Entre soeurs, c'est toujours agréable [Anna]

Anna & Silla

   

LDepuis la rupture de la malédiction, ma vie balançait sans cesse entre Storybrooke et Arendelle. J’avais beau avoir retrouvé notre royaume dans le monde des contes, j’avais décidé de ne pas quitter totalement cette jolie et tranquille cité. Elle faisait partie de ma vie aujourd’hui et j’y avais mes petites habitudes. Je n’avais réellement pas le cœur de tout laisser en plan pour retourner sur nos terres originelles comme si les 28 ans de la malédiction n’avaient jamais existé. Mon cœur étant déchiré entre les amis que je m’étais fait ici et ma famille à Arendelle, je ne pouvais me contenter de choisir une seule de ces solutions. J’avais donc conservé notre ancienne boutique de confiseries et je revenais y travailler régulièrement.

Oh ben sûr, ne croyez surtout pas que j’avais abandonné ma sœur ! Je demeurais la plupart du temps dans le monde des contes auprès d’Elsa. Elle ne l’exprimait pas toujours clairement mais je savais qu’elle avait besoin de moi. Nous avions passé des années séparées et la seule idée de ne pas être là lorsqu’elle avait des problèmes me terrifiait. La dernière chose que je souhaitais c’était bien que de sombres secrets viennent une fois de plus briser notre relation et éclater en morceaux toute notre famille. C’est pourquoi je me montrais à chaque fois la plus honnête possible et espérais du fond de mon cœur que ma sœur en ferait toujours de même pour moi.

Or ces temps-ci, je savais qu’Elsa n’était pas au meilleur de sa forme. Je m’inquiétais beaucoup pour elle. J’avais passé toute ma semaine à Storybrooke pour confectionner des chocolats. La ville avait décidé d’organiser un Noël tout particulier pour les enfants de l’orphelinat. Ils souhaitaient leur offrir des cadeaux très particuliers pour les soutenir dans cette période qui n’était jamais évidente pour eux alors que toutes les familles se rassemblaient pour les fêtes de fin d’année. J’estimais donc que ma mission était de participer à ce grand évènement. J’avais inventé des chocolats de toutes sortes et de toutes les couleurs. C’était un moyen pour moi d’apporter ma pierre à l’édifice. Maintenant que les paquets étaient tous emballés, je pouvais enfin me consacrés à ma famille.

Je laissais donc la distribution des cadeaux sous bonnes gardes et rejoignis le royaume d’Arendelle. J’étais tout excitée à l’idée de revoir tout le monde et je n’avais bien évidemment pas oublié d’emporter avec moi des petits paquets de friandises. J’étais sûre qu’il leur plairait… j’étais même parvenue à faire des chocolats à l’effigie des membres de ma famille. C’était fou de s’apercevoir à quel point notre famille était connue dans ce monde. Tout ou presque avait été dérivé des films contant nos aventures. Et lorsque j’avais vu ces moules je n’avais pas pu m’empêcher de craquer.

Ma valise préparée, j’avais effectué ce voyage sans trop de dégâts. Lorsque je franchis la porte du palais, je m’étais bien évidemment précipitée vers les appartements privés de ma sœur. Je n’avais alors qu’une envie, la serrer dans mes bras et lui promettre que je resterais à ses côtés pour un moment. Malheureusement, j’eus la mauvaise surprise de ne pas la trouver dans la ville. Où avait-elle donc pu disparaître ? C’est alors que je trouvais un billet griffonner de sa main. Elle me donnait rendez-vous à l’orée de la Forêt Enchantée. Bon au moins cette fois-ci elle n’avait pas disparu sans prévenir.

Après avoir saluer tout le monde, je leur fis mes adieux et scellait mon cheval pour partir dans la direction de la Forêt Enchantée. Tout se passait bien et lorsque je trouvais Elsa, un grand sourire éclaira mes lèvres.

« Elsa, enfin je te retrouve je croyais que… »

Mais je n’eus pas le temps de terminer ma phrase car je me pris les pieds dans les étriller et finis ma course au sol.

« Oh bon sang c’est pas vrai ! »

Me maudissant pour ma maladresse naturelle, je saisis ma sacoche dans ma main. Elle m’avait accompagnée dans ma course et lorsque je sortis le joli paquet cadeau contenant ses chocolat, je constatais qu’il était tout biscornu. Je soupirais alors lourdement tout en tendant le paquet vers ma sœur.

« Tiens il parait qu’il n’existe pas de meilleur anti-dépresseur… enfin c’est pas que tu aies réellement besoin. Enfin je ne crois pas mais je voulais te rapporter un cadeau et je pensais que ça te ferait plaisir. Bon d'accord c'est pas comme ça que je voulais te les offrir. La boîte était pas sensée être dans cet était. Mais je t'assure que les chocolats sont quand même très bons. Bref, voilà pour toi ! »

Je vins alors lui faire un gros câlin comme j’avait l’habitude de le faire lorsque l’on se retrouvait.

« Tu m’as vraiment manquée, Elsa. Je suis tellement contente de te voir. »

Je m’écartais alors d’elle tout en gardant ses mains dans les miennes.

« J’ai trouvé ton billet qui me demandait de te rejoindre ici. Qu’est-ce qui se passe ? Tu sais que tu peux tout me dire. »

Anna & Silla

 

Mon arrivée n’était pas passée inaperçue. Bon c’est vrai que j’avais toujours été d’une maladresse folle. Il fallait sans arrêt que je regarde devant moi pour ne pas me retrouver dans les situations les plus inconfortables et gênantes qui soient. Mais là j’étais concentrée sur bien plus important que moi. Ma sœur semblait en effet avoir des problèmes. Et ce qui est sûr que c’est que je ne reculais jamais devant aucun danger pour venir à son secours… et cela même avec mes deux pieds gauches. C’était une belle preuve d’héroïsme, non ? En entendant ma sœur s’adresser à moi je ne pus m’empêcher de rougir légèrement de ma bêtise. Mais je n’étais pas prête à m’apitoyer sur mon sort malgré tout. Je finis donc par lui sourire. Pas un de ces sourires gênés que je pouvais adresser en société lorsque tout le monde assistait à mes gaffes en public. Non, là c’était un véritable sourire témoignant de tout l’amour et la tendresse que je pouvais avoir pour elle.

« Au moins j’aurais réussi à te faire rire… rien que pour ça ça en valait la peine. »

C’est vrai que c’était assez rare de l’entendre rire. Elsa avait une personnalité très introvertie qui se justifiait largement par les épreuves qu’elle avait vécu enfant et ses pouvoirs qu’elle avait longtemps beaucoup de mal à assumer. La voir sourire et même rire était pour moi un véritable plaisir et une fierté lorsque c’était moi qui étais à la source de sa bonne humeur. Je lui tendis alors les chocolats qu’Elsa accueillit avec joie. Je m’apprêtais à lui parler de la magnifique collection d’Arendelle que j’allais lancer pour les fêtes de fin d’année mais je me ravisais finalement. Cela aurait été très déplacé alors que ma sœur venait d’affirmer qu’elle en avait plus besoin que jamais. J’essayais alors de la rassurer.

« Maîtriser… tu parles de tes pouvoirs, c’est ça ? Non parce moi je trouve qu’avec le temps tu as fait beaucoup de progrès. Tu as peut-être attrapé un coup de froid. Tu sais à quel point ça peut vite déraper… mais maintenant que je suis là tu n’as plus rien à craindre. »

Parlait-elle véritablement de ses pouvoirs ? Je n’en savais rien à vrai dire. C’était un sujet tellement habituel dans notre famille que cela me semblait logique. Mais peut-être parlait-elle d’autre chose ? Ce qui était certain c’est que j’appréciais énormément le câlin et les mots que nous échangions à ce moment-là. Elle m’avait tellement manqué et j’étais décidée à lui faire comprendre que je resterais avec elle pendant un long moment désormais.

« Moi aussi tu m’as manqué. Tu sais, j’ai fermé la boutique quelques semaines. Comme ça je pourrais profiter des fêtes de fin d’année avec vous. Je voudrais tellement passer un Noël en famille. »

Finalement, je consentis à l’écouter parler de ses problèmes. Mn sourire disparut alors de mes lèvres. J’étais touchée par ses propos et je me demandais déjà comment je pourrais faire pour la consoler.

« Oh Elsa je suis vraiment désolée. Je sais que tu tiens énormément à lui. »

A ce moment-là j’étais réellement furieuse contre lui. Comment avait-il pu abandonner ma sœur et la laissant si malheureuse ? Personne n’avait le droit de la faire pleurer et surtout pas une personne qu’elle aimait à ce point. Je pris alors la main de ma sœur dans la mienne.

« Explique-moi ce qu’il sait passés s’il te plait. J’ai envie de tout savoir. Il n’a quand même pas pu t’abandonner sans te donner une explication. Bon je sais qu’il est un peu particulier mais il n’est pas Hans tout de même ! »

Anna & Silla

 

MJ’étais enchantée de savoir qu’Elsa partageait mon point de vue. Bon clairement si j’avais pu empêcher de faire une chute pour prouver ma théorie cela m’aurait fait plaisir. C’est vrai, j’avais l’art de me mettre dans des positions impossibles et faire des chutes là où je devais alors 0,001 % de tomber ? Mais cela m’était égal dans le fond. Si cela pouvait permettre d’arracher un sourire ou même un rire à ma sœur cela en valait la peine. J’étais peut-être dédiée à cela ? Être le bouffon de la reine ? Oh non bien sûr, je savais que ce n’était pas le cas… enfin pas complètement ! J’avais bien d’autres utilités et responsabilités dans ce royaume. La plus précieuse de toutes était très certainement de veiller au bonheur de ma grande sœur.

Je m’excitais un peu lorsque la question des pouvoir d’Elsa vint du le tapis. C’est vrai que j’avais eu tendance à m’emporter un peu même beaucoup. Mais étant donné le passif des pouvoirs d’Elsa on ne pouvait pas vraiment m’en vouloir, si ? J’avais une foi immense envers ma sœur et je savais qu’elle ne ferait jamais rien pour blesser qui que se soit. Mais il suffisait parfois d’une période de grand stress pour que l’ambiance se refroisse quelque peu. Et clairement, cela se voyait comme le nez au milieu de la figure que la reine d’Arendelle n’était pas au mieux de sa forme. J’espérais simplement que je saurais trouver les mots pour l’aider à retrouver le sourire. Tout comme elle m’avait prié de le faire, je me résolus à me calmer et même à me taire. Elle avait raison après tout. Si quelqu’un connaissait les difficultés qu’elle traversait en ce moment c’était bien elle.

Mais j’aurais espéré ne pas entendre les mots qu’elle avait prononcé. Elle avait raison, je sais qu’elle avait raison. Je n’avais pas le droit de tout plaquer ici pour aller voir ailleurs si l’herbe était plus verte. Toute ma famille était ici et c’était faire preuve d’égoïsme que de vouloir rester dans un monde semblable à celui où nous vivions avant la rupture de la malédiction. J’ignorais pour quelle raison j’étais parti m’installer dans le monde moderne. Sûrement parce que la malédiction nous avait tous un peu changer. J’aimais cette vie trépidante et différente tout autant que j’aimais Arendelle. Pourtant, je savais également que j’appartenais à ce royaume. Je n’en étais peut-être pas la reine mais j’en était la princesse. Je me devais d’assumer mes responsabilités et de veiller au bien être des miens tout autant qu’elle. Je soupirais alors, perdant mon joli sourire pour adopter une attitude plus attristée, presque honteuse.

« Je suis désolée Elsa. Je sais que tu as raison… mais c’est difficile pour moi de renoncer à cette vie. Il y a tellement de choses à faire et à découvrir. Pourtant, je sais que je devrais être à côté et je t’aime et j’aime notre famille. Je voudrais juste que tu… enfin que tu me laisses un peu de temps. Le temps que je trouve le courage de dire adieu à cette vie-là. »

J’espérais réellement qu’elle pourrait me comprendre. Ce n’était peut-être pas très gentil de ma part et je savais que cela n’avait pas été facile pour elle de m’adresser une telle prière. Je reviendrais, je savais que je serais de nouveau à ses côtés mais je voulais encore profiter un peu de ce sentiment de liberté et d’accomplissement personnel avant de revenir la seconder dans ce monde. Je finis par lui adresser un léger sourire lorsqu’elle admit qu’elle serait enchantée de participer à un vrai Noël comme à l’époque.

« Oh oui je pense que cela sera une expérience fantastique. Imagine, le sapin, les cadeaux, la nourriture et bien sûr toute notre famille réunie… Bon je t’avoue que je n’ai pas gardé beaucoup de souvenirs de nos Noëls enfants mais cela sera l’occasion de se créer de nouveaux souvenirs avec toutes les personnes qu’on aime. »

En parlant de cela, je pensais subitement que je devrais sans doute faire face à nouveau à Kristoff. Elle était drôle Elsa de me demander des conseils sentimentaux alors qu’elle savait très bien que ma vie sentimentale à moi avait été une véritable catastrophe… et qu’elle avait été la première à me le reprocher. Tout du moins à l’époque où je pensais que Hans était mon prince charmant. Mais je faisais comme à mon habitude et je l’écoutais, espérant que je pourrais peut-être l’aider à trouver une solution.

« Elsa tu es beaucoup trop dure avec toi-même. Tu as énormément de qualités, je le sais. Et le fait que tu sois reine n’y change rien. Je suis vraiment surprise de sa réaction. Est-ce que tu penses qu’il se sentirait enfermé en vivant dans ce palais ? Je suis persuadée que c’est ça… ce n’est peut-être pas toi qui étais en cause mais simplement son besoin d’échapper au protocole. On a qu’à lui proposer de lui installer une cabane en dehors de la cité et de te rejoindre dès que tu serais libérée de tes obligations… la solution est simple et toute trouvée. Dis-moi où il est et j’irais le retrouver et lui parler. »

Je passais une main sur la joue pleine de larmes de ma grande sœur. Cela me faisait tellement de peine de la voir dans cet état.

« Et j’en profiterais aussi pour lui dire ma manière de penser. Personne n’a le droit de faire pleurer ma sœur ! »