feat. Darius et Clematis

« Mais pourquoi je n’arrive pas à mieux voir alors que j’ai sept œil! » Maugréais-je en me lamentant alors que j’observais par les immenses fenêtres de mon bureau les oompa-loompa qui déambulait près de la cascade de chocolat. Vêtu d’une longue robe noire rayée qui faisait très femme-d’affaire-chic-et-tap-à-l’œil, j’ai recommencé à faire les cents pas, creusant de plus en plus le sillon de mes pas autour de mon bureau. Depuis le bris de la malédiction, je n’avais plus la même passion pour mes confiseries et, de ce fait, mon imagination coinçait comme les fesses d’un américain obèse dans un leggin moulant. J’avais cru que me rajouter quelques yeux sur mon sublime visage m’aiderait à y voir plus clair, mais non!


Où s’était caché ma passion? Où? Sous mon bureau? Je me suis penché avant de carrément me mettre à quatre pattes afin de regarder. Je perdais toujours mes crayons sous mon bureau, peut-être que ma passion, ma flamme et ma motivation l’y avait rejoint? Le téléphone sonna au-dessus de ma tête et j’ai entendu la voix de ma secrétaire résonner dans mon bureau. « Quoi? Mon rendez-vous? Quel rendez-vous? Je n’ai pas de rendez-vous. Je ne PEUX PAS avoir de rendez-vous. J’ai perdu ma passion Mathilde, je dois la retrouver au plus vite, pas être en rendez-vous! » Dis-je rapidement dans un élan de panique tout en continuant de fouiller sous mon bureau.


J’étais pratiquement sûr que Mathilde ne laisserait pas passer ce fameux rendez-vous…jusqu’à ce que le bruit grinçant de la poignée de porte me fasse sursauter si fort que ma tête percuta le bois de la surface plane du bureau. « Aoutch! » Grognais-je en me redressant rapidement, les cheveux légèrement en bataille, le maquillage de mes yeux excédants légèrement flou par la douleur. C’est là qu’une voix résonna, me faisant relever le regard vers mon fameux rendez-vous. « Clem? » Constatais-je d’une voix abasourdie alors que je clignais des yeux très lentement. Il était magnifique dans ce costume…absolument magnifique. « T’es une hallucination? » Demandais-je en me rapprochant lentement de lui, incertain. Sauf qu’aussi puissante qu’était mon imagination, je ne pouvais pas imaginer ce parfum qui lui était caractéristique aussi fidèlement. « Oh bon sang, Clem! » Dis-je joyeusement en lui sautant carrément dans les bras, heureux de le retrouver alors que je le cherchais justement sous mon bureau. « Ma passion m’est enfin revenue! » Scandais-je avant de l’embrasser avec ma passion, m’accrochant à lui comme si ma vie en dépendait.

feat. Darius et Clematis

Je n’arrivais pas à croire que c’était ses lèvres que je sentais contre les miennes, ni que c’était son parfum qui chatouillait mes narines. Comment était-ce possible que Clematis m’ai retrouvé ici? Serait-ce possible qu’il vienne lui aussi de ce monde et qu’il ait subi la malédiction tout comme moi? J’ignorais combien nous avions été à subir le sort de cette méchante sorcière, mais sans doute plus qu’un. « Hey, mais ne t’éloigne pas de moi » Ronchonnais-je avec mécontentement lorsque je le sens s’éloigner et rompre le contact de nos lèvres.


« Comment ça, un homme d’affaire? » Demandais-je face à sa remarque. C’est vrai que maintenant qu’il le mentionnait, il portait des fringues étranges. Des vêtements très protocolaires et…gris. C’était sexy sur lui, mais si hors du commun que je ne savais pas comment réagir. Moi-même, j’étais sensé être un homme d’affaire et je portais tout ce qui était hors convention. Faisait-il partit de ces hommes sérieux, sans scrupule et avide d’argent qui tentait régulièrement de me voler ma compagnie? Le Clematis de Storybrooke était tout le contraire de ça, mais ne venait-il pas de dire qu’il venait me voir pour affaire?


« Heu…tu échanges ton corps contre un contrat? C’est vraiment ce que tu es en train de me suggérer? » Demandais-je, de plus en plus perdu. Et mes multiples œils ne me servait en rien à voir la situation plus clairement. Je le laisse d’ailleurs me retirer ces faux yeux de ma peau du visage sans bouger, sage. Il était rare que je sois aussi calme, mais j’étais complètement désorienté et je ne comprenais plus rien. Lentement, je vais m’asseoir dans mon fauteuil et je l’écoute débiter un long monologue sur mes produits qui sont incomplet. Je me gratte la tête. « Tu trouve que mes produits sont de piètre qualité? » Résumais-je en le regardant.


Ça me fait mal, ce constat. Normalement, je me fiche de ceux qui me critique, mais Clematis reste Clematis, donc son opinion a une grande incidence sur moi. « Convaincant de quoi? Je…je ne comprends pas. Tu es ici pour quoi exactement? » Demandais-je en jouant avec une mâchoire en guimauve.

feat. Darius et Clematis

Étais-je inaccessible? Je n’en avais pas l’impression, mais en même temps, comme j’ai interdit l’accès aux visiteurs à ma chocolaterie, peut-être que ça donnait une mauvaise idée de mon accessibilité? Je creuserai cette question plus tard, à ma séance quotidienne avec mon oompa-loopiatre. Je regarde mon roux préféré et si élégant, prenant grand soin de noter chaque détail de sa merveilleuse personne. Je ne me lassais pas de le contempler et oui, son absence m’avait terriblement marqué. « Tu es très élégant, mais je t’ai toujours préféré avec moins de vêtement sur le corps, tu me sais bien » Fis-je remarquer avec mon honnêteté désarmante et ma franchise habituelle. Pourquoi mentir, de toute façon? Il savait très bien que je réfléchissais avec mon entrejambe dès qu’il était dans mon champ de vision.


« Ton corps m’appartient? Je l’ignorais » Dis-je distraitement alors qu’il m’affirme cette phrase étrange. Cette énoncée indiquait que je possédais donc Clematis, chose qui était loin de la vérité, en mon sens. Je le respectais trop pour vouloir le posséder. On possédait comme un objet seulement ceux qu’on ne respectait pas, non? Je le regarde sagement s’installer devant moi, sur mon bureau. Cette rencontre me rendait perplexe vu tout ce qui était sous-entendu dans ce début de conversation. Les retrouvailles que j’avais tant espéré avec mon Clem ne se déroulait pas comme dans mon imagination. « Toi aussi tu m’as manqué. Je ne pensais pas que tu venais d’ici » Susurrais-je doucement en caressant du bout des doigts le textile de ma robe, comme pour me convaincre que toute cette scène était bien réelle.


« Incomplète? Oui, je suppose que c’est très incomplet puisque tout évolue constamment et que les saveurs se découvrent de jour en jour, mais je ne pensais pas que c’était si déficient » Dis-je alors qu’il jouait avec une espèce de grand bâton. « Tu t’es blessé? Depuis quand as-tu besoin d’une canne pour marcher? » Demandais-je, interloqué. Sauf qu’il ouvrit le pommeau, comme si c’était très naturel comme geste, et il trempa son index dans la cavité. Lorsqu’il releva son doigt, un long filet épais, doré et scintillant coula en une délicieuse cascade sucrée miniature. « C’est…du miel? » Demandais-je en analysant la couleur du liquide. Sans plus attendre, je me courbe vers lui et je viens sucer son doigt en fermant les yeux. « Mmmmmh » Grognais-je en continuant de laper le liquide épais et onctueux. « C’est délicieux » Dis-je difficilement en le regardant droit dans les yeux, son indexe encore entre mes lèvres. J’adorais le miel.

feat. Darius et Clematis

Je l’écoute me parler d’arbre à miel. J’avais fait le tour du monde, j’avais été dans les contrées les plus étranges et lointaine, plus rien ne m’étonnait. Le fait qu’il possède un tel arbre me rendait pourtant perplexe. Il ne venait donc pas du même endroit que moi. Il me parle de bonbon et j’esquisse un sourire légèrement amusé. « Chéri, j’ai déjà créé des bonbons au miel, tu sais » Dis-je doucement, mais il ne m’écoutait pas. Il était beaucoup trop dans son esprit pour m’entendre. De toute évidence, quelque chose le tracassait et ce quelque chose était sa véritable identité.


« Tu…es une peluche » Répétais-je lentement, incertain d’avoir bien compris sa prétention. Un ours, je pouvais bien le croire vu comment il se tortillait d’extase en goûtant son propre miel, mais une peluche? Rien en lui ne semblait pourtant artificiel, il semblait bien humain. Encore plus alors qu’il se tortillait de la sorte, comme si le seul fait de manger du miel le faisait bander. « Clem, tu es en train de bander » Fis-je remarquer en lui pointant son entrejambe. Allez savoir pourquoi, le fait que quelque chose qui n’était pas une partie de moi le fasse bander comme ça me dérangeait foutrement.


Je le vois fermer les yeux, complètement transporté, et je comprends que ce qu’il vit là avec son miel, c’était moi qui le lui procurais dans l’autre monde. J’avais été un placebo sans même m’en rendre compte et cette notion me tordait le cœur. « Je ne comprends pas pourquoi tu veux me vendre ce que tu aimes le plus au monde si c’est aussi précieux pour toi » Fis-je remarquer en me callant confortablement dans mon fauteuil et croisant mes jambes l’une contre l’autre afin de cacher l’effet que son extase créait en moi. J’étais insulté, mais excité, un mélange très explosif. « Combien demandes-tu et pour quelle quantité? » Demandais-je finalement.

feat. Darius et Clematis

Clematis avait toujours été angélique dans son apparence physique et dans son attitude. Sa personnalité bonne et généreuse était si parfaite que rien ne pouvait souiller l’image qu’il reflétait…pas même sa grande perversité. Eh oui, j’avais appris avec le temps que cet homme fabuleux avait un appétit sexuel insatiable et sans limite. À Storybrooke, j’en avais souvent profité, chose que je ne pensais pas être possible ici…sauf que ses paroles m’indiquaient clairement le contraire. Après tout, il parlait de tremper ma queue dans du miel. Je rougis légèrement, intéressé par cette perspective, mais il se racle la gorge et revient au sujet principal : le vice et ses produits qu’il veut me vendre.


« Tu veux que je fasse des bonbons qui existent déjà? » Demandais-je, surpris. J’étais fier d’être un précurseur dans l’inventivité et la diversité de mes produits et je ne m’imaginais pas voler l’idée d’un autre pour développer un nouveau produit. « La gamme de produit sexuel dont tu me parles est intéressant à l’excès, mais si des friandises modifiants le goût du sperme existe déjà, je ne veux pas risquer d’être accuser de plagiat » Expliquais-je en me caressant le menton, pensif. Je m’étais moi-même fait voler plusieurs de mes recettes, je ne me voyais pas en faire de même.


« Tu m’excites avec tes paroles » Dis-je sur un ton de conversation alors qu’il mentionnait vouloir me sucer éternellement. Comment ne pas être excité? Il bandait si dur que je pouvais parfaitement voir la forme de sa queue à travers son pantalon et ses couinements me faisaient clairement tourner la tête. « Oui, ça pourrait être une excellente idée de produit, tout ça, mais il faudrait développer une marque à part pour ne pas que la marque Wonka familiale soit touché par ces produits plus adultes » Pensais-je à voix haute alors qu’il continuait à se tortiller. « Chéri, c’est parler du miel qui t’excite à ce point? J’ai l’impression que tu pourrais en baiser un pot, non? » Demandais-je en caressant son visage.

feat. Darius et Clematis

Ma respiration est rapide et sifflante, le goût du foutre de Clematis -ou Winnie- reste imprégné sur ma langue, comme si mes muqueuses s’étaient ennuyées de cette saveur bien particulière. Il fallait dire que je n’avais jamais aimer le goût du sperme et ce, même à Storybrooke, mais le sien, ce n’était pas pareil. Je m’étais souvent surpris à l’apprécier et à en redemander, alors qu’avec mes clients, du temps du Maim Smile, je m’arrangeais pour le recracher discrètement. Essoufflé, je regarde mon tendre aimé s’étendre sur mon bureau, complètement dans l’ivresse de son orgasme. Il est beau comme ça. Il est toujours beau, en fait.


Sauf qu’en fait, malgré son orgasme et son sourire comblé, je ne parviens pas à savoir s’il a vraiment apprécié. Normalement, je ne me poserais pas de question puisque je suis tout de même un maître de la dépravation, mais le fait qu’il laisse chacune de mes paroles sans réponses m’interloque particulièrement. Sans trop savoir quoi faire vu son mutisme, je reste là, comme un idiot, à attendre qu’il réagisse. Il plonge son regard dans le mien et je constate que ses yeux son redevenus tendre et doux. Sa main me caresse la mâchoire, il continue de me fixer tout en restant muet. Je n’ai jamais aimé le silence. Jamais. Même lorsque je dors, si la musique se tait, je me réveil. Le silence me terrifie. « Tu…je… » Commençais-je à dire. « Je…t’ai mordu? C’est pour ça que tu n’oses pas me parler? » Demandais-je d’une voix incertaine.


Je ne me rappelais pas d’avoir sentit sa chaire tendre sous mes dents, mais il fallait dire qu’il avait été si brutal que mes dents s’étaient peut-être posées sur sa queue sans que je ne m’en aperçoive. « À moins que….heu…les peluches, elles peuvent ressentir le même plaisir que les humains? Je veux dire…je sais que tu es humain, mais tu m’as aussi dit que tu étais une peluche…je… » Continuais-je, m’enfouissant dans un profond malaise, troublé par le silence. « Est-ce que les orgasmes sont différents quand tu es une peluche? » Demandais-je stupidement. Bravo Darius, si tu ne le fait pas fuir avec ces questions, c’est qu’il est réellement fou amoureux de toi.