(Thorn) Tu vas te prendre mon pied aux fesses!

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Être de retour sur Anima aurait pu convenir à la petite animiste. Mais dans le fond, elle était comme sa tante, elle désirait repartir sur le pôle pour retrouver Thorn. Elle ne savait pas trop où ils en étaient dans leurs projets, si les fiançailles étaient toujours d’actualité. Mais elle désirait plus que tout le retrouver pour lui dire. Elle se rappelait ses mots lors de leur dernier échange en tête à tête. « Je ne vous aimerai jamais. Je ne partagerai jamais votre couche. Je ne vous donnerai jamais d’enfants. » Les mots avaient été durs et surtout, ils étaient faux. Storybrooke avait tout changé. A vivre auprès de lui pendant deux années, à tomber amoureuse de cet ours mal léché. Maintenant, elle savait qu’elle ne pouvait plus se passer de lui. Donc, la jeune femme avait pour projet de repartir. Mais dans un monde où le patriarcat était des plus forts, elle savait qu’elle ne devait pas voyager seule. Ni avec sa tante. Donc elle avait fait appel à son plus sérieux allié. L’ambassadeur du pôle. Archibald. Évidemment, cela ne plairait pas à Thorn de savoir que sa fiancée voyageait avec un autre homme mais elle n’avait pas le choix.

Son ami était donc venu la chercher sur Anima où il s’était extasié de tout et avait encore essayé de lui faire du charme. Si elle ne s’était pas prise les pieds dans son jupon, Ophélie lui aurait bien botté les fesses. Puis de toute manière, elle devait repartir puisqu’elle avait un contrat avec l’esprit de famille. Elle était sa vice-conteuse. Ce métier effrayait beaucoup la petite animiste mais elle ne dérogeait jamais à ses devoirs. C’est donc dans le plus grand secret qu’elle fit ses adieux à sa famille avant de repartir aux côtés de Roseline qui faisait toujours office de chaperon. Comme si en deux ans, elle n’avait pas partagé les bras de cet imbécile. Elle était encore colère contre elle, elle bouillait carrément de l’intérieur. Pourquoi n’était-il pas venu la chercher ?

Une fois un pied sur la citacielle, elle fut amenée à l’ambassade avec sa tante qui s’empressa d’aller retrouver Berenilde, toujours enceinte. De son côté, Ophélie s’apprêta un peu. Bien que ses cheveux soient indomptables et qu’elle avait deux mains gauches. Réajustant son écharpe qui la taquinait, elle se mit debout devant le miroir pour penser à Thorn. Penser à son intendance. Il avait dit qu’elle serait la bienvenue tant qu’il laissait la porte ouverte. Et elle l’était. La jeune femme avait perdu la notion du temps. Depuis combien de temps étaient-ils séparés ? Lui avait-elle manqué ? Ou alors son cœur était-il de nouveau aussi froid que la pierre ? Elle prit une profonde inspiration, traversant son reflet.

Comme d’habitude et elle ne s’appellerait pas Ophélie, si elle ne tombait pas la tête la première dans le cabinet. « Aie. » Tu parles d’une première impression ! Elle se redressa alors que son écharpe rampait au loin, déterminée à fuir Thorn. « Reviens ici, toi. » Elle l’attrapa pour la remettre autour de son cou avant de n’y voir rien. Où étaient ses lunettes ? Elle tâtonna, toujours aveugle avant de les mettre sur son nez. Il fallait qu’elle voit tout en rouge tant la colère coulait dans ses veines. Ses yeux rencontrèrent des pieds alors qu’elle leva le nez pour rencontrer Thorn. « Toi ! » Son ton était fort, colérique alors qu’elle peina à se redresser. Maudite robe. « Donne-moi une bonne raison pour ne pas te botter les fesses ! » Elle lui fit face alors que presque trente centimètres les séparaient. Comme pour appuyer ses dires, elle leva le pied et refit un séjour par terre. « J’aurai dû animer ta foutue montre pour qu’elle te bouffe. Imbécile. »

Le retour au Pôle n'avait pas été de tout repos. Les affaires avaient été laissées en plan et je devais de nouveau tout répertorier. De plus, je faisais face à la colère de Farouk qui était de nouveau obsédé par son livre à lire.

Sauf que je ne comptais plus honorer ma part du marché. Je ne voulais pas mettre Ophélie en danger et ce fut un soulagement de ne pas la voir au Pôle. Elle me manquait bien sûr. Je ne pouvais oublier les traits de son visage, ni les mots qu'elle avait eu pour moi à Storybrooke. Mais riend e tout cela n'était vrai. Si j'en croyais ce que je voyais autour de moi, ce que nous avions vécu à Storybrooke n'était pas la véritable vie. Ophélie m'avait dit qu'elle me détestait. Elle ne voulait pas partager ma couche et elle ne voulait pas de moi.

Et j'avais tout gâcher. Si j'avais cru à l'époque pouvoir arriver à lui faire au moins accepter ma présence à ses côtés maintenant tout était fichu. Elle était ma petite amie là-bas, nous avions plus d'une fois partagé notre lit et surtout elle m'avait dit m'aimer chose qui était fausse. Je ne pouvais pas l'enfermer dans une vie qui ne lui apporterait que malheur.

Bérénilde m'avait encouragé à aller la chercher. Elle m'avait dit que Farouk avait changé depuis notre retour, si l'on oubliait son obsession livresque bien entendue. Il avait envie de l'enfant que portait Bérénilde et j'étais ravie de ce dénouement pour elle. Mais moi je n'aurai pas droit à ce dénouement. Je devais me défaire d'Ophélie.

Alors je lui avais écrit une lettre.

Une lettre dans laquelle je lui déclarai tout mon amour et dans laquelle je la libérai de ses engagements envers moi. Elle était prête depuis des semaines mais je ne l'envoyais pas. J'ouvrai tous les soirs la porte de mon armoire à l'Intendance, espérant la voir apparaître et un soir elle apparut.

- Ophélie.

Je ne trouvai rien de mieux à lui dire. Mon regard était pour une fois expressif. Rempli de larmes, je ne lui cachais pas à quel point j'étais heureux de la voir mais aussi à quel point j'étais terrifié.

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Ophélie était en colère contre Thorn. Alors certes, elle avait eu des mots auparavant. Comme de ne jamais l’aimer, de ne jamais partager sa couche ou de ne pas lui faire d’enfants mais elle ne le pensait plus. Et elle pensait que son imbécile de fiancé aurait pris ça en considération. Donc la jeune femme avait bravé toutes les tempêtes pour le retrouver. Pour se retrouver devant lui et mettre les choses au clair. Elle avait attendu qu’il vienne la chercher mais elle avait attendu en vain. Ce qu’ils avaient vécu à Storybrooke ne comptait-il pas ? Elle émergea donc du miroir en tombant en avant comme à son accoutumée.

Elle se remit debout avec difficulté, rattrapant son écharpe pour la remettre autour de son cou. Puis, elle se redressa pour regarder Thorn avec colère. « Imbécile, espèce de crétin. » Elle continuait à tempêter lorsqu’elle croisa son regard et sa colère vacilla. Ophélie réajusta donc ses lunettes qui avaient une teinte rosée à cause de sa colère avant de s’approcher de lui pour venir le prendre dans ses bras. Il était toujours aussi massif et elle menue. Un vrai bloc de glace.

« Je t’ai menti. » Elle inspira un bon coup alors que sa main caressa tendrement sa nuque glacée. « Je t’ai dit que je ne t’aimerai jamais, que je ne partagerai jamais ta couche et que je ne te donnerai jamais d’enfants. » L’animiste releva la tête pour le regarder. Ses joues s’empourprèrent. « Je t’aime. » Les trois mots qui habitaient désormais son cabinet alors que de la buée sortait de ses lèvres. « Je veux partager ta couche à nouveau. » Car elle se rappelait de leurs étreintes enflammées et des mots qu’ils s’étaient promis. « Et je veux porter tes enfants même si je ne sais pas si je peux en avoir. » Comme pour sceller ceci, elle se mit sur la pointe des pieds pour venir lui faire baisser la tête et plaquer ses lèvres sur les siennes. « Dis-moi que tu partages mes sentiments, s’il te plaît. » Car peut-être qu’il ne l’aimait plus et que tout n’était qu’une farce pour lui.

Elle était en face de moi et elle parlait. Elle débitait un nombre incalculable de paroles et pourtant j'arrivai à capter chacun de ses mots et ses mots faisaient fondre mon coeur de glace. Je n'arrivai pas à y croire. Elle m'avait toujours détesté et ce que nous avions vécu à Storybrooke n'était que l'effet d'une malédiction. Se pourrait-il qu'elle m'aimait même quand nous étions au Pôle avant que cette malédiction ne s'abatte sur nous ?

Je la laissai parler, incapable de lui répondre quoi que se soit. J'étais trop choqué par son comportement. Elle débarquait sans avoir pris de rendez-vous et en plus elle me criait dessus. Elle avait certes toutes les raisons de le faire mais je ne pensais réellement pas qu'elle viendrait. Mon regard se posa sur la lettre que je lui avais écrite. J'aurai dû la lui envoyer.

Ces pensées s'échappèrent de mon esprit quand elle posa ses doigts sur ma nuque. Mon coeur battit plus vite mais mon visage resta de marbre. Je devais me protéger. Personne ne m'avait jamais réellement aimé. J'avais fait fuir ma famille. Elle en ferait de même.

Et pourtant. Ces paroles. Ces lèvres sur les miennes. Une larme unique s'échappe de mes yeux aciers.

- Tu parles trop, lui dis-je d'une voix monocorde.

Mes mains encadrèrent son visage avant que je ne l'embrasse à mon tour.

- Je te préviens. Les mots que tu viens d'employer, je ne te laisserai pas revenir dessus. Jamais.

Je ne m'en remettrais pas si elle revenait dessus. J'avais trop besoin d'elle. Je l'aimais à en crever. Elle avait réussi à réchauffer mon coeur. Je plongeais mon regard dans le sien et lui dis avec toute la douceur dont je pouvais faire preuve :

- Je t'aime, et même un peu plus que ça.

Je caressai son visage avant de me reculer.

- Tu dois retourner sur Anima. Tu n'es pas en sécurité ici. Farrouk veut toujours qu'on lise son livre et s'il sait que tu es là, il voudra que tu t'exécutes immédiatement. Je te rejoindrai.

Mensonge. Je ne pourrai jamais la rejoindre. Je le savais. Et pourtant. Je devais la protéger et pour cela je devais renoncer à elle.

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Ophélie en voulait terriblement à Thorn de l’avoir laissé sur Anima et sans nouvelles. Elle avait bravé vent et tempête pour le retrouver. Ils n’avaient pas traversé tout ça en vain. A Storybrooke, ils avaient été en couple et elle avait appris à le connaître dans l’intimité. Elle était toujours aussi vivante, hyperactive et un vrai moulin à paroles tandis qu’il était grand, taciturne et qu’il n’aimait pas trop les débordements d’affection. La jeune femme avait fondu pour lui plus d’une fois et lui avait botté les fesses encore plus. Ils s’aimaient, c’était le plus important. Et elle s’était rendu compte que même si la malédiction avait pris fin, elle l’aimait encore. Que ses sentiments ne s’étaient pas taris malgré tous les mensonges.

Ses lunettes virèrent au carmin lorsqu’il lui affirma qu’elle parlait trop et elle voulut le pousser mais c’était une colonne de marbre. « Il faut bien que l’un de nous deux le fasse. » Elle avait craché ceci entre ses dents. Petite femme de caractère alors qu’elle sentait qu’elle l’agaçait. Lorsqu’il posa ses lèvres sur les siennes, elle resta interdite un moment avant de venir enrouler ses mains autour de sa nuque. Il était froid et elle, très chaude comme d’habitude. « Je n’ai pas envie de revenir dessus. » Sa voix était toujours ombrageuse. « Puis c’était pas comme si je ne te l’avais jamais dit. Ça a compté pour moi, les deux ans qu’on a vécus. » Peut-être pas pour lui mais pour Ophélie, si. « Comment plus ? »

Il se recula et elle fut déçue alors qu’elle baissa la tête. Ses lourds cheveux bruns encadrèrent son visage alors qu’elle réajusta son écharpe qui s’agitait dans tous les sens. « Bah je le ferai. » Elle posa ses mains sur ses hanches avant de souffler bruyamment. « Je n’ai pas traversé tout ça avec Archibald et ma tante pour t’abandonner sous prétexte que monsieur le décide. » Elle réajusta son écharpe. « Mais si tu veux plus de moi, très bien. Sauf que j’ai un contrat avec ton esprit de famille et je vais l’honorer. Avec ou sans ta protection. » Elle était insupportable. La jeune femme prit son écharpe qu’elle lui lança au visage. « Et je ne t’abandonnerai plus jamais. Imprime ça dans ton crâne toi qui as une si formidable mémoire. » Sur ce, elle virevolta alors que son écharpe rampa jusqu’à elle pour reprendre sa place. « On se verra à la maison. » Puis elle se prépara à affronter son reflet avant de tendre la main pour plonger dans le miroir. Il méritait qu’elle le laisse tout seul.

Elle parlait décidemment trop et notre séjour à Storybrooke lui avait fait prendre du poil de la bête. Elle me connaissait bien pourtant et elle savait bien combien je détestai les conversation stérile et pourtant ce soir elle voulait continuer à en mener une.

- Ophélie, lui dis-je d'une voix monocorde.

Ce n'était pas un reproche mais une demande. Je lui demandais de cesser ceci. Tout ce que je faisais, je le faisais pour le monde mais surtout pour elle. Pour qu'elle puisse être en sécurité pour toujours même si cela voulait dire que je devais renoncer à elle.

- Je t'aime beaucoup plus que tu ne le penses.

Elle commençait par m'énerver et pourtant je n'étais pas quelqu'un que l'on pouvait facilement déstabilisé. Pourtant Ophélie avait ce pouvoir là sur moi. Je l'aimais et c'était une faiblesse mais une faiblesse que je ne voulais pas abandonner. Tout ce que nous avions vécu à Storybrooke comptait pour moi. Beaucoup plus que je ne saurai jamais le lui dire et pourtant quand elle tourna les talons pour me dire qu'elle m'attendrait à la maison, alors que j'aurai dû m'offusquer, je me sentis soulagé.

Je finis mon travail à l'intendance avec toute la minutie dont j'étais capable. Je ne laissais rien au hasard puis quand tout fut fini je rentrai chez nous. C'était franchement étonnant comme sensation. Dire qu'elle était de retour à mes côtés et de son plein gré. Je me surpris à sourire.

Je franchis le pas de notre maison ou plutôt de la demeure de ma tante Bérénilde. Elle devait être ravie qu'Ophélie soit de retour parmi nous. Je déposais mon manteau dans l'entrée puis je me rendais dans la cuisine où je trouvais Ophélie.

- Je trouverai un moyen pour que Farrouk ne s'en prenne pas à toi.

Je ne pus que lui dire ceci. Comme si c'était ce qu'elle attendait de moi. Puis machinalement, j'ouvrai mes bras prêt à l'accueillir si jamais elle souhaitait se jeter dedans.

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Lorsqu’il la rabroua de la sorte, elle se figea avant de le regarder. Tout a toujours été un rapport de force avec Thorn. Même à Storybrooke, c’était comme ça. Et pourtant, elle était tombée amoureuse de lui. Elle l’aimait encore en dépit que ça soit un véritable misogyne par moment. « Prouve-le. » Elle écarquilla ses yeux noisette. Lui qui ne démontrait rien. Il était prêt à la laisser s’en aller, à la laisser sur Anima alors que dans l’autre monde, il l’avait demandé en mariage. Elle avait dit oui sans aucune hésitation et ce fut étonnant que les choses aient autant trainé en longueur. La jeune femme ne lui laissa pas le temps de répondre qu’elle tourna les talons pour de nouveau affronter le miroir et son reflet.

Elle avait retrouvé son ancienne apparence. Etait devenue encore plus petite, ses cheveux en bataille et ses grosses lunettes rondes. Dans l’autre monde, la jeune femme avait pu porter des lentilles alors que là, elle devait se contenter de ses binocles. Certes, elle avait toujours sa lourde écharpe mais cette dernière s’animait pour le plus grand plaisir de sa maîtresse. Elle traversa le miroir pour retourner au manoir. Elle vagua à ses occupations, fut couverte de compliments par la tante de Thorn mais si elle restait méfiante. Après tout, elle pouvait user des griffes sur elle et la jeune femme ne voulait plus ressentir une telle douleur. Alors qu’elle s’affaira en cuisine, elle sentit sa présence glaciale.

Sans réfléchir, elle vint se blottir dans les bras de son fiancé et referma ses bras autour de sa taille massive. « Je sais. Mais je ne suis plus la petite chose fragile que j’étais avant. » Elle se redressa pour venir remettre ses lunettes sur son nez avant de lui servir un sourire radieux. Levant le nez, elle déposa un baiser dans le creux de son cou. « C’était plus facile là-bas. Je regrette presque d’être revenue. » Car là-bas, il était plus tactile alors qu’ici c’était un vrai glaçon.