(Morgan) Pourquoi suis-je l'objet de ta colère ?

w/     @Morgan Endless       

Mélinda, que fais-tu là ?
Pourquoi planifies-tu ça ?
Tiens-tu avoir le cœur brisé ?
Lorsque le voile sera baissé.

Assise à son bureau, les cheveux tombant sur la feuille, Mélinda était en train de revoir le plan de table. Isabella était une mariée adorable mais elle avait des exigences qui faisaient que la jeune femme s’arrachait un peu les cheveux. S’il était possible. Puisqu’elle avait décidé sur un coup de tête d’aller couper sa magnifique chevelure noire pour en faire un carré éclairci. Cela lui avait pris la veille après avoir passé du temps avec Morgan. Mr Endless. Elle ne cessait de se reprendre mentalement alors qu’elle prit une profonde inspiration. Vêtue d’une petite robe de velours bordeaux, elle mâchouillait nerveusement son crayon avant de voir comment résoudre ce casse-tête. Elle était perdue dans ses pensées, si bien qu’elle ne vit pas son téléphone clignoter. La jeune femme, absorbée par sa tâche, ne comprenait pas un traitre mot des demandes de la mariée et décida de faire une pause. Lasse, elle retira ses lunettes de vue pour les jeter au loin avant de prendre son téléphone portable. Son psychiatre reportait son rendez-vous. Great.

L’inconvénient quand on sort d’un asile psychiatre et que la matriarche a été assassinée, c’est que l’on doit avoir un suivi psychiatrique. Donc souvent, Mélinda restait assise et débitait des conneries car dire la vérité lui assurerait un nouveau séjour en hôpital psychiatrique. Coucou, j’entends la voix des morts qui me susurrent que le fiancé dont je suis en train de préparer le mariage est ma destinée. Yes. Non, assurément non. Elle devait se sortir Morgan de sa tête mais la demoiselle n’était pas femme à séduire. Bien au contraire. A presque trente ans, elle n'avait aucune expérience sexuelle et ne comptait pas en avoir. Certes, il y avait eu un baiser échangé avec David mais cela lui avait semblé trop bizarre. Puis entre cinglés, ce n’est pas réellement l’idéal. Prenant une profonde inspiration elle attrapa sa veste et se décida à sortir.

Mais Mélinda où vas-tu ?
Pourquoi sembles-tu aussi perdu ?
Sais-tu où tes pas te mèneront ?
Ou alors vas-tu continuer de tourner en rond ?

« Oh la ferme. » Elle n’était jamais vulgaire mais les esprits commençaient à lui casser les oreilles. Le seul instant où elle ne les entendait pas était pendant qu’elle dormait. Mais elle était hantée par Morgan. La brunette le retrouvait chaque soir dans ses rêves et c’était comme s’il l’appelait. Elle se réveillait donc avec de fortes migraines et avait le sentiment de ne pas s’être reposée. Trainant des pieds, le cœur en peine, elle rentra dans le café pour aller chercher son pumpkin spice latte. Elle était fascinée par la décoration d’Halloween qui était sa période favorite de l’année. Soufflant, elle regarda avec envie la vitrine des pâtisseries avant de choisir un carrot cake. Puis, la wedding planner alla s’asseoir à une table pour sortir son ordinateur et afficher la liste des choses à faire. Perdue dans sa tâche, elle ne vit pas qu’on s’approchait d’elle.

Mélinda, relève le nez.
Tu vas vite déchanter
Evite de le regarder dans les yeux
Et cache au fond ce que tu veux.

Alertée par les esprits, elle leva son regard azuré pour rencontrer le visage de sa damnation. Morgan Endless. Et il avait l’air profondément agacé. Elle était perplexe. Devait-elle utiliser le tutoiement ou le vouvoiement ? Les deux jeunes gens s’étaient attelés à diverses confidences pendant qu’une bulle de confort s’était tissée autour d’eux mais elle n’était plus là. « Monsieur Endless, murmura-t-elle d’une voix douce, vous avez un souci ? » Elle leva la main, s’apprêtant à lui montrer la chaise en face mais rétracta le bras.

Cet homme semble en colère
En tout cas, il en a l’air.
Mélinda, fuis très loin
On te dit ça, pour ton propre bien.

- Morgan, m’écoutes-tu ?
- Bien sûr, mon amour, avais-je répondu machinalement.

Je relevais les yeux pour croiser le regard d’Isabella. Elle savait pertinemment que je lui mentais. Elle me sourit et se leva de sa chaise pour s’approcher de moi. Je me tournais et la prenais dans mes bras quand elle fut à ma hauteur. Ma tête reposait sur sa poitrine. Elle caressa mes cheveux tendrement.  

- Tu as l’air fatigué.
- Je ne dors pas bien les nuits.
- Je sais, m’avoua-t-elle. Je te sens bouger contre moi. Tu as l’air de lutter dans ton sommeil.

Si seulement ce n’était que dans mon sommeil. Je soupirai. Elle souleva mon menton délicatement et m’embrassa. Isabella était toujours comme cela avec moi. Bienveillante. Aimante. Et moi, je n’étais qu’un con. J’avais la femme parfaite auprès de moi et pourtant je rêvais d’une autre. Je n’arrivai pas à me sortir Mélinda de la tête. Peu importe ce que je faisais, je n’arrivais pas à faire abstraction. Il y avait toujours quelque chose qui me la rappelait.

- Excuse-moi. Je ne voulais pas te déranger.
- Ce n’est pas grave, mon amour. Pour le meilleur et pour le pire non ?

Elle me sourit et je n’eus pas la force de l’éteindre. Je me levai et la pris dans mes bras. Je la serrai fort contre moi. Pourquoi doutais-je ainsi d’elle ? Elle était mon miracle. Elle était celle qui me rendait heureux alors pourquoi… Au début j’avais mis cela sur le fait que le mariage me faisait peur. S’engager pour la vie n’était pas une décision facile à prendre et puis Isabella je la connaissais par cœur alors que Mélinda j’apprenais à la découvrir. J’avais mis cette idée de côté me répétant que ce n’était qu’une passade.

Sauf que non.

Ce n’était pas une passade. Je rêvais de Mélinda et je savais très bien ce que cela voulait dire. J’étais psychiatre donc je savais. Mais je ne voulais pas l’admettre. Si je laissais mes sentiments prendre le pas sur ma raison, j’allais tout perdre. C’était inconcevable. Je relâchais Isabella. Elle me sourit à nouveau. Elle était si parfaite…

- Es-tu content des services de Mademoiselle Ravenswood ?
- Très ! Elle prend à cœur notre mariage. Il faut dire que je ne suis pas facile non plus. Mais elle a l’air de vouloir bien faire.
- D’accord.
- Pourquoi me demandes-tu cela ?
- Ne la trouves-tu pas trop jeune pour organiser des mariages ?

Isabella haussa les épaules. Elle me dit que je me faisais du souci pour rien et que si j’avais des envies particulières je pouvais toujours la voir. Je grinçais des dents. La voir, la voir… Justement je ne devais plus jamais la croiser sous peine de faire une énorme erreur. Ma fiancée m’abandonna pour aller ouvrir sa boutique de fleurs. S’il y avait bien une chose qu’Isabella n’avait pas voulu confier à Mélinda c’était le choix des fleurs.

Quand je fus seul, je me précipitais sur ma veste et le paquet de cigarette que j’y avais caché. Fumer était une vieille habitude que j’avais abandonné pour Isabella mais j’étais beaucoup trop stressé. J’allumais ma cigarette et tirais dessus. La nicotine me fit du bien. Mais il ne m’enleva pas Mélinda de l’esprit.

L’horloge du salon annonça neuf heures. J’étais en retard.

- Damn it !

J’enfilai rapidement ma veste et me précipitai dans ma voiture. Si je me dépêchai, je pourrai encore arriver à l’heure pour mon patient. Je ne respectais pas les limitations de vitesse. Je me garai rapidement devant mon cabinet près à m'excuser. J'avais vingt minutes de retard. Mais il n'y avait personne. Personne.

Je restais un moment assis derrière mon bureau à attendre que Monsieur Trevis daigne se présenter. Mais il ne vint pas. Et je m'étais pressé pour rien. Parfait. Je pris mon téléphone et tentais de le joindre. Je tombais bien évidemment sur son répondeur. je lui laissais un message que j'espérai cordial. J'étais tellement sur les nerfs que Je décidais de fermer mon cabinet, mon prochain rendez n'étant que quelques heures plus tard.

Sorti de mon cabinet, je m'allumais une cigarette et marchais pour rejoindre le centre-ville. Je finissais de la griller avant de la jeter dans le cendrier et de franchir la porte. Un parfum s'engouffra dans mes narines et il ne s'agissait pas du parfum des pâtisseries. Il s'agissait de SON parfum. Mes poings se serrèrent immédiatement. Je décidais pourtant de ne pas faire demi-tour. J'étais plus fort que cela. Je pouvais me prendre un café à emporter sans m'approcher d'elle.

Je ne le pus pas. Je commandais mon café et me dirigeais vers elle. Je ne pouvais plus fuir. Je devais lui dire que nous ne pourrions pas travailler ensemble. Je devais lui dire que je ne voulais plus d'elle dans ma vie, que je ne mettrai pas tout mon avenir en jeu pour elle. Sa voix percuta mes oreilles en une doucereuse mélodie. Mon coeur tambourinait. Mon esprit luttait pour rester cohérent.

- Nous devons parler, répondis-je avec brutalité.

Je pinçais l'arrête de mon nez et me repris :

- J'ai besoin de vous parler en privé, ajoutai je, guettant sa réaction.
 

w/      @Morgan Endless        

Mélinda, protège-toi
Car il arrive à grands pas
Ton cœur lui appartient
Mais il n’est pas de même pour le sien.

Les esprits ne savaient pas s’exprimer convenablement et Mélinda l’avait compris depuis des années. Elle avait tout tenté pour les faire fuir. Prendre des médicaments, aller dans les églises, les cimetières mais la mort était trop présente dans ces lieux. Et il n’était pas rare de la voir pleurer assise toute seule sur un banc. Il y avait trop d’énigmes dans sa vie pour qu’elle puisse la savourer. Déjà où était son père ? Elle ne saurait le reconnaître même si elle le croisait dans la rue ? Ensuite pourquoi rêvait-elle sans cesse de Morgan Endless ? Elle avait ce sentiment qu’il vivait une sorte d’histoire dans les rêves, histoire qui n’avait pas lieu d’être dans le présent car il était fiancé. Ce mot s’imprimait dans son esprit et elle n’était qu’une employée. Mélinda ne voulait pas croire à une hypothétique âme-sœur.

Et pourtant tu devrais
Sinon pourquoi est-ce que tu en rêverais ?
Morgan est ta destinée
Même si elle n’est pas encore tracée.

La jeune femme passa une main sur son visage fatiguée avant de fixer son mug de café. Non, il n’était pas sa destinée. Morgan était fiancé à Isabelle. C’était elle, sa destinée. Et pas une potiche qui mesurait à peine un mètre cinquante et n’avait aucune expérience avec les hommes.

Avec Isabella, tout est faux
N’entends-tu donc pas cet écho ?
Celui qui résonne dans ton cœur
Ou préfères-tu te complaire dans le malheur ?



Évidemment que non. Assise à cette table de café, son gâteau englouti et son mug de café, elle fixait la liste d’un autre mariage avec une certaine mélancolie. Tout n’était que cendres et fraicheur depuis qu’elle avait rencontré Morgan. Son tout petit corps pâle ne trouvait de chaleur qu’en sa présence. Alertée par les esprits, elle leva ses deux billes océaniques pour croiser l’air contrarié de celui qui la hantait. Elle déglutit avant de frissonner à son ton.

Mélinda, peu importe ce qu’il te dira.
Surtout ne te décourage pas.
Morgan est ta destinée
Elle est toute tracée à ses côtés.

« Euh bien sûr, bafouilla-t-elle. » Elle se redressa donc pour ranger son ordinateur portable. Les effluves de mandarine de la jeune demoiselle embaumaient presque toute la pièce. Un endroit privé ? Mais où ? Elle passa une main dans ses cheveux nouvellement courts pour réfléchir. Puis attrapa son mug avant de lui faire un petit sourire. « Si… enfin si c’est en rapport avec le plan de table, je… j’y ai passé la nuit et j’ai… » La voilà qui se faisait rougissante notre éternelle mariée. Elle indiqua donc la ruelle avant de prendre de bonnes distances avec lui, se mettant contre le muret en face. Se pinçant les lèvres d’une manière sensuelle sans le vouloir, elle se mit à jouer avec ses mains avant de lever vers lui, un regard doucereux. « Je vous écoute. »

Mélinda, il ne t’arrivera aucun malheur
Il s’agit là de ton âme sœur.
Prends ton courage à deux mains
Et embrasse donc ton destin.

Elle avait toujours cet air angélique. Mon souffle s'accéléra. Je sentais mon torse se soulevait plus rapidement. Je n'avais jamais ressenti cela pour Isabella et pourtant j'étais sûr de l'aimer. Enfin, j'en étais sûr était plus juste. Je ne savais plus si c'était encore le cas et me retrouver en face de Mélinda ne m'aidait pas. Pourtant il fallait que je lui parle. Il fallait que je lui dise. Elle était l'iceberg et moi le Titanic.

Son parfum me frappa une nouvelle fois au visage et je fermai les yeux un instant pour en apprécier l'odeur. Je la vis passer ses mains dans ses cheveux, nouvellement court et je la trouvais encore plus magnifique. Mes mâchoires se serrèrent. Pourquoi ? Pourquoi maintenant ? Nous sortîmes du café et je l'écoutais me parler du plan de table dont je me foutais royalement.

- Ne t'en fais pas pour le plan de table, ce n'est pas important.

Je l'avais tutoyé sans m'en rendre compte. J'avais cette impression étrange de la connaître depuis toujours, depuis bien plus longtemps qu'Isabella. J'avais l'impression qu'elle était celle que j'attendais tout simplement.

Mais je ne pouvais pas. Je ne pouvais pas briser le rêve de mes parents, je ne pouvais pas briser le coeur d'Isabella. Il n'y avait qu'une personne pour me remettre dans le droit chemin et c'était Mélinda. Elle devait me briser le coeur. Elle devait me faire mal et j'allais tout faire pour que cela se passe ainsi.

Nous quittions le café. Je jetais mon gobelet encore plein de café dans une poubelle et allumais une cigarette dans le but de me détendre. C'était peine perdue d'avance. Elle m'entraîna dans une ruelle, à l'abri des regards indiscrets. Nous pourrions ainsi parler librement ou du moins plus tranquillement que dans un café. Elle s'installa contre la murette et fit une moue qui me fit l'effet d'un uppercut.

Cette fille était une sirène.

Elle disait m'écouter et pourtant elle ne le faisait pas. Ne voyait elle pas dans quel état elle me m'était ? Ne voyait elle pas à quel point j'étais faible face à elle ? Ma respiration se fit sifflante. Je tirai une dernière fois sur ma cigarette avant de la jeter au sol et de l'écraser.

- Non, tu ne m'écoutes pas.

Puis, je me rapprochais d'elle. Dangereusement. Je ne voulais pas le faire. Je ne voulais pas céder. Pourtant je me rapprochais d'elle.

- Tu es le fléau de mon existence, avouai-je de but en blanc.

Je posais mes mains de part et d'autre d'elle. Nos corps étaient proches, beaucoup trop proche. Mon regard se plongea dans le sien :

- Tu ne peux plus travailler sur mon mariage, lui dis-je. Je ne peux plus te croiser tout le temps, tu hantes déjà mes nuits, je ne peux pas te voir le jour aussi.

Mes doigts caressèrent sa joue. La douceur de sa peau me fit frissonner. Mon regard toujours dans le sien, je ne pus m'empêcher de lui dire :

- Je te déteste...

C'était faux. Tout mon corps criait que c'était faux. Mes gestes montraient que c'était faux. Mon esprit encore un peu alerte avait tenté de dissuader mon corps de suivre son instinct. Mais il était en train de perdre la guerre. J'allais céder. Ce n'était plus qu'une question de secondes avant que je ne commette l'irréparable, avant que je ne trahisse mon miracle pour un autre mille fois plus beau.

Une de mes mains se glissa sur sa nuque, tandis que l'autre se posait sur sa taille. Je devais m'arrêter. Je ne devais pas le faire. Mon regard était toujours fixé dans le sien. Elle devait m'arrêter. Elle devait faire quelque chose.

- Dis moi que tu ne ressens pas la même chose.

Sauve moi. Ô oui, Mélinda, sauve moi.

w/      @Morgan Endless        

Mélinda, tu dois croire en toi
Il est temps que tu le vois
Cesse de te voiler la face
Il ne représente aucune menace.

Mais.
Il était fiancé.

Fiancé n’est point marié.
Dans le marbre, rien n’est gravé.
Tu dois écouter ton cœur
Et apprendre à apprécier ce bien-être salvateur.

Mais.
Il était fiancé.

Tu pourras te répéter ceci à l’infinie
Alors que tu ne rêves que d’être auprès de lui.
Ecoute ce que te dis ton myocarde
Et baisse, pour une fois, ta garde.

Alors qu’elle est dans cette ruelle, face à lui, elle l’observe, sans le voir. Comme à son habitude lorsque les esprits sont trop forts, son regard se voile alors qu’elle sent leurs caresses sur son visage. Mélinda était une femme hantée qui ne trouvait du répit que dans les rêves. Comme si elle pouvait les contrôler, comme si elle en était une souveraine. Mais ce n’était que des rêves. Il n’était pas réel. Et pourtant, elle aurait juré sentir la caresse de sa main sur son visage, son souffle si proche du sien alors qu’elle était assise dans une prairie à lui parler. Elle était hantée par les morts qui ne lui laissaient aucun répit mais aussi par Lui. pas seulement un homme. Elle n’avait jamais éprouvé une telle attraction pour personne. pas même Archibald et pourtant, elle avait cru l’aimer, lui aussi. Pas même pour son ancien fiancé.

« Si, je vous écoute. »

Non Mélinda, tu ne l’écoutes pas.
Ne le vois-tu pas ?
Que lui aussi est pris en étau
Que son cœur est en porte-à-faux.

Elle déglutit alors qu’il se rapproche d’elle. Morgan ne s’était jamais permis ce genre de choses. Elle sent son odeur de cigarette venir à ses narines à mesure que ses yeux bleus ne parviennent pas à se détacher de son visage. Son timbre de voix lui arrache un frisson. « mais… mais… » Pourquoi un fléau ? Elle n’avait rien fait. Elle n’avait pas eu un seul geste tendre envers lui, sauf en rêves. Elle voit ses mains se poser de part et d’autre de son petit corps et elle se sent comme une souris. Prise au piège par le gros chat. « D’a… d’accord. Je vais… je vais vous… vous… rendre l’avoir. » Elle se recula mais ne pouvait pas rentrer plus dans le mur. Mélinda est intimidée et c’est là qu’elle tique.

Réécoute son chant, ses paroles
Réécoute cette idée folle
Morgan te voit également dans vos rêves
Il faut que tu saisisses ton attrape-rêve

Son cœur commence à battre la chamade à mesure qu’elle lève le nez vers lui. « Qu’est-ce que nous faisons dans tes rêves, Morgan ? » Elle s’interroge car… et si tout était réel ? Sa main ose s’avancer vers lui pour venir se poser sur son torse et remonter lentement. « Je… je te vois aussi là-bas. » C’était comme si l’univers cosmique voulait qu’ils entrent en contact. Elle ferme les yeux lorsqu’elle sent la caresse de ses doigts sur sa joue à mesure que sa gorge s’assèche. « Tu sais bien que c’est faux, murmure-t-elle. »

Cet homme est fou de toi,
Il faut que tu prennes en compte ce constat
Tout comme tu es à lui
Et le voilà qui fuit.

« Tu fuis. » Elle écoute les voix pour une fois car elles ont l’air d’en savoir plus sur eux qu’elle-même. lorsque ses doigts rencontrent sa nuque, Mélinda s’approche de lui. Elle laisse sa main venir se perdre sur sa mâchoire. « Je ne peux pas. » Bien que son regard se faisait suppliant et lui arrachait le cœur. Mélinda ne pouvait pas. Elle passe ses mains autour de son cou pour venir coller sa poitrine contre son torse. « Je rêvais de toi avant même de te rencontrer. Je sais… » Sa voix se brisa alors que les larmes menaçaient de couler. « Je sais que tu es promis à quelqu’un d’autre mais au fond de moi… » Elle attrapa sa main pour venir le poser sur son cœur. « Je sais qu’au fond de moi, tu es à moi. » Elle doit se ressaisir. Elle doit mettre de la distance entre leurs deux corps. Allait-elle oser le repousser ? Alors que leurs corps sont entremêlés ? Alors qu’elle sait dans le fond que c’est mal ce qu’ils font. « A quoi rêves-tu, dream lord ? »

Tu l’as déjà appelé ainsi par le passé
Car il est ton éternité
Qu’est-ce que coûte un baiser ?
Quand tu sais qu’il t’ait destiné.

Tout.
Voilà ce que ça pourrait lui coûter.
Tout.
Car elle risquerait de ne plus pouvoir se passer de lui.
La jalousie s’emparerait de son cœur alors qu’il serait avec Isabella.
Alors qu’il l’embrasserait, elle.
Qu’il la serrerait dans ses bras.
Qu’il lui ferait l’amour.

Elle se sent si proche de vaciller.
Pour voir si ses lèvres ont le goût d’éternité.

Elle se recula. C'était bien. Je pouvais ainsi encore me contrôler. Elle allait me repousser. Je le savais. Je m'en étais persuadé. Elle serait la raison alors que j'étais la folie. Elle bafouilla qu'elle me rendrait mon acompte. Je me fichais de l'argent. J'en avais plus qu'il m'en fallait pour vivre. Non, ce que je désirais ce n'était pas cela.

- Je me fous de l'acompte...

Ne comprenait-elle pas ? Ne voyait-elle pas l'état dans lequel elle me plongeait ? Puis je la vois vaciller ou plutôt s'éveiller. Elle a une flamme dans les yeux que je ne lui connais pas, qui la rend encore plus belle.

Elle me demanda ce dont je rêvais. J'allais lui répondre quand elle posa sa main sur mon torse et remonter lentement vers mon visage. Douce caresse, cruelle brûlure. Mon souffle se coupe alors que je suis pendu à ses lèvres. Je ne rêve plus que d'elles. Je ne rêve plus que de nous.

- Nous sommes assis dans un champs, nous nous parlons... Nous nous embrassons... déglutis-je avec difficulté.

Elle me rendait fou. Fou de désir pour elle. Fou d'amour. Elle ferme les yeux et mes doigts sur sa nuque se crispèrent légèrement quand elle me dit que je fuis. C'était vrai mais ce n'était pas la réponse qu'elle devait me faire. Elle ne devait pas m'encourager. Si elle le faisait je serai perdu. Si elle le faisait...

- Mélinda... l'implorai-je d'arrêter.

Et elle se rapprocha de moi. Ses doigts sur ma mâchoire me brûlèrent mais que c'était agréable. Je vis ses yeux se remplir de larmes alors qu'elle se déclarait. Mon souffle se saccada un peu plus. Je n'osai y croire et pourtant, je cueillais chacun de ses mots, les gravant dans mon esprit et dans mon coeur.

un royaume ravagé. Mélinda. une bulle de verre. Mélinda. un champ de fleurs. Mélinda. un casque. Mélinda. un rubis. Mélinda. du sable. Mélinda. Mélinda. Mélinda. Mélinda. Mélinda. Mélanie. Mélinda.

Je secouai ma tête pour chasser ce songe du passé.

- Comment m'as-tu appelé ? demandai-je sonné par le flash que je venais de recevoir.

Secouant ma tête, je faisais taire l'écho d'un passé qui n'avait pas lieu d'être à cet instant. Mon besoin de Mélinda était bien plus fort que cela.

- Peu importe..., murmurai-je alors que je plantais à nouveau mon regard dans le sien.

Ses bras autour de mon cou me rendaient fous. Sa poitrine se soulevant contre mon torse ne m'aidait pas à rester neutre. Mes mains se glissèrent sur sa taille, la collant encore plus étroitement à moi. Elle était si petite, si fragile et à la fois si grande et si forte.

- Je nous rêve nous, lui sussurai-je.

Je brisai la dernière barrière entre nous. Je me jurai qu'il n'y aurait qu'un seul baiser juste pour ne pas regretter et pour clôturer cette folie.

Un seul baiser.

Mes lèvres rencontrèrent les siennes, alors que mon corps au-dessus du sien la protéger de tout regard indiscret. Ses lèvres étaient sucrés et douces alors que les miennes se faisaient impérieuses et douloureuses. Mélinda me faisait autant de mal que de bien. Le baiser s'accentua alors que je plaquais nos corps contre la murette.

Je repris un instant ma respiration avant de fondre une nouvelle fois sur ses lèvres. Elle était bien le fléau de ma vie. Ce qu'elle animait en moi, je ne l'avais jamais ressenti. Mon corps brûlait contre le sien. Mon esprit était toute à elle. Mon âme lui appartenait déjà.

- Mélinda...

Et je l'embrassais une troisième fois. J'étais le pire fiancé du monde et pourtant Dieu savait que je ne regrettai rien, que je ne voulais plus me stopper, que j'avais déjà pris ma décision bien avant de la confronter, qu'elle était mon éternité, qu'elle était l'être aimée, qu'elle était déjà ma Reine.

J'aurai pu continuer de l'embrasser ainsi à l'infini si un coup de klaxon n'avait pas brisé notre intimité. Pourtant alors que mes lèvres quittaient à regret les siennes, je ne pus me résoudre à la laisser m'échapper. Mes doigts caressèrent ses lèvres me retenant ainsi d'y goûter à nouveau. Mes mains ne quittèrent pas sa taille et se risquèrent même à remonter sur ses reins.

- Je suis à toi... Et tu es à moi... lui soufflai-je à l'oreille sensuellement.

w/      @Morgan Endless        

Mélinda ouvre les yeux,
Il est temps de saisir ce que tu veux.
Fais-le donc tien
Car tu sais que depuis toujours il t’appartient.

Elle ne devait pas. Elle n’en avait pas le droit. Morgan était fiancé à Isabella. Certes, elle était caractérielle et trop perfectionniste mais qui pourrait lui en vouloir ? Pour le jour de son mariage ? La jeune femme était démunie face au colosse qui lui parlait avec dureté. Elle lisait dans son regard qu’il livrait le même combat qu’elle. et pourtant, Mélinda n’avait jamais le moindre pas pour l’encourager. Elle l’avait juste écoutée. Dans ses rêves, les choses étaient différentes, ils étaient intimes. Comme s’ils se connaissaient depuis toujours. Mais Mélinda ne pouvait pas croire que c’était réel. « Tu me dis que je suis en sécurité, que dans ton monde ils ne peuvent pas me poursuivre…, conclut-elle à sa suite. » Elle lève vers lui un regard meurtri avant de se rendre à l’évidence. « Tu sais. » Il sait donc tout. Pour son père qu’elle recherche, pour cette identité qui n’était pas la sienne, pour les esprits qui l’entouraient.

Oui, il le sait
Et malgré ça tu lui plais
Mélinda ne veux-tu pas nous écouter
Embrase ton éternité

Mais il est fiancé.
De nouveau, son regard perdu dans le vague alors qu’elle se retient de passer sa main dans ses cheveux. Les plus sceptiques feront croire à la folie mais il n’en était rien pour la jeune wedding planneuse.

« Tu sais, il n’y a qu’ici que je me sens en sécurité. Les esprits ne me quittent jamais. Il me poursuit. Je ne sais pas qui est-ce mais je sais qu’il me poursuit et que je dois me cacher. J’ai peur de me réveiller car je sais que tu auras disparu. Et ils seront là à nouveau. »

Elle ne devait pas.
Ils ne devaient pas.
Et pourtant, elle en avait aussi envie que lui. « Dream Lord. Car tu es le seigneur de mes rêves. » Mais la connotation sonnait étrangement sous sa langue. Il chassait ses dires comme s’il essayait de la chasser de ses pensées. Mélinda avait ses bras autour de sa nuque dont les doigts caressaient son derme. Lorsqu’il passa les siens autour de sa taille, elle eut un hoquet de surprise à mesure que son torse était plus étroitement collé au sien. La chaleur de Morgan s’insuffla dans ses veines à mesure qu’elle ne voulait pas reprendre contenance. Qu’elle ne pouvait pas.

Il était à elle.

Pour une fois, les esprits crurent bons de se taire alors que la jeune fille leva vers lui ses deux billes océaniques. Je rêve de nous. Elle allait répondre lorsqu’il fondit sur ses lèvres. Et ce fut comme une explosion dans le cœur de Mélinda. Ses lèvres avaient ce goût d’éternité qu’elle avait déjà goûté. Bien qu’hésitante, elle lui rendit son baiser. Et se fit plus passionnée à mesure qu’il lui en délivra un second. Puis un troisième. Lorsqu’il chuchotait contre ses lèvres, la jeune femme frissonnait. Elle en voulait plus, elle avait besoin de plus. Mais un klaxon les tira de leur rêverie pour leur faire prendre conscience de ce qu’ils étaient en train de faire.

Mais il était trop tard.

De nouveau, le silence. Un silence réconfortant.

Une promesse chuchotée à son oreille, elle le fit basculer pour venir à son tour le plaquer contre le mur. Ses ongles se plantèrent dans sa chair à mesure que son regard autrefois si doux soutint celui de Morgan avec ferveur. La jeune femme se hissa sur ses pieds pour venir de nouveau s’emparer de ses lèvres. Sa main remonta doucement dans ses cheveux de jais alors que l’autre le maintenait contre elle. Le baiser était différent et une délicieuse chaleur s’insinua en elle. Le désir. Ce désir qu’elle ne connaissait pas. Elle y était étrangère. Il prit possession de son petit corps à mesure qu’il vint grandir pour n’être qu’un brasier ardent.

Puis le fil se rompit. Et comme si elle revenait à la réalité, Mélinda s’écarta.
Un pas.
Deux pas.

« Et maintenant… ? » La jeune femme vint s’asseoir sur le rebord d’une fenêtre, passant la main dans ses cheveux. Il y avait ce silence en sa présence. Cela était à la fois dérangeant et apaisant. Comme si les esprits craignaient Morgan. La jeune femme se mordilla la lèvre inférieure. Son regard ne quittait pas le sien à mesure que sa poitrine se soulevait à un rythme saccadé. Les lèvres encore gonflées de leurs baisers. « Tu veux quoi, Morgan ? Demanda-t-elle d’une voix plus basse. » Presque comme une caresse sensuelle. Elle savait ce qu’elle voulait. Elle le voulait lui. Mais l’un comme l’autre ne supporterait pas de vivre cachés. Et surtout, elle ressentait déjà ce manque.
De ses baisers.
De son corps contre le sien.
De son regard incandescent.

Oui, elle en ressentait déjà le manque.

Elle avait répondu. Elle avait répondu à mes baisers et les avait intensifiés. Son corps contre le mien, je ne gardais pas contenance. Ma peau n'était qu'un brasier qui ne demandait qu'à s'intensifier. Je voulais la posséder, la posséder corps et âme. Je voulais qu'elle soit véritablement mienne dans tous les sens du terme.

Le klaxon nous avait ramené à la raison quelques instants. Juste avant que Mélinda n'embrase à nouveau mon corps. Elle me plaqua au mur et m'embrassa comme jamais on ne m'avait embrassé. Il y avait de l'amour dans ce baiser, il y avait également de la douleur, de la ferveur, du désir. Un mélange intense et explosif qui me mettait dans tous mes états. J'étais sien. Je n'étais plus qu'une marionnette entre ses doigts.

Alors que mon corps en réclamait plus, Mélinda se recula de moi. Un pas. Mon coeur se fissura. Deux bras. Il se brisa. Elle me demanda ce que nous devions faire et ce que je désirai. Ne l'avait-elle pas senti ? Ne le voyait-elle ?

- Suis moi. lui dis-je en attrapant sa main.

Je l'entrainais dans mon sillon au début avec ferveur puis petit à petit mes pas se firent plus lents. Je savais qui elle était. Oui. Je le savais et je l'acceptais telle quelle. Je ne voulais pas juste l'aider, je voulais qu'elle soit à mes côtés. Je n'avais jamais ressenti cela pour Isa. Je l'avais sauvé elle aussi mais je voulais réaliser le rêve de mes parents avec elle. Pourtant leur rêve c'était que je vive heureux. M'étais-je voilé la face pendant toutes ces années ?

Nous arrivons après plusieurs minutes de marche à mon cabinet. Je passais la porte et la faisait également entrer avant de la refermer et de la verrouiller. Je me tournais vers elle, tel un prédateur. Je la plaquais contre la porte de mon cabinet avec douceur et l'embrassais à nouveau. Ici, personne ne pourrait nous interrompre. Je prolongeais le baiser jusqu'à bout de souffle.

- Toi, soufflai-je contre ses lèvres.

Voyant son regard interloqué, j'ajoutai :

- Tu m'as demandé ce que je voulais et la réponse est toi.

Je laissais le bout de mes doigts découvrir chaque centimètre de son visage. Je laissais mon corps épouser le sien dans une alchimie parfaite. Je laissais mon regard se perdre dans l'azur de ses yeux.

- Je vais parler à Isabella et mettre fin à cette histoire, lui promis-je.

J'étais plein d'ambition. Je n'avais jamais voulu en arriver là mais je ne voulais pas non plus mentir à Isabella. J'avais toujours essayé d'être honnête envers elle et je voulais tenir cette conduite le plus possible. Mes lèvres s'approchèrent de nouveau d'elle, ne résistant pas à son appel. Mes mains glissèrent le long de son corps, le découvrant à travers le tissu pour la première fois réellement.

Cette fois-ci le baiser était doux. Il n'avait plus besoin d'être impérieux. Je la croyais quand elle disait me vouloir. J'étais surement fou mais je n'en avais que faire. Il n'y avait plus qu'elle qui comptait. Elle seule.

Mes bras s'enroulèrent autour de son corps la collant plus étroitement au mien. Je stoppais notre baiser et enfouissais mon nez dans sa chevelure.

- Tu n'as plus besoin d'avoir peur, je suis là.

Tout pouvait encore basculer. D'un instant à l'autre, je ne pourrai plus retenir mon envie de a posséder mais tant que je le pouvais encore, je voulais profiter de cette bulle de sérénité. Juste quelques instants de plus.

- Et toi que désires tu ?

Je me reculais d'elle pour ne pas céder une nouvelle fois à son appel. Je savais que je tiendrai pas longtemps sans l'avoir dans mes bras, sans la posséder totalement mais pour le moment nous avions encore des choses à nous dire.

w/      @Morgan Endless        

Les baisers se succèdent alors que son coeur menace d’exploser dans sa poitrine. Mélinda a déjà connu l’intimité dans les bras d’un homme par quelques baisers mais jamais dans une étreinte aussi passionnée. Puis il y avait ce silence. Les esprits semblaient s’être reculés et un nouveau goût parsemait sa peau. Comme s’ils en avaient peur. Que l’aura qu’il dégageait les maintenait à distance. Elle inversa la tendance pour le plaquer contre le mur à son tour, lui rendant son baiser avec toute la frustration accumulée ces derniers mois. Ces dernières années plutôt vu qu’elle rêvait de lui avant même de le connaître. Sa bouche le dévorait, leurs souffles se mélangèrent alors que contre lui elle se sentait enfin en paix.
Complète.

Mais contre toute attente, elle décida de se reculer de deux pas. Il ne s’agirait pas de déraper encore plus dans cette ruelle qui avait des allures sordides. Elle vit dans son regard toute la souffrance que son geste lui insufflait mais elle tenta de le rassurer comme elle pouvait.

Elle le laissa prendre sa main alors qu’il l’entraîna dans StoryBrooke. Ou l’emmenait-il ? Pas chez lui c’est certain. Et il ne connaissait pas son adresse. Elle se surprend à courir presque derrière lui car plusieurs centimètres les séparent l’un de l’autre. Elle est presque hors d’haleine alors qu’ils se stoppent devant l’immeuble de son bureau. Mélinda le connaissait bien puisqu’elle y venait pour ses séances avec l’un de ses confrères. Elle le suit donc. Toujours sa main liée à la sienne et le geste lui semble presque familier.

Elle entre pour regarder les goûteux de ses grands yeux bleus avant de se faire plaquer contre la porte avec douceur. Mélinda plonge dans son regard alors qu’il vient l’embrasser à nouveau. Cette passion. Elle ne l’a jamais connu avec personne.

Son cœur battait la chamade à mesure que ses doigts passèrent dans son cou pour venir caresser son derme. Il était doux, chaud. La jeune femme remonta dans ses cheveux. Elle ne dit rien et se contente de lui servir un petit sourire timide. Car la jeune femme n’avait jamais connu cette intimité. Elle laisse les mains de Morgan l’explorer à mesure qu’il reprend ses lèvres en otage dans un baiser plus doux cette fois-ci. La jeune femme soupire de contentement contre ses lèvres. Elle devrait se sentir coupable. Mais elle sentait qu’il était à elle. Que Morgan lui appartenait.
Elle lui appartenait coeur et âme.

« Ce n’est pas si facile. » de cesser d’avoir peur quand on vit avec elle depuis des années. Ses mains remontent doucement dans son nez alors qu’elle vient enfouir son visage dans le creux de son cou pour y déposer un baiser. Elle savoure l’étreinte avec douceur. « tout est silencieux. C’est tellement agréable. » Combien de fois Morgan ou sa fiancée -future ex- l’avaient reprise car elle était perdue dans le flot tempétueux des esprits qui l’entouraient. Ils se faisaient farceurs, parlaient par charades et ne lui disaient pas tout.

Elle le fixe se reculer avant de passer une main dans ses cheveux, soulevant une mèche de cheveux qui barrait son visage. Mélinda se fait plus entreprenante alors qu’elle s’avance et le fait reculer pour qu’il prenne place sur le divan. La jeune femme s’assoit sur lui à califourchon avant de venir lier leurs mains. « Toi. » un mot, trois lettres. « Je… » Elle se mordille la lèvre inférieure avant d’inspirer. « Je n’ai jamais été intime avec personne. C’est comme si… enfin comme si je t’attendais. » Mélinda humecta ses lèvres avant de prendre une profonde inspiration. « Je ne le serai pas tant que tu seras à une autre. »

C’était son unique condition. « Que va-y-il se passer après ? Je veux dire: ou vas-tu aller ? » Car ils vivaient ensembles. Elle était déjà venue chez eux et savait qu’il y avait la boutique de fleurs. « Je… je suis désolée, mon roi, je ne… j’ai senti que tu étais à moi. Je sais que c’est un peu fou surtout que t’es psychiatre. Mais tu hantais déjà mes rêves quand j’étais là-bas. » Enfermée toute seule dans cet asile pendant des années. Elle rêvait qu’elle marchait à ses côtés dans un royaume inconnu. Un monde peuplée de gargouilles, de femmes-papillons, de paysages changeants.
Un monde qui était sien.

Nous étions dans une bulle de bonheur, de désir, d'attraction. Je savourai l'instant présent sachant pertinemment que le plus dur allait arriver. J'allais devoir parler avec Isabella et lui avouer que je ne l'aimais pas autant que je le pensais. J'avais de l'affection pour elle et je ne voulais pas la laisser dans l'embarras. Je prendrai sur mes épaules toute la responsabilité de cette histoire. Je me confronterai à son abuela et lui expliquerais que je n'étais qu'un con incapable de m'occuper de sa petite-fille. Je ferai en sorte de me libérer d'elle car j'avais trouvé ma véritable lumière : Mélinda.

Et elle était maintenant dans mes bras. Elle avait visiblement les mêmes sentiments que moi. L'homme que j'étais fut ravi qu'elle me pousse jusqu'à mon divan pour s'installer à califourchon sur moi. Sa robe de velours remonta sur ses cuisses mais laissant voir plus de peau et me mettant dans un état encore plus fiévreux.

Mes doigts serrèrent un peu plus les siens tandis que je la dévorai littéralement des yeux. Je nous imaginai déjà dans la plus intime intimité. Elle me rendait fou littéralement. Quand elle m'avoua n'avoir aucune expérience je fus à la fois ravi de savoir que je serai le seul à la posséder mais aussi décontenancer. Je savais déjà cela. Je le savais et pourtant nous n'avions jamais parlé de cela, du moins pas en étant éveillé.

- Chuuut, lui murmurai-je en me saisissant de sa main pour la baiser. Tu n'as plus rien à me dire. Je sais déjà tout ce que tu ressens pour moi.

Etais-je en train de devenir aussi fou que mes patients ? C'était possible et pourtant je me trouvais lucide à cet instant. Comme si j'étais enfin éveillé. Le rêve fut pourtant de courte durée et notre bulle de bonheur commençait déjà par s'effriter. Elle avait peur. Peur que je ne tienne pas parole. Peur peut-être que je ne l'abuse avant de retourner vers Isabella. Je n'étais pas comme cela. J'avais toujours été droit et je ne lui mentais pas à en lui disant :

- Cela ne durera pas longtemps, je te le promets,, soufflai-je contre ses lèvres avant de l'embrasser.

Il était bien trop tentant de l'embrasser surtout dans la position dans laquelle je me trouvais. Si elle ne sentait pas l'état dans lequel elle me mettait c'était vraiment qu'elle n'y connaissait rien. Bien entendu, j'étais persuadé qu'elle savait ce que je voulais, en l'occurrence elle et elle seule. Malgré toute la tentation qu'elle m'apportait, je pris le temps de lui expliquer :

- Je vais laisser l'appartement à Isabella. Il est situé juste au-dessus de la boutique donc ça sera plus pratique pour elle d'y rester. De plus, elle s'est investie beaucoup plus que moi dans son aménagement.

J'avais fait plusieurs scénarios en cas où je craquerai. Je me félicitais aujourd'hui d'avoir pensé, je l'espérai, à tout. Je pouvais ainsi tenter de la rassurer avant de reprendre là où nous en étions arrivé.

- Je vais m'acheter une maison en dehors du centre-ville. J'en ai toujours voulu une mais Isa préférait rester proche de ses fleurs, lui dis-je.

Je ne pus m'empêcher de l'embrasser. Cela me donnait du courage même si je me doutais que ce que je lui disais pourrait certainement pas lui plaire.

- Je continuerai à payer les traites de la boutique d'Isabella, je ne souhaite pas qu'elle perde tout par ma faute.

Mes mains lâchèrent les siennes pour caresser ses joues avant de se poser sur ses cuisses au niveau du tissu. Je la regardais intensément. Elle me malmenait mais je pouvais peut-être essayé moi aussi de la malmener un peu, qu'elle se rende compte qu'il y avait mieux à faire que de parler, du moins pour l'instant.

- Quant à toi..., soufflai-je contre ses lèvres. Ma porte te sera ouverte dès que tu le voudras, à la fréquence que tu le voudras, le temps que tu le voudras... Ici ou là-bas... Où tu voudras...

Je l'espérai pour toujours. Je souris en coin avant de faire glisser mes lèvres dans son cou.

w/      @Morgan Endless        

Assise sur lui, Mélinda se surprit à rougir car elle n’avait été que trop rarement dans cette position avec un homme. Et pas n’importe lequel. Le sien. Elle le savait corps et âme. Même si tout ceci avait des allures mystiques, elle dira qu’elle est habituée. Morgan la fait taire et elle le fixe avec un petit sourire timide. La jeune fille penche la tête sur le côté alors que ses doigts viennent délicieusement caresser sa mâchoire. Jamais, elle ne se lassera de le toucher, de goûter à ses baisers. Lorsqu’il dépose un baiser sur sa main, elle en a des vapeurs. Elle se mit à rougir avant de déglutir. « Alors pourquoi m’as-tu posé la question ? » Après tout, il voulait savoir. Elle humecta ses lippes avant de déglutir. Mélinda se pencha pour venir effleurer ses lèvres. Elle ne savait pas comment séduire notre wedding-planneuse. C’était même un miracle qu’elle se soit fiancée auparavant. De nouveau, il l’embrasse et son cœur se mit à battre la chamade dans sa cage thoracique. Elle lui rendit son baiser, passant une main dans sa nuque avant de venir se rapprocher de lui.

Mélinda l’écouta lui parler de son plan. Elle ne voulait pas qu’il soit à la rue à cause d’elle, que sa vie soit détruite à cause d’elle. Inclinant la tête sur le côté, elle continue de caresser sa nuque du bout de ses doigts. Il devait en avoir connu des femmes tant il était séduisant. Elle n’était rien. Qu’une folle qui était sortie d’un asile à la recherche d’un père qu’elle n’a jamais connue. « tu voudras que je t’aide pour les visites ? » La jeune femme avait lancé ceci. « Tu peux… enfin… » Elle se mit à rougir comme une enfant avant de rentrer la tête dans ses épaules. Elle se mit à penser à lui contre elle dans sa toute petite chambre. avec le chat qu’elle avait trouvé. Son corps contre le sien et elle sentit une bouffée de chaleur monter en elle. Elle se mit à déglutir alors qu’elle sentait l’effet qu’elle avait sur lui. Elle devrait être intimidée mais à vrai dire, cela lui fit l’effet inverse.

« Oui ça me semble logique. J’espère qu’elle ne me fera pas trop une mauvaise… enfin, je voulais pas… » lui voler son fiancé. Et Mélinda démarrait tout juste son entreprise. Elle avait quelques mariages sur les bras. C’est fou ce que les gens voulaient se marier ces jours-ci puis elle était amie avec le prêtre de la ville. « Ce n’est pas ta faute, Morgan. C’est la mienne. » La jeune femme se pencha pour venir déposer un baiser sur sa joue, contre sa mâchoire avant de venir jusqu’à ses lèvres. Lorsqu’il posa ses mains sur ses cuisses, elle eut un frémissement. Il voulait la faire craquer. La jeune femme le fixa de ses grands yeux bleus avant de se rapprocher encore plus. Sa poitrine était presque contre son torse. « Tu vas plus vouloir que je m’éloigne, ma parole. Je croyais que j’étais le fléau de ton existence ? » Après tout, n’était-ce pas ce qu’il lui avait dit ?

Mélinda se rapprocha donc de lui alors que les lèvres de son compagnon était perdu dans son cou. Elle inclina malgré elle la tête en arrière pour laisser échapper un petit sourire avant de se mordiller la lèvre inférieure. Puis, elle baissa doucement ses mains pour les poser sur le torse de son amoureux et le pousser pour l’enfoncer un peu plus dans le divan. « Tu essaies de me séduire pour que je couche avec toi ? C’est très vilain. » Elle posa son index sur le nez de ce dernier avant de pencher pour venir l’embrasser. Ses lèvres vinrent s’entrouvrir alors qu’elle rendit le baiser plus passionné, qu’elle se plaisait à goûter sa saveur. Son corps tout entier s’embrasa à mesure que ses doigts passèrent sous sa chemise pour venir caresser son derme pour la première fois. « Si c’est trop dur après la discussion, tu n’auras qu’un mot à dire, murmura-t-elle d’une voix suave, et je viendrai te retrouver. » La jeune femme continua à caresser son torse pour laisser ses mains passer dans son dos. « Faudra juste que je demande à mon colocataire si on peut avoir un peu plus de compagnie ? » Elle vint lui sourire. « Mon chat. » Histoire qu’il n’y ait pas méprise. Puis Mélinda n’était pas le genre de femme à plaire aux hommes. C’était déjà un miracle qu’elle lui ait plu à lui.

Elle était vraiment sublime lorsqu'elle rougissait. Je me promettais d'essayer de la faire rougir chaque jour. Ce début de relation, je ne l'avais pas réellement connu avec Isa. Tout avait été trop vite entre nous. Toute notre relation n'était basée que sur ma volonté de faire plaisir à mes parents et elle de faire plaisir à son abuela. Là, dans les bras de Mélinda, je ressentais autre chose. Je me sentais différent. Je me sentais complet pour la première fois de ma vie. Cette dernière demi heure me procurait plus de bonheur que toutes mes années passées auprès d'Isabella.

- Je t'ai demandé ce que tu désirais. Tu n'as pas besoin de justifier ton expérience ou ton inexpérience. Nous avons tous un passé.

Je ne voulais pas qu'elle se tracasse pour cela. Elle faisait battre mon coeur et c'était le plus important. Je lui expliquais mon plan que j'avais au final déjà bien réfléchi. Ses doigts sur ma peau ne firent qu'augmenter le désir que j'avais pour elle. Pourtant je me contrôlais, du moins en partie car mes mains se faisaient déjà baladeuses.

- Avec grand plaisir. Surtout que tu devrais y passer beaucoup de temps donc autant qu'elle te plaise aussi.

Je tentais de la rassurer quant à Isabella. Je la connaissais pas coeur et je savais qu'elle ne ferait rien qui pourrait me nuire et donc par ricocher qui pourrait nuire à Mélinda. Je lui souris et lui dis contre ses lèvres :

- Elle n'en fera rien, rassure toi. Elle ne fera rien pour me nuir et je saurai la convaincre de ne rien faire contre toi.

Je connaissais assez Isabella pour savoir qu'elle n'était pas une mauvaise personne bien au contraire. Elle était empathique, même si elle avait parfois un égo surdimensionné. Nous nous étions toujours promis être honnête l'un envers l'autre. Elle comprendrait. J'en étais intimement convaincu.

Sourire en coin, je la laissais me rappeler qu'elle était le fléau de mon existence. Ce n'était pas faux et elle le savait. Je l'embrassais dans le cou et je la sentis répondre à chacune de mes avances. Pourtant elle me reprocha presque d'essayer de la séduire pour la mettre dans mon lit ou plutôt sur mon divan.

- Je suis navré. Je peux arrêter si tu le souhaites.

Mais elle continua à me provoquer. Elle caressait mon torse, embrasant chaque millimètre de mon épiderme. Pourtant, ces paroles tournaient en boucle dans mon esprit. Etais-je en train de profiter de la situation ?

- Soyons raisonnable, lui dis-je à contrecœur. Surtout que j'aimerai avoir l'approbation de ton colocataire avant de m'engager dans quoi que se soit.

Je riais légèrement avant de me reculer un peu d'elle.

w/      @Morgan Endless        

Dans les bras de Morgan, elle se sentait femme. Elle se sentait désirable. Une femme. Et pas une folle. Donc Mélinda savourait la chaleur de son étreinte, la douceur de sa voix. Il pourrait lui chuchoter des mots doux qu’elle resterait à l’écouter pendant des heures. Cet homme était un appel au pêché et aux baisers. Cela ne faisait même pas trente minutes qu’elle était dans ses bras et voilà qu’elle savait qu’elle ne pourrait plus s’en détacher. « Je… je préférai que tu sois au courant. » Elle baissa la tête pour venir dessiner sur ses avant-bras, rougissant de plus belle. Mais elle ne pouvait plus se cacher derrière ses cheveux maintenant qu’ils étaient raccourcis. « C’était peut-être une mauvaise idée que les couper. Je ne peux plus me cacher derrière. » Mélinda lui fit un petit sourire timide avant de passer une main sur le visage de son compagnon. Elle sentit les mains baladeuses sur son corps alors qu’elle retint des soupirs, elle retint pas mal de choses parce que la situation ne s’y prêtait pas. Il était encore promis à une autre. Et bien qu’elle lui fasse confiance, elle ne savait pas s’il ne désirerait pas retourner auprès de sa fiancée après. Son cœur se mit à battre la chamade. « Oh. Parce que tu veux que j’y passe beaucoup de temps ? Demanda-t-elle d’une voix plus mielleuse. »

Il tentait de la séduire avec ses beaux yeux clairs, ses sourires enchanteurs. Alors que la discussion devait demeurer sérieuse. Ils parlaient quand même de leur relation, de leur futur et de comment il pouvait mettre un terme à celle qu’il avait avec Isabella. La demoiselle vint nicher sa tête dans le cou de Morgan, déposant un baiser avant de soupirer. « Tu penses… tu crois qu’elle avait les mêmes doutes que toi ? » La jeune femme continuait de caresser son visage. S’il n’y avait pas d’amour dans le couple, cela expliquerait un peu qu’il se soit détourné de sa fiancée. Mais elle ne connaissait pas leur histoire, seulement leurs apparences. « Je me demande quand tu l’as su. Que c’était moi. » Elle se redressa un peu alors qu’il continuait de se faire enchanteur.

« Non. » Elle ne le souhaitait pas. Ses mains passèrent sous sa chemise alors qu’elle eut une rougeur en sentant le contact de sa peau, sa chaleur. Mélinda se pencha pour venir déposer des baisers contre sa mâchoire, dans son cou avant de venir s’emparer de ses lèvres. Mélinda eut un sourire avant de l’embrasser plus longuement. La passion. Elle avait du mal à la réfréner surtout que c’était la première fois qu’elle ressentait ça pour quelqu’un. « Très bien. » Ses doigts caressèrent sa nuque alors qu’elle mordilla la lèvre inférieure de Morgan puis eut un sourire avant de se reculer.

Mélinda se releva pour lisser sa robe avant de lui tendre la main. Ses grands yeux bleus l’interrogèrent avant d’avoir un petit rire. « Tu veux aller faire sa rencontre ? On peut aller manger un morceau aussi si tu le souhaites. » Elle se mit à rougir avant de rentrer la tête dans ses épaules. « Sauf si tu veux… si tu as des patients. Enfin je comprendrai que… que tu préfères attendre d’avoir parlé à Isabella. » Elle hésitait un tout petit peu. « Et fais chier. » Elle se jeta sur lui pour venir l’embrasser avec plus de passion, se retenant de gémir contre ses lèvres alors qu’elle reprit sa place sur ses genoux. Il fallait qu’il l’arrête car l’attraction était trop forte, elle la brûlait de tous les côtés. Comme si l’amour qu’elle éprouvait pour lui était aussi forte que la passion qui étreignait son cœur.

Je l'écoutais me parler et sa voix résonnait en moi tel une mélodie enchanteresse. Je n'arrivais pas à me détacher de ses yeux. Son odeur affolait chacun de mes sens. Sa peau si proche de moi me donnait des idées. J'avais envie de tout lui faire découvrir, de la vie à deux jusqu'aux plaisirs charnels dont elle était novice. Elle se plaignit que ses cheveux étaient trop court. Personnellement cela ne me gênait pas. Bien au contraire.

- Je préfère ainsi. Je peux au moins te voir à tout instant, dis-je en caressant sa joue avec tendresse.

Elle semblait heureuse que je veuille l'inclure dans ma vie future et cela me ravissait. Je commençais réellement à avoir des sentiments amoureux pour elle. J'étais loin de pouvoir lui avouer que je l'aimais mais je pouvais au moins le plus prouver par quelques attentions.

- Autant de temps que possible..., lui susurrai-je du bout des lèvres.

J'avais envie qu'elle soit tout le temps avec moi, jour et nuit, minutes et heures... Etait-ce cela être amoureux ?

- Je ne sais pas... Isa était distante en ce moment, mais nous avions tous les deux beaucoup d'obligations.

Je me saisis de sa main pour m'aider à me lever alors que je ne voulais qu'une seule chose : l'attirer à nouveau sur moi. Mais je devais me montrer raisonnable. Je ne pouvais pas simplement la prendre dans mon cabinet. Qu'est-ce qu'elle penserait de moi ? Je ne voulais pas lui faire mauvaise impression. Je prenais donc le dessus sur mon désir me martelant que ce n'était que partie remise. Je la dévorai encore un peu des yeux et lui répondis :

- Je n'ai pas de rendez-vous avant quatorze heures, j'ai donc le temps de rencontrer ton colocataire et de déjeuner avec toi.

J'allais me diriger vers mon fauteuil pour récupérer mon manteau quand elle me sauta dessus et se remis à califourchon pour moi. Je perdis le peu de contrôle qu'il me restait. Mes mains se glissèrent sous sa robe la faisant remonter en haut de ses cuisses. Je me redressais pour l'embrasser avec la même passion qu'elle. Mes mains quittèrent ses cuisses pour se glisser sur ses reins. Je la fis basculer sur le dos et la surplombait. Je lâchais ses lèvres une seconde et la contemplais :

- Parfaite...

w/      @Morgan Endless        

Mélinda n’était pas complètement novice. Bien qu’elle n’ait jamais expérimenter le plaisir charnel, elle connaissait une ou deux choses le concernant. Comme les préliminaires. Bien qu’elle n’ait jamais expérimenté la chose dans le fond. La jeune femme pensait naïvement se préserver jusqu’au mariage. Jusqu’à tomber sur Morgan. Morgan qui hantait ses nuits bien avant qu’elle le rencontre. La jeune femme, à califourchon sur lui, le fixait de ses grands yeux alors que celui de l’homme brûlait d’une flamme qui lui mit le feu aux joues. « Je l’ai fait sur un coup de tête. » Elle passa une main dans ses boucles raccourcies avant d’avoir un petit sourire plus timide. Leurs lèvres ne cessaient de se chercher, tout comme leurs mains. Et elle sentait peu à peu les braises du désir se transformer en flammes qui menaçaient de la consumer tout entière. Cela ne serait pas correct que de s’adonner au pêché de chair alors qu’il est encore pris. « T’as pas peur que je m’installe. » Elle battit des cils une fois, deux fois avant de faire la moue. Véritable femme-enfant parfois. On avait du mal à croire que sous ses airs angéliques se cachaient une femme qui avait commandité le meurtre de sa propre mère. Il faut dire qu’elle l’avait cherché aussi.

Elle vint se pencher pour passer ses mains sur les tempes de Morgan et terminer leurs courses dans ses cheveux avant de coller sa poitrine contre son buste. Ses lèvres effleurèrent celles de l’homme pour qui son cœur battait alors qu’elle se surprit à murmurer « J’aurai toujours du temps pour toi. » Sa voix était plus rauque, plus suave sans qu’elle ne le contrôle. Et elle se sentait si proche de chavirer pour le coup. Cependant, il la remit debout et elle le regarda d’un sourcil arqué. « Tu penses que c’est une bonne idée de nous enfermer dans une chambre d’auberge ? » Il faut dire qu’elle voyait à la respiration de son amoureux qu’il était dans le même état qu’elle. Mélinda se mordilla la lèvre inférieure. Elle ne peut pas ignorer le sentiment qu’elle ressent pour la première fois. Cette nouvelle addiction de sentir ses lèvres contre les siennes, ses mains sur son corps, son corps contre le sien. Elle file donc vers lui pour venir l’embrasser avec ferveur alors qu’il inverse la tendance pour venir l’emprisonner sous lui. Elle ne répond rien à son compliment, se contente de rougir alors que de nouveau leurs bouches se rencontrent.

- Je t'aime aussi, lui murmurai à l'oreille tout en serrant son corps contre le mien.

J'avais fait mon choix et je ne reviendrai plus en arrière. Je l'aimais, bien plus que je n'aimais Isabella. Je mettrai un terme à notre histoire dès ce soir et je vivrai désormais pour elle. Mon rêve c'était elle. C'était maintenant limpide. Elle était ma destinée. Si j'étais son roi elle était ma reine.

- Comment te sens-tu ?

Je n'oubliai pas qu'elle n'avait jamais connu un homme avant moi et je voulais m'assurer que tout allait bien de son côté. Au bout d'un moment, je l'embrassai sur le tempe et me levais pour me rhabiller. Je m'en voulais d'avoir fait cela ici au lieu de lui avoir proposé un véritable rendez-vous. Mais je voulais remédier à la situation.

- Voiudrais-tu que l'on commande de quoi manger et rester déjeuner avec moi ? Nous pouvons aller manger au bord de la plage si tu le souhaites ou où tu le voudras.

Je croisai son regard et lui demandais :

- Quoi ? Qu'y a-t-il ?

Regrettait-elle ce que nous venions de faire ? Je ne l'espérai pas car je ne le regrettai pour ma part pas du tout.

w/      @Morgan Endless        

Elle sent bien dans ses bras et son cœur manque d’exploser quand Morgan lui dit qu’il l’aime. La brune le fixe de ses grands yeux bleus avant d’avoir un sourire éblouissant. Elle vient se coucher sur le côté, caressant le visage de son compagnon du bout de ses doigts. « ça va. Je pense que je me laisserai aller quand on sera dans un lit. » Car il était évident que ça ne serait pas leur dernière fois. Elle se sent rougir pour le coup. « Et toi ? » Elle ne devait pas être une maîtresse exceptionnelle puisqu’elle tatônnait encore. Elle laisse ses grands yeux bleus imprimer chaque trait de son visage alors q’'elle demeure songeuse. Elle l’avait entendu soupirer quelque chose. dans l’instant de bonheur, de félicité, elle n’avait pas prêté attention.

Après qu’il ait quitté la chaleur de ses bras, la demoiselle se redressa pour passer une main dans ses cheveux qu’elle recoiffa rapidement. Elle finit par se mettre debout pour venir enfiler ses sous-vêtements, réfléchissant toujours. « Je me demandai… » Elle se mordilla la lèvre inférieure. « Comment t’as su que je m’appelais Mélanie dans ma vie d’avant ? » Une fois sa robe enfilée, elle se rapprocha de Morgan. Sa main se posa doucement la joue de son âme-sœur alors que son cœur s’emballa comme à chaque toucher de sa part. « C’est d’accord pour aller manger sur la plage. » Elle rit légèrement, se mettant sur la pointe des pieds, venant l’embrasser tendrement. « T’es en train de me proposer un rencard après avoir couché avec moi ? Tu fais tout à l’envers, dreamlord. »

Mon esprit embrumé par l'effort physique que nous venions de fournir se réveilla instantanément quand elle parla de lit. Elle ne savait pas ce qu'elle disait. Elle ne savait pas qu'elle ravivait mon désir pour elle juste avec un mot. Elle était réellement mon fléau. Mélinda, tu es une diablesse.

- Ne me parle pas de lit..., lui murmurai à l'oreille tout en serrant son corps contre le mien. Au risque qu'on ne quitte pas le cabinet avant de longues heures.

Et tant pis pour mes patients. Je l'embrassai langoureusement, une fois, deux fois, trois fois avant de me reprendre. Ce n'était pas le moment de craquer à nouveau. J'avais déjà fauté et je ne voulais pas faire pire. Je devais être droit ou du moins essayer de le redevenir le plus possible. Je devais parler à Isabella. Je le ferai ce soir, et cette fois-ci je lui dirai toute la vérité. Elle le méritait. Je ne la méritais clairement pas. Mon esprit était tiraillé entre l'allégresse d'avoir enfin Mélinda pour moi et la haine d'avoir trahi Isabella. Cependant quand elle me questionna, je ne trouvai que cela à lui répondre :

- Je n'ai jamais été aussi heureux.

C'était la stricte vérité. J'étais heureux. Effrayé mais heureux. Je ne voulais pas, non je ne pouvais pas revenir en arrière. Elle se rhabilla et je l'observai en me maudissant de ne pas l'avoir emmené dans une chambre d'hôtel. Au moins là-bas nous aurions pu rester nu toute la journée sans craindre de se faire surprendre. Elle me questionna sur son identité et notamment sur le prénom que j'avais prononcé un peu plus tôt. Je réfléchis un instant à ma répondre.

- Tu me l'as dit, dans un rêve, admis-je même si cela n'était pas rationnel.

Je devenais aussi fou que mes patients. Je souriais cependant décidant de n'y penser que dans quelques temps. J'aurai toujours le loisir de demander conseil à Samaël lorsque je le verrai. Alors que je lui proposai un rendez-vous sa réponse me fit tiquer. J'accuellais tout de même son baiser mais ne put m'empêcher de lui répondre.

- Je ne suis pas le seul responsable, marmonnai je, légèrement vexé contre ses lèvres.

Je finissais d'enfiler ma veste avant de me saisir de mon portefeuille et des clés de mon véhicule. Avant de sortir de mon bureau, j'ouvrai la fenêtre. Cela puait le sexe, ou était-ce moi qui avait l'odeur dans le nez. Peu m'importait, personne ne devait savoir, pas tant que je n'avais pas parlé à Isabella. Je la conduisais à mon véhicule et lui ouvris la portière avant de la conduire au bord de la plage. Nous étions passé récupérer un déjeuner chez Granny avant de rouler vers notre destination. Descendant de la voiture, j'allumais une cigarette et plongeais mon regard dans l'océan qui était calme, si calme alors qu'une tempête faisait rage dans mon esprit.

w/      @Morgan Endless        

Couchée aux côtés de Morgan, Mélinda fixe le plafond avant de se tourner vers son amant pour poser délicatement sa main sur la poitrine de ce dernier. Ses doigts caressent doucement sa peau alors qu’elle rit légèrement. « Donc ça veut dire que lorsqu’on sera dans mon lit, et elle insiste sur le mot lit, tu vas me maintenir prisonnière pendant toute une journée. » Elle lève la tête pour le regarder de ses grands yeux bleus. Elle laisse Morgan l’embrasser. Sa jambe monte contre la sienne avec mimétisme tandis qu’un baiser en appelle un autre et encore un autre. Passant sa main contre sa tempe, elle laisse ses doigts courir jusque dans ses cheveux. Elle voit dans son regard qu’il est légèrement préoccupé. Sans doute sa discussion avec Isabella. Elle eut un léger pincement au cœur alors que la jalousie menaçait d’étreindre son cœur. Et s’il désirait faire machine arrière ? Elle baissa les yeux alors qu’il ouvrit la bouche. Elle se sentit rougir avant d’éclater de rire.

Cependant, ils devaient sortir du cabinet. Se rhabiller. Même si elle se serait bien laissé aller contre lui. A passer l’après-midi dans ses bras tandis qu’elle remet sa robe. Une fois debout, elle lisse son jupon pour recoiffer ses cheveux avec ses doigts. Elle se tourne alors vers son amant pour pencher la tête sur le côté. « Tout comme toi, tu m’as dit t’appeler Morpheus. » Elle revint vers lui pour lui sourire. « Toute notre relation s’est passée dans des rêves. C’est pas un peu bizarre ? » Elle penche la tête sur le côté, une mèche de cheveux venant barrer ses traits alors qu’elle le suit des yeux se rhabiller.

Mais elle voit Morgan se rembrunir tandis qu’elle se retrouve en face de lui. « Je te taquinai. » La demoiselle se mit sur la pointe des pieds pour l’embrasser timidement. « Quel mauvais caractère ! » Elle rit un peu tandis que sa main cherchait la sienne. « Mais je ne me plains pas. J’ai même envie de recommencer. » Son nez frôla celui du psychiatre alors qu’elle soupira pour se reculer.

Puis, elle se décida à le suivre. Dans la voiture, il resta silencieux alors qu’elle caressait distraitement sa main sans se laisser aller à un rapprochement. Ils étaient en public et il n’avait pas encore rompu avec Isabella. Et elle avait du respect pour elle mais Morgan était à elle. Mélinda le sentait jusque dans les tréfonds de son âme. Donc elle le suivit jusqu’à la place pour descendre et le voir préoccupé.

Timidement, elle passa les mains autour de sa taille tandis qu’il fumait tranquillement sa cigarette. La petite demoiselle se mit sur la pointe des pieds pour déposer un baiser dans le creux de sa nuque. Elle sentait qu’il était tendu et que ça serait compliqué. Donc, elle se détacha pour venir devant lui. « Regarde-moi. » Passant sa main sous son menton, elle rencontra son regard. « Tu n’as rien fait de mal. » Il allait pester, sans doute. Fichu caractère. « Non ! Tu n’as rien fait de mal. » Elle s’approcha davantage de lui pour venir le plaquer durement contre un arbre qui était juste derrière lui. Elle murmura doucement son prénom pour venir déposer un baiser dans son cou et se blottir contre lui. Ses mains glissèrent sur ses hanches pour se perdre dans son dos alors qu’elle caressait distraitement sa peau pour l’apaiser.

Sourire en coin, j'appréciais la nouvelle proximité que j'avais avec Mélinda. J'avais l'impression de l'avoir attendu trop de temps. Beaucoup trop de temps ! Maintenant que je l'avais dans mes bras il était hors de question que je la perde. Alors je ferai tout pour qu'elle reste à mes côtés, quoi qu'il m'en coûte.

- Cela se peut..., lui répondis-je énigmatique.

Nous  nous rhabillons rapidement afin d'aller nous chercher de quoi nous restaurer. J'avais toujours très faim après le sport de chambre. Elle me parla une nouvelle fois des rêves et je ne pus qu'être d'accord avec elle. Tout cela était étrange.

- Très bizarre... Mais pour une fois j'ai envie de suivre mon instinct et non pas ma raison.

Etais-je réellement en train de devenir fou ? Je venais de rabattre toutes les cartes de ma vie pour une histoire de rêve ? D'accord, les rêves m'ont toujours obsédé mais je me pensais plus terre à terre que cela. Pourtant quelque chose me soufflait en moi que j'avais fait le bon choix. Elle était mon avenir. Isabella avait été une belle page de ma vie mais elle n'en resterait qu'une page.

Nous ne mîmes pas longtemps pour nous prendre à manger et nous rendre au bord de la plage. Arrivé devant la plage, je fumais. Le regard au loin, noir, dans le vague. Même si je me sentais plus libre maintenant aux côtés de Mélinda quelque chose me gênait.

- J'ai pourtant l'impression d'être le pire être sur terre, marmonnai je.

Je ne culpabilisais pas vraiment mais il y avait quand même une partie de moi qui avait du mal à réaliser ce que je venais de faire et donc par ricocher ce que j'avais déclencher. Je secouais cependant ma tête et plongeait mon regard dans le sien :

- Ne va pas t'imaginer que je regrette quoi que se soit.

Puis je l'embrassais comme si ma vie en dépendait. Peu m'importe que l'on nous voit, j'avais juste envie de l'embrasser. Je glissais mes bras autour de sa taille pour la soulever dans mes bras. Je tirai une nouvelle fois, plus fortement sur ma cigarette, quand elle s'approcha de moi. Elle me dit que je n'avais rien fait de mal alors que je pensais tout le contraire. Je me retournais pour la plaquer elle contre l'arbre contre lequel elle m'avait poussé. Je passais mes mains sous ses cuisses. Ses jambes s'enroulèrent autour de ma taille.

- Je t'interdis de m'abandonner, lui dis-je sans détour alors que mon regard se remplissait de désir et que mon souffle s'accélérait lentement.

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Lovée contre Morgan, elle profitait de la chaleur de son corps contre le sien et déposa un baiser dans le creux de son cou. L’amour dictait ses choix, un amour irrationnel. Se retournant, elle posa sa tête sur le torse de son amant pour le regarder. « Si on a toutes les deux une libido exacerbée, on risque de ne pas quitter la chambre pendant plusieurs jours. » Elle vint ses lèvres sur les siennes avant d’y mêler sa langue, presque tentée de recommencer. Mais il fallait qu’ils rhabillent pour sortir. Elle remit donc sa robe et ses mèches de cheveux avant d’humecter ses lèvres. Elle ne ressemblait pas à grands choses pour le coup. « Et que te dit ton instinct ? » Elle se tourna vers lui tout sourire pour venir passer ses doigts contre ceux de Morgan.

Alors qu’elle le suivit pour prendre à manger, Mélanie avait l’impression que quelque chose n’allait pas avec Morgan. Elle n’osait pas prendre la parole mais pouvait le sentir dans la manière dont il avait de contracter sa mâchoire. Et elle avait cette impression qu’elle le connaissait depuis plus longtemps que ça. Donc elle s’approcha pour venir le prendre doucement dans ses bras et déposer un baiser sur son épaule. « Tu n’es pas la pire personne sur cette Terre. » La jeune femme vint nouer ses mains avec les siennes avant d’inspirer longuement. « Je ne regrette pas non plus. » Il posa ses lèvres sur les siennes avec voracité et elle vint lui rendre son baiser, passant une main dans ses cheveux. Morgan la souleva de terre et elle vint sourire contre sa peau.

Mélinda vint le plaquer contre l’arbre pour essayer de le rassurer alors qu’il fumait comme un pompier mais Morgan retourna la tendance pour venir la plaquer avec dureté et la soulever. Ses jambes se nouèrent autour de sa taille et elle sentit de nouveau le désir pulser dans ses veines. « Jamais. Mais ne m’abandonne pas non plus. » Elle captura son menton entre ses doigts pour se mordiller la lèvre inférieure alors que son autre main descendait en contrebas pour venir le caresser sur son pantalon pardessus sa virilité. « Si tu le fais, je te retrouverai et tu le payeras très cher. » La médium pencha la tête avant pour venir capturer la lèvre inférieure de son adorée entre ses dents et la relâcher. Allaient-ils vraiment se laisser aller sur la plage ?

Je souriais. Je n'arrivais pas à me défaire de ce sentiment d'apaisement. Mélinda arrivait à me calmer là où Isabella ne faisait qu'étouffer mes craintes. Je caressai sa peau du bout de mes doigts et embrassai à plusieurs reprises son épaule avant de me lever pour me rhabiller.

- Il parait que cela se calme avec le temps, lui répondis-je en souriant.

Personnellement, je ne pensais pas que cela soit vrai. J'avais l'impression que je ne pourrai jamais me rassasier de Mélinda. Elle était tout ce que j'avais jamais désiré et maintenant que je la tenais dans mes bras je ne comptais pas la lâcher. Elle serait à moi à tout jamais.

Je n'avais jamais ressenti ce sentiment de possessivité avec Isabella. Etait-ce cela le coup de foudre ? Je voulais y croire. Elle m'éinterrogea sur mon instinct et alors que nous sortions de mon bureau je lui murmurai à l'oreille sensuellement.

- Que tu es celle qu'il me faut.

Je déposai un baiser dans son cou avant de lui passer devant. La discussion dériva sur quelque chose de plus sérieux et ce passage obligé ne me plaisait pas. Je n'aimais pas me sentir mal  l'aise et je n'aimais pas qu'une situation m'échappe et elle était clairement en train de m'échapper.

- Pas certain qu'Isabella soit de cet avis, marmonnai je.

Une nouvelle fois je laissais mes sentiments et mon instinct parler. Je me retrouvai dans une situation plus que compromettante. Ses jambes enroulaient autour de ma taille me rendaient fou. Je n'avais plus qu'une idée en tête. La faire mienne une nouvelle fois. Cependant, j'avais encore un peu de lucidité et l'on ne pouvait clairement pas faire l'amour en extérieur comme cela.

- Je ne compte pas t'abandonner.

Je lui souris et l'embrassais une nouvelle fois avec force. Elle me promit de m'en faire voir de toutes les couleurs si je l'abandonnai et à v rai dire cela me plut. Je sentis un frisson parcourir l'ensemble de mon derme. C'était décidé.

- J'aimerai bien voir cela, lui dis-je en souriant en coin.

Je lui souris et collai mon bassin contre le sien pour qu'elle sente bien à quel point elle me faisait de l'effet. Elle mordit ma lèvre. Elle me fit basculer. Je la fis reposer pied au sol avant de lui prendre la main. Regard douloureux, sulfureux, désireux, je lui dis d'une voix rauque :

- Viens.

Je l'entraînais vers la voiture et ouvrai la portière arrière pour la faire rentrer dedans. C'était trop puissant entre elle et moi. Heureusement pour nous, le coin de la plage que j'avais choisi était toujours désert. Je n'avais plus qu'une seule idée en tête : profiter d'elle, de sa chaleur, de son corps.

Je balançais à l'avant notre repas avant de la rejoindre sur la banquette arrière. Ce n'était clairement pas bien. Qu'importe. Je la voulais et j'étais certain qu'elle aussi le désirait. Assis à côté d'elle, je prenais son visage entre mes mains et l'embrassais.

- Si tu ne le veux pas... C'est le moment de m'arrêter.

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Couchée à ses côtés sur son divan de consultation, Mélinda éclata de rire. « J’espère bien que non. » Après tout, elle avait attendu tellement d’années avant de se donner à quelqu’un et elle savait que Morgan était celui qu’il lui fallait. La jeune femme n’avait pas hésité bien longtemps avant de lui faire don de sa vertu. Elle se redressa pour venir se rhabiller et sortir du bureau, l’interrogeant sur son intuition. Il y avait toujours cette peur dans le fond que Morgan regrette ou ne retourne vers Isabella. Cependant, le ton qu’il employa à son oreille la fit tressaillir avant de passer sa langue sur ses lèvres. Elle pencha la tête en sentant les lèvres de son amant sur son derme avant de fermer les yeux. Son cœur battait la chamade et elle se demandait si un jour elle cesserait de ressentir ça pour lui ? Ou si cela allait s’accentuer.

« Tu n’es pas forcé de lui dire que tu pars avec une autre femme. » Elle lui parlait doucement, passant une main dans ses cheveux pour essayer de l’apaiser. Elle sentait les tourments qui étreignaient le cœur du beau psychiatre comme s’ils se côtoyaient depuis plus longtemps. Alors qu’elle le plaqua contre l’arbre, ses jambes se retrouvèrent hors du sol pour se nouer autour de sa taille. Ses lèvres se perdirent dans le cou de Morpheus alors qu’elle ferma les yeux, laissant son instinct prendre le relais. « Très bien. » Elle rit contre sa peau avant de le mordiller légèrement pour ne pas faire de traces. Il ne manquerait plus que ça, tiens. Après tout, Morgan n’était pas encore tout à fait à elle. Mordillant sa lèvre inférieure, elle poussa une exclamation de surprise en sentant son ardeur contre son intimité.