(Braven) le coup de la panne

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L’air est frais, les gens sont heureux. Il n’y a pas à dire, noël avait tendance à rendre les gens euphoriques. Sauf Raven qui aurait dû passer les fêtes avec les Griffin. Mais si elle revoyait Clarke ou même Finn (hélas, ils sont toujours ensemble), elle risquait de mettre à sac la maison. Alors certes, cela faisait de la peine à sa mère mais c’était pour le mieux. Voilà maintenant deux ans qu’elle avait au point une combine pour se faire passer pour une demoiselle en détresse afin de passer certaines fêtes avec quelqu’un. Elle excluait les trucs romantiques comme la St Valentin où elle avait rendez-vous avec ses chocolats, sa bouteille de vin et son film d’horreur. Les trucs de couple lui donnaient la nausée depuis l’échec de son mariage. Et la trahison est encore plus douloureuse quand on pense au fait que c’était avec sa propre sœur. Demi-sœur, se corrigea-t-elle. Détachant donc ses cheveux, elle se mit au volant de sa jeep pour aller se préparer. Puisqu’elle est censée passer les fêtes en famille, elle devait être pomponnée, non ? Maquillage, petite robe moulante, talons hauts. Tout ce qui la caractérise évidemment (absolument pas). Bien qu’elle soit gracieuse -et dieu merci, ça lui évite de se vautrer comme un phoque sur le sol- elle était plus souvent en baskets pleines de cambouis qu’en talons hauts de dix centimètres. Mais bon, pour appâter le mâle, il faut se rendre comestible.

Elle enfile donc une petite robe en velours très moulante (avec cette impression d’être un filet de veau), des talons et un manteau en velours côtelé avec un col à fourrure. La parfaite panoplie de la fille superficielle qui allait dévorer la dinde d’inconnus. Qu’est-ce qu’on ne ferait pas pour une dinde ? Elle aurait pu proposer Clarke en sacrifice (tant qu’à parler de dinde) mais 1. Le cannibalisme est interdit par la loi ; 2. La viande serait d’un mauvais goût. Avec un rouge à lèvres bien rouge sur les lèvres et un maquillage épuré, la voilà prête. Alors oui, une barbie latino qui conduit une jeep, on fera mieux mais jamais ô grand jamais, elle ne laissera son bébé dans le garage.

Se décidant à desserrer le carburateur et enlevant une pièce qu’elle glisse dans le faux plancher, elle met les warnings pour prendre son air de biche effarouchée. Ça prend une fois sur deux. Si elle tombait sur une de ses connaissances, au pire, il y aurait toujours l’alcool. Sinon, pas un moche, je vous prie. Celui de l’année précédente avait une haleine de poney et elle avait eu bien du mal à savourer le repas vegan. Vegan à noël quoi. On aura tout vu. Elle patiente donc avant de fixer sa montre. Trente minutes et si ça ne mordait pas, elle rentrerait chez elle pour aller picoler et manger son plat surgelé. Passant sa langue sur ses lèvres, elle se décide à bouger avant de se transformer en la muerte (figure mexicaine de dia de los muertos) avant de percuter quelqu’un. Sa pochette lui échappe des mains et son téléphone termine dans la neige. Merde, c’était le dernier modèle et il était flambant neuf. Un mois de salaire de foutu en l’air. La jeune femme lève donc le nez pour fixer l’inconnu. « Vous avez cassé Bob. » Elle indique son téléphone. « Bonsoir, dit-elle en sortant son sourire colgate extra blancheur, je suis en panne. Est-ce que vous ne connaîtriez pas un bon mécanicien dans le coin ? » Elle est mécanicienne, la supercherie est d’autant plus risible. Raven secoue ses cheveux qu’elle ramène en arrière pour dégager son cou avant de commencer à trembler. Car déjà, elle est mexicaine et ensuite, il caille.

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Raven avait tout un plan. Se faire passer pour une jeune femme en détresse pour passer les fêtes dans une famille. Généralement la chose fonctionnait bien. Il y avait toujours un pigeon pour tomber dessus et voir la belle colombe qu’elle était. Mais là, le crapaud de compagnie se faisait attendre et elle commençait à avoir froid aux jambes. Frottant ses mains les unes contre les autres, elle allait abandonner sa quête lorsqu’elle se heurta à quelqu’un et que son téléphone vint atterrir dans une flaque d’eau. Bah plouf. Elle regarde l’inconnu se baisser pour le ramasser. « Ok mais vous fournissez le riz. » Elle le fixe en arquant un sourcil, ayant toujours eu son caractère épicé. Après tout, elle est mexicaine de naissance et donc elle a un tempérament de feu. Son regard rencontre un similaire alors que les deux se jaugent. Elle voit ce qu’il fait, il évalue la marchandise. Donc c’est le moment de jouer la demoiselle en détresse. Jouant avec ses cheveux, elle lui fait son plus beau regard de biche avant de demander de l’aide.

Il a un très beau sourire. Bien habillé. « Je ne voudrai pas vous retenir. » Un, deux, trois battements de cils. Elle continue son inspection comme elle le faisait avec une voiture alors qu’elle entend un bruit familier avant de se pencher pour fixer la caisse pleine de pièces. Elle les retourna dans ses mains, après tout, c’est son métier. Matériel d’aviation. Il devait avoir un avion ou autre chose. Passant sa langue sur ses lèvres colorées de carmin, elle se redresse avec une certaine sensualité avant de virevolter pour le fixer. Il avait tout de suite compris qu’il manquait une pièce. Échec. Passant sa main dans son sac, elle lui lance la pièce manquante. « Essayez avec ça, beau gosse. Puisque vous avez compris la supercherie, ce n’est pas ce soir que je vais trouver mon rencard de fête. » Zéro pointé sur toute la ligne. Elle se décide à le pousser légèrement avant de prendre la pièce et de la remettre à sa place, penchée sur le capot. « Je m’appelle Raven. » La jeune femme lui sert un de ses plus beaux sourires avant de tendre la main. « Vous réparez un avion ? » Elle était intriguée, son regard s’illuminant comme un sapin de noël car elle adorait la mécanique. Ce qui soyons honnête n’allait pas du tout avec son physique de bimbo. « Oh avant de vous sauver, vous me devez du riz pour Bob. Un vrai baptême de l’air pour le pauvre, il n’a même pas une semaine. » Elle lui indique le téléphone, un petit sourire en coin alors qu’elle le toise avec un certain défi.

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Raven n’avait pas envie de fêter noël toute seule. Après tout, c’était une fête familiale et elle ne parlait plus aux siens. La jeune mexicaine aurait pu chercher à retrouver sa famille biologique mais elle n’en avait aucune envie. Donc, elle se contenta de chercher un rencard de fête. Et le candidat n’était pas mal du tout. Assez musclé, de beaux cheveux bouclés, de beaux yeux marrons, non il avait tout pour plaire. Elle esquissa un sourire en coin avant d’hausser les sourcils. « Hélas, je suis une femme de caractère. On ne noie pas Bob sans en payer le prix. » Son sourire s’élargit, dévoilant ses dents blanches à mesure qu’elle bat encore des cils. En panne dit-elle. Mais elle voit qu’il découvre assez vite le pot-au-rose. Donc, elle lui lance la durite qui permet à la voiture de démarrer. Facilement démontable, elle savait qu’elle aurait dû saboter la courroie pour que cela ne soit pas visible à l’œil nu. « Évidemment. » Elle rejette ses lourds cheveux en arrière avant d’avoir un sourire plus séducteur.

« Un rencard de fête, c’est quelqu’un qu’on trouve pour nous accompagner pendant noël, nouvel an, Saint Valentin. Ça évite de se faire draguer par des gros débiles et en plus de ça, on ne passe pas ses fêtes là, tout seul comme un miséreux sur sa boîte de mac and cheese. » Elle fixe le sac pour se pencher et voir les pièces. Elle tendrait presque la main pour en attraper une avant de se décider à réparer elle-même la voiture. Le monsieur prenant trop de temps. «Joli prénom, beau gosse. » Elle glisse un clin d’œil avant d’enclencher la pièce avec une facilité déconcertante. « C’est quoi comme modèle ? Un Sikorsky ? » Elle le fixe de ses yeux marrons avant de fouiller dans sa voiture pour en sortir un torchon et essuyer ses mains. S’approchant de Bellamy, elle a encore une fois un sourire en coin. « Ok, je ne vous le dis pas. » Après tout, elle était mécanicienne de talent.

« Comme Bob Barker car je l’ai payé au juste prix. Et elle, c’est Roscoe. » Elle tapote sur sa fidèle Jeep CJ-5 de 1990 avant d’éclater de rire. « Allez monte, on sera mieux dans la voiture. J’aime bien la reine des neiges mais je n’ai aucune intention de te laisser te transformer en Olaf, Bellamy. » Elle prend ses clés qu’elle lui montre avant de faire démarrer son « bolide » sans encombre. Puis, la demoiselle revient fermer le capot avant d’attendre qu’il se décide. « Je te paye un verre ou un tonneau pour me faire pardonner de la supercherie et en plus, si t’es pas attendu par ta femme et des quatre enfants illégitimes mais tout à fait charmant, je peux être ton rencard de fête. » Raven l’étudie. Il a l’air sympa et en plus, il répare un hélicoptère. « Ou alors on passe chercher des bières et je t’aide sur ton hélicoptère. Il n’y a rien que je ne puisse réparer. Sauf l’égo blessé, ça, ça reste un mystère. »

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Raven fixe son téléphone et honnêtement, elle sait qu’il est mort. Heureusement pour l’inconnu, elle sait comment le démonter pour le réparer. La jeune femme n’excellait pas seulement dans l’art de réparer les voitures ou les motos mais dans toute chose cassée. Alors pourquoi ne pouvait-elle pas colmater son cœur blessé des suites de la trahison de Finn ? Son regard se perd un instant dans les iris chocolatées de son interlocuteur alors qu’elle se mordille la lèvre inférieure. « C’est encore en pourparlers pour l’instant. » Son sourire cependant ne quitte pas ses traits alors que l’inconnu mord à l’hameçon. Seulement, voilà qu’il comprend que la pièce est trop grosse, la voiture n’ayant pas pu arriver jusque-là. Raven souffle alors sur ses doigts, gelée pour soupirer. « Non pas vraiment. » Elle bafouille et lève les yeux au ciel. La jeune femme lui lance alors un regard entendu avant de venir lui expliquer ce qu’était un rencard de fête. Évidemment qu’il se fait sceptique puisque peu de personnes peuvent comprendre ce concept. Et elle n’a rien inventé puisqu’elle l’a vu dans un film de noël qu’elle a récemment vu tout en réparant une montre. « Je fais le coup de la panne et après je leur explique. mais on me demande souvent de jouer des rôles. La copine sceptique, la petite-amie ultra sexy. C’est assez sympa et ça évite de rester chez soi devant un plat de surgelés. » Avec ses pensées pendant que sa sœur (demi-sœur) postait des photos d’elle roulant des pelles à son ex-mari sur internet.
Connasse.

« Ah l’écureuil. » Elle hoche la tête. « C’est vrai qu’ils sont chers et encore t’as pas vu le prix des pièces. C’est d’une indécence. » Elle s’y connaissait et se mordilla la lèvre inférieure alors que voir l’engin défectueux la tentait bien. Avec son téléphone mort et le bout de son nez gelé, Raven soupira pour se dire que mieux valait la compagnie de Bellamy que pas de compagnie du tout. « Bah voilà, tu te coucheras moins bête ce soir. » Son visage se fend d’un grand sourire alors qu’elle rit légèrement. Ainsi elle donne des explications sur comment elle nomme ses affaires avant de le voir saluer sa Jeep ce qui la fait éclater d’un rire mélodieux et sonore. La mexicaine vint plisser le regard avant de pencher la tête sur le côté, une brise de cheveux se relevant sous le coup d’une brise qui lui arrache un frisson. « encore une fois ça dépend ce qu’il y a sous la neige. » Elle se fait effrontée alors qu’elle lui fait face. Il est beaucoup plus grand qu’elle, c’est certain. « Un bonhomme de neige, ça se réchauffe. » Elle a un sourire en coin plus séducteur avant de grimper dans sa voiture.

« Tu te balades en pleine pampa enneigée un 24 décembre. Donc à moins que ton hélicoptère ne sache faire la conversation, t’as besoin d’un rencard de fête. » Elle lui glisse un clin d’œil avant d’enclencher le contact et que sa voiture se mette à ronronner d’un air satisfait. « Et oublie pas le riz. Même si je pense que je vais devoir le démonter. Il était tout neuf. » Elle se fend d’une moue presque attristée avant de rire à nouveau. « Une robe, ça se retire. » Provocation alors qu’elle continue avec vitesse et dextérité jusqu’au centre. « Douterais-tu de mes talents de mécanicienne car pour info, il n’y a rien que je ne sache réparer. Sauf les cœurs brisés. » Elle se gare avant de frissonner. « Tu comptais faire quoi pour noël du coup ? »

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Raven est trop franche pour être une actrice. Certaines personnes aimaient prendre leur temps mais pas elle. la jeune femme n’a plus confiance en la gent masculine depuis que son ex-mari l’a trompé avec sa propre sœur. Elle avait donc fait une croix sur eux. Et en ce qui concernait le sexe, l’attirance n’était pas présente pour un autre. Elle avait le sentiment d’être une nullité au niveau sexuel. La jeune femme couvait sa rancune et donc elle ne voulait pas se retrouver devant Clarke et Finn. « Au contraire, je suis plutôt lamentable. Mais les personnes que je côtoie sont souvent très seules comme moi et servent de moi pour jouer un rôle. » Ses rencards de fête étaient rapidement mis au courant. Elle ne voulait pas entretenir une quelconque ambiguïté et que la personne s’imagine qu’elle voulait porter ses affreux rejetons et les élever en arrêtant de bosser. Elle est trop indépendante pour ça. Les voilà à discuter mécanique et ça lui plaît. La jeune demoiselle a un sourire en coin avant de lui jeter une œillade appuyée. « Oh je n’en doute pas. mais tu les trouves où ? Parce que c’est pas dans ce patelin paumé que tu trouveras quoi que ce soit. » Elle a un léger rire, assez chaud et solaire. Comme elle. Il suffit d’un sourire souvent pour qu’elle chasse tous ses soucis.

« C’est bien t’as confiance en toi mais je te demande à voir. » Elle bat des cils, plus séductrice. Attendez, attendez, il se passe quoi ? Déjà elle a cette étrange impression de reconnaître sa voix et ensuite, même sa suffisance lui est familière. Elle se demandait si ses doigts capables de réparer un hélicoptère seraient aussi habiles sur elle. « Les sentiments, ça conduit tout droit à la déception et à l’enfer, lâche-t-elle plus amère. » Elle le fixe de haut en bas avant de se mordiller la lèvre inférieure. La demoiselle se penche pour venir passer son index sur la joue du jeune homme. « Pour le sexe, ça reste à voir. » Son ton est de connivence alors qu’elle lui fait un petit clin d’œil. Il était vraiment très séduisant et elle traînait son abstinence depuis un moment. Shit.

« Vendu. Prends une pizza aussi. J’aime bien manger quand je répare quelque chose. » La jeune femme surprend son regard sur elle et capture son regard quelques instants. « Arrête de baver, mon chou. Je n’ai jamais été très attirée par les Saint-Bernard. » Encore une fois, Raven lui sert son plus beau sourire avant de se retenir de se pencher car elle conduit. Ça serait l’accident assuré. « Le soir de noël y’a que des thons. Les jolies filles sont mariées, casées, nonnes ou lesbiennes. » Elle passe une main dans ses cheveux avec une certaine désinvolture. « Moi ? J’allais m’incruster dans une famille pour éviter de croiser ma demi-sœur qui se tape mon mari. Enfin ex-mari. » Elle fait claquer sa langue d’une manière sonore avant de sortir de la voiture pour s’approcher dangereusement de Bellamy. Son corps se presse contre le tien alors qu’il neige à l’extérieur. Sa chaleur lui plaît. « Je veux pas d’un mec car les mecs sont tous des chiens. Puis dieu merci, on a inventé le vibromasseur. Même si je dois avouer que je suis passionnée de mécanique. Donc j’aimerai bien voir ce qu’il y là-dessous. » Ses mains glissent dangereusement sur les flancs de son nouvel ami alors qu’elle effleure doucement ses lèvres des siennes. « Au pire, tu finiras par choisir ma sœur toi aussi. » Elle noue ses doigts aux siens pour le traîner dans le magasin comme un « vrai » couple et le suivre dans les allées. Elle ne connait pas ce coin de la ville.