(Morgan) Je t'ai toujours aimé, je t'aime et je t'aimerai toujours

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Mélanie avait passé pas mal de temps avec Emily dans les limbes. Doucement, son ventre avait commencé à grossir et elles avaient œuvré pour retrouver Morpheus. Mais il faut croire que les limbes emprisonnaient leur essence car la jeune mariée ne rêvait pas, ne voyait pas son mari. Et elle en souffrait. Les jours se succédèrent, devinrent des semaines, qui se transformèrent en mois. Elle craignait d’arriver aux termes de sa grossesse sans avoir retrouvé le seigneur des rêves. Elle se rappelait les contours de son visage et cherchait toutes les légendes qui parlaient du marchand de sable. Elle sentait son enfant se développer mais ne savait pas s’il allait bien, s’il s’agissait d’une fille ou d’un garçon et n’avait rien préparé pour sa venue. Alors quand un portail se présenta devant elle, Mélanie sauta après avoir fait ses adieux à la mariée cadavérique.

Elle vint atterrir dans un Londres contemporain, proche de Storybrooke. Se relevant, elle constata que la robe de mariée dans laquelle l’oiseau l’avait maudite n’avait pas bougé. Ce vêtement magique changeait au rythme de sa grossesse mais ne se fanait jamais. Et pourtant, ce n’était pas faute de le déchirer comme elle était en train de le faire, assise dans Hyde Park. Elle fit voler la tulle avant de se redresser. On n’aura pas idée de voir une jeune femme, enceinte de quelques mois, dans une robe de mariée.

Décidée à savoir comment allait son bébé, elle leva le pied puis fut emportée par un nuage de sable. L’oiseau l’avait-il retrouvé ? Ou Morpheus ? Son cœur battit plus vite alors qu’un nouveau paysage se dessina devant elle. Et qu’un coup fut donné dans son ventre. Son bébé s’agitait dangereusement alors que de nouveau, elle fut téléportée ailleurs. C’était… le bébé qui le faisait aller d’un endroit à un autre ?

Enfin Mélanie et son bébé furent éjectés en avant alors qu’elle vint atterrir dans une énorme salle d’un chose qui ressemblait à une Église. Se relevant avec difficulté, elle porta sa main à son ventre avant de se tenir sur ses gardes. « Où est-ce que tu nous as emmené ? » Elle pivota sur elle-même alors qu’elle vit une silhouette se dessiner au loin. La main de la future mère se porta à sa cuisse pour en sortir un couteau, arme qu’elle gardait toujours sur elle pour mettre l’oiseau en déroute. Seulement, elle n’eut pas le temps de le brandir que son arme vint se terminer en une poignée de sable. « Toi, tu vas être punie de sortir jusqu’à tes dix-huit ans. » Faites un gamin avec le marchand de sable, tiens.

- Monsieur ? Monsieur ? M'écoutez-vous ?
- Bien sûr Lucienne. Tu me suggérais de faire la paix avec Désir.

Sourire en coin j'observai mon bras droit. Elle était stressée comme toujours depuis que nous étions rentré chez nous. Désir nous avait déclaré la guerre et mon frère pensait gagner pourtant cela ne serait pas le cas. J'étais bien plus puissant que lui. Je n'avais pas peur de lui bien au contraire. Cette gué-guerre m'amusait dans le fond mais Lucienne avait raison. Je devais y mettre un terme. Pas pour les raisons qu'elle pensait mais pour Elle.

Elle.

Mélanie Ravenswood. Son existence m'avait frappé en pleine face lors de mon retour. Nous nous étions retrouvé à Storybrooke et nous nous étions même mariés et je comptais bien ramener mon épouse chez moi. Mais je ne pouvais pas décemment lui offrir un royaume en guerre. Alors je devais mettre un terme à cela.

- J'ai un plan, déclarai-je en me levant.
- Un plan ? questionna Lucienne. Et puis-je en connaître les grandes lignes.
- J'ai donné rendez-vous à Désir à Londres. Je vais mettre un terme définitif à cela.

Lucienne me regarda et inclina sa tête. Je n'avais certes pas le droit de verser le sang d'un de mes frères mais rien ne m'empêcher de l'enfermer dans un de mes sortilèges et ce pour toujours. J'aurai pu demander à Lucifer de m'aider dans ma tâche mais je n'étais pas certain de notre relation actuelle.

- J'y vais, déclarai-je en saisissant ma jarre de sable, mon casque et mon rubis.
- Faites attention, mon roi, me conseilla Lucienne.

J'acquiesçai avant de lâcher une poignée de sable qui m'amena à mon lieu de rendez-vous. L'église était calme. Je m'assis sur un banc, enlevai mon casque, et observais au loin la grande croix. Mains croisés sur mes genoux, j'entendais mon corbeau s'agaçait de l'attente au-dessus de ma tête.

- Il viendra. Il n'a pas le choix, lui dis-je pour le calmer.

Il croassa, me signifiant qu'il n'était pas d'accord avec ce que je venais de dire quand je sentis une magie familière proche de moi. Je remis mon casque, prêt au combat. Mon corbeau se posa quelques bans devant moi et croassa furieusement. Je m'avançais lentement pensant tomber sur Désir mais quelle fut ma surprise lorsque je la reconnus.

- Mélanie, déglutis-je avant de jeter mon casque au sol et de me précipiter vers elle.

Cependant je stoppai ma course à quelques mètres d'elle. Quelque chose me retenait. Son ventre avait grossi. Elle était... Enceinte ?!

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Mélanie avait passé du temps dans les limbes. Dans ce lieu où régnait la mort, elle s’était sentie en sécurité, à sa place. Mais elle n’oubliait pas qu’elle devait retrouver Morpheus. Voilà maintenant presque six mois qu’elle était revenue dans son monde et elle avait eu le temps d’en vivre des péripéties. Entre sa rencontre avec un zombie et celle avec l’oiseau-tonnerre, Elle n’arrêtait pas de fuir. Et alors qu’elle avait espéré que le portail l’emmènerait auprès de son mari, elle fut déçue de constater qu’elle était arrivée dans un parc. Vêtue de sa robe de mariée, elle se balade avant de voir qu’elle était à Hyde Park à Londres. Mais vus les habits des gens, elle n’était pas à son époque. La mariée maudite tourna elle-même pour voir les passants avec des téléphones, des écouteurs. Londres de la fin du XXème siècle ou voire au XXIème siècle. Dans un sens, elle était plutôt vernie puisqu’elle allait pouvoir faire ses examens.

Mélanie, nous as-tu oublié ?
Car nous ne t’avons jamais quitté.
Fais attention à ce que tu veux
Tu ne peux pas côtoyer un dieu.

Les voix. Merde. Elle ne lui avait manqué du tout. Consciente qu’elle devait avoir l’air d’une folle, elle se laissa tomber sur le sol pour venir déchirer sa robe de mariée et se débarrasser de la tulle. Le vêtement était inconfortable et avec sa grossesse avancée, elle avait conscience que ça la mettait dans l’embarras. Une mariée enceinte jusqu’aux dents. La future maman allait se relever lorsque soudain du sable apparut autour d’elle. Les mains levées en avant, elle vit le paysage disparaître pour réapparaître ailleurs. Le bébé donna de brusques coups alors qu’elle vint comprendre que ce n’était pas l’oiseau qui faisait ça. Le sable. Ça lui fit penser à Morpheus même si elle n’avait pas vu ses pouvoirs. Mais elle n’était pas si débile.

Elle surgit dans une église avant de manquer de se prendre les chaises en pleine tête. « Arrête de me faire disparaitre partout, tu vas me faire vomir, tonna-t-elle à son enfant qui allait se calmer. » Les voix semblaient avoir disparues. Choses étranges puisque les églises étaient leur lieu préféré. Elle se redressa, tentant malgré toutes ses jupons avant de passer une main dans ses longs cheveux bruns.

Un mouvement attira son attention alors qu’elle se tourna pour voir… un mec avec un casque.

Sa main se porta automatiquement à sa jarretière alors qu’elle sortit le couteau. Qui fut réduit en un tas de sable. Secouant la main, incrédule, elle crut entendre son nom alors que soudain le cercle de sable resurgit à ses pieds. « Non, non, non. Tu arrêtes ça ! » Peine perdue puisqu’elle disparut pour réapparaître au même endroit mais sur quelqu’un qu’elle fit tomber sous elle. « Oh je suis désolée. » Elle ouvrit les yeux pour rencontrer un regard qu’elle connaissait bien.

« Morpheus ? »

Couchée sur lui, elle posa sa tête sur sa poitrine. Le bébé donna un franc coup de pied, puis un autre, content d’avoir retrouvé son père. La jeune femme redressa sa tête pour venir croiser le regard de son mari pour abattre sa main sur sa joue dans une gifle monumentale avant de se relever avec difficulté. « Six mois ! Tonna-t-elle. Tu nous as laissé six mois à la merci de ce monstre. » Elle fixa son mari alors que des larmes commençaient à perler au coin de ses yeux. « T’as de la chance que je puisse pas lever la jambe car sinon je t’aurai botté le cul. » Elle croisa les bras sur son ventre proéminent alors qu’un rire s’éleva derrière elle. Oh mais quoi encore ?

Elle était devant moi et une seconde plus tard elle fut sur moi. Je grognais tandis que mon corbeau faisait de plus en plus vilain. Le son cristallin de sa voix me fit un bien fou mais avant que je ne puisse prononcer un seul mot, elle abattit sa main sur mon visage. En une fraction de seconde, je me retrouvais debout et je lui maintenais le poignée fermement. Elle connaissait Morgan mais elle ne connaissait pas Morpheus.

- Ne t'avise plus jamais de lever la main sur moi, lui dis-je sur un ton qui n'amenait aucune discussion.
- Tu sais que si tu souhaitais une mortelle pour te dominer je pouvais te la fournir, très cher frère...
- Désir..., grognai-je entre mes dents.

La situation se compliquait. Mélanie était en danger. Désir n'était pas stable. Je fis face à mon frère et me plaçais devant Mélanie et mon enfant. Je ne pouvais douter qu'il soit de moi au vu des pouvoirs que j'avais constaté. Mon corbeau fondit sur Désir à plusieurs reprises avant de se poser sur un banc non loin de Mélanie.

- Tu sais combien j'aime les églises... Enfin j'aime surtout les dépraver...
- Je suis là pour mettre un terme à cette guerre.
- Penses-tu pouvoir m'arrêter ?
- Ai-je une seule fois échouée ?

Nous nous toisâmes du regard. Je sentis Mélanie bouger dans mon dos et je le vis s'élancer sur sa proie. Malheureusement pour lui j'étais tout aussi rapide. Je poussai Mélanie vers les bancs et attrapai mon frère par la gorge dès qu'il fut proche de moi. Le planquant au sol, je me mis sur lui pour l'immobiliser.

- Protège la ! ordonnai-je à mon corbeau. Réfléchis une seconde... Si tu la touches tu mourras.

Son regard s'ouvrit en grand.

- Tu comprends enfin... Ne touche pas à un cheveu de mon épouse et de mon enfant, dis-je en insistant sur chacun des mots employés.
- Tu es tombé bien bas, engrossé une mortelle.
- C'est bien à toi de me donner des leçons ! lui lançai-je.

Je tournais mon regard vers Mélanie et la détaillai une seconde. Cette second suffit à Désir pour se remettre debout. J'en fis de même et le toisais. Le corbeau croassa furieusement.

- Ce n'est pas fini...
- A bientôt mon frère, conclus-je.

Il disparut mais je sus que notre guerre était loin d'être finie. Elle venait de prendre un autre tournant. Mélanie était désormais en danger. Désir n'hésiterait pas à la tuer dès qu'elle aura accouché. Je l'entendais me parler dans mon dos mais je ne comprenais pas ce qu'elle me disait. La haine s'emparait de mon coeur. J'étais en colère. En colère après elle d'avoir débarqué comme cela dans cette église au moment où il ne fallait surtout pas. En colère, après Désir qui ne savait pas rester à sa place. En colère après moi qui n'arrivait pas à mettre fin à cette guerre idiote et qui n'arrivait pas à offrir tout ce qu'elle voulait à Mélanie.

- Je ne te trouvais pas. Tu n'étais plus dans mes rêves.

C'était à la fois un constat et un reproche. Dos tourné, je regardais toujours l'endroit où Désir se tenait quelques secondes plus tôt comme s'il pouvait réapparaitre à tout instant. Mon corbeau était pourtant calme mais je n'y arrivai pas. Je n'arrivai pas à me détourner.

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Debout en face de Morpheus, elle le fixe avec une colère non feinte dans ses grands yeux bleus. « Lâche-moi, dit-elle en serrant les dents. » Il est vrai qu’il ne connaissait rien de sa situation mais ce n’était pas une raison pour lui attraper le poignet. « ça t’a pas suffi de me tromper avec Isabella ! » Elle avait dit ceci les dents serrés puisque tous ses souvenirs lui étaient revenus alors qu’elle était aux côtés de l’oiseau-tonnerre. Elle l’avait rencontré avant. Il l’avait lâchement abandonné alors qu’elle avait besoin de lui. En quête de ses artefacts à la con. Mélanie le fixe alors, dans sa robe de mariée défraichie alors qu’elle entend une voix dans son dos. Pour se tourner et voir un mec avec des oreilles de chat et des pupilles jaunes.

What the actual fuck ?
Et on en parle du corbeau qui lui fonce dessus. Mais qu’est-ce qui se passe ? Morpheus se met devant elle comme pour la protéger. S’il savait de qui elle était la fille et ce qu’elle avait vécu ses six derniers mois. Voire plus. Elle regarde tour à tour le mec avec une tête de chat et son mari et ne comprend rien. Ses yeux font la navette alors qu’elle vit un truc apparaître dans sa main. Son couteau. Son enfant lui avait rendu son couteau. Mélanie vint le camoufler dans sa robe, consciente donc qu’elle se trouvait en face de son beau-frère. Mais elle avait des préoccupations plus importantes. Il allait la retrouver. Alerte, elle ne suivit rien de la bagarre qui faisait rage entre les deux hommes alors qu’elle regardait aux alentours.

Une brise caressa son visage. Une brise funeste.

Morpheus lui parlait et elle tourna la tête. « Quoi ? » Le fixant, elle constata qu’il ne la regardait même pas. « Elle était avec moi. » Une voix grave s’éleva alors que l’oiseau se tenait dans un coin. Il fumait de manière négligente avec le visage de Dorian Gray. Mélanie porta la main à ses oreilles alors que la cacophonie des fantômes revenait de la hanter. « Je t’avais dit que si tu t’échappais encore, tu entendrais toutes les victimes de ton père en même temps. » Il jeta son mégot avant de fixer l’endroit. « Pourrais-je savoir ce que vous faites avec ma fiancée ? » Quel malade ! L’oiseau se tint à bonne distance du couple alors qu’il croisa les mains dans son dos. « Je ne suis pas ta fiancée ! » Elle se redressa alors pour fixer les deux hommes tour à tour. « Ton père a fait un pacte avec moi, tu m’appartiens. » Elle avait conscience de ce qu’avait fait Henry Ravenswood pour qu’elle ne puisse pas la marier maudissant sa fille unique dans le processus.

Mélanie se fit vive alors qu’elle sortit le couteau qu’elle lança sur l’oiseau. Qui ne prit même pas la peine de l’esquiver, se le prenant en pleine gorge puis il disparut d’un coup. Elle baissa le bras alors qu’elle se massa les tempes. « Mon père a fait un pacte. L’oiseau tuait mon fiancé et en échange, il devait tuer 999 âmes. Il l’a fait. Et cet enfoiré n’a rien trouvé de mieux que de me faire entendre leurs voix. C’est pour ça que j’étais en sécurité auprès de toi dans le royaume des rêves. » Elle n’osait pas le regarder alors qu’elle attrapa son couteau et essuya la lame sur sa robe de mariée qui avait recouvré son apparence d’origine. « Je ne suis pas une mortelle. Je suis maudite depuis plus de 150 ans à cause de mon père. Et tant que ce maudit oiseau respirera, je continuerai d’entendre des voix. Il n’y a qu’à ton contact qu’elles se taisent. Donc fais-moi tous les reproches que tu veux mais crois-moi, j’aurai préféré me retrouver avec toi plutôt qu’avec cet oiseau qui m’a condamné à ça. » Elle montra sa robe de mariée avant de sentir l’enfant s’agiter. Mélanie fondit en larmes. De nouveau du sable apparut à ses pieds, soudainement. Comme si sa progéniture avait peur de son propre père. Souhaitant protéger sa mère. Sentant sa détresse.

Puis d’un coup, elle disparut avant d'avoir pu ajouter autre chose.
Pour reparaître dans Hyde Park quelques secondes plus tard.

Elle était en colère après moi tout comme je l'étais contre elle. Elle n'était pas revenue me trouver. Je l'avais cherché dans les rêves pendant six mois sans la trouver. De plus j'avais dû gérer la reconstruction de mon royaume mais aussi la guerre avec Désir. Elle pensait réellement que je l'avais abandonné et ce sentiment était réciproque. Elle m'avait promis de ne pas m'abandonner à Storybrooke et pourtant elle l'avait fait.

- Je ne t'ai jamais trompé ! Tu n'étais pas ma encore mon épouse à l'époque, lui répondis-je comme si cela allait apaiser sa colère.

C'était à ce moment que Désir se décida à se montrer. Mon frère tenta de s'en prendre à Mélanie mais il ne le put quand il comprit qui elle était pour moi. Cependant, alors que je nous pensais en sécurité, un oiseau-homme s'invita dans l'église. Mélanie n'eut pas besoin de mon aide pour s'en sortir et je fus impressionné par sa force. Puis elle m'expliqua tout et avant que je ne pus lui répondre elle disparut en larmes dans un nuage de sable.

Non.

Elle ne m'échapperait pas encore.

Je m'éclipsais également et la retrouvais dans Hyde Park. Comme si la magie de notre fille pouvait m'être occultée. Oui, notre fille car je sus à l'instant où j'avais posé mes yeux sur le ventre de Mélanie qu'il s'agissait d'une fille.

Je ne m'approchais pas d'elles. Je levais simplement les mains et les entraînaient toutes les deux avec moi dans mon royaume. Même si ma fille avait des facultés, elles ne dépassaient pas encore les miennes. Je fis en sorte de brider les pouvoirs de l'enfant pour éviter une partie de cache-cache impromptue.

Arrivés dans mon royaume, je tendis ma main à Mélanie pour l'aider à se redresser. Je posais les doigts de ma main libre vers son visage.

- Tu es pâle... commençais-je avant de me reprendre. Bienvenue dans ton royaume, ajoutai-je en balayant mon bras devant moi.

Je vis au loin Lucienne approcher en courant.

- Lucienne, fait faire le tour du propriétaire à Mélanie. Montre lui ses quartiers et aussi... Prépare ce qu'il faut pour ma fille., lui dis-je dès qu'elle fut à notre hauteur.
- Bien Monseigneur, mais si je puis me permettre, vous devriez peut-être...
- Je te remercie Lucienne, répondis-je en les quittant toutes les deux dans une nuage de sable.

Je me téléportais dans ma salle du trône et plus particulièrement face aux vitraux de mes cauchemars. Il me faudrait le plus terrible pour ce que je souhaitais à présent faire.

- J'ai besoin de tes services, ordonnai-je en levant les mains pour LE libérer.
- Et qu'est-ce que j'y gagnerai ?, me questionna le Corinthien.
- Ta liberté.
- Que puis-je faire pour vous, Monseigneur ?
- Trouve l'Oiseau qui persécute mon épouse et fait en ce qui te semble nécessaire.
- Quartier libre ?
- Ramène moi une preuve de sa mort... Et méfie toi, il est immortel.
- Quel beau cadeau vous me faîtes... A vos ordres, mon Roi...

Le Corinthien était anormalement discipliné mais peu m'importait. Ce qui comptait était que cette menace disparaisse totalement de la vie de Mélanie. Quand il eut disparu, je m'asseyais sur mon trône les mains tremblantes. Je n'avais pas pu les protéger, ni elle ni notre fille. Je frappais mon trônes de les poings. Le regard au loin je me promis de ne plus jamais faillir. Jamais.

***

Lucienne n'était pas d'accord avec Morpheus. Pour elle, il aurait dû s'occuper lui-même de la visite et même si elle pouvait comprendre les raisons de sa fuite, elle n'était pas pour. La conseillère connaissait par coeur son maître et elle avait lu dans son regard qu'il ne laisserait pas cette affaire en suspend bien longtemps.

- Par ici ma Reine, si vous le voulez bien.

Lucienne attendit que Mélanie veuille bien la suivre pour la conduire dans une aile toute à fait inédite au Royaume des Rêves. Comme Hadès l'avait fait avec Perséphone, Morpheus avait fait construire toute une aile, qui avait plus l'apparence d'un château qu'une annexe, attenante au palais pour Mélanie. La décoration était encore en cours, de grandes peintures agrémentaient les murs, des fleurs étaient disposées partout. Le toit de cette annexe était en verre mais la chaleur ne s'accumulait pas grâce aux arbres qui ombrageaient le tout. Lucienne avançait d'un pas lent permettant à Mélanie de la suivre sans problème.

- Il ne faut pas lui en vouloir, ma Reine... Il ne s'attendait pas à vous retrouver dans de telle circonstance.

La conseillère lui sourit et elle s'arrêta devant une porte de bois sculptée. Elle ouvrit les portes dévoilant une vaste chambre. Un lit à baldaquin se trouvait dans le fond. A côté étaient réunies une coiffeuse et une armoire aux portes de verre dans laquelle se trouvaient bon nombre de robes. De nombreux vases étaient disposés dans la chambre remplis de bouquets de compositions florales variées. Un beau balcon était attenant à la chambre et donnait une vue incroyable sur le royaume des rêves. Sur un perchoir se trouvait un corbeau. Il s'ébroua dès que Lucienne rentra dans la pièce en compagnie de Mélanie.

- Tu prends tes fonctions immédiatement Joy.
- C'est elle ? interrogea la corbeau.
- Oui... répondit simplement Lucien. Joy est là pour vous aider et vous protéger. Si vous avez besoin de quoi que se soit vous pouvez le lui demander et Joy se fera une joie de me transmettre votre demande. Concernant votre fille, nous allons faire installer un berceau dans les jours qui viennent dans votre chambre. Si vous voulez autre chose pour elle n'hésitez pas à nous le dire, continua Lucienne.

Elle sourit à Mélanie avant de l'inviter à s'avancer un peu plus dans la pièce.

- Les robes s'adapteront à votre morphologie, ne vous inquiétez pas.

Lucienne attendit quelques instants avant de se retirer. Elle rejoignit directement la salle du trône où elle retrouva Morpheus.

***

- Est-elle installée ?
- Oui, répondit-elle simplement.
- Je sais que je devrais aller la voir, lui dis-je en soupirant.
- Je le pense aussi mon Roi, répondit-elle.

Je me levais et regardais Lucienne.

- Merci.

La conseillère se contenta d'incliner la tête tandis que je la quittais pour me rejoindre Mélanie. Au fur et à mesure que mes pas se rapprochaient d'elle, je sentais ma rage me quitter pour laisser place à de la peur et de l'amour pur. J'ouvris les portes de la chambre de Mélanie et lorsque je croisais son regard je me précipitais vers elle. Je la serrai dans mes bras avec force avant de tomber à genoux devant elle. Tête contre sa poitrine et main sur son ventre rebondit je ne pus qu'articuler avec difficulté un :

- Je suis désolé.

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Mélanie jugeait Morpheus avec méfiance. Elle savait qui il était. Le seigneur des rêves, impitoyable et qui considérait les humains comme de la chair à canon. « Nous l’étions dans les rêves, Morpheus. » Elle le fixait avec une colère sourde et en plus les hormones ne l’aidaient pas. Il y avait comme un tourbillon d’émotions en elle alors qu’elle se sentait de plus en plus. Toute couleur déserta son visage en se rendant compte qu’elle avait commis une erreur. Celle de l’épouser. Son bébé sautilla alors qu’elle posa une main sur son ventre rebondie pour reculer. Un pas puis un autre. Elle craignait son mari, elle craignait l’oiseau et maintenant peur de son beau-frère. Elle faillit s’insurger quand il la traita de mortelle mais sa tête lui tournait de plus en plus. Les voix commençaient à revenir comme un carillon brutal portant la main à ses oreilles, elle essaya de faire le tri tandis qu’il apparut devant eux.

Il avait toujours le visage d’un démon alors qu’il fumait sa cigarette. Regardant tour à tour, Mélanie, Morpheus et le corbeau, il eut un sourire carnassier alors que Mélanie se releva sans peine pour s’insurger contre celui qui était à l’origine de tous ses maux. « Tu pourras remercier ton père pour ça, ma colombe. » Sa colombe. Le surnom que lui donnait son père. D’un geste, d’un seul, l’arme fusa pour l’atteindre à la gorge. Il eut un mouvement de recul avant de disparaitre. Elle devait s’en aller et vite. Son mari la terrifiait, l’oiseau la terrifiait. Toutes ses émotions étaient mauvaises pour elle et pour le fœtus. Qui heureusement vint comprendre la détresse de sa mère qui les fit disparaître sous les yeux de Morpheus.

Elle vint atterrir dans Hyde Park alors que sa robe de mariée était parfaitement constituée. Mélanie commença donc par s’occuper de cette dernière, la déchirant en lambeaux alors que son mari vint apparaître devant elles. « Arrêtez de me téléporter, je ne suis pas un jouet, hurla-t-elle alors qu’elle fut prise d’un haut de cœur. » Mélanie réprima sa nausée avant de chasser les doigts de Morpheus pour se redresser toute seule. Fermant les yeux, savoura le silence un instant alors que les doigts de son mari passèrent sur son visage. Elle se recula de nouveau. Elle ne répondit pas alors qu’il lui présentait son royaume. Mutique, elle se contentait de le toiser, vêtue de ses haillons.

« Ta fille ? » Ravie d’apprendre que c’était une fille déjà. « Pour l’instant c’est mon bébé et si tu veux faire partie de sa vie, je te conseille de te rattraper. Je ne suis pas une de tes créatures dociles qui t’obéit au doigt à l’œil. » Puis, elle tourna les talons suivant Lucienne dans le dédale de couloirs. Elle avait le sentiment d’avoir quitté une prison pour une autre alors que ses pieds ne faisaient aucun bruit au sol. « Je ne suis pas votre reine. » La petite créature qui accompagnait Mélanie se retourna vers elle. « bien sûr que si vous l’êtes. Notre seigneur cherche sa moitié depuis des millénaires. » Et pourquoi est-ce que cela serait-elle ? Elle n’était qu’une mortelle maudite par un oiseau aussi puissant que son mari et quasiment intouchable. « Il ne m’aime pas. Vous n’avez pas vu comment il m’a traité dans l’Eglise. On ne traite pas sa femme comme ça. C’est lui qui devrait être là et non vous, sans vouloir vous offenser. » La colère pulsait dans les veines de Mélanie.

« Quelles circonstances ? Prisonnière d’un oiseau aussi puissant que lui ou enceinte de six mois de son propre enfant ? » Il l’avait abandonné. Il n’avait même pas cherché à la retrouver alors qu’elle sillonnait San Francisco, les limbes et Londres. Non pour elle, Morpheus ne pouvait pas l’aimer. « Il m’a abandonné. Nous avons été emprisonnés cent ans ensembles et il m’a abandonné pour ses choses. Si nous n’avions pas été transporté à Storybrooke, je ne serai même pas sa femme. » Elle se stoppa, fixant la chambre avec de grands yeux ébahis. L’endroit était somptueux. Mais une prison reste une prison, pas vrai ? Mélanie hocha la tête alors qu’elle tendit la main vers le corbeau. « Bonjour Joy, je m’appelle Mélanie. » Caressant tendrement le pelage du corbeau, elle arpenta les lieux, fatiguée.

Les robes.
Elle désirait retirer sa robe. Mais à chaque fois qu’elle tirait dessus, le tissu revenait se coller sur son corps. Mélanie laissa échapper un pleur alors qu’elle sentit la présence dans ses quartiers avant même qu’il ne pénètre dans cet endroit. Elle n’eut pas le temps de faire, dire quoique ce soit qu’il vint la prendre dans ses bras. Et il fallut quelques secondes pour qu’elle lui rende son étreinte. Le voir à genoux devant elle lui brisait le cœur et elle passa sa main dans ses cheveux avant de prendre une inspiration. « Je n’arrive pas à la retirer. » Sa voix était à peine audible alors qu’elle ne comprenait rien aux rouages de ce monde. « Est-ce que nous allons faire chambre à part ? » Mélanie passa deux doigts sous le menton de Morpheus pour le forcer à la regarder. Lentement elle le fit se relever pour venir poser ses lèvres sur les siennes. « Tu m’as manqué, murmura-t-elle contre lui, mais si jamais tu me parles à nouveau comme tu l’as fait dans l’Eglise ou devant Lucienne, je te jure que tu passeras un très mauvais quart d’heure, Roi des rêves ou non. Je suis ta femme et tu me dois le respect. » Elle vint le plaquer contre le mur avec une certaine dureté avant de le forcer à la regarder. « Est-ce clair ? » Petite demoiselle caractérielle qui sans le savoir avait l’étoffe d’une véritable reine. « Maintenant ôte-moi cette chose et fais-moi l’amour sauf si tu comptes à nouveau me laisser toute seule. Dans ces cas-là, je me satisferai sans toi. » Provocante, elle inclinait la tête sur le côté alors que ses lourdes boucles brunes tombaient sur ses épaules et qu’elle laissait ses mains courir sur son corps et le délester de son manteau.

- Corinthien... Ne me déçois pas, lui ordonnai-je.

Le cauchemars se tourna vers moi et me lança un sourire entendu. Il ne me décevrait pas. Il savait ce que j'attendais de lui et il savait ce qu'il allait y gagner. Je ne regarderai plus ses meurtres. Je le laisserai s'amuser. Il n'avait qu'une seule chose à faire : me ramener la tête de l'Oiseau.

- Vous aurez sa tête dans les vingt-quatre heures, me répondit-il.
- Attend, lui ordonnai-je. Ramène le moi en vie plutôt. Je l'offrirai à mon épouse... Quand je dis en vie... Il faut juste qu'il respire encore...

Le Corinthien sourit.

- Au fond nous ne sommes pas si différent, me dit-il avant de s'éclipser.

Non, nous n'étions pas si différents. Il était après tout un de mes fruits. Peut-être celui qui représentait le plus mes mauvais côtés. Je voulais que cet Oiseau souffre. Et la personne qui avait vendu Mélanie à son tortionnaire souffrirait tout autant. Je n'aurai aucune pitié.

***

Lucienne pouvait comprendre la sentiments qu'animaient sa toute nouvelle Reine mais elle connaissait aussi son Maître et elle sentait que quelque chose n'allait pas. Elle se mordit les lèvres en réfléchissant. Elle voulait en avoir le coeur net alors elle osa :

- Puis-je me permettre une question ?

Elle attendit que sa Reine lui dise oui avant de poursuivre.

- Savait-il que vous étiez retenue prisonnière ? Car mon Maître a bien des défauts mais il ne laisse jamais son amour en danger s'il est au courant de ses problèmes.

Elle baissa la tête immédiatement après cet aveux avant de se retirer. Elle n'aurait pas dû s'aventurer autant. Elle n'aurait rien dû dire. Elle avait juste voulu aider son Maître et elle ne savait pas si elle n'avait pas mis au contraire plus d'huile sur le feu.

- Ici, il ne vous arrivera plus rien. Je vous protègerai, affirma Joy quand Lucienne fut dehors.

La corbeau croassa avant de sortir de la chambre. Elle avait senti la présence du Lord et elle avait compris que sa place n'était plus dans cette chambre.

***

Elle m'avoua ne pas pouvoir retirer sa robe. Je n'avais pas envisager cela mais c'était un sort plutôt courant. Mélanie ne pourrait pas l'enlever mais quelqu'un d'autre le pourrait. De plus je pouvais briser sa malédiction. Un baiser d'amour sincère pouvait tout briser. Mais m'aimait-elle encore assez pour que cela fonctionne ?

- Je vais t'aider, lui murmurai-je pour réponse.

Je restai contre elle, laissant mes doigts caresser tendrement son ventre rebondit.

- Uniquement si c'est ce que tu souhaites, lui répondis-je.

Je n'avais clairement pas envie de faire chambre à part. J'avais envie de partager son lit et sa couche chaque soir et même chaque minute mais je ne pouvais pas la brusquer.

Sa main dans mes cheveux me fit espérer. Ses doigts sur mon menton me rassurèrent. Je me relevais lentement suivant le rythme qu'elle m'imposait. Elle posa ses lèvres sur les miennes et je sentis un souffle se dégager de nous deux. Je souris légèrement contre ses lèvres avant de l'embrasser avec plus de force. Je la laissais me pousser contre le mur. Ce geste me rappela notre première virée à la plage qui s'était d'ailleurs plutôt bien finie dans mes souvenirs. Je la laissais m'exposer ce qu'elle pensait. Mais je pouvais pas la laisser croire que cela se passerait comme elle le voulait.

- Tu dois comprendre Mélanie que dans le royaume des Rêves tu es en sécurité mais qu'ailleurs tu ne l'es pas. Être mon épouse fait de toi une cible... Et Désir est celui dont tu dois le plus te méfier.

Je voulais vraiment qu'elle le comprenne. Je ne faisais pas cela pour la rabaisser mais uniquement pour la protéger.

- Quand je te donne un ordre ce n'est pas pour te contraindre mais pour te protéger. Il faut que tu m'obéisses. Je refuse que tu finisses comme...

Je ne finissais pas ma phrase. Je ne voulais pas parler d'elles et pourtant j'avais failli le faire. Je souris quand elle m'ordonna de lui faire l'amour. Je lui pris les mains et la fis pivoter.

- Aux ordres de ma Reine, répondis-je simplement à son oreille.

w/      @Morgan Endless        

Mélanie était en colère et blessée. Ses émotions tourbillonnaient en elle comme une aura tempêtueuse alors qu’elle se promenait aux côtés de Lucienne. La créature dégageait quelque chose de très serein, ce qui apaisa la future mère qui posa une main sur son ventre rebondi. « Oui, allez-y. Et par pitié, appelez-moi Mélanie. » Elle ne supportait pas les courbettes, les vouvoiements et tout le reste. Se doutant du tempérament de son compagnon, elle se doutait que son sujet allait refuser une quelconque familiarité mais elle tenait quand même à le signaler. « Je ne le savais pas moi-même, avoua-t-elle à mi-voix, mon père ne m’a pas seulement condamné à un enfermement mais à une éternité de folie. Je n’avais ma raison qu’aux côtés de votre Roi. » La voix de la jeune femme était emplie de douceur pour ne pas blesser celle qui devait être loyale à Morpheus. « Et quand il m’a enlevé, l’oiseau, il m’a rendu la raison tout en m’annonçant que les voix que j’entendais étaient celles des victimes de mon père. » Un petit sourire triste fendit le visage de porcelaine de Mélanie alors qu’elle entra dans ses appartements. Les lieux étaient somptueux et elle tendit la main vers le volatile qui parlait. « Sais-tu que mon nom de famille était Ravenswood ? » Elle ignorait si elle en portait un désormais. « A croire que j’étais destinée pour te rencontrer Joy. » Elle caressa les plumes du sublime volatile qui s’éclipsa quand Morpheus apparut dans la pièce.

Son cœur se fendilla à mesure qu’elle vit s’agenouiller devant elle pour passer une main dans ses cheveux ébènes. Sa voix chaude et onctueuse lui avait manqué à mesure qu’elle ne pouvait pas céder trop rapidement. « Comme ça, je vais me retrouver nue. Ça sera d’un pratique. » Elle avait lancé ceci avec un certain sarcasme alors que son cœur battait la chamade. Elle vint déglutir alors qu’il caressait son ventre avec douceur. « je suis enceinte, dopée aux hormones et avec une libido qui touche le plafond. Séparée de mon mari depuis six mois donc non, nous ne ferons pas chambre à part, Morpheus. » Sa voix était claire, toujours aussi douce alors qu’elle le fit se relever pour venir se coller contre lui. Rapidement, ses lèvres vinrent prendre en otage celles du dieu des rêves. Un vent vint les balayer alors que son autre main enserra sa nuque pour le pousser contre le mur.

« Ton frère ne me fait pas peur. Puis je suis immortelle, rien ne peut me tuer. » Elle avait dit ceci alors que ses pupilles se dilatèrent sous le coup de la colère. « Qu’il ose encore une fois m’insulter comme il l’a fait et je lui arrache la queue pour m’en faire une écharpe. » Après tout, elle était la fille d’Henry Ravenswood connu comme étant le fantôme. « T’es bien conscient que je ne t’écoutais déjà pas à Storybrooke, je ne vais pas commencer maintenant. Tu m’aimais pour ça. Donc dieu des rêves ou non, cesse de me donner des ordres. » Sa voix devint plus forte alors qu’on aurait pu percevoir son aura de charisme ténébreux autour d’elle pendant qu’elle lui parlait. Sifflante comme jamais, aussi venimeuse qu’un serpent.

Je m'allongeais à côté de Mélanie en sueur. Je la pris dans mes bras et lui caressais avec tendresse le dos. Je passais ensuite mes mains sur son ventre. Notre fille. Elle était enceinte et je l'avais enfin retrouvé. J'embrassais son front puis sortais du lit :

- Repose toi... Tu es en sécurité ici Mélanie. Personne ne viendra plus te faire de mal.

Cette promesse je comptais bien la tenir, pour toujours et à jamais.

- Souhaites-tu rester ici ?

Depuis la levée de la malédiction, je l'avais cherché en vain. Peut-être qu'elle avait voulu se cacher de moi ? Peut-être qu'elle ne voulait pas me retrouver ou que je la retrouve d'ailleurs. J'avais tout à coup des doutes. Je voulais juste qu'elle soit heureuse.

- J'ai envoyé quelqu'un pour s'occuper de ton tortionnaire... Tu n'as plus à t'en faire pour cela.

w/      @Morgan Endless        

Mélanie le regarda sortir du lit alors qu’elle devait encore apprivoiser les lieux. La future mère posa une main sur son ventre et sentit le mécontentement de son enfant d’être privé de ses dons. Elle était pensive. La jeune femme avait traversé tellement de royaumes ces derniers temps qu’être dans le royaume des rêves n’était presque pas une nouveauté. « Pourquoi tout le monde me traite comme si j’étais la reine de ce pays ? » Elle tenta de se remettre sur ses pieds avant de retomber aussi sec. Elle était tellement grosse. C’est fou de prendre autant de poids en si peu de temps. Et la Ravenswood ne s’était jamais posée la question des pouvoirs de son enfant. A vrai dire, elle ne pensait pas revoir Morpheus un jour. Certes, ils avaient été mariés et assez rapidement même. Mais ici tout était différent. Il était tellement froid, presque détaché de tout. Était-ce sa situation d’éternel qui faisait ça ? Serait-il comme ça avec elle ?

Après plusieurs tentatives, elle se remit debout lorsqu’une robe noire vint apparaître autour d’elle. Pratique. « Ici où ? Dans cette chambre ou dans ce royaume ? » Elle se rendit compte qu’elle était presque assortie à lui mais n’aimait pas le ton austère de sa robe qui changea automatiquement pour un bleu nuit. « Elle est prodigieuse cette magie. Je vais en gagner du temps le matin. » La jeune femme lui fit un petit sourire avant de voir qu’il était toujours aussi grave. « Il n’y a qu’une personne qui puisse venir à bout de lui et ce n’est pas toi. » C’était le fantôme. Le monstre avait parlé pendant la captivité. Il lui avait narré le fait que seul quelqu’un portant la descendance de la destruction pouvait parvenir à le briser. « Tu comptes me faire faire le tour du royaume ou tu vas encore te barrer ? Non parce que je t’ai pas cherché six mois pour te laisser me prendre et disparaitre dans un nuage de sable. » Elle croisa les mains sur son imposante poitrine, haussant un sourcil. « Et arrête de changer d’apparence, ça commence à me donner la nausée. » Car d’un coup, elle le voyait comme à Storybrooke. Puis encore différemment. Elle ne pouvait pas se douter qu’il n’avait pas d’apparence propre sauf à celle de la personne qui était en face de lui.