Arpentant les longs couloirs de l’école de Poudlard, je me dirigeais d’un pas décidé vers la salle de cours de défense contre les forces du mal. Cela faisait à peine quelques jours que j’étais rentré de mon long périple autour du monde. Poussé par l’envie de trouver un remède efficace contre mes transformations en loup-garou et mes pertes de maîtrises de moi, je m’étais absenté de nombreux moi jusqu’à ce que je parvienne enfin à trouver mon Graal. Je devais bien admettre que cette pensée remplissait mon cœur d’une joie immense. Jamais je ne m’étais attendu à ce que la réponse à mes questions était se trouvent dans les magnifiques yeux d’une sirène à la voix d’ange dont j’étais tombé follement amoureux. J’étais heureux d’avoir retrouver McKenzie et je sentais que grâce à elle je pourrais repartir de l’avant. Un avant qui m’avait conduit à nouveau entre les murs de cette école qui avait représenté tellement pour moi tout au long de ma vie. Et lorsque j’avais entendu que Lilly était devenue professeur au sein de Poudlard, je m’étais précipité pour aller la retrouver.

J’étais tellement curieux de la voir en pleine action, partageant sa passion et ses compétences avec la jeune génération. Je connaissais la rouquine depuis des années. Elle avait été une amie et une confidente dès le départ. Elle avait su mieux que personne me traiter avec tolérance et respect, me poussant à dépasser mes propres limites. Je rêvais de pouvoir lui rendre la pareille, lui témoigner mon soutien dans ce rôle qui n’était pas toujours évident. Mais je le faisais avec le plus de discrétion possible. Une fois entré discrètement, je me cachais légèrement pour ne pas la perturber dans son travail. Je l’écoutais alors parler avec ses étudiants des créatures fantastiques les plus étonnantes qui soient.

Je sentis malgré tout un léger pincement au cœur en pensant à l’année que j’avais eu le plaisir de passer ici en tant qu’enseignant. J’adorais ce travail et je m’amusais beaucoup dans mon rôle de professeur. Mais malheureusement, ma condition de loup-garou avait été révélée au grand jour. Les parents craignaient que je ne m’en prenne à leurs enfants et on m’avait renvoyé de l’école sans ménagement. Je n’avais pas plaidé ma cause auprès d’Albus Dumbledore qui était le seul à me prêter véritablement sa confiance. Je savais les risques qu’il avait prit pour moi et je ne désirais pas le tracasser davantage. Il avait tant de soucis qui le préoccupais à l’époque. J’étais très heureux d’avoir pu bénéficier d’une deuxième chance lorsque j’avais été nommé au poste de bibliothécaire de l’école. C’était bien plus que ce que je pouvais espérer. Je sortis de mes rêveries au moment où les élèves se levèrent à la fin du cours. Je saluais les rares avec lesquels j’avais déjà eu l’occasion de discuter avant de tourner toute mon attention vers leur enseignante.

« Eh bien, quel talent. Cela dit cela ne m’étonnes pas de toi. Tu as toujours eu un talent fou lorsqu’il s’agissait de transmettre tes connaissances.»

Je m’approchais d’elle, un sourire planté sur mes lèvres. Je vins la serrer dans mes bras avant de m’écarter légèrement.

« Cela me fait tellement plaisir de te voir… et à Poudlard après toutes ces années. Cela ne nous rajeunis pas. Tu te sens bien dans ton rôle de professeur ? »

Revoir ma chère Lily après toutes ces années dans les couloirs qui avaient vus grandir les deux sorciers que nous sommes aujourd’hui me procurait une joie immense. Je n’ignorais rien de notre passé et je n’avais jamais pu totalement oubliés la douleur qu’avait été pour moi la mort de mes meilleurs amis. Comment aurais-je pu ? La douleur avait été si vive après la perte de Lily. Nous avions été tellement proches tous les deux. Mieux que personne, elle était parvenue à accepter ma condition de loup garou et m’avait donné la force de poursuivre mon combat et ma volonté de profiter de ma vie de jeune adolescent. Aujourd’hui encore, elle représentait pour moi cette lumière qui brillait dans l’obscurité d’une vie dévorée par les ténèbres et le malheur. Jamais je n’aurais cru avoir la chance de la retrouver après toutes ces années.

Je ne pus résister à l’envie de la serrer dans mes bras. J’avais besoin de prendre conscience de cette réalité qui n’était désormais plus qu’un simple rêve. Elle était là, devant moi, et je comptais bien rattraper tout le temps que nous avions perdus. Je ne pus m’empêcher de sourire aux premiers de ses propos.

« Oh je suis persuadé que tu aurais également été parfaite en professeur de métamorphose. Tu as toujours été une sorcière brillante et je suis persuadé que tes élèves t’apprécient à ta juste valeur. »

Je ris cependant en l’entendant parler des élèves perturbateurs. Il y en avait toujours. Des caïds qui voulaient s’affirmer et démontrer qu’ils étaient les plus forts en toutes circonstances.

« Je vois parfaitement ce que tu veux dire. Certains d’entre eux m’en également menés la vie dure. Je doutais d’être un bon professeur mais quel plaisir de pouvoir enseigner cette matière. J’ai trouvé que c’était une très bonne expérience. »

Elle évoqua alors le rôle que j’allais jouer dans cette école après mon retour. Personnellement, je n’aurais jamais imaginé qu’un retour à Poudlard aurait été envisageable. Comme toujours, j’avais pu compter sur le soutien de Dumbledore pour me prouver que j’avais encore mon rôle à jouer entre ces quatre murs.

« Je vais bien… je reviens d’un long voyage. J’ais parcouru une bonne partie du monde des contes en espérant pouvoir trouver un remède plus efficace contre la lycanthropie. J’ai appris beaucoup de choses mais hélas je n’ai pas trouvé de remède miracle. Je commence un peu à me décourager pour être honnête. »

J’avais détourné le regard un instant, me perdant dans mes pensées. Depuis toujours je cherchais un remède face au loup-garou que j’étais. Ma nature profonde me répugnait et me faisait peur. Mon plus cher désir aurait été un jour de passer au-dessus de cette maladie mais j’ignorais si cela serait possible. Je détournais alors la conversation vers mes nouvelles fonctions.

« Eh oui bibliothécaire… je pensais que le poste serait idéal pour moi. Je ne suis pas au contact permanant avec les élèves mais cela ne m’empêche pas d’aider ceux qui demande mon soutien. Cela paraissait être le compromis idéal. Il faut dire aussi que Dumbledore sait se montrer persuasif. »

Elle mentionna alors Sirius et j’hochais de la tête avec plus d’enthousiasme.

« J’en ai en effet entendu parler mais je n’ai pas encore eu l’occasion d’aller le voir. Nous devrions un jour nous retrouver à Pré-au-Lard pour une sortie entre amis… comme au bon vieux temps. Qu’en penses-tu ? »