(Harley) love for sale

w/ @Harleen Quinzel

Love for Sale, Anita O’Day & Cole Porter (1930)

La routine était une chose assez réconfortante en soi. Tous les matins, Stephen effectuait les mêmes actions, dans le même ordre comme le bon maniaque du contrôle qu’il était. Il se levait toujours à 06h02. Pas une minute de plus, ni une minute de moins. A 06h15, il était assis en train de prendre son café, lisant le journal du jour déposé sous le porche et ne s’étonnant plus des nouvelles. Puis, il fredonnait une chanson qui généralement ne le quittait plus de la journée. Aujourd’hui son choix s’est porté une vieille chanson des années 30. Car notre médecin était adepte des vieilles musiques, trouvant les nouvelles trop agressives pour ses oreilles d’homme érudit. Après une douche (6h27) et avoir passé son costume du jour (6h47), il était fin prêt pour le travail.

When the only sound in the empty street
Is the heavy tread of the heavy feet

Il marchait d’un pas calme, nullement stressé. Les mains dans son manteau bleu car il affectionnait cette couleur. Une cravate de couleur rouge ornant sa chemise blanche. Stephen avait toujours ces deux couleurs sur lui. Il n’en démordait jamais. Il arriva à son cabinet à 07h, bien que celui-ci n’ouvrait qu’à 08h. Généralement, son assistante était déjà là. L’attendait avec un café noir, serré. Son préféré pour lui faire le déroulement de la journée. C’était une femme compétente et Stephen l’avait engagé pour ça. Ne portant nullement attention à son physique ou au reste.

That belong to a lonesome cop
I open shop

« Gladys, si vous dit Love for Sale, l’interrogea-t-il de sa voix carverneuse. » Il redressa la tête, lui tendant le gobelet fumant avant de réajuster ses lunettes. Il avait noté ce tic à chaque fois qu’il lui posait une question de ce genre. Notre bel italien disait toujours bonjour de la même façon. Par une chanson. Sans doute aurait-il pu être musicien dans une autre vie mais il en doutait. Il était né pour sauver des vies. « Je… Je ne sais pas docteur. » Il eut un sourire en coin avant de soupirer pour prendre une gorgée de café. « Le café est excellent, comme toujours Gladys. » Puis, il partit s’enfermer dans son bureau avant de revoir quelques dossiers histoire d’être au fait des patients qui venaient le consulter. Stephen n’aimait pas être pris au dépourvu.

When the moon so long has been gazing down
On the wayward ways of this wayward town

Si une personne entrait dans son bureau, elle verrait un lieu aseptisé. Aucun diplôme n’ornait ses murs, une seule photo sur son bureau. Celle avec sa fille. Et un ordinateur aussi blanc que le carrellage dans lequel il pouvait se refléter. Notre médecin était un homme méticuleux. Sans doute trop froid. Comme à son habitude, lorsque sonnait huit heures, il effectuait les mêmes gestes. Il enfilait sa blouse blanche, tirait sur les manches de sa chemise, lissait ses cheveux ainsi que son bouc avant d’aller ouvrir avec un sourire aimable au premier patient. Puis, il les écoutait parler. Les journées monotones lui convenaient parfaitement. C’était un homme simple qui n’avait pas besoin de plus.

That her smile becomes a smirk
I go to work

Et pourtant, une variable changea dans cette journée qui s’annonçait pourtant ensoleillée. « Docteur, il y a Mme Quinzel dans la salle d’attente. » Harleen Quinzel. Un profil assez intéressant. Stephen chercha son dossier, soupirant de lassitude avant de le reparcourir brièvement. Il le connaissait par cœur. Harleen était en quelque sorte une habituée. Une petite sotte maladroite selon lui. « Bien, je suppose qu’elle ne veut pas attendre comme tout le monde ? » L’italien était habitué aux caprices de cette dernière. Gladys eut un sourire contrit alors qu’il leva deux doigts pour lui faire signe de lui envoyer. Il pouvait gérer cette dernière. Bien qu’il se demandât où elle s’était blessée cette fois-ci. L’homme se leva, prit une paire de gants pour les enfiler avant d’attendre sa patiente. « Madame Quinzel, la salua-t-il poliment, prenez place, je vous prie. » Et ainsi, il attendit, un sourire engageant sur les lèvres. Que cette dernière lui donne la raison de sa venue inopportune.
Comme toujours.

Love for sale
Appetizing young love for sale

w/    @Harleen Quinzel    

Love for Sale, Anita O’Day & Cole Porter (1930)

Stephen était assez vieux jeu comme homme. Et très professionnel. Il était difficile pour une personne de percer la glace qui l’entourait. Et cela a toujours été ainsi. Même Christina en fut incapable et il l’aimait. Il suffisait de le voir seul le soir dans son appartement ou alors au bar pour comprendre la mélancolie qui l’habitait. Il avait tout quitté sur un coup de tête. Sa prestigieuse renommée mise au placard lorsqu’il avait perdu sa femme. Et depuis, Stephen restait seul. Non pas qu’il ne désirait pas partager la chaleur de certains bras mais parce qu’il savait qu’il serait incapable de s’attacher ou de rendre l’affection de manière réciproque à la personne qui voudrait de lui sans sa vie. La solitude est parfois un fardeau mais pour lui, il s’agit plutôt d’une bénédiction.

Let the poets pipe of love in their childish way.

Seulement, ce n’était pas au goût de sa patience la plus fidèle. Harleen Quinzel. Femme magnifique à l’esprit délicieusement dérangé. Il faudrait être un sot pour ne pas reconnaître la beauté de cette femme. Selon Stephen, physiquement, elle représentait la perfection. Mais il y avait son dossier médical aussi épais qu’un manuel de médecine qui portait préjudice à la jeune femme. Le brun n’était pas un imbécile. Il savait que la petite venait le voir plus que nécessaire. Mais déjà, il s’agissait de sa patiente et il avait une certaine conscience professionnelle et qui plus est, il y avait ses soucis psychologiques. Il voulait ne pas prendre le risque de se réveiller avec un couteau sur la gorge. Il aimait les femmes qui ne risquaient pas de l’assassiner pendant un moment d’abandon.

I know every type of love better far than they.

Cependant quand elle entra, il nota un certain changement dans sa manière de se tenir. Elle semblait lasse. L’Italien la fixait de ses yeux bleus si perçants allant jusqu’à étudier le timbre vocal. Puis avec un certain flegme, il prit un masque qu’il mit sur son visage pour ne pas risquer de tomber malade. Il avait besoin de s’occuper et donc de travailler pour s’occuper l’esprit. Ce n’était pas une question de finance mais plutôt de bon sens. Puis, il prit le thermomètre avant d’aller se mettre en face d’elle. De deux doigts, il les posa sous le menton de la jeune femme pour la forcer à le regarder. Ne se laissant nullement déstabilisé par la beauté de ce regard océanique, il colla le thermomètre sur son front pour voir qu’effectivement elle avait de la température. « c’est un miracle que vous soyez devant moi, mademoiselle. Votre température est assez élevée. » Puis, il se redressa avant de venir l’étudier. Elle semblait si fragile, si délicate sur le moment qu’il se flagellera pour son geste plus tard. Mais Stephen déplia ses longs doigts pour venir les poser dans la nuque de la jeune femme. Ce n’était pas un câlin à proprement parlé. « je vais vous prescrire du paracétamol, un sirop pour la gorge et un spray nasal pour nettoyer vos bronches. Trois fois par jour. » Il finit par rompre le contact avant de retourner derrière son bureau pour jeter son masque. « Avez-vous quelqu’un pour prendre soin de vous, Har… Mademoiselle Quinzel ? Vous risquez d’être un peu fatiguée les premiers jours. Donc une compagnie serait préférable pour vous nourrir et vous donner vos médicaments. »

If you want the thrill of love I've been through the mid'l of love.
Old love. New love. Every love, but true love.

w/    @Harleen Quinzel    

Love for Sale, Anita O’Day & Cole Porter (1930)

Stephen n’était pas surpris de retrouver Harleen Quinzel dans son bureau. Pour cause qu’elle venait trop souvent à son goût. Le regardant avec des yeux de biche, de magnifiques yeux bleus. Un visage de poupée assez angélique. Contrairement à son ex-femme qui avait des traits moins parfaits, Harleen était sublime. Stephen avait été adepte des belles choses donc il savait reconnaître quand une personne avait un physique parfait. Cependant, car il y avait toujours un mais, la demoiselle avait beau être un bijou pour le regarder, elle n’en restait pas moins une épine pour l’esprit. Il avait lu son dossier un nombre incalculable de fois car sa folie le fascinait. Mais il avait une déontologie à maintenir. Donc il ne répondait pas à ses avances à peine voilées et se contentait de feindre l’indifférence. Alors qu’elle tempêtait déjà pour être reçu, il soupira. Certes, il n’était pas en ville depuis longtemps mais il avait cette facilité à cerner les gens.

Let the poets pipe of love
In their childish way

Alors qu’il se tenait en face d’elle avec son masque sur la bouche, il devait admettre que cette fois-ci, elle ne feignait pas la maladie. La jeune femme avait beaucoup de température. Beaucoup trop. Il dut reprendre la température une seconde fois avant de fixer le nombre avec de grands yeux ronds. Il ne saurait dire ce qui a motivé son geste mais Stephen posa sa main à plat sur la joue si douce de sa patiente pour voir que non, le thermomètre ne déconnait pas. Merde. « Vous auriez du venir me voir avant, Harleen. C’est de l’inconscience. » Il avait employé son prénom sans réellement s’en rendre compte. De franchir la barrière de la familiarité avant de se lever. Elle semblait… si fragile. Posant une seconde fois ses doigts sur sa peau si douce, il commença à rédiger l’ordonnance de sa main vacante avant de finir reprendre sa main pour la fourrer dans sa poche.

I know every type of love
Better far than they

Puis, il se tourna vers elle, se demandant si elle avait quelqu’un pour prendre soin d’elle. Il la fixa de son regard d’acier alors qu’elle se redressait avant de voir les signes. Les gouttes de sueur sur les tempes, les jambes qui flageolent. Il fut vif pour la saisir avant qu’elle ne se cogne la tête à terre avant de la tenir contre lui. Stephen en profita pour dégager son visage et l’étudier tandis qu’elle était inconsciente. « Espèce d’imbécile, murmura-t-il. » Il allait s’en occuper. Certes, cela dépasserait la déontologie mais nous étions à Storybrooke et il n’était que médecin généraliste. Délicatement, il vint l’étendre sur son fauteuil avant de rassembler ses affaires en vitesse. Stephen jeta son masque, suspendit sa blouse en la lissant, faisant très attention avant de passer la tête dans l’embrasure de la porte. « Je ne me sens pas. bien, je prends ma journée. » Son ton était catégorique, sec. Sans appel. Inutile de discuter quand il était comme ça.

If you want the thrill of love
I've been through the mill of love

Puis Stephen vint reprendre Harleen dans ses bras avant de se maudire de ne pas avoir pris sa voiture. La secrétaire le fixa avec des yeux ronds mais alors qu’elle ouvrit la bouche, il la coupa net. « Je veux ses médicaments au plus vite. Bonne journée. » Il n’était pas connu pour son amabilité de toute façon. Puis, il quitta son office avant de marcher jusque chez lui. Heureusement, il n’habitait pas lui. Faisant attention à ne pas faire tomber Harleen, il ouvrit la porte pour aller directement jusque dans sa chambre. Là, il déposa délicatement la jeune femme sur son matelas -haut de gamme donc elle devrait être comme dans un nuage- avant de venir ôter ses chaussures, son manteau et son bas sans s’attarder sur la vision de ses jambes dénudées. Il avait autre chose à faire. Puis, il se détourna d’elle avant d’aller jusque dans la cuisine pour lancer la musique qu’il avait en tête depuis le début de la journée « love for sale » et de pendre des légumes pour les couper. Tout en fredonnant, il préparait une soupe pour sa patiente. « Je te fais une soupe. » Après tout, elle était dans son lit, chez lui. Et il était certain que le chat avait élu domicile avec la nouvelle venue. Mais il était gentil son animal et la seule présence qu’il supportait. « Ne te lève pas ou je me fâche. » Et il était sérieux. Très sérieux.

Old love, new love
Every love but true love

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Love for Sale, Anita O’Day & Cole Porter (1930)

Stephen ne pouvait que pincer les lèvres, agacé par l’inconscience d’Harleen. Mais il n’eut le temps de répondre qu’elle tomba dans les vapes. Merde. Il l’attrapa de justesse avant qu’elle ne s’affale au sol pour réfléchir et vite. Il pourrait l’emmener à l’hôpital mais il savait que la patiente n’avait qu’une légère fièvre. Puis l’hôpital de Storybrooke était assez surchargé comme ça. Donc il opta pour la solution la plus simple, l’emmener chez lui. Ce n’était pas très déontologique mais on s’en inquiètera plus tard. La jeune femme pendue dans ses bras, il eut tous les maux du monde à ouvrir la porte. Il la balança donc par-dessus son épaule afin d’avoir une plus grande fluidité de mouvement. Il pénétra dans son sanctuaire, un manoir assez vieillot pour aller jusque dans sa chambre. Là, il déposa Harleen avant de tirer la chaise pour défaire le pantalon sans se soucier de ses jambes magnifiques. Ce n’était pas le plus important pour le moment.

Let the poets pipe of love
In their childish way

Il fit vite. Il partit dans la salle de bain pour prendre sa trousse de soin. Tension basse. Fièvre assez haute. Prévenant, Stephen partit mouiller une serviette pour la coller sur le front moite de la jeune femme avant d’attraper un ouvrage pour le feuilleter en attendant qu’elle se réveille. Il ne sut combien de temps s’écoula avant qu’elle n’ouvre les yeux et commence à paniquer. « Ne stresse pas, tu es chez moi. » Il avait employé le tutoiement car elle était dans son lit en sous-vêtement. Dans sa demeure où aucune femme n’avait foulé le sol. Le visage fermé, il soupira. Stephen n’était pas un modèle de chaleur et s’agaçait assez vite. « c’était la solution qui s’imposait à mon esprit. Tu n’étais pas assez souffrante pour l’hopital et je n’ai pas ton adresse. » Il aurait pu consulter les archives mais il avait été pris par le temps. Le médecin se leva, fermant l’ouvrage avant d’aller lui faire une soupe. Histoire qu’elle se nourrisse.

I know every type of love
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Il aimait beaucoup cuisiner. Donc cela ne lui prit pas longtemps avant de mettre les médicaments dedans pour qu’elle soit soignée plus rapidement. Puis, il fit couler un verre d’eau, prit une miche de pain avant de déposer ça sur un plateau qu’il ramena vers elle. « Tu resteras le temps que tu sois guérie. Je ne te laisse pas sortir dans cet état. Cela serait de l’inconscience. » Et parce qu’il tenait un peu à elle dans le fond. Il lui tendit l’assiette. « Les médicaments sont dedans. » Pour qu’elle se rétablisse plus rapidement. Il reprit sa place sur son siège avant de passer une main dans ses cheveux. « Tu es très agaçante, Harleen. Je me demande pourquoi tu me poursuis comme ça. » Il en connaissait la réponde mais voulait l’entendre lui dire.

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Love for Sale, Anita O’Day & Cole Porter (1930)

Bien entendu que le médecin n’aurait jamais dû amener la belle Harleen chez lui. Il avait été inconscient mais il avait fait au plus pressé. Puis, sans doute avait-il trop écouté son cœur pour le coup. Il déglutit alors qu’elle lui posait des questions à la fois avec sa jolie bouche mais aussi ses beaux yeux bleus. « J’ai fait au plus pressé disons. » Il se pinça les lèvres. Parce qu’il n’était pas du genre à faire des effusions en public. Stephen disait à tout le monde qu’il était un gentleman alors qu’en vérité, il était juste coincé. Mais l’Italien ne savait pas trop comment s’y prendre avec ses pairs. Déjà avec son ex-femme et sa fille, l’expérience fut catastrophique. Donc pas étonnant que le schéma se répète et qu’il se retrouve attiré par une de ses patientes. Wanda lui avait prodigué de bons conseils alors qu’il regardait Harleen avec son air indéchiffrable.

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« Vous n’êtes pas un poids. » Il avait dit ceci sur un ton assez sec avant se s’en rendre compte et de se reprendre. « Je vous l’assure Harleen. » Il lui parlair avec une étrange familiarité alors que la chose qui lui servait de cœur se mit à battre un peu plus vite dans sa cage thoracique. « Vu votre état, vous ne pourrez pas. Et croyez-moi, je suis médecin. » Il lui servit un petit sourire en coin avant de prendre place dans le fauteuil pour la regarder manger. Il ne quitterait pas la pièce tant qu’elle n’aurait pas tout mangé. Il prit donc une profonde inspiration. « Je ne peux plus être votre médecin. » Il était évident qu’elle avait un faible pour lui et que la réciprocité commençait à se faire sentir. « Je veux dire si je dois vous inviter à sortir. Il me semble évident que la déontologie m’en empêche. Donc je ne peux plus être votre médecin. » Ses yeux gris n’avaient pas lâché ceux de la jeune femme. « Et tu resteras le temps qui sera nécessaire à ta guérison chez moi. Sauf si tu as un animal de compagnie à nourrir. » Il comprendrait dans ce cas qu’elle veuille s’en aller. Mais n’est-ce pas ce qu’Harleen avait toujours souhaité ? Qu’il craque et lui démontre son inclinaison ?

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Love for Sale, Anita O’Day & Cole Porter (1930)

Il ne savait pas pourquoi il avait décidé de l’amener chez lui. Il est vrai que la réponse la plus logique aurait été de l’amener à l’hôpital puisqu’il était médecin. Mais Stephen n’avait pas consulté son cerveau pour le coup. Mais son cœur. Les paroles de Wanda résonnaient en lui comme une mélodie alors que sa meilleure amie lui avait dit de foncer. Mais il était très strict. Froid, égocentrique, égoïste. Il avait un sens aigu du devoir et donc devait admettre qu’Harleen l’attirait. Peu importe son dossier psy aussi gros que le melon de l’Italien. Posé dans le fauteuil, il l’écoutait parler. Elle semblait paniquée et il devait admettre qu’il ne comprenait pas trop pourquoi. L’homme ne l’avait pas touché. Était-ce d’être chez lui ? « On ne fiche un peu de la réputation. » Il avait dit ceci d’une voix calme avant de prendre une profonde inspiration. « C’est décidé, tu resteras chez moi le temps de te remettre. » Il ne prenait même pas en considération qu’il devenait plus familier en la tutoyant.

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Cependant, il doit la mettre au courant qu’elle ne peut plus être sa patiente. Il n’est pas dupe. Toutes les fois où elle vient le voir, soi-disant blessée pour le regarder avec ses yeux de biche. « Non. » Il est catégorique. Et pourrait donner des explications mais il n’est pas prêt. Pas encore prêt à l’admettre. Qu’il est attiré par elle. Il faut dire que Christina le hantait encore par son souvenir. « Comme quoi ? Le fait que tu entends des voix ? Je te rappelle que j’ai ton dossier psy puisque je suis… j’étais ton médecin. Je me fiche un peu de ce qu’elle te dise. Et là est le sujet de la séduction. En apprendre sur l’autre. » Il ne détourne pas le regard. La remarque si pâle. Sans doute ne devrait-il pas parler de ce genre de choses alors qu’elle est au plus mal ? Stephen s’approche donc pour venir poser une main qu’il espère réconfortante sur sa joue. Il frissonna. « Je déteste les rats. » Il en avait peur. Sans doute à cause de leurs queues. « Je te conduirai et attendrait dehors. Si jamais tu fais un malaise, tu sauras qu’il y a quelqu’un prêt à intervenir. »

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Love for Sale, Anita O’Day & Cole Porter (1930)

Stephen n’était pas l’être le plus doux qui soit. Il était même brut de décoffrage pour les personnes qui le connaissaient bien. Et elles n’étaient pas nombreuses. Il avait confié récemment à sa meilleure amie les tourments qui l’étreignaient concernant la petite blonde. Et ils étaient fondés. Il avait ressenti quelque chose quand il l’avait tenu dans ses bras. Comme une envie impressionnante de la couver comme une poule couverait son oeuf. Et cette comparaison était aussi ridicule que lui puisque Stephen était un être humain. Mais il avait saisi ce que Wanda sous-entendait ce jour-là. Il n’était qu’une poule mouillée qui se dégonflait quand il se retrouvait face aux beaux yeux d’Harleen Quinzel. Il ne put cependant s’empêcher de lever les yeux au ciel face à la question stupide de son ancienne patiente. « Déjà tu n’es pas folle, tu es malade, la reprit-il. » Il n’aimait pas qu’une personne souffrant de troubles puisse penser ça d’elle. cela n’aidait en rien la guérison. « Et ensuite, la question est aussi évidente que la réponse. » Il soupira, passant une main sur sa barbe naissante. Décidément, elle aurait sa peau et s’il ne se retenait pas, il se servirait un verre.

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« Je n’aime pas leurs queues. Je pense que rien que pour ça, je préfère les chats. » Il en avait un qui venait le voir de temps en temps. Mais Mephisto était aussi volatile que son maître. Jamais à la maison pour s’occuper de la jeune femme qui était malade sous son toit. « Déjà, on ne part pas dans l’immédiat. Tu te reposes encore un peu. » Bien que ses gestes soient prévenants, son ton était sec. Il s’en rendit compte et bafouilla des excuses maladroites. « Tu te reposes, voilà comment tu peux me remercier. »


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Better far than they

Il vint cependant faire un geste encourageant avant de venir s’asseoir et de prendre une profonde inspiration. Fichue Wanda. Stephen lui avait fait une promesse et il ne pouvait pas revenir dessus. « Ou alors tu acceptes mon invitation à dîner. » Voilà, c’est dit. Il peut déjà aller chercher la pelle et creuser un trou pour s’enterrer dans le jardin.

w/    @Harleen Quinzel    

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Stephen regarde Harleen avec ses yeux critiques comme d’habitude. Il est pensif mais entend ce qu’elle lui dit et analyse sa posture. Elle est si pâle qu’elle semble sur le point de devenir transparente. Le pauvre homme ne sait plus comment réagir ou s’il le sait mais c’est non conventionnel. Ça serait sans doute de l’enfouir sous des couches de couvertures pour qu’elle se repose. « La folie est une maladie. » Sa voix est placide, comme d’habitude. Comme s’il énonçait des faits. Et il le fait. Mais nous parlons d’un homme qui n’est pas la chaleur incarnée. Ni même la fougue. Le médecin est réputé pour sa franchise et sa froideur. « je suis quelqu’un d’assez classique. Ce n’est pas auprès de moi qu’il y aura du frisson. » Et il ne comprenait pas trop pourquoi elle courrait après. Car Stephen ne pourrait jamais lui apporter une once de chaleur corporelle. Son métier passait en premier. Avant toute relation avec une personne extérieure. Puis, il n’était pas dupe. Il avait bien vu que la demoiselle le fixait comme s’il était la personne la plus appétissante du monde.

« Je sais. » Il a un sourire en coin. « Mais avant tu te soignes. » il se penche pour remonter la couverture avant de reprendre sa place dans son siège et d’attraper un livre. Ceux-ci lui procuraient toujours un plaisir incommensurable. Il se mit à le feuilleter en jetant des regards à la demoiselle, vérifiant qu’elle se repose. Mais bon, si elle désirait partir il ne la garderait pas contre son gré. Il avait d’autres choses à faire comme appeler sa fille en facetime pour se faire pardonner d’avoir oublié son anniversaire une fois de plus.