Prendre un peu de hauteur - Feat Cole

Je l'entends juste dernière moi, cette voix que je peux reconnaître aisément, cette voix qui m'a jadis crié dessus de la plus belle des façons. Je me retourne doucement en jetant ce qui restait de ma cigarette en bas de l'immeuble, m'en foutant s'il y avait quelqu'un en dessous.

Je regardais simplement la vie des gens de la ville, je ne faisais rien de mal... mais d'un autre côté, lieutenant sexy était venu me parler et je me devais d'être cordial, considérant le passé que nous avions ensemble.

- Je peux vous dire tout ce qui vous plaît si c'est pour renouveler l'expérience avec vous lieutenant.

Je m'étends sur le dos, regardant le soleil, les bras derrière la tête, nonchalant.

- Vous restez l'un de mes meilleurs coups jusqu'à présent, lieutenant... Les menottes si serrées qui ont blessé mes poignets... votre force brute qui me plaque sur le capot et ensuite me forcer à monter dans votre auto... cette cellule froide... humide, dans laquelle vous m'avez enfermé. Jamais un homme ne m'avait autant fait mal... cette souffrance que j'ai subit... la plus délicieuse de toutes les souffrances... Notre souffrance...

Je me redresse ensuite doucement, me retrouvant a genou devant lui avec un large sourire et l'oeil coquin.

- Jamais je n'ai eut un amant comme vous... Arrêtez moi encore lieutenant... je me fiche du motif.

Je lui envoie un petit clin d'oeil. Oui, le lieutenant avait été mon amant une fois, il y a quelques temps. Tout homme qui me procure autant de souffrance est forcément mon amant, c'est obligé, sinon je ne vois pas l'intérêt de me faire du mal comme ça. Tous les propos que j'avais tenu étaient purement sincère. Ce lieutenant m'avait manqué, je ne pouvais le cacher.

Je me relève lentement, sans jamais retiré le grand sourire de mon visage.

- Bien sûr que vous avez été mon amant, juste, vous ne vous en rendez pas compte.

Je m'approche de lui doucement, sans brusquer ou paraître agressif

- Personne ne me fait violence ainsi pour d'autres raisons, sinon pour me faire plaisir. Mais j'avoue que cacher notre relation sous le prétexte du travail est bien pensé, pour pas éveiller les soupçons.

Je rigole doucement

- Et si ce n'était pas dans un but sexuel, je n'aurais pas jouis ce jour-là... Enfin bref, que va-t-il m'Arriver, mon lieutenant sexy, si je refuse de descendre de ce toit...

Je prends une voix légèrement plus suave en mordillant ma lèvre du bas

- J'ai envie de savoir...

- Si ce n'est pas illégal, vous ne pouvez m'obliger à le faire, lieutenant beau-cul... sauf peut-être par la force de vos muscles parfait

Je me lèche les lèvres, mais en reculant de lui cette fois, me rapprochant du bord à reculons

- Je serais tellement un muvais citoyen si je ne vous obéissais pas par contre... très bien alors. Je descends. Une excellente journée à vous, lieutenant pervers.

Je reculais toujours en souriant. Mon pied arrive au bord et je saute en bas de l'immeuble en toute confiance. En vrai je savais qu'il y avait de la tuyauterie à cet endroit, je l'avais vu tout à l'heure, alors il fut facile pour moi de glisser sur le tuyau pour descendre sans m'y faire mal, mais je suis pas certain que monsieur le policier était au courant. J'espérais lui avoir fait une petite frousse. Je m'assois ensuite sur le capot de sa voiture, attendant de voir sa tête apparaître en haut du bâtiment. J'avoue, j'avais envie de voir sa tronche. Faire peur aux gens... quelle passe-temps amusant !

- Quoi ? tu t'es inquiété pour moi ? Tu t'es... senti mal que je puisse mourir sous tes yeux...

Je fais un visage un peu de dégout en l'entendant parler

- Tu me dégoutes un peu, je dois l'avouer...

Je soupire lourdement et pointe l'immeuble et le long tuyau qui y est accroché.

- Ça fait une heure que je suis sur le bord, j'avais vu le tuyau qui me permettrait de glisser sans m'éclater en bas. Bien que la mort soit la meilleure chose qui puisse arriver, cela va de soi.

Mon but était certes de lui faire peur, mais pas qu'il soit rempli de compassion pour moi quand même.

- S'éclater sur l'asphalte ou éclater des rondelles, il n'y a que ça de vrai ! Ce sont les seules choses qui vaillent la peine d'être vécues.

Je me décide enfin à reculer de sa voiture, les mains dans les poches, avec nonchalance.

- Parfois t'es la baise parfaite et parfois tu deviens le bisounours avec de la compassion et tout ça... j'ai du mal à te comprendre. Te faire peur était un délice, mais te voir être concerné par moi, j'ai plus de mal. La prochaine fois que tu voudras m'éclater, essaie d'être un peu moins un ''bon petit citoyen''. Tu seras pas mal plus sexy.

Je lui fais un clin d'œil et me barre, tout simplement. les mains dans les poches, sans plus lui accorder d'importance.