Perdue dans le désert - Feat Obi-Wan

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PERDUE DANS LE DESERT

Avançant lentement dans le désert, je me passais une main sur le front espérant effacer les gouttes de sueur qui perlaient sur mon front. Revenir sur Tatooine après tant d’années m’avait fait l’effet d’une bombe. Il faut dire que le climat dans le Main n’était clairement pas le même qu’ici. La chaleur était insupportable, d’autant plus en milieu de journée. Il m’arrivait parfois de regretter que la famille d’Anakin n’ait pas élu domicile sur une planète plus hospitalière. Mais les choses étaient ainsi et comme le retour après la malédiction, je ne pouvais que l’accepter.

J’avais repris mes vieilles habitudes. Vivant aux côtés d’Orion, je tentais de former mon jeune padawan autant que je le pouvais sans nous faire repérer. Je refusais l’idée de le mettre encore une fois en danger, son enlèvement par mon ancien apprenti ayant été une expérience traumatisante pour lui. Nous tentions donc tous les deux de mener une vie normale, aussi normale qu’elle puisse l’être sur cette planète en tout cas. Je poursuivais ma mission qui était de veiller sur le fils d’Anakin, le jeune Luke Skywalker qui semblait grandir à vue d’œil. Aussi téméraire et courageux que son père, il ne manquait pas une occasion de se mettre en danger ce qui me donnait parfois bien du fil à retordre. Mais pour le moment il était en sécurité et c’était le principal. D’ailleurs pour autant que je savais il en allait de même pour sa sœur Leïa sur Alderande. Je n’avais donc pas de raisons de m’inquiéter outre mesure.

Cependant, je restais sur mes gardes. Je savais mieux que personne que la situation pouvait changer d’un moment à l’autre. Mais jamais je n’aurais pensé que ce changement puisse prendre forme aujourd’hui d’une manière bien surprenante.

Revenant de la ferme des Lars où j’étais venu surveiller Luke, j’avançais en balade sur mon eopie lorsqu’une apparition me surprit. Un éclat de lumière doré attira mon regard. Jamais je n’avais vu pareille lueur auparavant et je devais bien admettre que ce phénomène titillait ma curiosité. Plus j’avançais et plus je distinguais cette forme étrange qui s’approchait de moi. Il s’agissait d’une femme et elle semblait en difficulté. Arrivé à sa hauteur, j’arrêtais mon eopie en lui flattant la croupe.

« Tout va bien, ma belle. »

Je regardais alors cette femme avec compassion, me demandant comment elle avait pu arriver ici. Ses vêtements étaient si différents de ceux que portaient les femmes de Tatooine. Oh je n’étais pas un expert en matière de mode certes, mais je voyais bien que ses vêtements ne se prêtait guère au climat rigoureux de cette planète.

« Bonjour. Je suis navré de ce qui vous arrive. Etes-vous perdue depuis longtemps dans ce désert ? »

A première vue, cela n’était pas le cas où elle était dotée d’une capacité de résistance remarquable. Descendant de ma monture, je lui tendis une gourde d’eau pensant qu’elle devait certainement avoir soif.

« Tenez, cela vous revigorera. Vous êtes bien loin de la ville. Mos Eisley est à plus d’une demi-journée de marche. Mais si vous le désirez, mon eopie et moi serions ravis de vous escorter jusque-là. »

Je tendis ma main en direction de l’animal, comme pour inviter l’égarée à prendre place sur son dos à mes côtés. Evidemment, le choix resterait le sien.

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PERDUE DANS LE DESERT

Je devais bien admettre que cette rencontre me surprenait. Les rencontres dans le désert étaient extrêmement rares, d’autant plus avec une jeune femme qui semblait si peu préparée à la rigueur de la vie dans le désert. Qu’elle ne semble souffrir ni de la soif, ni de la chaleur tenait véritablement du miracle. J’écoutais avec attention ces propos et comprenais. Il s’agissait probablement d’un personnage de conte touché par la malédiction qui s’était réveillé dans le mauvais monde. Après cela nous était arrivé à Orion et moi alors pourquoi pas à d’autres ? Je ressentais de la pitié pour la pauvre malheureuse qui s’était ainsi égarée et bien évidemment. Une détresse à laquelle je ne pouvais pas rester insensible.

« Il me semblait bien que vous ne deviez pas être d’ici. Il faut croire que c’est la providence qui vous a conduit sur ma route. J’ai vécu des années dans ce désert et je pourrais peut-être vous servir de guide pour en sortir. »

Je l’écoutais alors me parler de mon eopie, s’interrogeant sur cette étrange créature. Sa simple comparaison avec une créature terrestre me permit de comprendre qu’elle venait du monde que j’avais quitté quelques semaines auparavant. Je hochais alors simplement de la tête.

« C’est un eopie et il est vrai qu’il ressemble au chameau que l’on peut trouver sur la planète Terre. Ils sont cependant plus résistants à la chaleur et ils sont également carnivores. Cela dit rassurez-vous, ils ne sont pas du tout agressifs. »

Je m’interrompis alors subitement dans mon discours, réalisant que j’avais échappé une information qui était loin d’être anodine.

« Je suis désolé… je ne voulais vous en parler de cette manière. Vous n’êtes pas sur la Terre. A vrai dire, vous vous trouvez très loin de votre système solaire dans une galaxie située à des années-lumière de la vôtre. Nous sommes sur la planète Tatooine. Et comme vous avez pu le constater, ce n’est pas un endroit où il fait bon vivre. »

Je lui souris alors amicalement en voyant sa réaction à ma proposition. Si cela faisait de très longues semaines qu’elle tournait en rond dans le désert, il y avait très peu de chance pour qu’elle puisse retrouver seule sa route. Je me devais de lui porter secours pour qu’elle puisse enfin voir la fin de son calvaire.

« Je vous aiderais avec plaisir. Après tout, je devais de toutes manières me rendre en ville pour faire des provisions. Cela ne me dérange donc pas du tout. »

En réalité, ce qui me causait le plus de problème était la courbe descendante des soleils jumeaux. La nuit allait certainement tomber durant notre voyage. Ce qui signifiait que de nombreux dangers nous attendraient. Il valait peut-être mieux pour nous deux de faire une première halte dans la grotte où je m’étais installé avec Orion.

« En revanche, je préfèrerais éviter de voyager de nuit. Je vous propose donc de vous arrêter pour la nuit dans le logis de fortune que je partage avec un ami. Je pourrais vous offrir le gite et le couvert et nous nous mettrons en route dès le lendemain matin pour la ville. Est-ce que cela vous conviendrait ? »

Elle était parfaitement en droit de refuser. Après tout, je n’étais pour elle qu’un étranger et j’aurais pu comprendre qu’elle en vienne à se méfier de mes manières quelque peu cavalières. J’attendais donc sa réponse, me préparant mentalement à lui faire une contre-proposition qui lui conviendrait mieux.

En attendant, je tendis ma main pour l’aider à monter sur mon eopie qui mis patte à terre pour nous aider à monter sur son dos. J’attendis encore un instant avant de la rejoindre. Je me rendais bien vite compte que je n’avais pas répondu à l’une de ses questions.

« En fait, je m’appelle Ben. Et vous, comment vous prénommez-vous ? »

Ben c’était tout. Plus d’Obi-Wan et plus de Kenobi. Je tâchais de me montrer aussi discret que possible et espérait que cette réponse la contenterait. Je grimpais alors à mon tour, demandant à l’animal de se lever. Il était temps de partir.

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PERDUE DANS LE DESERT

Je souris amicalement à l’adresse de la jeune femme. Il y avait chez elle et dans notre rencontre quelque chose de curieux qui m’interpellait véritablement. Elle semblait avoir simplement été posée là juste après la malédiction, comme si elle s’était trompée de destinations. A vrai dire, elle n’avait pas été la seule. Orion et moi-même étions restés temporairement bloqués sur Terre avant de pouvoir revenir ici. Ce genre de voyages n’étaient pas si surprenant. C’était un peu comme un coup du sort imposés par la malédiction, comme une ultime insulte de sa part. Fort heureusement pour cette jeune femme, elle était dotée d’une constitution particulièrement robuste. Il est clair que sans cela, elle y serait morte depuis longtemps. J’étais amusé par le fait qu’elle puisse parler de la beauté de cet endroit. Il y avait dans notre galaxie des planètes bien plus belles et hospitalières que celle-ci. Toutefois, je ne me permis pas d’émettre un avis différent du sien.

« C’est une planète peu hospitalière mais elle a son propre charme… en quelque sorte. »

Je me rendis alors compte que j’avais été bien présomptueux envers elle. Croire qu’elle pouvait en connaître autant sur l’espace que moi était une remarque bien mal placée. Après tout, s’il y avait une chose qui faisait le charme du monde des contes c’était bien la variété de ses univers. Je réfléchis un instant avant de répondre avec le plus grand sérieux.

« Il y a en effet d’autres planètes que la Terre dans notre univers… des centaines voire même des millions d’autres. Un système solaire est un rassemblement de différentes planètes tournant autour d’un même solaire. Une galaxie peut être formée de plusieurs système solaire et couvre un espace bien plus vaste. Certaines d’entres elles peuvent compter des dizaines de système solaires. L’espace est fascinant… imaginer que la taille de votre planète dans cet univers pourrait être semblable à un grain de sable dans ce désert. Mais je ne vais pas vous ennuyer avec ces concepts plus longtemps. »

Je ris légèrement alors qu’elle évoqua ses marches dans le désert et le charme de la nuit. De toutes évidence, elle n’avait jamais eu l’occasion de croiser la route des Tuskens. Une chance pour elle. Il n’y avait pas grand-chose qui pouvait survivre à une rencontre avec les hommes des sables. Moi-même j’évitais de croiser leur route autant que possible et ne les repoussais bien souvent que par la ruse.

« Je ne nie pas que le ciel étoilé peut avoir un certain charme. Cependant, je crains que sur notre route nous n’ayons à croiser la route de prédateurs dangereux. Il vaut mieux voyager de jour. »

J’étais touché par la confiance qu’elle me portait mais comprenais son geste. Après tout, elle n’avait pas croisé âme qui vive depuis des jours, voire des semaines. C’était une aubaine qu’elle ne pouvait pas laisser passer. Mon visage se décomposa cependant au moment où elle admit se rappeler à peine de son nom. Son expérience me rappelait la mienne. Je lui souris à nouveau, avenant.

« Je suis ravi de faire votre connaissance, Siobane. Je sais ce que vous pouvez traverser. Cela va peut-être vous étonner mais je me suis moi-même retrouvé dans la même situation que vous. »

Je me retournais alors dans sa direction, espérant pouvoir la réconforter un peu.

« Cela peut prendre du temps mais gardez espoir. Vos souvenirs finiront bien par revenir. Vous avez également été touchée par la malédiction de Régina, non ? Vous avez connu la vie à Storybrooke ? »

J’espérais pouvoir ainsi confirmer mes doutes. Nous trouver un point commun ne serait peut-être pas une mauvaise chose. Je pourrais ainsi gagner sa confiance en partageant un traumatisme commun. J’ignorais si c’était une bonne chose mais cela valait la peine d’essayer. Je commandais à mon eopie de se lever et il partit en direction de la grotte où nous avions élu domicile avec mon jeune padawan. Nous parcourions une bonne demi-heure de route avant d’arriver à destination. Commandant à ma monture de se reposer, je descendis de monture avant d’aider la jeune femme à en faire de même. Je tendis alors mon bras vers notre abri de fortune.

« Je vous souhaite la bienvenue dans notre paradis. Ce n’est certes pas très majestueux mais il a au moins le mérite de nous protéger du Soleil et des prédateurs. »

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PERDUE DANS LE DESERT

La curiosité de la jeune femme m’émouvait je dois bien l’admettre. Sans était-ce le maître jedi qui sommeillait encore en moi. J’aimais le fait de pouvoir transmettre et enseigner. Le savoir et quelque chose de précieux et si je pouvais y aider ma jeune amie, je le ferais avec plaisir. Je ne cessais de sourire en entendant ses questions et ses remarques. Il y avait quelque chose de rafraîchissant chez elle, quelque chose qui me faisait apprécier sa compagnie. Je poursuivais donc mes explications.

« Les mondes ne sont pas tous habités, non. Il y en a certaines qui ne permettent pas à la vie de se développer. Les conditions y sont beaucoup trop extrêmes. D’autres ont plus de chance et abritent des formes très diverses. Il y a beaucoup de races aliens différentes. Vous pourrez en rencontrer certaines lorsque nous irons en ville. »

Je l’enviais presque d’un côté. Visiter un monde qui nous était totalement inconnu avait quelque chose de magique. Sans l’admettre, je me souviens m’être émerveillé lorsque je partais à la découverte de différents mondes et de différentes peuplades. Des émotions que je ne pouvais plus vivre maintenant que nous étions bloqués sur Tatooine. Je ne désespérais cependant à l’idée de pouvoir reproduire cette expérience. Et j’aurais été d’autant plus heureux de le faire aux côtés de Siobane. Cependant, je savais quels étaient les risques de voyager. Si quelqu’un venait à découvrir mon identité ou celle d’Orion cela pourrait mettre la jeune femme en danger et je m’y refusais. De toutes manières, je ne pourrais pas encore abandonner le jeune Luke à son sort. J’étais bloqué sur cette planète jusqu’à ce qu’il soit temps pour le jeune Skywalker de jouer son rôle d’élu de la Force. Et puis Siobane avait sans doute hâte de rentrer chez elle. Je ne pourrais pas la retenir indéfiniment. De cela, j’en avais parfaitement conscience.

Elle me faisait confiance et son côté candide me fit me féliciter d’avoir été le premier à tomber sur elle. Qui sait sur quel malfrat elle aurait pu tomber. Le désert recelait de créature cruelle et sans scrupule qui se serait fait une joie de lui faire du mal. D’autant plus que la jeune femme ne passait pas inaperçu. Chassant cette idée déplacée de mon esprit, j’aidais la jeune femme à se mettre en selle et la rejoignis. Nous parlions alors des souvenirs et de la manière dont je les avais récupérés. Je tentais alors de me faire rassurant, de ranimer l’espoir en elle.

« Avec le temps, oui. Cela n’a pas été une mince affaire. Il n’y a pas que les souvenirs qui nous échappent qui sont le problème. J’ai voulu oubliés certains d’entre eux, les chasser tout au fond de mon esprit tant ils me répugnaient. Mais j’ai fini par accepter la réalité. Je ne pouvais plus vivre dans le mensonge. »

Il était rare que je me laisse aller à une telle confession. Je me sentais cependant en confiance avec elle et savais que je ne risquais rien à l’être compte tenu de sa propre situation. Je ferais cependant attention de ne pas trop m’étendre sur le sujet.

« Les souvenirs vous reviendrons également, Siobane. Il faudra cependant vous montrer patiente envers vous-mêmes et accepter que cela prenne du temps. »

Elle me parla alors de son retour sur Terre. Certes, cela ne serait pas une mince affaire. J’étais cependant certain que la tâche finirait par être tout à fait faisable.

« Ne vous inquiétez pas pour cela. Je suis persuadé que nous finirons par trouver un moyen. Après tout, je venais de loin moi aussi et j’ai fini par retrouver mon chemin. »

Nous arrivions enfin dans la demeure que je partagerais avec Orion. A nouveau, j’étais touché par la fascination que pouvait exercer chez elle la moindre découverte.

« Disons que nous nous sommes installés où nous avons pu. C’est un endroit parfait pour être discret mais je suis en train de bâtir une maison pour faciliter notre vie. Nous resterons ici tant que je n’aurais pas terminé les travaux. »

Je fronçais alors les sourcils en me rendant compte qu’Orion n’était pas là. Où pouvait-il bien se cacher ? Peut-être était-il parti en ville ? Il avait également un travail après tout.

« Il ne devrait pas tarder, en attendant nous prendrons le temps de vous installer. Mettez-vous à votre aise. De mon côté, je vais chercher de quoi boire et manger. Vous en avez sans doute besoin. Je ne suis pas un grand cuisinier j’aime autant vous prévenir. Mais je n’ai pas mon pareil pour ouvrir une boîte de conserve de bantha. »

Je ris à cette dernière phrase. J’aurais voulu pouvoir lui offrir bien mieux que ça mais j’étais un Jedi et la cuisine n’était pas un exercice que je pratiquais tous les jours à l’époque. J’en venais de plus en plus souvent à le regretter… et Orion certainement tout autant que moi.

« Il faudra également que je vous trouve un endroit où vous installer pour dormir. »

Finis-je par annoncer en toute innocence.

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PERDUE DANS LE DESERT

Je souris en apprenant que la jeune femme se réjouissait à l’idée de se rendre en ville et d’y rencontrer toutes les espèces d’alien que je venais d’évoquer. Je hochais alors de la tête.

« Très bien, dans ce cas j’espère que notre visite de demain sera aussi bonne que ce que vous pouvez espérer. Et oui je suis bel et bien un humain. L’espèce humaine ayant coloniser beaucoup des planètes de notre galaxie. Le fait que certains d’entre nous vivrons sur Terre plus tard reste un mystère. Cela dit, d’après ce que j’ai compris peu après notre malédiction, nous sommes les ancêtres des humains qui coloniseront ensuite votre planète. »

Je m’arrêtais quelques instants alors que je me mis à réfléchir. Notre visite en ville ne serait pas qu’une simple visite de courtoisie. Je le savais fort bien. Elle avait tout un but utilitaire et je ne pouvais pas me permettre de l’oublier.

« J’espère que nous trouverons également un moyen pour vous ramener sur votre planète. Cela ne pourrait être que salutaire dans votre cas. Peut-être avez-vous de la famille ou des amis qui vous attendent impatiemment là-bas. »

Même si elle ne se rappelait pas son passé, c’était une hypothèse probable. Après tout, la malédiction nous avait enlevé bon nombre d’êtres chers qui une fois la malédiction rompue n’attendait que de nous revoir.

Le trajet jusqu’à notre grotte se passa le plus agréablement possible. Nous ne rencontrions aucun obstacle sur notre route ce qui me soulageait. Nous ne pouvions jamais réellement prévoir ce qui se passait sur cette planète et les Tusken semblaient particulièrement actifs ces jours-ci. A croire que leur esprit combattif et vengeurs n’attendaient que cela pour se venger de leurs frères tombés sous les armes des colons. Elle évoqua alors à son tour son désir profond de retrouver les siens, ce qui prouvait au moins que nous étions tous deux sur la même longueur d’onde. C’était plutôt une bonne chose. Elle était touchée par mon offre ce qui me fit sourire.

« Je vous en prie. C’est tout à fait normal. Il est naturel que je cherche à vous aider. C’est un peu comme… disons que c’est un réflexe naturel chez moi. »

Une fois arrivés sur place, nous entrions dans la grotte et je me crus obligé de m’excuser d’avance pour la mauvaise qualité de la nourriture. Je souris de bon cœur et l’entendant rire. Elle avait un rire agréable à entendre et communicatif. Elle se proposa alors de m’aider.

« Oh je vous en prie n’en faites rien. Profitez-en plutôt pour vous reposer. Je pense que vous en avez bien besoin après tout ce temps passé dans le désert. »

Je hochais la tête au moment où elle évoqua le fait de préférer dormir à la belle étoile. Personnellement, je n’y voyais aucun inconvénient. Les hommes des sables ne s’intéresseraient sans doute pas à un lieu aussi vétuste que cette grotte. Ils ne verraient sans doute rien à y gagner. Ils n’avaient pas tort dans le fond. Orion et moi étions des vagabonds perdus dans le désert à leurs yeux. Nous n’avions pas grandes richesses et pas grand-chose qui aurait été susceptible de les intéressés. De plus, Siobane prétendait apprécier de dormir à la belle étoile. Je ne pouvais que la comprendre elle qui rêvait de grands espaces.

« Très bien, si vous insister. Cela n’est pas un problème pour moi. Je vais préparer le repas et vous prévenir lorsque tout sera bon. »

Je retournais donc à mes fourneaux… ou plutôt à mon réchaud. Je préparais alors le plat traditionnel de la région, un ragoût de serpents. Cela n’avait certes rien de de bien ragoûtant mais cela avait le mérite d’être au moins revigorant. Je la rejoignis alors à l’extérieur où elle s’était assise et lui tendis son assiette alors que mon regard se portait sur les Soleils couchant.

« C’est un spectacle merveilleux, vous ne trouvez pas ? J’ai beau être ici par obligation et être terriblement prudent face à cette nature, je dois bien admettre qu’elle a parfois le don de m’émerveiller. »