(Naoki) Et si on ouvrait un commerce toutes les deux ?

w/   @Naoki Maeda

 
Clotilde était toute contente. Elle avait ce projet d’ouvrir sa chocolaterie mais n’avait pas de sous. Donc comme elle est assez grande, un monsieur lui avait proposé de faire des photos. La petite demoiselle avait donc eu l’idée de faire des gâteaux pour remercier tout le monde et elle avait même fait des petits cœurs en chocolat puisque la Saint Valentin avait eu lieu il y a peu. Toute guillerette, elle avait coiffé ses cheveux en carré légèrement ondulés, avait enfilé une petite robe toute simple pour se rendre sur le lieu du shooting. Notre petite demoiselle n’avait pas compris pourquoi cela devait se tenir en extérieur car il faisait plutôt froid mais pourquoi pas. Alors que sa colocataire dormait, la jeune femme vint verser du chocolat chaud fait maison dans une thermos pour mettre son bonnet sur le sommet de sa tête et partir là où avait lieu le shooting.

La neige était tombée et elle trouvait ça particulièrement joli. S’extasiant sur les flocons, elle lui rendra dedans. A son grand lui avec un L majuscule. Pendant un instant, la jeune femme le regarda avant de lui tendre le gâteau du jour. Il y en avait déjà un dans sa boite aux lettres mais on ne sait jamais. « Pour ta journée, murmura-t-elle en penchant la tête sur le côté avec un ravissant sourire. » Et elle se détourna à contrecœur. Cloclo ne comprenait pas pourquoi il ne lui parlait jamais mais tant pis. Elle continuait de le faire. Et c’est sans tomber qu’elle arriva sur les lieux. Les femmes étaient toutes jolies, bien maquillées. Une fille normale aurait pu se sentir grosse ou pas à sa place dans ce si beau paysage. Mais Clotilde n’en vit que la beauté. Elle posa donc ses tupperwares sur la table alors qu’une mannequin vint regarder par-dessus son épaule. « C’est sans sucre ? » Quel est l’intérêt de faire des gâteaux sans sucres ? Elle secoua donc la tête, sans se défaire de son air candide tandis que la fille passa à côté d’elle en l’ignorant superbement.

C’est un muffin et un sachet de cœurs en chocolat dans les mains qu’elle partit se poser un peu plus loin. Il y avait une fille et Clotilde en penchant la tête avait le sentiment de lire une certaine mélancolie dans le regard. « Bonjour. » Sa voix était douce, chantante. Tout le monde n’arrêtait pas de dire qu’elle était agaçante. « Je m’appelle Clotilde. Tu veux un chocolat ? » Elle lui tendit le paquet avant de sourire, encore une fois, d’une manière très naïve. « C’est moi qui les ai faits. C’est la première fois que je fais ce genre de photos car… bah le monsieur m’a dit que j’avais à écarter les jambes pour avoir des sous. » Elle dodelina un peu de la tête car elle n’avait pas compris cette métaphore. Sa colocataire lui avait expliqué. « En tout cas, tu es très jolie. Une vraie poupée. » Son sourire vint s’élargir alors qu’elle se tourna pour regarder les autres filles. Clotilde n’aimait pas l’ambiance mais pas le choix si elle voulait ouvrir son commerce.