Sweet dreams are made of you [Pv Luna Lovegood]

  @Neville F. Longbottom     

Luna ne rentrait plus chez elle. Depuis que le ciel lui était tombé sur la tête, la blondinette se cachait. Se cachait de tous. Sauf Kara qui était au courant du comportement volage de son compagnon. Et elle était toujours aussi perdue notre jolie lune. Alors elle se terrait dans son bureau et ne désirait pas embêter son ami plus que ça. si elle en avait eu la capacité, elle l’aurait sans doute changé en crapaud. Quoique les crapauds sont mignons donc plus en ver de terre. Ou en petite puce qu’on écrase. Pour la première fois depuis des années, elle éprouvait de la haine. De la colère. Et cette colère primait sur son chagrin. Donc elle avait décidé que tant qu’elle ne serait pas redescendue, qu’elle serait toujours présente ; Luna n’irait pas au-devant de Rolf. Cela leur ferait de très gros dégâts à tous les deux. Alors elle s’était enfermée dans son bureau, une paperasse monstre sur la table et commençait à feuilleter les derniers rapports d’Owen sur l’adaptation des derniers reptiles dans l’environnement. Elle prit des notes, but son thé, retira ses lunettes et se massa les tempes. Étonnamment, le téléphone restait silencieux. Comme si sa soudaine disparition n’affectait pas celui qui partageait sa vie depuis tant d’années. Elle qui avait construit sa vie autour de son couple se retrouvait sans centre de gravité. Et qu’est-ce qu’on fait sans gravité ? On s’envole. On s’étiole. Elle se surprit à regarder la lune qui n’était pas pleine et à souhaiter que tout s’arrange. Elle était rêveuse Luna. Elle pensait sincèrement que tout irait mieux dans le meilleur des mondes. Version ô combien idyllique et romancée de ce qui n’était plus que son passé. Devant ses souhaits, ses paupières devinrent plus lourdes et elle se laissa choir sur le bureau alors que dehors, la vie suivait son cours.

Elle ne rêva pas cette nuit-là. Elle qui d’ordinaire se voyait dans une forêt avec un singe bleu sur l’épaule se contenta de rester dans le noir le plus complet. Même son monde onirique s’effondrait. Ce n’est que lorsqu’elle sentit une main sur son épaule que le noir redevint le jour et que fatalement, sa vie se remit sur les rails. Attablée, le visage si pâle, Luna resta un moment comme si elle n’était plus qu’une enveloppe charnelle dépourvue de vie. Ce n’est que la voix d’un homme qui la tira de ses étranges pensées. Neville. Il était son ami. Et elle appréciait de le regarder jardiner. Outre le fait qu’il soit plaisant à regarder, il y avait quelque chose d’apaisant dans sa manière d’être. La blondinette redressa la tête pour reprendre ses lunettes et papillonner du regard. Une, deux, trois fois avant que sa vision ne devienne totalement claire et qu’elle se tourne derrière son ami. Les habits froissés, le teint de plus en plus pâle, elle se tourna vers lui avant de lui offrir un petit sourire. Elle qui était si pétillante, si pleine de vie n’avait plus la force de remettre son masque sur le bout de son nez. Doucement, Luna se leva et vint coller son si petit corps contre celui de Neville, enserrant ses mains autour de sa taille dans un geste affectueux. Sa tête se posa contre le torse du jeune homme où elle pouvait entendre la cadence de son myocarde avant de retenir ses larmes. Pendant ce qui lui sembla une éternité, le temps se suspendit. Et elle profita de la chaleur réconfortante et de son odeur de fleurs. « Je ne sais plus quoi faire, mon eucalyptus, murmura-t-elle d’une toute petite voix. » Ne cherchez pas à comprendre. Luna se voyait comme un koala auprès du jeune homme. Sans connaître ou voir le moindre de ses sentiments. C’est là qu’elle avisa le café avant de lever son regard bleuté vers le visage si avenant de son ami. « Merci pour le café. T’as le temps pour aller manger une pâtisserie ou tu dois aller au travail tout de suite ? » Elle avait demandé ceci avec un léger sourire incurvant ses fines lèvres avant de soupirer. « Est-ce que je peux rester avec toi aujourd’hui ? » Nouvelle question chuchotée de cette voix tant détestée qu’elle apparentait au bruit d’une souris. Perdue, chiffonnée, fatiguée, elle détourna finalement ses yeux sans se douter une minute qu’en face d’elle se tenait un garçon désespérément amoureux.

 

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Luna se savait candide. Surtout concernant son couple. Elle avait cru même avec la perte du bébé que celui-ci pourrait se relever. Seulement, il faut croire que maintenant, il ne restait plus que des vestiges de ce qui les avait animés par le passé. Elle s’était tenue un moment. Hagarde. Sans trop savoir quoi faire puisqu’elle n’avait été confrontée à ce cas de figure auparavant. Donc elle avait fui. Certes, il restait son lapin mais la jeune femme ne pouvait pas réfléchir pour le moment. Ses idées étaient embrouillées, son cœur meurtri. Elle avait trouvé refuge dans son bureau où elle avait tenté pleurer avant de venir s’endormir. Ce ne fut que très tard dans la matinée qu’elle s’éveilla. Une main sur son épaule, une voix qu’elle connaissait bien. Et de nouveau le calvaire de Luna vint la reprendre alors que ses yeux clairs rencontrèrent ceux de Neville. Elle pourrait se confier à lui. Mais à la place, elle se remit sur pieds avant de venir le prendre dans ses bras. C’était nouveau pour elle. De serrer le jeune homme contre elle. Comme si dans un sens, la trahison de Rolf l’avait libéré de certaines barrières physiques qu’elle se mettait avec Neville. Elle a toujours été tactile notre si jolie demoiselle mais avec le jardinier, elle avait maintenu une distance respectueuse. Distance qui avait volé en éclats quand ce dernier lui avait parlé. Fermant les yeux, elle se laisse envelopper par sa délicieuse chaleur, venant resserrer son étreinte. Elle compta mentalement jusqu’à trois. « Ton cœur bat drôlement vite, remarqua-t-elle d’une voix plus posée. » Elle pouvait le sentir marteler contre son oreille. « Calme-toi. » Doucement, ses menottes se mirent à se déplacer dans le dos de son massif ami pour le frictionner, l’encourageant à ralentir les battements de son myocarde effréné. Elle pourrait rester dans ses bras une éternité tant elle se sentit en sécurité.

Mais subitement Luna vint rompre le contact, se reculant légèrement. Ses bras retombèrent le long de son corps alors que son regard azuré rencontra celui de Neville. Elle lui fit un petit sourire mélancolique avant de venir se saisir du café qu’il lui tendait. « Très bien, je resterai avec toi alors. » Elle réajusta ses lunettes avant de passer une main dans sa tignasse. « Mal coiffée. » il faut dire qu’elle n’avait pas pour intention de courir les concours de beauté. Doucement sa main trouva celle de Neville alors qu’elle vint nouer leurs doigts. Le contact l’aidait à s’ancrer sur Terre et repartir vers ses pensées déprimantes. Elle se détourna pour l’inviter à sortir du bureau à sa suite. « il se trouve que mon charmant compagnon a été se perdre dans d’autres bras que les miens. » Luna ne réfléchissait pas trop quand elle parlait. Il lui arrivait de lancer des informations comme des sortes de réflexion à voix haute. « Je ne sais pas si… Je suis un peu perdue. » Mais elle savait que tout était sa faute. Son teint déjà blanc devint plus pâle alors qu’elle serra doucement sa petite main dans celle géante de son ami. « je suis désolée. Je veux pas t’embêter avec ça. » Levant le nez, elle le regarda par-dessous dans une de ses pitreries. « mais au moins tu sais pourquoi je vis dans mon bureau maintenant. »


 

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Luna n’avait pas conscience des sentiments qui tourmentaient son ami. Et si elle en avait eu conscience, aurait-elle réagi différemment ? Elle n’en avait aucune idée. Mais elle savait quelque chose la liait à Neville. Une sorte de lien indéfectible entre eux qui lui donnait l’impression de le connaître depuis toujours. Ou du moins depuis plus longtemps. Mais elle avait tu ce sentiment, ce petit pincement au cœur qui faisait que lorsqu’elle était en la présence du brun, elle se sentait bien. Comme apaisée. Au contact du jardinier, elle oubliait tous ses soucis. La mort prématurée de son enfant, son couple qui prenait l’eau et le fait qu’elle avait beau écoper de toutes ses forces, ils étaient en train de couler. Elle aimait Rolf mais était-ce suffisant ? Quand on aimait une personne trop fort, ne finissait-on pas par se faire du mal ? La question était légitime alors que son myocarde saignait de ses infidélités et qu’elle se demandait quelle était la marche à suivre. Devait-elle déménager ? Le mettre dehors ? Devait-elle songer à faire de son bureau sa résidence principale ? Mais où irait son lapin dans ces cas-là ? Luna était aux prises de tant de question avant de sombrer dans les bras de Morphée, que le réveil put s’apparenter à une chute. Elle qui avait besoin de réconfort, elle qui avait besoin d’une certaine chaleur corporelle. Vint étreindre Neville espérant pouvoir se bercer avec les battements de son cœur. « Dans ces cas-là, il faut arrêter, murmura-t-elle. » Ses mains allaient et venaient contre le dos de son ami pour l’adjoindre à se calmer. Son palpitant se cala sur le rythme de celui de son ami et elle poussa un soupir de contentement. De soulagement même. Elle se sentait à sa place. Et dans les bras de Neville plus rien n’avait d’importance. Rolf n’existait plus, sa traitrise, ses mots blessants. Seulement, elle n’a d’autres choix que de se détacher. Et de nouveau le froid vint la saisir.

Son rire s’éleva dans les airs après la remarque de Neville sur sa coiffure. Elle entreprit cependant de lisser sans se départir de son sourire. « Si on veut que je concoure dans la rubrique épouvantail. Un vrai carnage. » Elle lui fit une grimace assez loufoque avant de lui tirer la langue. « T’as bien de la chance de les avoir courts. Vous les garçons vous mettez deux secondes à vous préparer. Moi il me faudrait un vrai ravalement de façade. » Et une douche. L’inconvénient quand on dormait dans un bureau était le manque de douche. Elle soupira avant de grogner. Elle allait devoir rentrer chez elle. Ne serait-ce que pour nourrir Lapin ou pour se nettoyer. Et la perspective de le croiser ne lui plaisait guère. Munie de son gobelet de café, elle noua ses doigts à ceux de Neville avant de se stopper. La délicieuse chaleur qu’elle avait éprouvé à son contact s’intensifia. Et ce fut comme si une pierre tombait dans son estomac. Alors qu’il se stoppe, elle manque de basculer en avant en se tournant vers Neville. De nouveau, son buste rencontre celui massif du jeune homme alors qu’elle lève la tête bien haut pour le regarder. « «Je sais, chuchota-t-elle, mais je pense qu’un tel être n’existe pas. » Elle crut bon de dodeliner de la tête avant d’avoir un petit rire triste. « Regarde-moi Neville, je suis trop loufoque pour que quelqu’un me supporte. Toi tu tiendrais pas trois secondes. »

Le reste la laissa sans voix alors que son regard azuré ne quittait pas son regard. Ses joues s’empourprèrent à mesure qu’elle passa une main dans ses cheveux. Le reste, on ne sait pas ce qui motivera Luna pour ce geste. Mais encore une fois, elle n’avait pas conscience du trouble qui tiraillait Neville. La jeune femme lâcha sa main avant de grimper sur la première chose qui était à côté d’eux. Puis avec délicatesse, elle noua ses bras autour de la nuque du garçon. Penchant la tête en avant et déposant ses lèvres sur la joue de ce dernier. « D’accord. » Ses lippes s’étirèrent dans un sourire. « Mais j’espère que t’as de la place pour Lapin. » La demoiselle l’approcha un peu plus d’elle à mesure que ses doigts se mirent à jouer avec les cheveux du brun. « Tu voudras bien venir m’aider à aller chercher mes affaires ? » Elle lui fit une moue assez enfantine comme pour le convaincre de le faire alors qu’elle retrouva la Terre ferme. « C’est moi qui ferais à manger. Je cuisine plutôt bien. »

Elle arriva à la cafétéria avant de regarder les gâteaux avec envie. « Un cinnamon roll comme d’habitude. » Luna adorait la cannelle. C’était sans doute son péché mignon. « Dis-moi t’as déjà eu une rupture ? Parce que moi non. Je dois faire quoi ? Lui mettre une claque et l’insulter ou alors je lui envoie un sms ? » Car après tout, l’histoire était morte. Reposait aux cimetières avec son enfant. Donc autant y aller franchement. « Ou alors je lui laisse un mot sur la table de la cuisine : Je suis partie avec le jardinier. Va te faire foutre. » Tant de grossièretés qui la firent exploser de rire. Mais bon, il fallait bien dédramatiser la situation.

 

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Luna a toujours eu cette faculté à rendre les situations les plus pénibles, légères et vivables. Elle se rend compte cependant qu’aux côtés de Neville, l’atmosphère change alors qu’elle tient le jeune homme contre elle pour la première fois. Et elle avait ce sentiment au fond de son cœur que c’était familier. Sa chaleur, son parfum, sa musculature. Luna ne saurait dire d’où mais il se pourrait qu’elle l’ait déjà fait en rêve. Ou dans une autre vie. Elle faisait partie de ces illuminés qui pensaient vivre une autre vie ou alors que les rêves étaient réels. Un jour, elle croiserait une véritable licorne. Après tout, il ne faut pas seulement voir pour y croire. donc elle se permet de jacasser, comme à son habitude, au contact de son ami. alors qu’il lui fait des remarques toutes plus gentilles les unes que les autres, elle ne peut s’empêcher de rougir un tout petit peu. Elle s’autorise à lever la main pour venir caresser sa joue alors qu’un léger rire s’élève à nouveau dans les airs. Elle s’était toujours plu à le comparer à des clochettes. « Je l’aime bien ta barbe. Ça te donne un petit côté… » Elle n’oserait pas le dire. ou si. Les yeux perdus quelque peu dans le vague, la voici qui mâchouille nerveusement sa lèvre. « Sexy. J’ai pas trouvé de synonymes. » Il était beau Neville et la demoiselle pensait qu’il n’avait pas conscience de sa beauté. Il suffisait de voir son air penaud et sa façon de lui parler. « Eh bien t’es bien le seul à l’aimer mon côté loufoque. » Elle hausse les épaules alors qu’elle continue à lui parler mais que les propositions de son ami la prennent aux dépourvus. Vivre avec lui. la jeune femme essaya de se représenter le tableau. Elle blottit contre lui avec un plat de pâtes sur le canapé. Ou alors couchée la tête sur ses genoux alors qu’elle jacasserait sur le comportement des deux crocodiles en captivé. Cela serait agréable. Elle ne savait pas cependant si elle pourrait se montrer aussi tactile dans l’intimité. « c’est mignon t’es tout rouge. » Elle eut un nouveau sourire alors qu’elle lui faisait face. Ses lippes sur sa joue, elle eut de nouveau le sentiment que quelqu’un jouait dans son estomac. Ce n’était pas désagréable. Mais alors pas du tout. Elle laissa sa main jouer avec ses cheveux, sans prendre conscience de ce qu’il vivait à l’intérieur. Mais elle devait s’écarter un peu. Donc elle descendit de son piédestal avant de passer une main dans ses lourds cheveux.

Une fois dans le réfectoire, elle émet des hypothèses. « Comment ça se fait ? » Elle darda sur lui un regard interrogateur. « Je veux dire : t’es très séduisant et je suis sure que plus d’un homme tuerait pour t’avoir. » Encore une fois, elle ne se doutait pas. Elle prit une gorgée de café avant de grimacer car elle s’était brûlée. « ça m’étonnerait beaucoup de lui. Déjà car tu fais deux fois sa carrure et ensuite, c’est pas son genre de taper les autres. Cependant je lui mettrais bien une gifle. » Elle soupira alors qu’on lui tendait son gâteau et qu’elle eut un sourire gourmand. Luna et la nourriture, une grande histoire d’amour. Le suivant, elle vint se poster près de la fenêtre alors qu’elle le regardait. « C’est dommage que tu sois pas du même bord, mon eucalyptus. Je suis sure que dans une autre vie, nous aurions été très heureux avec Lapin. » Elle se mit à rire. Etait-ce décent de dire ça alors qu’elle n’était pas encore séparée ? Luna n’avait jamais eu le sens des convenances. Ni même de ce qu’il fallait dire ou non. Souvent, elle disait toutes les choses qui lui passaient par la tête. « Et de lui claquer la tronche. Qu’il me dise que c’était de ma faute si notre bébé est mort, qu’il fasse chambre à part passe encore mais me tromper… Heureusement qu’on a plus de rapports depuis un bail, j’aurai pu chopper une maladie. » La demoiselle pianota nerveusement sur la table alors qu’elle vibrait presque de colère. « T’as combien de chambre au fait ? Car il est hors de question que tu dormes sur le canapé. Au pire si t’as qu’un lit, on pourra mettre une peluche entre nous deux si t’as peur que je t’agresse. » Elle se mit à sourire avant de soupirer. « Merci Neville. Pour tout ce que tu fais. Ça me touche énormément. Mais je ne peux pas m’empêcher de demander pourquoi. » Elle l’interrogea du regard avant de boire à nouveau. Sa main continuait de s’agiter nerveusement sur la table. Espérant dans le fond que tout se passerait bien.


 

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Luna fronce les sourcils avant de soupirer. « Neville, y’a que toi pour pas le voir. Enfin moi je te trouve séduisant. » Elle lâcha ceci comme on lâcherait une bombe en plein no man’s land. Mais pour elle, dans sa tête, Neville n’était pas attiré par les femmes. Elle ne l’avait jamais vu regarder une fille ou même discuter avec une si ce n’est elle. Jamais Luna n’aurait pensé qu’il soit du bon côté de la barrière. Ou même qu’elle était la barrière. Elle prend son gâteau avant de le suivre jusqu’à une table pour discuter avec lui de tout et de rien. avec une certaine légèreté. « C’est un euphémisme, lance-t-elle du bout des lèvres. » Son teint devient plus pâle à mesure qu’elle se rappelle toutes les mauvaises passes qu’a eu son couple. La jeune femme ne savait pas pourquoi elle avait enduré tout ça. mais ce n’était assurément pas par amour. Par peur de se retrouver toute seule sans doute. Dans un pays étranger. Certes, elle avait ses amis mais elle avait tout quitté par amour. et maintenant qu’il y avait une autre personne, elle était certaine que cela n’en était pas. Elle-même n’éprouvait que de la répulsion pour Rolf depuis des mois. « Je me demande… » Elle se mâchouilla la lèvre inférieure. « Tu crois que c’est ma faute ? » La demoiselle interroge Neville du regard. Ses iris se plantent dans ceux du jeune homme qu’elle retient en otage. Avant de prendre une gorgée de café. Qu’elle manque de recracher en s’étouffant avec lorsqu’il lui dit qu’il n’aime pas les hommes. « Mais… » La jeune femme continua de tousser. « Je t’ai jamais vu regarder une fille ou même parler à une fille ou même sourire à une fille… » Sauf moi. Les mots moururent sur ses lèvres à mesure qu’elle fronça les sourcils.

Non Neville ne pouvait pas avoir des sentiments pour elle.
C’était impossible.

Elle chassa cette pensée de son esprit avant de reprendre la discussion où il s’était intéressé. Lorsqu’il posa sa main sur la sienne, elle sent son myocarde s’emballer. Pourquoi ? Parce qu’elle le pensait homosexuel avant et qu’il ne l’était plus ? Un petit démon s’installa sur son épaule lui murmurant d’en avoir le cœur net par tous les moyens. Mais son ange d’épaule lui susurrait d’attendre que la rupture soit consommée. Donc elle prit une profonde inspiration avant de répondre d’une voix peu assurée. « Hum… Je… Je ne sais pas si c’est vraiment du courage. De la lâcheté plutôt. Je… Je voulais pas être seule. » Après tout, Rolf lui tenait chaud la nuit. Mais tant pis, elle mettra un gros pyjama. « Oh mince, moi qui me faisais une joie de dormir à tes côtés, plaisanta-t-elle. » Avant que ses joues ne viennent s’empourprer d’elle-même et qu’elle examina son gâteau. Il était beau son gâteau, très régulier. « Tu… » Elle leva le nez brusquement. Non. Son cœur s’affola à mesure qu’elle le regardait. Tous leurs moments lui revinrent en mémoire. Les sourires de Neville, son air pincé quand elle parlait de Rolf. S’en fut trop pour ses émotions. Elle se mit à battre des cils avec exagération pour chasser son trouble. « Mais… » Les gens que j’aime. Je tiens à toi. Elle déglutit. La jeune femme repoussa sa chaise encore avec impulsivité avant de faire le tour de la table. Ses bras s’enroulèrent autour de la nuque du garçon à mesure que sa tête vint s’enfouir dans son cou. Son cœur battait douloureusement dans sa poitrine.

Rolf la trompait.
Neville l’aimait.

Trop d’informations pour elle. La jeune femme raffermit sa prise avant de déposer un baiser dans le creux de son cou pour se redresser. « T’es un imbécile, Neville Longbottom. Un vrai crétin. » Ses mains se mirent à trembler alors qu’elle se mit à déglutir. C’est à ce moment-là que son téléphone vibra. Elle se détacha de Neville pour fixer le nom qui s’inscrivait sur le téléphone. Rolf. Elle tira sur la chaise de Neville pour le pousser et venir s’asseoir sur le coin de la table, posant ses pieds sur les jambes de son ami ? Compagnon ? Crush ? « Espèce de crétin. Je peux savoir pourquoi tu m’as rien dit ? » Elle lui tendit alors son téléphone. « Je ne veux pas lui parler maintenant. Je suis en colère contre lui, contre toi. Tu m’as laissé te dire qu’on pourrait vivre un truc tous les deux et t’es amoureux de moi. Pas possible. » Elle attrapa un gobelet de café. Peu importe lequel avant de grogner. « Ah mais tu me fatigues, eucalyptus. Tss. » Elle prit une gorgée avant de laisser son regard dériver au loin. « Tu comptais t’y prendre comment ? » Pour la séduire. Car c’était le but non ? Qu’elle tombe amoureuse de lui ?


 

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Luna est perdue. La jeune femme avait romancé sa vie. Elle se voyait marier, avec des enfants, un lapin et une belle maison. Et voilà qu’elle n’avait plus de copain, qu’elle avait perdu son enfant. Il ne lui restait que le lapin. Et lui. La jeune femme avait été aveugle. Mais encore une fois, c’était comme si elle s’éveillait d’un long sommeil. Pas de baiser du prince charmant. Juste une baffe. Elle retient ses larmes alors qu’elle fait face à Neville. Lui qui essaie de la rassurer. Et elle sentait qu’elle était sur le point de craquer. Méchamment. « Je ne sais pas Neville. Je… je suis avec lui depuis si longtemps et…’ Elle ferma doucement les yeux avant de soupirer. « Il me répugne. Je pensais pouvoir passer ça mais finalement, je me trompais. » Il n’y avait plus aucune connexion entre elle et son copain. Il n’y avait plus de moments intimes. « Je ne sais pas si tu as déjà… enfin si tu as déjà mais… Le simple fait de partager une intimité avec lui me révulse. » Surtout maintenant. Maintenant qu’elle savait qu’il avait souillé leur lit, leurs draps, leur cocon. Elle croisa les mains sur sa poitrine alors que les larmes menaçaient de jaillir. Alors elle baissa le regard. « Je… Je ne veux pas retourner là-bas. Il a osé l’amener chez nous. » C’était le comble de l’humiliation. Cependant plus elle discutait avec Neville, plus elle sentait quelque chose qui s’éveillait en elle. Encore une fois, elle avait été piégée dans une relation malsaine. Et maintenant qu’elle tentait de s’en sortir, elle était perdue. Perdue par ce qu’elle avait ressenti quand elle avait tenu Neville dans ses bras. Perdue par ses révélations. Sa révélation. Il n’aimait pas les hommes mais les femmes. et plus la discussion avançait, plus elle comprend. Que c’était elle qu’il voulait. Elle sent idiote. « Je suis… fatiguée. » Et c’était vrai. Elle aimerait dormir jusqu’au lendemain ou jusqu’à la semaine d’après. Elle n’avait pas pris un seul jour de repos même après avoir perdu l’enfant.

Alors que la demoiselle le tient de nouveau contre elle, elle inspire doucement. L’odeur de Neville chatouille ses sens à mesure qu’elle sent une décharge la parcourir quand elle colle ses lèvres contre sa peau. Elle le sent se raidir, presque retenir sa respiration sous ses caresses. Bon enfant. Aucune intention de le séduire. Elle ne répond pas à sa question. A la place, elle va se mettre en face de lui. Ses pieds se posant sur ses jambes, la demoiselle le regarde et l’étudie. « Pourquoi ? » Elle le voit. Qui rougit. Elle voit sa pomme d’Adam remonter frénétiquement comme s’il manquait d’air. Alors, elle ôte ses lunettes, les pose sur la table avant de se laisser glisser sur les genoux de Neville. « Neville, regarde-moi. » Elle a conscience qu’il se sentait piégé. Comme un animal. Alors elle attrape sa main, la met à plat avant de venir nouer ses doigts. Puis, elle réitère avec l’autre. Avant d’en amener une contre son cœur. Elle la pose, la laisse au bon endroit pour qu’il sente les battements de son cœur. « Cale-toi dessus. » Doucement, elle approche son visage et colle son front contre le sien. Elle ferme les yeux. Occultant tout ce qui avait autour. « Je me sens bien avec toi. J’ai le sentiment de te connaître depuis toujours. Et… écoute. » Elle déglutit. Sa main vacante remonta le long de sa joue. « Calme-toi, s’il te plait. » Elle ne voulait pas qu’il fasse une crise d’angoisse. Elle n’avait aucune envie qu’il fasse un malaise. « Quand je t’ai tenu dans mes bras, ça m’a réchauffé mais… » Elle avait conscience qu’il y avait un mais dans l’histoire. « Je veux qu’on prenne notre temps. Je vais rompre. Sans doute en lui mettant mon poing dans la figure. On va vivre tous les deux et on va prendre notre temps. » La jeune femme se pencha pour venir poser ses lèvres sur sa joue avant d’enfouir son visage dans le creux de son cou. Sa main vacante se perdit dans sa nuque qu’elle caressa du bout de ses doigts. « Je sais pas pourquoi. Je le sais, c’est tout. Mais avant, il faut que tu te calmes. Sinon je te ramène chez toi pour que tu te détendes. » Et c’était plus un ordre qu’autre chose.



 

   @Neville F. Longbottom      

Luna ne saurait dire ce qui lui a ouvert les yeux concernant Rolf. Serait-ce la tromperie ? Ou alors les mauvais traitements subis depuis des mois ? Voire même une année ? La blondinette se révélait dans l’incapacité de mettre le doigt dessus. Si ce n’était le nid conjugal. Le fait de retrouver des affaires à la demoiselle puis de les voir tous les deux riant dans leur lit. Cela fut comme si on lui transperçait le coeur. Elle avait pleuré. Longtemps. Sur l’épaule de Kara ou de ses amis. Puis elle s’était terré dans son bureau en pensant qu’on oublierait jusqu’à son existence. Pas Neville. Neville était différent. « De toute façon c’est fini… » le constat était là. La jeune femme se retrouvait sur le banc de touche, dans l’océan des célibataires. A grogner en imaginant des personnes l’aborder ou même devoir aller sur des sites de rencontres. La proposition de Neville était judicieuse et elle sentait qu’il avait raison. Ses traits tirés parlaient pour elle. Et Luna resta un moment les yeux dans le vague. Comme si elle pesait le pour ou le contre. « Ça ne va pas te déranger ? » après tout c’était quand même chez lui. « Tu risques de te réveiller avec des bébés crocodiles dans la baignoire. » Jouant avec une mèche de cheveux qui démontrait sa nervosité, elle inspira profondément.

Lorsqu’une autre réalité la frappe, Luna se lève pour venir passer ses bras autour du cou du jeune homme. Sa tête repose un temps sur la sienne alors qu’elle fixe l’horizon. Affectueusement, elle se surprenait à aimer le contact de Neville, sa chaleur, son odeur. C’était plus que du réconfort mais pas encore de l’amour. Il lui fallait panser ses plaies, reprendre du poil de la bête. Cependant, elle ne peut s’empêcher de se baisser pour nicher sa tête dans le creux de son cou, tout en fermant les yeux. Elle pourrait s’endormir ainsi. En écoutant son souffle, son cœur et faire corps avec sa chaleur.

Luna décide de changer de position pour se mettre face à lui. Elle s’interroge, l’interroge avant de froncer les sourcils. Il semblait se perdre dans ses explications et couler. Voulant le ramener à elle, la blondinette glisse sur ses genoux. Ses mains habiles prennent celles de son « crush » en étau alors qu’elle en pose une près de son coeur pour lui imposer le même rythme cardiaque. La déclaration de Neville la surprend. Et elle est émue. « Mais… tu ne sais rien de moi. » et si dans le fond, elle ne lui plaisait pas. Elle qui mettait des plantes partout, ramenait des animaux à la maison, essayait de sauver les écureuils. Luna était loufoque. S’habillait de manière excentrique et disait tout ce qu’elle pensait la plupart du temps. De nouveau, elle se niche dans le creux de son cou et c’est au tour de son propre myocarde que de s’affoler. Ses bras s’enroulent autour de la nuque de Neville, son buste se retrouve contre le sien alors qu’elle sent ses bras contre elle. Un frisson la parcoure, la cloue sur place devant la déclaration du garçon. Alors Luna se recula un peu. Sa main vient caresser la joue du brun à mesure que ses grands yeux bleus l’étudient. Elle sait qu’elle ne peut pas lui répondre. Pas maintenant. C’est trop tôt. Mais à la place, la demoiselle attrape son téléphone, le déverrouille. Puis lit le sms que Rolf lui a adressé. Ce fut ce qui envoya voler ses hésitations. Claquant le téléphone sur la table, elle regarde Neville de nouveau. Ses doigts tracent le contour de sa mâchoire, passent sur ses lèvres pleines. Alors que Luna bascule et qu’elle se penche pour poser doucement ses lèvres sur les siennes. Le temps semble se surprendre, le lieu s’efface et il n’y a plus qu’eux. Lorsqu’elle se recule, les joues en feu, elle penche légèrement la tête sur le côté pour le regarder. « C’est une promesse. » que même si elle n’était pas à lui entièrement aujourd’hui, elle le serait bientôt. Puis Luna attendait qu’il la courtise convenablement. Autrement que dans cette cafétéria, à leur travail. D’une manière qui serait plus propre à Neville.

   @Neville F. Longbottom      

Les choses paraissaient si simples aux côtés de Neville. Elle qui ne savait plus trop où elle était, la voilà qui allait emménager chez le brun. Elle ne savait pas si la cohabitation se passerait bien. mais elle essaierait en tout cas. Après tout, Luna avait l’habitude de tout faire. Que cela soit les tâches ménagères ou la cuisine donc elle essaierait de rendre le quotidien de Neville plus supportable. « Pas comme chez moi quand même, dit-elle plus pour elle-même que pour lui, je me balade assez souvent en petite culotte. » Elle se met à rougir légèrement à cette mention avant d’éclater de rire. « D’accord, je mettrais des tortues. » Elle ne plaisantait qu’à moitié. La jeune femme pouvait encore entendre le cri suraigu de son ex -gosh ça fait bizarre de l’appeler comme ça- qui était rentré en trouvant des crapauds dans la baignoire. Mais la demoiselle aimait trop les animaux pour les laisser blesser dans la nature. Bon nombre de fois elle avait essayé de sauver un écureuil et leur avait donné un enterrement plus que décent. « C’est quoi comme chiens que tu as ? » Preuve qu’elle avait écouté même entre deux confusions. Surtout celle des sentiments de Neville à son encontre.

La voilà qui tente de le calmer. Assise sur ses genoux, elle le fait inspirer et expirer longuement tout en calant son rythme cardiaque sur le sien. La chose ne prend pas cinq minutes mais elle est patiente. « Donc… » Elle incline un peu la tête sur le côté. « Tu penses que te suis destinée ? » La chose pouvait paraître étrange, voire bizarre mais dans le fond, elle sentait qu’il avait raison. Elle avait ce sentiment d’être heureuse à ses côtés. Complète. Comme si toutes les épreuves qu’elle avait traversées n’avaient que pour but de le retrouver. Luna se sentait mieux. Elle vint coller doucement son front contre le sien, attendant qu’il soit parfaitement calme. Sa main quitta doucement la sienne à mesure qu’il lui affirma l’aimer. Dis comme ça, la chose semblait si sincère. si pur. Et elle se doutait qu’il était empli de bonnes intentions. Elle connaissait assez Neville pour savoir qu’il n’avait pas une once de méchanceté en lui. Alors elle recula mais pas pour le repousser. Sa main se posa sur sa joue. Elle apprivoisa sa barbe, caressa le contour de sa mâchoire alors qu’un sms la tira de sa contemplation. Le sms l’arrangeait bien dans le fond et elle claqua d’un coup sec le cellulaire sur la table. Rien à foutre. La jeune fille reprit son exploration avant de venir se pencher. Les lèvres de Neville avaient un goût de renouveau. Le baiser resta chaste et pourtant son cœur s’emballa. La main de Luna s’attarda dans la nuque de son compagnon. Puis elle approcha doucement son buste, se collant un peu plus contre lui. Lorsqu’elle se recule, elle sourit. Un vrai sourire avant de rire. Elle se sent un peu nigaude alors que ses joues sont toutes rouges. Son nez se frotte doucement contre celui de Neville. Avec toute la délicatesse du monde. « Tu peux… » Elle mordille légèrement l’intérieur de sa joue. « … me le rendre si tu le souhaites. » Elle ne le repoussera pas. Ses deux mains se posent sur les cuisses de son crush alors qu’elle plante ses iris dans les siennes.

La demoiselle qui ne veut aucun secret attrape son téléphone -qui n’a rien- pour lui tendre. Puis elle lui fait lire le dernier message. « Larguée par sms, on fera mieux hein ? » Elle rigole tellement la situation est risible. Mais c’était avant tout ça qui l’avait motivé à embrasser Neville. Car Rolf avec son odieux sms de : viens chercher tes affaires. Je ne veux plus te voir. Lui avait donné le feu vert pour autre chose. La jeune femme pose sa tête sur l’épaule de Neville alors qu’elle l’agace en caressant sa nuque du bout de son index. « On va récupérer Lapin et on dort jusque demain ? » C’était très tentant. Trop tentant. Elle ferma les yeux, laissant la chaleur de Neville l’envelopper. « Tu veux vraiment qu’on fasse chambre à part ? » La question se posait maintenant. « On n’est pas… euh… » Elle s’étouffa presque avant de rire à nouveau. Ses mains passent autour de la taille du jeune homme. Trop câline, trop tactile. « On peut juste se faire des câlins, le temps qu’on soit prêts tous les deux. Mais tu vois, un bon plateau au lit dans un de tes tee-shirts ça me plait bien. » Elle se redresse pour venir mordiller son cou avec taquinerie. « J’aime bien voler les affaires de mon compagnon. Tu seras prévenu. » Puis vue sa taille, cela lui ferait à coups sûrs une robe.
 

   @Neville F. Longbottom      

La vie de Luna avait fait un virage a 180 degrés en quelques heures. La veille, elle était avachie dans son bureau sous une pile de documents et de chagrin. Sans aucun logement. Et voilà qu’elle allait partir vivre chez Neville pour un temps. Un temps qui nous le savons, ne prendra jamais fin. Mais les deux protagonistes de notre histoire l’ignore encore. La jeune femme est crevée car elle passait de mauvaises nuits depuis quelques jours. Mais tentait de ne rien en montrer. Elle était face à Neville et l’écoutait parler. Elle avait toujours aimé sa voix et son air penaud. Luna se sentait bien en sa compagnie. « Promis j’éviterai les lézards. » Son sourire s’étira doucement alors qu’elle parlait des potentiels animaux qu’elle risquait de ramener à la maison. Enfin chez lui. Puisqu’elle n’avait plus de maison. « Oh j’adore les petits chiens. J’ai toujours voulu voir un corgi. » Mais Rolf ne le désirait pas. Seulement elle avait connu gain de cause pour le lapin. « On ira les promener ce soir alors. » un peu d’air frais lui ferait du bien et elle était certaine que pour Neville non plus.

Assise sur ses genoux, elle l’écoute parler de ce qu’il ressentait. Son regard n’arrivait pas à se détacher de lui et elle fut émue. Posant son front contre le sien, la jeune femme hésite à lui donner un baiser. Elle était encore en couple et bien que Rolf lui ait fait un sale coup; Neville méritait mieux.

Puis le téléphone vibra.
Et la donne changea.

Luna prit son temps. Petit à petit. Avant de venir poser ses lèvres sur les siennes dans un baiser plus doux. Tendre. Sa main caressait la joue de Neville alors qu’elle ferma les yeux. Se laissa porter. Son coeur commença à tambouriner dangereusement dans sa cage thoracique. Alors qu’ils se reculèrent pour se regarder. A sa surprise, le garçon lui rend son baiser. Il est encore plus délicat qu’elle. Comme deux adolescents qui découvriraient les joies de l’amour. Luna rit un peu contre ses lèvres, ivre de bonheur. Elle reste dans ses bras tandis qu’ils reprennent leur souffle. Ses petite mains s’agrippent à lui comme s’il était sa survie. « On s’en fout, mon ange. Il est pas important. » Seul lapin comptait. Elle souriait, peinant à croire le virage qu’avait connu sa vie. « Tu diras plus ça quand je t’aurai pris toute l’eau chaude. » Ses joues rosirent alors qu’elle imaginait Neville sous l’eau. Ses doigts tracèrent le contour de ses muscles et sa bouche s’assécha légèrement. La demoiselle s’écarte et se se redresse. « Allons chercher au moins Lapin. Pour le reste, je m’en fous. »

Prise d’une nouvelle impulsion, elle happe de nouveau les lèvres de Neville avec les siennes. Ce dernier est obligé d’incliner la tête en arrière tandis que sa main se pose sur la joue de son compagnon. Elle reste proche, très proche de son visage après ce dernier baiser. Les mots sont inutiles. Elle allait lui en donner un autre quand un bruit la tire de sa rêverie.
Avant de voir qu’ils ont un auditoire qui les fixe, ébahi.

   @Neville F. Longbottom      

Luna a toujours été le genre de femme dans la lune. Comme son prénom l’indiquait si bien. Donc il fut normal qu’elle n’ait rien vu des sentiments de Neville à son encontre. Cependant, elle devait admettre qu’elle avait appris à le connaître depuis tout ce temps et que le jeune homme réchauffait son cœur. Bon nombre de fois, elle avait laissé son regard se perdre sur sa silhouette quand il jardinait, sur son sourire, son air penaud. Non seulement il était très séduisant mais en plus il était adorable. La blondinette ne s’expliquait pas le baiser. C’était comme une évidence. Son cœur avait paru à sa place alors qu’au contact de son ex, elle se sentait en décalage. Ses lèvres posées avec douceur sur celle de Neville lui faisait perdre la tête, son cœur tambourinait rageusement dans sa cage thoracique alors que ses mains caressaient ses joues. Boum, boum, boum. Elle perd pieds mais sait qu’il est encore trop tôt pour partager les mêmes sentiments que Neville. Seulement, elle avait envie d’être à ses côtés. Etait-ce trop tôt alors que la rupture était consommée ? Mais après tout, soyons francs, la relation entre les deux étrangers a pris fin il y a environ une année. Une année de souffrance, de pleurs, de non-dits et de tromperies. Y’a-t-il une période à respecter ? Elle ne saurait dire alors que c’est au tour de Neville de reprendre sa bouche d’assaut dans un baiser un peu plus soutenu que le sien. Elle se laisse faire, lui rend, laisse sortir un gémissement qu’elle ne contrôle pas. La demoiselle sourit avant de rire. « Je te laisserai le minimum d’eau chaude, susurre-t-elle. » Elle a conscience qu’il ne faut pas aller en besogne. Sa main caresse tendrement la peau de Neville. Boum. Boum. Boum. A mesure que son regard s’illumine. « Neville… Si tu trouves qu’on va trop vite. N’hésite pas à me le dire. » Car elle était comme ça, Luna. Très douce, très attentionnée mais très irréfléchie. Elle fonçait et après elle réfléchissait. « Je n’ai pas envie de te brusquer. » Elle ne connaissait rien de sa vie sentimentale. Avait-il embrassé une femme avant elle ? Etait-elle sa première ? Et pour l’intimité physique ? Avait-il eu des maitresses ? Ou pas du tout ? Cette éventualité lui fit peur car elle avait connu le même homme pendant des années. Rolf était son premier. Mais elle serait sans doute un peu rouillée. Tout s’entremêle dans sa tête comme un château de cartes alors qu’elle se relève.

Boum. Boum. Boum. C’est une véritable addiction que voilà de venir l’embrasser alors qu’elle est sur pieds. Elle ose, elle est plus effrontée. Le baiser devient plus sensuel que les précédents mais un toussotement lui rappelle en quelques lieux ils se trouvent. La petite blonde redresse le nez, remet ses lunettes avant de voir une assemblée. C’est le risque quand on flirte au travail. Neville attrape doucement sa main, lui chuchote quelque chose alors qu’elle la serre et qu’’ils s’enfuient. Heureusement pour eux, elle n’habite -habitait- pas loin. Donc Luna va avec Neville jusque chez elle. Et à l’approche de son domicile, elle ralentit le pas.

La voiture de Rolf est là.
Celle de sa pouffe également.

Cela aurait dû lui faire mal au cœur mais à la place, elle raffermit sa prise autour des doigts de Neville. Elle n’hésite pas. Elle pousse la porte de la maison, consciente que c’est la première fois qu’elle y emmène son ami. Copain, se reprend-t-elle avant de voir que ses affaires sont déjà prêtes. « Surtout ne réagis pas, murmure-t-elle pour son ami. » L’endroit semble pourtant désert. Lapin repose dans sa cage dans l’entrée, quelques valises aussi. Et elle parcourt les lieux avant d’ouvrir les tiroirs à la recherche de quelque chose. « [color=indianredJe pense qu’ils sont dans la chambre[/color], murmure-t-elle pour ne pas être entendu. » Elle sort ce dont elle a besoin avant de se tourner vers lui. Ses bras s’enroulent autour de sa taille puis elle relève la tête. L’ambiance est pesante, malaisante. Luna se colle sur la pointe des pieds, effleure la mâchoire de Neville du bout de ses lèvres avant de s’écarter. Puis, elle lui tend ses clés de voiture. « Tu veux bien tout charger dans la voiture, s'il te plait ? Demande-t-elle avec un léger sourire. J’ai un truc à faire et je te rejoins. » Elle ne se défait pas de son sourire avant de s’approcher de la cage de lapin et vérifier qu’il n’a rien du tout. Il semble même en pleine forme. Puis, elle attrape un sceau qu’elle va remplir. Avant de pénétrer dans la chambre et de jeter l’eau sur les deux animaux en plein coït. « Luna ? » Son ex se relève, la regarde. « Qu’est-ce que tu fous là ? » Elle ne prend même pas la peine de répondre tandis que la fille reste sur le lit à la fixer de manière paresseuse. La jeune femme sert le poing avant de lui asséner un violent uppercut en plein visage. Puis un coup de genou dans les parties intimes. « Le coup de poing, c’est pour ton manque de respect. Le coup de pied par plaisir. » La fille fit mine de se lever mais notre minuscule blonde quitte la pièce. « Donc tu te barres avec un autre ? Crie Rolf en traversant la pièce à sa suite, sale trainée. » Pardon ? Elle le fixe, bouche bée. « Je te quitte pour moi-même pour commencer. Parce que je vaux mieux que ce que tu me donnais et ensuite… va te faire foutre. » Attrapant son dernier bagage, elle prend son aspirateur au passage (ça coute cher un aspirateur) avant de claquer la porte. c’est là qu’elle se rend compte que la main avec laquelle elle l’a cogné lui fait mal. « Aie. »
Perdue dans sa douleur, elle n’a pas entendu l’homme blessé la suivre à moitié nu pour continuer à l’injurier sur le seuil de tous les noms d’oiseau.
Mais dans le fond, qu’est-ce qu’on en a à foutre ?

   @Neville F. Longbottom      

Luna a quelques appréhensions à revenir ici. Elle avait été heureuse dans cet endroit, l’avait aménagé même. mais tout avait une fin et il était temps de refermer le livre de cette histoire désastreuse. Il y a des histoires que l’on fabrique. Qui sont belles au fil des pages tournées et puis on se rend compte vers la fin que ce n’est dans le fond qu’une histoire d’horreur. Celle de Luna était tragique, toxique. La perte d’un enfant, on ne s’en remet jamais. Elle avait tenu le corps sans vie de ce petit être qu’elle aimait déjà. Et dans le fond, il valait mieux qu’il ne soit pas là pour voir le comportement abject de son père. Dans la cuisine, elle se sert contre Neville alors qu’ils chuchotent. « Je pense qu’elle est là, murmure-t-elle. » Elle a conscience que son ex n’a pas attendu trois secondes avant d’amener sa conquête ici. Elle ne la connaissait pas. ne l’avait vu que de dos et ne désirait pas la connaître. La seule chose qu’elle voulait s’était refermée le livre et le remettre sur l’étagère où il prendrait la poussière. Il était temps d’en écrire une autre. « Neville, regarde-moi. » Elle chuchote, attrape son visage entre ses deux mains. Elle pourrait se noyer dans son regard alors que son éveil est encore en cours. « Toi et moi, d’accord ? » Elle a conscience que c’est… rapide. Trop rapide. Mais ce ne sont plus des enfants, ni même des adolescents. Ils sont adultes. Et on ne sait pas de quoi demain sera fait.

Alors qu’elle tient sa vengeance. Elle tourne les talons. Il ne mérite pas ses injures, ni sa colère. Mais voici que Rolf la poursuit. Dans une tenue indécente. Il l’insulte, tente d’attraper son bras mais elle se dégage. Sa main lui fait mal. Très mal même. Peut-être qu’elle est foulée mais Luna s’en fiche. Sur le perron, elle se dégage à nouveau alors que les insultes pleuvent. Pauvre mâle dans son ego blessé. Mais là, les mots volent et se veulent blessants. Luna n’a pas le temps de réagir que Neville parcourt la distance qui le séparait de celui qu’il avait considéré comme un rival et que son poing s’abat sur la joue de ce dernier. Luna écarquille les yeux, pas franchement choquée. Puis de sa main valide, elle attrape celle de Neville avant de tourner le dos à Rolf. « C’est ça. Barre-toi avec, sale catin. » Il commençait sérieusement à être agaçant. Mais ne dit-on pas que l’ignorance est la meilleure des défenses ? Elle ne lui jette pas un regard, n’esquisse pas un seul geste. Car cela lui donnerait trop d’importance.

Dans la voiture, elle soupire avant de prendre doucement la main blessée de Neville dans la sienne. « On peut dire qu’on vit une journée atypique. Après un réveil calamiteux dans mon bureau, des baisers dans le réfectoire et avoir frappé mon ex sous un porche ; direction l’hopital. » Elle lui fit un sourire. « on pourra dire qu’elle a été bien remplie. » Et elle en profitera donc pour se faire prescrire un arrêt. Histoire de prendre ses marques, assimiler tout le reste. « Je peux avoir un enfant. C’est pas de ma faute. » Elle pourrait même dire à Neville qu’elle lui en fera des beaux. Mais n’est-ce pas un peu prématuré alors qu’elle conduit jusqu’à l’hopital avec Lapin sur la banquette arrière. Une fois sur place, elle attrape son animal qu’elle colle dans le creux de son bras et invite Neville à la suivre. « Je ne le laisse pas dans la voiture. » Elle le transvasa dans les bras de son compagnon avant de prendre son sac et le glisser dedans pour le cacher. Mais il avait l’habitude. « Faudra peut-être aller lui chercher des fanes de carottes en rentrant non ? » Elle leva le nez vers Lui -avec un grand L- avant d’amener sa main toute timide contre sa joue. « Je suppose qu’on va devoir faire les courses pour deux. » Et elle allait avoir besoin d’un nécessaire de survie pour filles.

« Neville ? » Elle interpella doucement le jeune homme alors qu’il était sur le pas de la porte. Luna prit une impulsion pour sauter dans ses bras et venir de nouveau l’embrasser. Mais cette fois-ci, le baiser était différent. Les interdits n’existaient plus. Ils étaient plus ou moins seuls. « Je t’aime plus qu’hier mais moins que demain. » Elle n’a pas conscience de la portée de ses mots. Mais c’est une promesse. Celle qu’un jour, son amour sera immense, puissant.
Et magique.

   @Neville F. Longbottom      

Luna ne sait pas trop comment s’y prendre avec Neville. Car il y a encore deux-trois heures, elle ignorait tout des sentiments du jeune homme ; vivait en couple avec un connard et était malheureuse. Elle ne dira pas qu’elle est heureuse. Elle dira qu’elle est en phase de rétablissement alors qu’ils sont chez elle. Dans son ancien chez elle. La jeune femme avait passé du temps à tout décorer, à faire de cette maison un endroit cosy et elle allait devoir la quitter car elle n’était pas à son nom. D’ailleurs, rien ne l’était. Donc la séparation serait simple ? Elle allait juste prendre Lapin, brûler tous ses vêtements et fuck off le world ? Alors qu’elle réconfortait Neville, elle se sentit plus proche de lui que jamais à cet instant. Un instant plein de douleurs qui lui vrillait les entrailles. Elle posa son front contre son torse avant de prendre de grandes respirations tandis qu’elle allait régler ses comptes. Et que tout s’enchainait à une vitesse affolante. Rolf sortit, dénudé pour l’insulter copieusement. Et son compagnon se retrouva à le mettre face contre Terre. Elle voyait le trouble qui prenait Neville et elle glissa sa main dans la sienne. « Ce n’est pas grave, chuchota-t-elle. Tout va bien. » Non, tout n’allait pas bien mais tout irait pour le mieux. Elle monta dans la voiture pour quitter cet endroit de malheur et ne jamais y revenir.

Une fois sur le parking de l’hôpital, elle sentait un poids en moins sur ses épaules. « Tout va bien, mon eucalyptus. Tu n’as fait que me défendre. » Elle lui fit un petit sourire pour le rassurer avant de venir embrasser ses phalanges. Effectivement, sa main avait une drôle de forme mais elle a toujours eu une constitution fragile. Et sa maladresse n’aidait pas. Elle prit une profonde inspiration. « ça ira mieux demain. » Elle lui fit un petit sourire avant de sortir du véhicule. Luna était pleine de tension et ne dirait pas non à un bon bain, histoire de se détendre mais elle devait s’occuper de Neville. Il avait déjà eu la gentillesse de la prendre sous son aile et de lui proposer un logement. La demoiselle lui mit Lapin dans les bras avant de le mettre dans son sac à main. « C’est… débile, je sais. Mais c’est un peu comme mon enfant. » Elle caressa la fourrure soyeuse de l’animal qui n’avait rien demandé à personne mais semblait affoler. Cela irait mieux dans un endroit réconfortant. « Tu crois que ça va aller avec tes chiens ? » Qu’ils n’essaient pas de le manger. Elle est tout de même inquiète comme une mère poule. « ça marche ! » Elle propose doucement d’aller faire les courses. Une activité normale en somme. « oh c’était pour… » Elle passe une main dans sa nuque pour réfléchir. « une activité tous les deux. Mais si t’as… oublie. » Ses joues rosissent alors qu’elle enfonce sa tête dans ses épaules pour réfléchir.

La suite, elle ne l’expliquera pas. De lui sauter dans les bras pour lui faire une déclaration. Les lèvres de Neville sont douces et elle passe sa main vacante dans sa nuque alors qu’elle n’ose approfondir le baiser. Elle le voit devenir rouge et se rend compte qu’elle a été trop entreprenante pour le coup. « Je… est-ce que j’ai été trop loin ? » Elle s’inquiète et ne veut pas le faire fuir. Surtout pas. La demoiselle le fixe de ses grands yeux bleus tandis que sa main caresse distraitement sa joue pour recouvrer le sol.

Ils sont pris en charge rapidement à l’hôpital et elle écope d’un arrêt de quatre semaines pour surcharge mentale et une foulure de six semaines. Cela risque d’être long. On lui bande le poignet avant de lui conseiller une attelle le temps que cela se remette. Et elle retourne voir Neville, penaude. « Six semaines. C’est foulé. Rien de grave. » La jeune fille passe une main dans ses cheveux courts avant de réajuster ses lunettes rondes. « Et j’ai un mois d’arrêt. Je vais faire quoi pendant un mois, moi ? » Elle s’approche de lui, passe sa main blessée autour de sa taille avant de poser sa tête sur son torse. « tu vas réussir à me supporter tout ce temps ? » Elle a conscience qu’ils vont partager une profonde intimité. « Tu pourras me prêter… enfin me passer un tee-shirt en arrivant ? » Elle se sent devenir rouge pivoine. « Je ne veux rien garder de cette histoire y compris mes vêtements. » Et elle gagnait plutôt bien sa vie en tant que docteur en zoologie. « Un peu de shopping s’impose. » Après tout, Luna était fantaisiste donc venir tout jeter sur un coup de tête lui ressemblait bien.