'étais pas né de la dernière pluie et je savais très bien qu'elle en était sa descendante et donc ma nièce.

- Il va falloir apprendre à te contrôler petite fille.

J'avais dit cela d'un ton monocorde sans la prendre de haut. Je me tournais vers elle et la détaillais. Elle ne ressemblait pas vraiment à mon frère mais elle avait quelque chose dans le regard qui me faisait penser à lui.

- Mélanie a l'air de te connaitre et de te faire confiance... Je te confie à ses bons soins... Mais je t'interdis de mettre à mal mon royaume comme tu viens de le faire ici.

Je déployais mes mains autour de moi pour montrer le chaos qu'elle avait provoqué. Puis je tricotais avec mes doigts et réparais le tout en un mouvement.

- Tu es ici chez toi ma nièce. Quand tu seras plus calme nous pourrons discuter mais en attendant... Je te laisse découvrir ton nouveau chez toi.

Il allait falloir que je lui trouve une chambre. Mon royaume devenait de plus en plus un hôtel et au fond cela me plaisait.

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Mélanie sentit la présence de Morpheus avant même qu’il n’apparaisse sur les lieux. La jeune femme courut dans ses bras alors qu’elle était encore hébétée par les pouvoirs de Lucille. Lucille qui oscillait entre deux états manifestement. Passant d’humaine à un état de fantôme. Empathique auprès de son amie, Mélanie voulut se dégager de la poigne de Morpheus mais elle portait la vie. « C’est Lucille. Mon père a assassiné ses parents pour en faire sa pupille. » Lucille se redressa, demeurant à la fois tangible et intangible. « Il m’a jeté dehors, murmura cette dernière d’une voix d’outre-tombe, et je suis morte. » C’était à n’y rien comprendre. Pourtant, elle se tenait en face d’elle. Mélanie ne comprit rien du tout et elle laissa le soin à Morpheus de parler. Même si elle posa une main sur son bras pour le tempérer.

Lucille quant à elle ne cessait de changer d’état à mesure que la destruction, ce nouveau pouvoir coulait dans ses veines. Elle avait besoin d’Aleks. Où était-il ? « Petite fille ? Cracha-t-elle. » Ses yeux changèrent subitement de couleur à mesure que les pouvoirs de son ancêtre coulaient dans ses veines. « Insulte-moi encore une fois de gamine et je te jure que tu vas passer un très mauvais quart d’heure. » Elle en avait rien foutre de qui il était. De ce qu’il était. « Oh bah t’as raison, j’ai fait exprès ? Je te rappelle que c’était soit le paysage, soit ta femme. Car l’oiseau-tonnerre allait la réduire en charpie. Mais pas de quoi, vraiment de vous en avoir débarassé. » Elle fixa la créature qui tenta de se relever alors que d’un mouvement de main, elle le fit ployer sous sa télékinésie. « Ton sujet est un incapable. »

Sa nièce ?

« Je n’ai pas de famille. Ils sont tous morts grâce à son père. Je n’ai que mon époux. Donc je ne sais pas qui tu es et je m’en fiche. Mais je dois repartir. » Sinon, elle allait disparaître. Elle était déjà en train de le faire. Cependant, ce qu’elle vit la glaça d’effroi. Le fantôme qui se tenait aux côtés de Mélanie et lui murmurait des choses. Ce fantôme qui ressemblait trait pour trait à sa mère. Elle sut que Morpheus ne pouvait pas les voir. Pour cause qu’il n’avait pas l’air de s’en être rendue compte. « Ta femme contrôle les morts. » Mélanie secoua la tête avant de poser la main à son ventre. « Je leur offre la paix. La grande sœur de Morpheus s’occupe des vivants et je m’occupe des âmes égarées qui stagnent sur Terre. »

Comme les 999 fantômes que son père avait éliminés.