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 ⌜au⌟ ⊹ (( brûler le feu )) — .・✧ padmé & kai.

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MessageSujet: ⌜au⌟ ⊹ (( brûler le feu )) — .・✧ padmé & kai.    ⌜au⌟ ⊹ (( brûler le feu )) — .・✧ padmé & kai.  EmptyLun 12 Juin - 21:16

Soirée électorale du 8 novembre 2016,
QG de campagne de Kai Anderson, Michigan.

Padmé se rongeait les ongles jusqu’au sang. Comme le reste de la pièce bondée, elle était sous pression, mais pas pour les mêmes raisons. Tous avaient les yeux rivés sur les deux écrans de télévisions qui trônaient au centre de la pièce. Celle de gauche affichait les informations en continu de la chaine CNN tandis que l’autre affichait la même chose, mais sur la chaine Fox News. La première encensait la candidate démocrate, Hilary Clinton, alors que la seconde prenait le versant inverse en couvrant de fleurs le jeune candidat républicain, Kai Anderson. L’attention de Padmé était rivée sur CNN qui donnait Hilary gagnante. Elle priait en son for intérieur pour que la chance soit avec elle — la partie était encore loin d’être terminée. En effet, il restait encore le dépouillement des swing states qui pouvait complètement renverser la balance. C’était d’ailleurs sur ce point en particulier que reposait essentiellement l’argumentaire des journalistes de Fox News, précisant que la Géorgie, la Virginie, la Floride ou encore la Caroline du Nord n’avaient pas encore terminé leur comptage. La tension montait, les esprits s’échauffaient : Padmé réduisait mentalement en silence les insultes virulentes et sexistes que les proches de Kai lançaient à l’adresse de la télévision de gauche chaque fois que le nom de l’adversaire du républicain était mentionné. Son cœur tambourinait : elle se concentrait avec anxiété sur les pourcentages qui défilaient en bas de l’écran — ils étaient en faveur de la démocrate, mais serrés. Plus que quelques minutes insoutenables avant le résultat final. Les doigts de Padmé souffraient. Son ventre aussi — le bébé de quatre petits mois qu’il abritait semblait avoir bien du mal à supporter l’état de sa mère. Puis, soudain, le monde s’effondra. L’image victorieuse de Kai s’affichait sur l’écran de télévision avec pour légende : « Kai Anderson - Republican Party - 45th president of the United States of America. » Hilary avait remporté le vote populaire, mais pas celui des Grands Electeurs. Kai avait, en effet, obtenu les plus gros états et les swing states lui permirent de remporter la victoire.

Padmé n’avait pas le temps de s’en remettre. En arrière-plan, elle entendait le vice-président de Kai hurler après avoir sauté sur une table, une bouteille de champagne à la main. « ACCLAMEZ VOTRE NOUVEAU PRÉSIDENT, NOTRE SAUVEUR, KAI ANDERSON ! » Lui et les autres membres de l’assemblée poussaient un cri rauque et viril tandis qu’il tapait du poing contre leur torse avant de lever leur bras. Il sabrait ensuite la bouteille de champagne, son jet éclaboussant au passage quelques convives qui ne purent s’empêcher de faire des comparaisons graveleuses se fendant d’un rire tout aussi gras. C’était rapidement le chaos, Padmé était bousculée dans l’effervescence tandis qu’elle était sonnée, plus là, totalement ailleurs. Elle entendait le monde autour d’elle uniquement sous la forme d’un brouhaha étouffé. Elle voulait se noyer, s’enfuir, échapper à cet enfer qui se dressait face à elle. Comment le pays avait-il pu en arriver là ? C’était un petit groupe de femmes, trop rares parmi cette foule d’hommes, qui lui ramenait les pieds sur terre. « Félicitations, Padmé. » Par extension, la jeune femme devenait la première dame. Amère, le cachant à la perfection, elle remerciait les femmes à coup de grand sourire poli avant de s’excuser. Tant bien que mal, Padmé s’échappait de la foule pour emprunter un couloir et s’enfermer dans les toilettes. Elle abaissait le battant de la cuvette pour s’asseoir dessus. Elle fermait les yeux, profitait du silence. Elle sentait son cœur pulser bien trop rapidement. Son souffle était court, dysharmonique. Elle caressait son ventre pour essayer de s’apaiser — en vain. La victoire de Kai était une anomalie. Il ne pouvait pas gagner. Il ne devait pas gagner. Comment les gens ont-ils pu se laisser charmer par ses sornettes funestes ? Elle voyait l’avenir pour les gens comme elle, pour les plus faibles, pour ceux qui ne correspondaient pas aux petites cases établies par Kai et ceux qui pensent comme lui. Et il était loin d’être radieux. Elle sentait les larmes lui monter à cause de cette rage qu’elle contenait depuis des mois, des années et qui n’attendaient qu’à être libérée. Mais Padmé ne pouvait pas craquer. Pas ce soir. Alors, elle plaquait ses mains vivement contre sa bouche pour étouffer son hurlement, son cri du cœur rebelle, en peine qui se mourait un peu plus. Elle était terrifiée face à l’ère de chaos qui se profilait.

Mais que faisait Padmé avec un homme comme Kai ? Ils étaient mariés depuis longtemps. Très longtemps. Depuis leurs dix-huit ans pour être précis. Padmé venait d’une famille bourgeoise, très conservatrice, chrétienne, et amie de longue date avec celle de Kai. C’était eux d’ailleurs qui avaient poussé les deux adolescents à se rapprocher. Padmé avait apprécié Kai pour son charisme et son aura auxquels elle n’avait malheureusement pas échappé, mais surtout pour sa finesse d’esprit et ce point de vue différent qu’il apportait sur le monde. Ils avaient des avis diamétralement opposés, mais qui laissaient place au débat — une de ses disciplines favorites. Padmé n’aimait pas l’entre-soi et adorait être confrontée à des avis à l’opposé des siens tant que les deux camps se respectaient. C’était le cas au début avec Kai quand il avait régulièrement des discussions profondes sur un peu tous les sujets possibles avant qu’il ne se radicalise au fil des années. Les différends entre Padmé et lui étaient de plus en plus fréquents et profonds, surtout quand elle partit à la fac pour suivre des études en sciences politiques et qu’elle devenait de plus en plus engagée, adhérant complètement aux idéaux des démocrates. Padmé avait de toute façon baigné dans la politique depuis toute petite. En effet, son père était sénateur. Elle l’avait toujours admiré de loin et avait souhaité embrasser une carrière similaire à la sienne. Mais depuis qu’elle était mariée, ses nombreux diplômes n’étaient plus qu’un accessoire, une décoration, un faire valoir pour la belle plante verte qu’elle était dans l’ombre de son époux. Elle avait vu la différence : si à l’université, on l’écoutait avec sérieux, le milieu conservateur l’écoutait avec amusement et dédain. Quand Kai lui avait annoncé vouloir devenir président, elle avait cessé totalement d’exister et deux Padmé naquirent ce jour-là : celle qu’elle était profondément et qu’elle condamnait au silence et celle qui correspondait à l’idéal de Kai — discrète, soumise, qui le soutenait envers et contre tous, une parfaite petite femme au foyer. Avec les années, elle était passée maitre dans l’art de jongler entre ses deux personnalités. Dans le plus grand secret, puisque la vraie Padmé n’était pas morte et jamais très loin, elle avait agi en faveur de son camp politique : pendant la campagne, elle avait été derrière plusieurs ficelles et combines pour tenter de rameuter les foules autour d’Hilary tandis que devant Kai, elle chantait ses louanges le plus sincèrement du monde. Ensemble, ils avaient eu un fils âgé aujourd’hui de sept ans : Hadrien. Avec un H. Comme l’empereur. Une idée de Kai. Puis un autre était à venir. Enceinte de tout juste quatre mois, Padmé ne savait pas encore le sexe de son deuxième enfant. La seconde échographie programmée dans deux semaines lèverait enfin le voile sur ce secret. Elle espérait que ce soit encore un garçon, ne voulant pas infliger à une fille une telle vie. Pourquoi Padmé ne partait-elle pas, après tout ? Parce qu’elle ne pouvait pas trahir ses valeurs. Parce qu’elle ne pouvait pas décevoir sa famille. Parce que le divorce n’existait pas chez eux. Parce qu’elle avait des enfants. Parce qu’elle était loyale. Parce qu’elle avait peur.

Elle reprenait ses esprits. Elle sentait que son cœur et sa respiration retrouvaient un rythme normal. Elle passait sa main dans ses cheveux pour les ordonner un peu, replaçait correctement son chemisier et sa jupe cigarette qui soulignait joliment les courbes de son ventre naissant. Padmé prenait une grande inspiration les yeux fermés. Elle faisait le vide en elle, rangeait la vraie elle trop rebelle avant de sortir du cabinet de toilette. La Padmé de façade émergeait le plus naturellement du monde. Elle retrouvait son sourire poli et agréable à mesure qu’elle se rapprochait de l’épicentre du chaos — la salle principale du QG. Padmé poussait la porte : le vacarme de la foule s’était décuplé durant les cinq minutes où elle s’était éclipsée. Les hommes étaient déchainés, incontrôlables et les rares femmes présentes tentaient de suivre le mouvement comme elles le pouvaient. Ça allait être ça leur vie maintenant : faire comme elles pouvaient. Padmé se faufilait entre les gens à la recherche de Kai avant qu’elle ne le trouve tout au fond en pleine discussion. Polie, Padmé s’immisçait dans leur conversation s’excusant auprès des interlocuteurs de son mari. « Pardonnez-moi, messieurs, je vous l’emprunte cinq minutes. » Elle leur lançait ce sourire dont elle seule avait le secret et qui lui permettait en un éclair d’obtenir les faveurs de n’importe qui. Quand elle était enfin seule avec Kai, elle l’observait l’espace de quelques secondes. Son visage s’égayait d’un sourire discret, mais franc, toujours dans la retenue exigée pour une femme aussi bourgeoise qu’elle. Padmé n’avait pas pu s’empêcher dans le même temps de resserrer sa cravate et de remettre correctement le col de sa chemise, lui murmurant ces mots : « Je suis fière de toi, Kai. » Elle le regardait dans les yeux, le plus sincèrement du monde. Presque amoureusement. La Padmé en elle bouillonnait, voulait cracher sa haine et son dégout, mais la Padmé de façade avait pris le dessus au point de devenir presque son unique personnalité. Padmé se perdait parfois entre les deux, comme ce soir où tout un tas de sentiments contradictoires la chamboulait. À peine ses mots fussent-ils prononcés qu’elle embrassait Kai, tendrement, maintenant parfaitement illusion.
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