Oisillon blessé cherche aile protectrice (Luke)

AILE PROTECTRICE

Assis devant ma télévision, bien emmitouflé sous mon plaid, je profitais d’une soirée passée au calme pour récupérer du rythme effréné de ma journée. Travailler auprès du shérif n’était pas toujours une mince affaire, d’autant plus dans une ville où pouvait se passer plein de choses. Petite ville tranquille en apparence, Storybrooke avait vraiment l’art de savoir tromper son monde. Cela dit, ce n’est pas moi qui allais m’en plaindre. J’aimais l’action et je trouvais une journée plein plus satisfaisante lorsqu’elle pouvait m’apporter une bonne dose d’adrénaline. Cela me permettait de profiter davantage de soirées où je pouvais réellement me détendre.

Tenant une limonade à la main, je laissais mon esprit être totalement inspiré par les images qui défilaient devant lui. Et quelles images ! J’avais longtemps hésité entre regarder une comédie ou un documentaire, mais ma passion de la science-fiction avait fini par l’emporter. Mon choix s’était donc porté sur un épisode de la légendaire série Star Wars : la revanche des sith. Admettez qu’il y avait quand même plus joyeux pour une soirée de ce genre. Pourtant, allez savoir pourquoi, ce film était mon préféré de toute la saga. Peut-être parce que c’était celui qui éveillait le plus d’émotions chez moi. J’en ignorais la raison mais assister au combat final entre Anakin Skywalker et Obi-Wan Kenobi avait le don si particulier de me frissonner et de m’émouvoir aux larmes. C’était bien un des seuls films qui avait ce pouvoir-là. Je pense que c’est pour cette raison que j’y étais si attaché. J’espérais peut-être percer à jour son secret et la raison de mon mal être.

Jetant de temps à autre des regards vers mon téléphone portable, je guettais la réception d’un message. C’était peut-être idiot de ma part mais je me faisais du souci depuis quelques heures déjà. Mon instinct c’était mis en éveil. Ce pressentiment que quelque chose se passait sans que j’en connaisse le sens. Ce curieux sans qui m’avait accompagné toute ma vie ne s’y trompait jamais. J’ignorais d’où je le tenais mais j’avais appris à l’écouter, lui qui me guidait toujours dans la bonne direction. Voilà pourquoi, sans raison particulière, j’avais pris le temps d’écrire à mon ami Luke Organa. Je sentais qu’il y avait un problème et qu’il en était la source. Cela n’aurait dû me surprendre qu’à moitié d’ailleurs, compte tenu du talent particulier qu'il avait à se mettre dans des ennuis pas possibles. J’étais toujours préoccupé par lui mais là c’était encore différent. C’était un sentiment beaucoup plus fort et qui faisait naître une boule d’angoisse inexplicable au fond de mon estomac.

Ce fut à l’instant où je relisais mon message que j’entendis toquer à la porte. Mettant mon film en pause au moment où Obi-Wan laissait exploser toute la rage et la tristesse qu’il avait vis-à-vis de son ami qu’il venait de vaincre. Couper le film en plein milieu de cette scène était un crime impardonnable. Mais j’avais besoin de savoir d’avoir le cœur net par rapport à mes angoisses. Je me relevais donc pour me diriger vers la porte. Je sentis mon dos être parcouru d’un frisson violent au moment où je trouvais Luke derrière la porte qui était dans un piteux état.

« Luke c’est toi ? Qu’est-ce qui t’est arrivé ? »

Je réfléchis alors à toute vitesse et finis par laisser un petit sourire ironique apparaître sur mes lèvres.

« Laisse-moi deviner, tu t’es encore battu c’est ça ? C’est pas vrai… je t’avais pourtant prévenu qu’à continuer tes enfantillages, tu finirais par tomber sur plus fort que toi. »

Je finis alors par m’écarter et lui laisser le champ libre. De toutes manière, je n’allais pas le laisser sur le pas de la porte.

« Allez, ne reste pas là. Viens au moins te réchauffer à l’intérieur. »

AILE PROTECTRICE

Ce n’était pas la première fois qu’il se retrouvait dans la merde. Et ce ne serait sûrement pas la dernière. Mais il fallait avouer que ce soir il avait quelque peu abuser. Mais ce n’était pas de sa faute si il avait le sang chaud et qu’il avait horreur qu’on lui donne des ordres. Il était à un rodéo urbain illégal et avait accusé un type de triche. Ce qui était quand même un comble pour ce genre d’endroit. Mais Luke était comme ça. C’était son tempérament sauf que cette fois il avait peut-être était un peu loin et s'était attaqué à plus gros que lui. Et maintenant il devait fuir la queue entre les jambes. Il n’aimait pas cela mais vu l’état dans lequel on l’avait mit il n’avait pas trop le choix. Le seul souci c’est que son appartement était bien trop loin pour qu’il arrive à le rejoindre. Mais il savait que Ben vivait non loin. Enfin moins loin.

La décision fut prise, Ben était peut-être adjoint au shérif, il était presque certain qu’il ne le dénoncerait pas. C’est un peu boitillant et salement amoché qu’il frappa à la porte de son ami. Il attendit que Ben viennent lui ouvrir. Quand il lui demande “Luke c’est bien toi ?” Il eut bien envie de lui envoyer une pique pleine de sarcasme mais il venait lui demander de l’aide alors il ravala ses mots. “Oui tu peux me loger pour cette nuit ? Je ne peux pas vraiment rentrer chez moi et j’ai perdu ma voiture.” Parce que ce sale type avait triché ! Sinon la course il l’aurait gagnée. Comme toutes les autres, mais peut-être que les organisateurs en avaient marre de voir l’estropier gagner toutes les courses.  

“Ce n’est pas de ma faute. Ils ont triché ! J’allais gagner ! Et ils ont… Aïe….” Il passa sa langue sur sa lèvre déchirée avant d’aspirer le sang qui coulait. “En plus je crois qu’en me battant j’ai déréglé ma prothèse… Putain ça fait un mal de chien. Ce ne sont pas des enfantillages… Tu vas pas me dénoncer au shérif hein ?” Mais l’invitation à entrer fût accueillie avec beaucoup de reconnaissance et le plus jeune entra sans se faire prier, c’est vrai qu’il était gelé en plus. “Tu as de quoi panser mes plaies ? Et je ne dirais pas non à un verre.”

AILE PROTECTRICE

Restant impassible quelques instants, devant la porte d’entrée de mon appartement, je dévisageais avec peine mon ami de la tête au pied. Dans quel guêpier avait-il encore réussis à se fourrer ? J’enrageais intérieurement de penser que tout ce que je pouvais lui dire ne lui servait à rien. Toutes les fois il recommençait ses bêtises et j’ignorais pour quelle raison il mettait tant de hargne dans ses travers. A croire qu’il prenait du plaisir à se faire souffrir lui-même. Je fus cependant surpris lorsqu’il m’annonça de but en blanc vouloir passer la nuit ici. C’est que mon appartement n’était pas si grand, même si en y réfléchissant je devais bien pouvoir trouver de la place. Je pourrais toujours dormir sur le canapé.

« Oui bien sûr… enfin ce que j’ai à t’offrir ne sera pas du grand luxe mais si tu peux t’en contenter. »

Je ne l’interrogeais même pas sur la raison pour laquelle il avait perdu sa voiture. A tous les coups, il s’était encore livré à l’une de ses courses poursuites qu’il affectionnait tant. Je me contentais alors de soupirer et de lever les yeux au ciel.

« Eh bien, j’espère pour toi que tu auras eu le bon goût de lui laisser une voiture de qualité. Quitte à ce que cela te serve de leçon, autant que cela soit profitable pour tout le monde. »

Au moment de rétorquer, il ne put cacher qu’il souffrait avec sa lèvre entrouverte. Je ressentais alors de la pitié pour lui. Luke avait beau être un sale gosse, mais il ne méritait pas d’avoir été corrigé de la sorte. Je finis alors par lui sourire pour le rassurer.

« Non ne t’inquiète pas. Je pense que la perte de ta voiture et la correction que tu as reçue sont des punitions bien suffisantes. En plus tu as de la chance, je ne suis pas de service ce soir. »

Je l’invitais alors à aller s’asseoir sur le canapé où j’étais assis quelques instants auparavant. Il me demanda alors si j’avais quelque chose pour panser ses plaies. Je me dirigeais alors vers la salle de bain pour y récupérer ma trousse à pharmacie et des compresses. Je finis donc par m’asseoir à ses côtés, saisissant un linge dans lequel j’avais glissé un peu de glace. Tournant doucement son visage vers moi, je tapotais avec douceur sa lèvre.

« Je sais que ce n’est pas une sensation très agréable mais que veux-tu, tu n’avais qu’à pas aller chercher les embrouilles. »

Je plongeais alors mon regard dans le sien quelques instants. Tout en observant avec attention ses magnifiques yeux bleus je me fis la réflexion que je n’avais jamais eu l’occasion de les voir de si près. Réalisant mes pensées, je finis par détourner le regard.

« Quant à l’alcool, tu n’en trouveras pas la moindre goutte dans mon appartement. Tu sais bien que tente de rester sobre depuis quelques mois. »

Je finis par m’écarter légèrement tout en conservant mon attention sur lui.

« Alors dis-moi où est-ce qu’il t’a blessé. Que je te soigne au moins correctement. »

AILE PROTECTRICE

Luke grogna un peu quand il lui répondit que ce ne serait pas le grand luxe. Il pensait quoi ? qu’il vivait dans un palace ? “Ne t’en fais pas, ça m’ira parfaitement, ça se voit que ça fait un moment que tu n’es pas venu chez moi hein…” Pas qu’il vive dans un clapier mais ce n’était pas non plus le grand luxe chez lui. Il se laissa guider et tomber dans le canapé en poussant un long soupir de douleur avant de foudroyer Ben du regard. “Ce n’est vraiment pas drôle ! J’y avais travaillé des heures sur cette voiture ! Je l’adorais et je l’ai perdu parce qu’un sale tricheur ne supportait pas de voir un éclopé gagnait des courses ! C’est injuste !” Oui Luke n’avait pas envie de rire avec sa voiture perdu et le fait que Ben prenne tant ça à la légère le fit se renfermer un peu. Bn ne comprennait rien à sa passion pour les courses automobiles. Mais bon il avait déjà de la chance qu’il ne le dénonce pas au shériff. Il se contenta de grogner un peu. “Parce que si tu avais été de service tu m’aurais arrêté ? C’est moi la victime dans cette histoire ! C’est moi qu’on a passé à tabac. C’est injuste.”

Oui Luke était très sensible à ça et il avait souvent l’impression d’être victime d'injustices. Il boudait un peu Ben du coup. Ayant l’impression que ce dernier se fichait de lui et ne se rendait pas compte qu’il souffrait. Sauf que là il souffrait vraiment physiquement. Il grogna un peu quand Ben lui dit qu’il ne trouverait pas d’alcool. “Oué d’accord… Un jus de fruit ou quelque chose pour m’enlever le goût de sang que j’ai dans la bouche.. S’il te plait.. Quant à mes blessures…” Il grimaça un peu en essayant de retirer son tee shirt. “Ils m’ont tabassé au sol alors j’ai tout le ventre et le dos d’abimer. Ma prothése me fait un mal de chien… Je crois que je vais devoir l’enlever.”

AILE PROTECTRICE

Mon ami ne semblait pas se soucier le moins du monde de la grandeur de mon appartement. Il est vrai que j’avais déjà eu l’occasion de me rendre chez lui. L’endroit n’était certainement pas plus grand que le mien. Cependant, savoir de quelle manière une personne vit c’est également connaître en partie une personne. Or, je m’étais toujours convaincu que j’avais un rôle à jouer auprès de Luke. J’avais été son supérieur à l’armée et je me devais de montrer l’exemple afin qu’il ait de moi la meilleure des opinions. Mon appartement était certes bien rangé et toujours impeccable mais il n’imposait pas réellement le respect. Ce qui inconsciemment signifiait également pour moi que je n’imposais pas e respect. Et j’avais quelque scrupule à vivre avec cette idée.

Je compris très vite que mon humour n’était pas pour plaire à Luke. Il ne pouvait apprécier le second degré compte tenu de la gravité de la situation. Je devais bien admettre qu’il avait raison. J’aurais dû me montrer plus conciliant et compatissant avec lui. J’avais toujours eu tendance à exiger de lui ce que j’exigeais de moi-même. La perfection en toute situation. Mais ce n’était pas possible d’obtenir cela de la part d’un jeune homme aussi tête brûlée que lui. La seule chose qui me rassurait c’était qu’il était venu chercher de l’aide chez moi. Cela signifiait donc que j’avais sa confiance et qu’il avait besoin de moi. Je finis donc par m’y résoudre. Non, je ne le décevrais pas. Je tentais alors une autre approche, espérant que cette dernière lui ferait comprendre à quel point je me souciais de lui et de son bien-être.

« Tu as raison… tu as totalement raison. C’était vraiment déplacé de ma part et je m’en excuse. Je sais à quel point ta passion des automobiles est importante pour toi et j’imagine que cela a été une épreuve terrible pour toi de la perdre compte tenu de ses ça t’a coûté. »

Assis à côté de lui, je posais une main sur son avant-bras et lui souris avec tendresse.

« Tes agresseurs ne pourront pas s’en tirer à si bon compte. Certes tu as commis une erreur mais tu ne méritais en aucun cas qu’ils s’en prennent à toi physiquement. Je te promets que j’irais les voir des demain matin pour aller les arrêter pour coups et blessures. Tu obtiendras réparation, mais je ne peux pas te promettre que j’arriverais à leur reprendre ta voiture. Je ferais de mon mieux. Est-ce que tu sais de qui il s’agissait ? Tu les avais déjà rencontrés auparavant ? »

Si c’était effectivement le cas alors j’avais une chance de les retrouver. Sinon, je pourrais toujours le retrouver en recherchant la voiture de Luke.

« Mais pour le moment, ma priorité c’est toi. Malgré la situation catastrophique, je suis content que tu sois sain et sauf. Et ne t’inquiète pas. Je m’occuperais bien de toi. »

Je me relevais alors de ma place pour aller lui chercher un verre de jus d’orange dans le frigo. Une fois de plus, cela me faisait de la peine de l’entendre parler de ses blessures. Je revins vers lui, déposant son verre sur la table et en me dirigeant à ses côtés.

« Attends, ne te débats pas comme ça. Je vais t’aider. »

Je l’aidais donc à retirer son T-shirt. Je dévisageais alors son torse, regardant chacune des blessures sur son tors nu. Curieusement, et sans que je ne l’explique pourquoi, je sentais un trouble m’envahir. Il faut dire que je ne l’avais encore jamais vu sans ses vêtements. Qui aurait pu penser que malgré les prothèses de ses membres il pourrait être encore aussi musclé. Malgré tout, je ne laissais rien paraître et me positionnant à genoux devant lui, je touchais les contours de ses blessures pour en prendre la pleine mesure.

« Il ne t’ont vraiment pas fait de cadeau, cette bande d’enflures. »

Je sortis alors de la trousse à pharmacie des pensements et une crème cicatrisante. Je lui montrais alors le tube de crème.

« Est-ce que tu veux t’en charger ou est-ce que tu veux que je le fasse ? »

J’avais d’incompréhensible réticences à l’idée de frictionner sa peau à nue. Je trouvais cela très étrange. Malgré tout, le fait qu’il devait se priser de l’un de ses bras compliquait la situation.

« D’accord je vois, est-ce que tu veux... est-ce que je peux t’aider ? »

N’ayant jamais eu l’occasion de manipuler sa prothèse, j’avais peur de faire une bêtise.

AILE PROTECTRICE

Il grogna un peu mais fût rassuré que Ben finisse par comprendre qu’il ne trouvait pas cette histoire drôle et qu’il la prenait avec plus de sérieux. Même si ses mots ne le rassurèrent pas vraiment. “Non, non je m’occuperais moi même de cette histoire, si je mêle les forces de l’ordre à tout ça ce sera encore pire. J’aurais encore plus d’ennuis. Et je n’ai pas envie qu’un gang me tombe dessus parce que j’ai balancé aux forces de l’ordre. Donc s’il te plait ne t’en mêle pas.” Cela ne ferait qu’empirer les choses. Et puis il ne voulait pas attirer d’ennuis à Ben, et puis s' il ouvrait une enquête sur ceux qui l’avaient tabassés et qui avaient volés sa voiture, il devrait lui aussi s’expliquer et il n’avait pas envie d’être arrêter pour rodéo urbain ou association de malfaiteur. Et il n’avait pas envie de finir en taule.

Il grimaça un peu alors que Ben tentait de le soigner. Il grimaça un peu avant de tourner la tête vers lui quand il lui proposa de l’aider à retirer sa prothèse. “Tu es sûr? Je veux dire ça peut paraître un peu.. Étrange." Mais son bras en prothèse lui faisait trop mal. Alors il finit par accepter son aide. “Bon d’accord. Tu soulève doucement puis tu tourne vers la droite… Mais va y doucement, je crois que quelque chose est coincé et si tu y vas trop fort tu pourrais me la casser. Et vu son prix je préférerais éviter d’avoir à la remplacer. Surtout que je n’aurais pas les moyens et travailler avec une seule main ce ne sera pas possible.” Et Luke avait besoin de travailler. Il refusait de laisser son garage ou de n’être qu’un handicapé vivant des aides de l’état. Il voulait être utile et continuait à faire ce qu’il aimait le plus. Bricoler des voitures et des robots dans son garage.

AILE PROTECTRICE

Je ne pouvais que m’inquiéter au moment où Luke prétendis qu’il voulait s’en occuper lui-même. A dire vrai, j’avais toujours eu tendance à m’inquiéter pour lui. C’était une chose qui était née que j’avais tissé des liens avec lui sur le champ de bataille. Il était plein de bonnes volontés mais c’était une sacrée tête brûlée. Il était toujours prêt à se mettre en danger, estimant qu’il n’y avait rien de plus amusant que de mettre sa vie en jeu. Qu’importe au fond si son capitaine e faisait du mouron pour lui, il n’arrêtait jamais. Mais à l’époque, tout comme maintenant, il n’était pas tout seul. Il pouvait compter sur son entourage pour réparer les pots cassés et je n’avais jamais oublié les serments de loyauté qui nous liaient à l’époque. Alors non, je ne le laisserais certainement pas risquer sa vie tout seul.

« Luke, tu as vu dans quel état tu es ? Qui te dis qu’ils ne vont pas recommencer ? C’est trop dangereux de jouer à ce jeu-là. Je ne laisserais certainement pas risquer ta peau tout seul. Si tu ne veux pas que j’agisse de manière officielle, alors j’agirais sous couverture. Je ne suis pas mauvais en déguisement. Mais quoiqu’on fasse, on agira ensemble. Tu m’as bien compris ? »

C’était un ordre, tout comme j’avais l’habitude de lui en donner à la guerre. Que voulez-vous ? Les vieilles habitudes ont la vie dure. Et je tenais tout spécialement à celle-ci, même si j’ignorais si Luke écouterait un traitre mot de ce que je lui avais dit.

Je lui proposais alors de l’aider à le soigner. Après tout, il était venu chez moi pour cela, non ? J’hésitais un instant avant de me mettre à sa disposition pour enlever sa prothèse. Ce n’était pas que l’opération me rebutait comme il avait l’air de le penser. C’était plutôt que je craignais plus que tout de lui faire du mal. Je laissais alors un léger rictus éclairer mon visage au moment où il douta lui-même de mon initiative. Je pris alors le risque d’un trait d’humour innocent alors que je m’occupais de sa prothèse le plus délicatement du monde.

« Pourquoi ? Tu as peur que retirer ta prothèse te face perdre la face devant moi ? Si cela peut te rassurer, je ne trouve pas que cela soit si étrange que cela. Et puis avec ou sans ta prothèse, je trouve que tu as toujours autant de charme. »

Je me mordis alors la langue, prenant conscience que ce n’était pas réellement la meilleure des choses à lui dire. Cela m’avait échappé, c’est tout. Tout concentré à ce que je faisais je disais les choses telles que je les pensais. Je ne me rendis compte qu’avec le recul. Luke n’avait jamais manqué de charme à mes yeux, c’est vrai. Mais cela demeurait jusqu’alors un secret. Quel idiot j’avais pu être.

Détournant le regard une seconde alors que je déposais la prothèse à nos côtés, je restais un instant silencieux. J’espérais ainsi que je pourrais me débarrasser de la rouge de mes joues. Je finis par me ressaisir, détournant son attention.

« J’espère que je ne t’ai pas fait trop mal. Où veux-tu que je la dépose ? »

Je me relevais alors du canapé où j’étais assis, déposant pour le moment la prothèse sur la petite table qui me faisait front. Je le regardais alors enfin dans les yeux, un sourire aux lèvres.

« Allonge-toi sur le dos. Cela sera certainement plus simple pour te mettre la crème. »

Je saisis alors dans ma main la crème cicatrisante et m’asseyais à nouveau à ses côtés. Je pris dans ma main un peu de crème et passais ensuite en douceur ma main sur les cicatrices sur son torse. Inconsciemment, ou disons plutôt que je refusais plutôt de l’avouer, je laissais ma main s’aventurer à chaque fois plus loin sur ses blessures, touchant du bout de mes doigts sa peau de velours. Je finis par m’écarter pour aller chercher la boîte de pensement. Je revins alors, ne trouvant rien de mieux à faire que me prendre les pieds dans le tapis. Il s’en fallu de peu pour que je ne l’écrase. Toujours est-il que je me retrouvais au-dessus de lui, mes yeux plongés dans les siens.

« Je… je suis désolé. Un peu plus et j’aurais pu achever le travail de tes agresseurs. C’était idiot, pardon. »

Je repris alors ma place initiale, tout en me raclant légèrement la gorge.

« Alors, où est-ce qu’on en était déjà… »

AILE PROTECTRICE

Luke soupira un peu. On disait de lui qu’il était têtu mais Ben n’était pas mieux. Alors il n’allait pas chercher à parlementer ce soir avec lui. Il était trop fatigué. “Bien mon capitaine… Mais on fera selon ma méthode… Parce que la tienne ne marchera pas. Je le sais d’avance tu vas vouloir négocier eux ils vont vouloir se battre.” Dit-il en souriant un peu. “On verra ce qu’on fera. Mais une chose est sûre, pas de police. Parce que cela ne ferait qu’aggraver les choses. Et les choses sont déjà bien compliquées comme ça.” Il grimaça un peu essayant de faire jouer un peu sa prothèse. Mais il savait qu’il allait devoir la retirer avant de se dire que seul ce serait difficile. Mais le plus vieux lui proposa de l’aide pour retirer sa prothèse. Sur le coup cela le surprit un peu. Parce que ce n’était pas anodin de retirer le bras de quelqu’un. surtout qu’il avait perdu son bras et sa jambe sous les ordres de Benedict. Il ne savait comment l’autre l’avait vécu. Lui avait fait le deuil de ses membres. Et il n’en avait jamais voulu à son ancien capitaine. Mais ils n’en avaient jamais parlé entre eux.

Il pencha la tête avant de sourire un peu en coin. “Charmant hein ?” Il n'ajoute rien sur ce sujet pour rebondir sur le début de ses propos. “Je ne sais pas. C’est juste que je suis plus faible sans mes prothèses. Encore pire quand je retire celle de la jambe. C’est juste que… Je ne veux pas me retrouver faible.” Sur ses mots il laissa Ben lui retirer la prothèse de son bras en poussant un soupir de soulagement. Il porta sa main au moignon de son bras en gémissant un peu. Il avait été blessé par sa prothèse. “Et merde…” Il regarde Ben et haussa les épaules. “Pose ça où tu veux. Il va falloir que je la règle de nouveau…” Il s’allongea comme le lui demandait Ben pour qu’il lui passe de la crème. Il sentait les doigts chaud de Ben sur sa peau. Cela lui arracha un frisson sans qu’il ne se pose vraiment de question avant que le plus vieux ne lui tombe dessus. Luke l’observa avant de glisser ses yeux sur ses lèvres mais au moment où il allait passer à l’action, le plus vieux se redressa. Luke resta quelques temps sans rien dire avant de reprendre la parole. “Tu étais en train de me mettre de la crème, mais il faudrait que je prenne un bain..”

AILE PROTECTRICE

En cet instant, je ne pus m’empêcher de rire légèrement. Cette petite phrase résumait l’entièreté de notre relation. Luke toujours dans l’action à vouloir foncer vers l’ennemi comme la tête brûlée qu’il avait toujours été. Et moi préférant envisager toutes les options pacifistes avant de m’engager dans le combat. A bien y réfléchir, ma conduite pouvait semble étrange pour un soldat. Mais je savais quel coût pouvait entraîner une bataille et j’estimais qu’il était de mon devoir d’éviter les pertes et blessures inutiles. C’était une des qualités qui avait fait de moi le grand négociateur de crise que j’avais été au sein du SWAT à l’époque.

« Tu sais, tu aurais tort de croire que les solutions non-violentes sont forcément à proscrire. Pourtant, vu l’état dans lequel tu te trouves, cela ne te ferait sûrement pas de mal d’y croire un peu toi aussi. Laisse-mon tenter une approche plus pacifiste et ma foi si cela ne fonctionne pas, nous engagerons le combat. »

Je ne me prononçais pas en ce qui concernait la police. C’était un cruel dilemme imposé par Luke. Car après tout, ses assaillants méritaient d’être punis et aucun tribunal à ma connaissance ne pourrait innocenter des hommes s’étant violemment pris à Luke. Mais c’est vrai que connaissant ce genre de milieu, ils auraient eu la possibilité de lui pourrir la vie durant de nombreuses années. Je laissais de côté cette considération, préférant conserver la confiance de Luke. Je l’appréciais beaucoup ce garçon, peut-être même un peu trop pour notre bien. Cela se sentait dans les propos que je lui tins quelques minutes plus tard. En revanche, je ne m’attendais pas à recevoir son magnifique sourire presque flatté par mes propos. A croire que cela ne le dérangeait pas le moins du monde.

Nous reprenions alors nos propos sur les prothèses de Luke. Dans le fond, j’avais toujours su que c’était à moi qu’il les devait. Cela me rendait triste pour lui et ne faisait qu’augmenter ma culpabilité le concernant. C’était d’ailleurs sans doute pour cette raison que je m’inquiétais sans cesse pour lui d’ailleurs. Je ne manquais alors pas de soupirer.

« Je suis… je suis vraiment désolé. Tu ne méritais pas ce qui t’es arrivé ce jour-là. Tu as payé pour une mauvaise décision que j’ai prise et ce n’était vraiment pas juste. Je crois que je n’aurais jamais assez d’une vie entière pour me racheter mais tu sais que… enfin que tu pourras toujours compter sur moi pur t’aider du mieux que je peux. Je te dois bien cela. »

Je tournais alors tendrement son visage dans ma direction tout en lui souriant.

« Et ne te laisse surtout pas désarçonné par cette bande de voyous. Tu as bien plus de courage et de force de caractère qu’aucun d’entre eux. Il faut simplement que tu apprennes à d’adapter et à trouver d’autres armes pour te défendre que la force brute. Sers-toi de ta tête. »

Je ne sais pas ce qui se passait en moi, mais la présence de Luke à mes côtés ainsi dénudé me troublait réellement. Je l’avais toujours trouvé très beau mais je pouvais me contenter habituellement de le cacher. Mais là, je ne me contentais pas de le regarder, je le touchais également et cela rendait la situation bien plus inconfortable. J’avais finalement remarqué son regard se perdre vers mes lèvres, j’aurais dû cueillir le baiser qu’il semblait prêt à m’offrir mais j’avais fini par m’écarter. Je me fiais très souvent à mon instinct et celui-ci semblait vouloir me convaincre de la bêtise que j’étais en train de commettre. Ce n’était clairement pas raisonnable. Je repris alors mes esprits et me contentais d’hocher la tête.

« Oui bien sûr. Je vais te mettre des pensements qui ne t’empêcheront pas de prendre un bain dans ce cas. »

Je le posais alors dans un geste mécanique et totalement contrôlé, songeant au souhait de Luke de prendre un bain. Encore une situation délicate en perspective. C’était à croire qu’il s’amusais à me torturer. A moins que cela ne soit que le fruit de mon imagination. Je me relevais alors et accéda à sa demande.

« Très bien, dans ce cas attends-moi ici le temps que j’aille te faire couler un bain. Profites-en pour boire ton jus de fruit. »

Je partis alors en direction de la salle de bain pour préparer le bain de Luke. Un instant de solitude dont je profitais pour rassembler mes esprits. C’était dur de le voir dans un tel état et je devais faire appel à toute ma raison pour ne pas aller régler leur compte à cette bande de vauriens qui avaient osés lui faire tant de mal. Je les aurais volontiers placés sous les verrous si j’en avais eu l’occasion. Mais je me raisonnais en me disant que la plus belle preuve d’affection que je pouvais donner à Luke ce soir c’était rester à ses côtés et m’occuper de lui. Lorsque le bain fut prêt, j’eus l’idée de placer une chaise à côtés de la baignoire. Je ne savais en effet pas vraiment comment m’y prendre pour l’aider à entrer dans l’eau ou s’il devrait également hotter sa prothèse de jambe.

Je revins donc une fois que tout était prêt pour le retrouver dans le salon. Je me dirigeais vers lui en lui tendant ma main.

« Eh voilà, le bain de monsieur est avancé. Si vous voulez bien vous donner la peine. »

l'aidant à se relever, je le saisis par la taille et marchait doucement à ses côtés jusqu'à la salle de bain. Je l'aidais ensuite à s'asseoir sur la chaise que j'avais préparée pour lui.

"Bien maintenant explique-moi comment est-ce que je peux t'aider à te préparer pour ton bain ?"

AILE PROTECTRICE

“Ils ne comprendront pas la manière pacifiste… Mon état devrait à toi de le montrer. Ils n’ont pas cherché à parler avant. Ils ont attaqué directement… Alors je pense que pour ton propre bien, tu ne devrais pas chercher à tenter de les raisonner, se serait comme vouloir pisser dans un violon. Inutile.” Luke soupira un peu, on disait de lui qu’il était tête de mule. Mais Ben l’était presque tout autant, il le faisait simplement moins remarquer. Enfin, ils passèrent à autre chose et il poussa un soupir avant de poser sa main valide sur l’épaule de son ancien capitaine. “Ce n’était de la faute de personne et surtout pas de la tienne. C’est la guerre, c’est comme ça. Rien n’est beau, rien n’est parfait. Je suis tombé sur ces mines et c’est comme ça. Ce n’est pas la peine de revenir dessus.” Luke avait fait la paix il y a bien longtemps avec ça.

“Je ne me laisse pas désarçonner par eux. Ils m’ont pris par surprise et ils étaient plusieurs, s' ils s'étaient battus à la loyale je n'aurais sûrement pas fini dans cet état. Mais c’est comme ça, je sais avec quel genre de personne je fraye et je ne peux m’en prendre qu'à moi même quand je finis dans ce genre de situation.” Il prit son jus d’orange pour le boire en deux longues gorgées, il mourrait de soif, mais cela avait réouvert sa lèvre. Il grimaça quand le goût du sang revint dans sa bouche. Mais il n’eut pas besoin de trop s'appesantir dessus car Ben revenait. Il s’appuya de tout son poids sur lui avant de s’asseoir sur la chaise mise à sa disposition. “Et bien, m’aider à me déshabiller et à retirer la prothèse de jambe… D’habitude j’y arrive seule mais là avec les coups que je me suis pris c’est plus difficile.. Je suis presque sûr d’avoir quelque côté de fêlés…”

AILE PROTECTRICE

J’écoutais Luke parler de ses assaillants, prétendre qu’ils ne comprendraient pas la manière douce. C’était sans doute vrai au vu de toute la sauvagerie qu’ils avaient pu mettre dans l’agression de Luke. Il n’avait pas eu affaire à des enfants de cœur. Et il me connaissait suffisamment bien pour savoir que c’est ce que je tenterais de faire avant de leur régler leur cas. Je savais me battre mais j’avais toujours préféré choisir la solution de difficulté et parler pour convaincre mes assaillants. Je laissais cependant le sujet de côté. Sachant pertinemment que Luke et moi ne trouverions jamais de terrain d’entente à ce propos. Cela ne m’empêcherait pas cela dit de tout faire pour l’aider.

Je laissais un sourire apparaître sur mes lèvres à la suite de son discours. Il était tellement touchant et sage dans ses paroles. Cela faisait partie de ces moments où je réalisais que Luke n’était pas qu’un jeune homme intrépide et incapable de réflexion. Il était cela dit dommage qu’il ne l’utilise jamais à bon escient. Cela aurait pu lui éviter de se retrouver dans cet état.

« Tu as sûrement raison. Mais cela ne m’empêche pas de penser que san moi tu aurais pu avoir une meilleure chance de t’en sortir sain et sauf de cette guerre. J’étais ton supérieur, j’aurais dû prendre mieux soin de toi… mais j’admire ton courage et ta sagesse. »

Je dissimulais un soupir au moment où il admit que ces fréquentations n’étaient pas des meilleures. C’était le moins que l’on pouvait en dire. En traînant avec ces voyous, son sort était inévitable.

« Je ne comprendrais certainement jamais ton mode de vie. Pourquoi risquer ta vie à fréquenter des types comme ça alors que tu pourrais te faire de vrais amis ? Tu vaux tellement mieux qu’eux et tu n’as pas à perdre ton temps avec ces moins que rien. Je suis persuadé que tu pourrais rencontrer des personnes fantastiques qui partagent la même passion que toi pour les automobiles. »

Après lui avoir coulé un bain, je revins le chercher dans le salon pour l’aider à se rendre dans la salle de bain. Ce n’était pas une chose évidente à faire mais je tâchais de faire de mon mieux pour l’aider. Une fois qu’il fut assis, je m’apprêtais à aller chercher des linges pour le bain lorsque l’une de ses paroles me freina dans son élan. L’aider à se déshabiller ? Oh Luke pourquoi me demander cela ? Bien évidemment, je me doutais qu’il ne pourrait pas le faire seul. C’était évident. Malgré tout, je ne pus dissimuler ma gêne. C’était stupide, complètement idiot. L’idée de faire ce qu’il me demandait ne pouvait pas me troubler à ce point. Pourtant, je devais avoir les joues écarlates en m’approchant de lui, même si j’espérais que cela ne se voyait pas.

« Bien sûr que je peux t’aider. Cela ne doit pas être bien compliqué. »

M’approchant de lui, je le regardais un instant dans les yeux avant de baisser les bras pour déboutonner son pantalon. Craignant de lui faire mal, j’abaissais les pans de ces derniers avant de me mettre à genoux pour le lui enlever complètement. Je tentais alors de comprendre le mécanisme de sa prothèse avant de la retirer.

« Voilà, j’espère que tu te sentiras mieux. »

Mes mains posées sur ses cuisses, je relevais mon regard vers lui. J’avais de la peine à le lâcher du regard. Il était si beau et son regard était hypnotique et terriblement désarmant. Relevant mes mains le long de ses cuisses, j’hésitais un instant avant de retirer son caleçon. Il était à présent totalement nu devant moi et j’avais du mal à garder mon sang froid devant ce spectacle. Mes yeux se figèrent sur ses lèvres et je savais que la suite serait inévitable. J’étais dévoré par l’envie obsédante de pouvoir enfin goûter à ses lèvres. Je me relevais alors, laissant mes doigts effleurés ses cuisses et son torse. Mes mains encadrèrent alors son visage et je me penchais vers lui pour lui arracher un baiser tendre et délicat. Le goût exquis de sa bouche me parcourut d’un délicieux frisson et j’aurais certainement remis ça si je n’avais pas repris conscience à temps. Je m’écartais alors de deux pas, passant une main sur mon visage.

« Luke je… oh je suis confus. Pardonne-moi ce n’est pas ce que je voulais faire. Je suis désolé. »

J’avais l’impression d’avoir profité de sa position de faiblesse et clairement, je n’aimais pas du tout cela.

« Est-ce que tu peux faire comme s’il ne s’était rien passé, s’il te plait ? »

AILE PROTECTRICE

“Prendre mieux soin de moi ? On sait tous les deux que j’ai pas obéit et que c’est pour ça que je me suis retrouvé dans cette situation. Arrête de t’en vouloir pour tout et pour rien. Tu ne peux pas sauver tout le monde Ben. La guerre c’est ça, la mort, la destruction, tu ne pouvais rien y faire. Et puis tu fais maintenant, regarde tu m’aide non ? Sans être dégouté ou avoir pitié comme la plupart des gens autour de moi. Et moi je vais bien, j’ai mon propre garage, un salarié talentueux, que demandait de plus à la vie ? Je me trouve déjà pas mal gâté.” Luke n’en avait jamais voulu à son supérieur pour ce qu’il c’était passé ce jour-là, mais apparemment Ben lui s’en voulait beaucoup. En tous les cas, Luke balaya le reste des propos d’un mouvement de la main, ce n’était plus le moment de s’appitoyer sur le passé. “J’ai de vrai amis. Jordan qui travaille au garage avec moi. Toi. Tu vois ça me fait déjà deux amis. Je n’ai pas vraiment besoin d’en avoir plus.” Il lui envoya un petit sourire amusé avant de continuer sa marche.

Aidé de son ancien capitaine, il arriva jusqu’à la salle de bain ou une chaise avait été installée. Il s'installa dessus puis il tendit sa jambe, enfin sa prothèse pour que Ben puisse plus facilement la lui retirer. Il grimaça un peu avant de soupirer d’aise une fois libéré. “Putain je suis sûr qu’ils me l’ont abimé je vais devoir la bricoler. Enfin tant qu’elle fonctionne hein. merci c’est très gentil de m’avoir aidé, d’habitude je me débrouille seul mais là j’ai l’impression que mon corps est passé sous un rouleau compresseur.” Alors qu’il allait lui demander de l’aide pour entrer dans la baignoire il vit quelque chose. Un éclat dans le regard de Ben. Il sentit ses doigts effleurer sa peau et ensuite il sentit ses lèvres sur les sienne. Le baiser ne dura même pas assez longtemps pour laisser la chance à Luke d’y répondre. Il resta un moment interdit avant d’attraper doucement Ben par les épaules. “Tu n’as pas à t’excuser…” Et il l’attira de nouveau vers lui pour l’embrasser à son tour glissant ses mains sous son tee shirt avant de se reculer un peu pour l’observer et vois si c’était ok ou pas.

AILE PROTECTRICE

Je ne pouvais pas manqués de sourire en entendant ses premiers propos. Lorsque nous nous étions rencontrés, jamais je n’aurais songé que ce jeune homme impulsif et audacieux pourrait un jour faire preuve d’une telle sagesse et d’une telle maturité. J’étais extrêmement fier de lui.

« Je suis heureux de savoir que tu estimes avoir trouvé un équilibre dans ta vie après ce qui s’est passé. Et tu as raison, tu as des raisons d’être heureux dans ta vie. Mais tout le monde dans ta situation ne le remarquerait pas forcément. Ta sagesse et ton optimisme restent remarquables. »

Luke fit alors remarquer qu’il avait également des amis dans sa vie et qu’il avait de la chance de nous avoir. Touché par ses paroles, je plaçais ma main sur la sienne et lui adressa alors un sourire tendre.

« Et personnellement tu sais que tu pourras toujours compter sur moi. Je tiens énormément à toi, Luke. »

Il ne pouvait pas se douter à quel point. Laissant là ses paroles, je l’accompagnais à la salle de bain. E moment pour moi fut un véritable mal aise. Ce n’était pas évident de faire face à cette situation. Le pire c’est que je semblais être le seul de nos deux à être troublé à ce point. Je commençais à croire que mon attirance pour lui n’était pas réciproque. Autant dire c’était une situation gênante pour moi. Je tâchais pourtant de tout faire pour le cacher. Tout comme je l’avais fait depuis notre rencontre à l’armée. Je me trouvais alors si malhonnête. Tous ses regardes lubriques durant les entraînements ou encore sous la douche. Je tentais de les retenir, de me comporter comme le capitaine que je me devais d’être, mais rien n’y faisait. Je me sentais irrésistiblement attiré par lui et il venait parfois s’inviter dans mes fantasmes nocturnes. Personne ne devait être au courant, si ce n’est mon ami Andrew. Il avait plaisanté un jour sur le fait de profiter d’une permission pour laisser mes désirs éclatés mais je ne l’avais jamais fait. Chassant mes poussées coupables d’un revers de main, je me concentrais sur ses paroles.

« J’espère que les dégâts ne seront pas trop importants et que tu pourras la réparer facilement. Et pour ce qui est de l’aide que je t’apporte, ne me remercie pas. C’est tout naturel. »

Enfin ce qui devait arriver, arriva. Mon attirance pour lui finit par se concrétiser en un baiser discret certes mais qui ne laissait plus la moindre place au doute en ce qui concernait mes attentions. Je voulus m’éloigner alors, honteux de cette confession intime dont j’aurais mieux fait de me passer. Pourtant, Luke me retint. Non mieux que ça, il me rendit mon baiser et toucha également ma peau. Sentir sa main sur moi me fit frissonner de délice. J’en voulais plus et je le témoignais en posant à nouveau mes lèvres sur les siennes bien plus intensément. Quelque chose en moi me conseillait de faire preuve de prudence mais je ne l’écoutais pas. Tout ce que je désirais en cet instant c’était pouvoir m’abandonner à la passion. Je l’embrassais à nouveau et finis par prendre place sur ses cuisses à califourchon, glissant une main dans ses cheveux. Je ris légèrement d’un rire trahissant un désir intense accompagné d’une certaine gêne. Je me collais contre lui tout en posant mes mains sur son torse.

« J’imagine la tête de nos anciens camarades s'ils nous voyaient dans cette position. Je me demande bien ce qui peut t’attirer chez moi. Tu te rends compte que je pourrais pratiquement être ton père ? »

J’en avais l’âge certes mais pas l’expérience. Je savais que Luke ne boudait jamais son plaisir, passant de bras en bras sans aucune retenue. Pour moi c’était différent. Je n’avais eu que deux partenaires différentes dans ma vie et c’étaient toujours des femmes. Je savais qu’il finirait par rire de ma maladresse et je ne pourrais lui en tenir rigueur.

AILE PROTECTRICE

“Ma sagesse ? C’est bien la première fois que tu dis que je suis sage ! D’habitude je suis une tête brûlée, irrattrapable et parfois je crois même que quand je pilotais n’importe quel appareil tu me donnais le doux surnom  de Kamikaze…” Luke rigola un peu en souvenir de ces moments avant que son ancien capitaine l’aide à aller jusqu’à à la salle de bain puis lui prête main forte afin de retirer ses prothèses. “Tu peux la déposer dans un coin au sec.” Cependant la suite se montra sous un jour différent. Ben l’embrassa, un baiser timide et rapide. Et il voulu s’enfuir en plus après. Mais Luke ne lui laissa pas l’opportunité de prendre ses jambes au cou. Il l'attrapa par le bras pour le tirer de nouveau vers lui afin de l’embrasser puis il utilisa sa seule main pour caresser le corps de son ancien capitaine.

Jusqu’à ce que le plus vieux viennent se glisser sur ses cuisses. Le plus jeune sourit un peu avant de glisser ses lèvres dans le cou de son ancien capitaine alors qu’il parlait de ce que ses anciens hommes pourraient dire. Lui s’en fichait pas mal. Il se contenta de hausser doucement les épaules. “Je me moque pas mal de ce qu’ils diraient. Je me moque clairement de ce que les autres diront. On s’en fiche non. Ce qu’il se passe ici ne regarde que nous.” Et sur ces mots il l’embrassa de nouveau avant de se reculer un peu, un peu triste de n’avoir qu’une main pour le caresser. “Tu prends ton bain avec moi?”. Il lui lança un petit regard coquin avant de remonter doucement le tee shirt du plus vieux de son unique main pour lui faire passer par-dessus la tête. Il se débrouillait pas mal à une seule main.

AILE PROTECTRICE

Je rigolais un peu l’écoutant se moquer de mes propos. J’avais sans doute été un peu trop loin dans ces derniers. Mais comprenant qu’il plaisantait, je choisis d’en faire de même.

« Et tu continues à faire des courses illégales de motards et à te prendre le bec avec des concurrents violents et déloyaux… Je sais tout ça. Mais il y a quelques années, je n’aurais jamais pensé pouvoir un jour te voir faire preuve d’une telle maturité dans tes propos. Cela fait plaisir à entendre alors n’en profite pas pour détruire toutes mes belles illusions sur toi. Tu attendras demain matin pour ça. »

J’avais ponctué cette remarque d’un rire, accompagnant mon jeune camarade dans son bonheur du moment. Cela faisait vraiment chaud au cœur. Malgré ses blessures, il semblait prendre les choses avec philosophie et j’étais heureux de le voir ainsi.

Nous passions après dans la salle de bain. J’aidais Luke à s’installer et à la déshabiller avant de conclure mes paroles par un baiser timide mais sincère. Le voir y répondre aussi aisément, sans me faire de reproches ou me poser de questions me fit plaisir. Et je finis par m’asseoir à califourchon sur ses cuisses, le surplombant légèrement. Mon Dieu… ce que ses baisers pouvaient être agréables. Je sentais des frissons envahir tout mon corps lorsqu’il s’attarda sur ma gorge. Je me rapprochais de lui, glissant ma main dans sa chevelure brune et bouclée. Je laissais échapper alors un soupir de délice avant de reprendre conscience de mon environnement. Je fis une petite blague sur notre régiment, goûtant ensuite à chacun des mots prononcés par l’ancien soldat.

« Tu as raison… cela ne regarde personne d’autre que nous. »

C’est ce que j’aurais dû me dire depuis le départ. Peut-être alors que nous n’aurions pas eu à attendre aussi longtemps. Je joignais une nouvelle fois mes lèvres au sienne avec plaisir, appréciant leur goût et mordillant même sa lèvre inférieure dans un élan passionné.

« Oh Luke, je rêvais de ce moment depuis si longtemps. »

Un aveu que je laissais échapper dans un baiser suave tout en caressant son torse. Cependant, lorsqu’il me proposa de partager son bain, j’hésitais un instant. Était-ce réellement une si bonne idée que ça ? Regardant son visage et admirant sa beauté tout en silence, je finis par rabaisser légèrement mes yeux.

« Attends, avant qu’on aille trop loin je voudrais qu’on clarifie quelque chose. »

Je me décollais alors le lui en douceur, malgré le froid qui envahissait la pièce et que j’avais tant besoin de réchauffer mon torse nu contre sa peau.

« Je… je ne suis pas sûr que cela soit une bonne idée. Je veux dire j’ai envie de toi, vraiment. Je le veux depuis un sacré bout de temps d'ailleurs. Mais je te connais et je sais que tu n’as pas du tout le même point de vue que moi en matière de sexualité. Je ne suis pas du genre à aimer les coups d’un soir alors que je sais que toi si. Et je ne veux pas être qu’un numéro de plus sur ton tableau de chasse. »

Je me rapprochais à nouveau de lui, collant mon front contre le sien et le tenant son visage entre mes mains.

« Je ne te demande pas de tomber amoureux de moi, ce n’est pas le but. Mais j’ai peur que cela gâche notre amitié de ne pas prendre les choses un peu plus au sérieux. Alors si ton idée c’est uniquement de prendre du bon temps cette nuit… on devrait peut-être s’en tenir là. »

Je me relevais de ma place et pensais un instant en réfléchissant à la manière la plus judicieuse de l’aider à prendre place dans la baignoire. Je préférais alors le porter et l’y déposer moi-même.

« Je suis désolé… ce n’est pas une chose dont j’ai l’habitude. N’hésite pas à me dire si je te fais mal. »

Je finis par y arriver et restais à côtés de la baignoire en souriant.

« Est-ce que cela te convient ? »

Je me dirigeais alors vers le coin de la baignoire pour lui tendre une savonnette.

« Tu vas pouvoir t’en sortir d’une main ? »

AILE PROTECTRICE

Me retrouver entre les bras de Luke, goûter la chaleur de son corps et à la douceur de ses baisers, c’était une chose que je désirais depuis longtemps. Pourtant, maintenant j’hésitais. Mon instinct se mettait en alerte sans que je puisse en déceler la raison. C’était tellement étrange. Pourquoi est-ce que parmi tous les hommes que j’avais croisé dans ma vie il était le seul à avoir su éveiller mes appétits charnels ?

Nous étions tellement différents lui et moi. Je n’étais pas du genre à passer d’un lit à l’autre. Je voyais le sexe comme un moyen d’exprimer physiquement les sentiments que l’on pouvait éprouver pour quelqu’un d’autre. J’étais un romantique invétéré et pour moi il était impensable d’abandonner dès le lendemain une personne avec laquelle je partageais un tel degré d’intimité. Si j’en venais à m’abonner à la passion avec lui, je partagerais une précieuse partie de moi. Un cadeau que j’aurais voulu le voir chérir comme un trésor et qu’il ne balancerait pas aux ordures dès qu’il jetterait son dévolu sur quelqu’un d’autre.

Je laissais alors mes désirs de côtés, tentant de conserver ma raison autant que possible. Pourtant, je compris bien vite qu’il n’était pas près à laisser passer une telle occasion. Il revint à la charge, répondant à mes interrogations. Je rougis légèrement en me rendant compte que lui aussi était attiré par moi depuis un moment. Je le regardais, interdit, lorsqu’il me demanda si cela ne valait pas le coup d’essayer. J’aurais voulu répondre quelque chose mais j’en étais incapable.

« Je… tu… »

Je m’éloignais un instant de Luke pour aller chercher un linge. Je me retrouvais encore une fois dans la peau de l’observateur timide mais sincère qui ne pouvait que cacher partiellement ses envies. Lorsqu’il me demanda quelle était la pire chose qui pourrait arriver à se laisser céder à la tentation, je pris alors le parti d’être honnête, même si cela signifiait laisser apparaître mes faiblesses.

« J’ai peur. Je sais c’est idiot mais c’est comme ça. »

Je me tournais alors vers et lui et me rapprochais, m’abaissant à son niveau.

« La pire chose qui pourrait arriver c’est que je laisse éclater en moi des sentiments pour toi dont je ne soupçonnerais même pas l’existence avant cette nuit. Et j'ai peur de te voir partir comme un voleur au beau milieu de la nuit sans te préoccuper de ce que je peux ressentir. »

Après tout, mon attirance pour lui ne venait pas de nulle part. Et si depuis toutes ces années j’étais tombé amoureux de lui sans vouloir l’admettre ? Je secouais alors la tête, me rendant compte à quel point j’étais ridicule. La soirée prenait une tournure beaucoup trop dramatique. Mais je n’y pouvais rien, c’était dans ma nature profonde de prendre le sujet au sérieux. Pourtant, au moment où il attrapa mon T-shirt pour me rapprocher de lui, je me laissais faire, ressentant un frisson envahir mon corps. J’hésitais un instant avant de poser à nouveau mes lèvres contre les siennes. Je le désirais à un tel point que j’étais prêt à lui faire confiance, espérant de mon cœur de ne pas me tromper.

« Je veux bien te croire… et je compte sur toi. Je t’en voudrais énormément si ce n’était pas le cas. »

Puis, sans ajouter un mot, je me relevais et tournais le dos à Luke. Je n’étais pas habitué au regard brûlant qu’il pouvait me jeter en cet instant. Rougissant légèrement, je me sentis envahis par la pudeur qui me caractérisait. Je ne m’étais jamais trouvé beau et séduisant et j’avais toujours de la peine à comprendre comment je pouvais l’être pour les autres. Je pris garde en retirant la manche du côté droit. J’avais abimé mon bras lors d’un incendie qui avait brûlé ma peau au deuxième degré. Je ne l’avais jamais vraiment récupéré et parfois la douleur se relançait.

Une fois débarrassé de tous mes vêtements, je me tournais rougissant de plus belle en croisant son regard. Je n’avais plus qu’un seul désir. Plongé à ses côtés et dissimulé quelque peu mon corps sous l’eau. Je le rejoignis alors, hésitant un peu avant de m’approcher de lui. Encore timide, j’entourais son visage de mes mains. Je tremblais alors légèrement et finis par prononcer en murmurant.

« Promets-moi que tu seras doux et attentionné, d’accord ? »

Je me rapprochais encore de lui et m’allongeais légèrement sur lui, posant ma tête contre son torse. J’avouais alors honteusement.

« C’est… c’est ma première fois avec un homme. »

En réalité, si j’avais su réellement qui j’étais, il aurait été plus juste de dire que c’était ma première fois tout court. Mais les souvenirs en tant que Benedict contredisait pour le moment mes certitudes.

AILE PROTECTRICE

“Ce n’est pas idiot et je suis content que tu m’en ait parlé. Cependant tu n’as pas à avoir peur. Je ferai en sorte que tout se passe bien.” Il sourit et l’attira doucement contre lui pour l’embrasser. Un premier baiser qui fut court et intense alors que le plus vieux se recula pour lui tourner le dos et se déshabiller. Il le dévora du regard jusqu’à ce qu’il revienne dans la baignoire. Il le laissa s’allonger sur lui et passa son bras autour de son corps caressant son dos avant de reculer un peu la tête pour regarder Ben. “Je serais tendre mais… Hum… Soit tu prends les choses en mains, soit… On va devoir quitter la baignoire parce qu' avec ma jambe et mon bras en moins je serais plus utile dans un lit.”

Luke s’en voulait de lui dire ça mais dans la baignoire sans ses prothèses il aurait du mal à prendre les choses en mains. Surtout si c’était la première fois de Ben avec un homme. Même si faire l’amour avec un homme et une femme en gros ce n’était pas bien diffèrent. Mais bon, Ben semblait un peu apeuré et il semblait aussi avoir peur. Donc autant faire les choses au mieux. “Je suis désolé de t’avoir fait venir dans la baignoire alors que je vais devoir te demander de m’aider à sortir mais avant… Est ce que tu voudrais bien me frotter le dos et le bas de la jambe. J’ai du mal à me plier en deux.” Lentement il lui tendit le gants afin qu’il le frotte. “Et… Est ce que tu pourrais m’aider à me laver les cheveux s’il te plait ? Après je te jure que je ne m’occupe que de toi mais sans mes prothèses je suis bon à rien.”

AILE PROTECTRICE

Honteux, je l’avais été l’espace d’un instant en admettant ce que je ressentais. C’était idiot de laisser une telle peur naître en moi. Luke n’était pas mon premier partenaire et j’avais une confiance aveugle en lui. Alors pourquoi mon instinct se mettait-il en alerte en songeant à ce qui allait se passer entre nous ? Me tournant vers lui, je finis par lui sourire. J’aimais sa compréhension et la douceur dont il faisait preuve en cet instant. Je finis donc par me déshabiller et par le rejoindre. Je m’allongeais sur lui et profitais de cet instant délicieux où je le sentais me serrer contre moi, nos peaux à nu se rencontrant pour la première fois. Lorsqu’il évoqua le fait que je prenne les choses en main, je secouais simplement la tête. Je me refusais à faire un tel choix, je ne voulais pas qu’il ait l’impression de se sentir diminué.

« Oh non, n’espère pas t’en tirer si facilement. Dans ce domaine c’est toi le maître et moi l’apprenti. Laisse-moi juste profiter un peu de ce moment. Je me sens tellement bien. »

Je fermais un instant les yeux. Reposant ma tête sur son torse, je laissais ma main parcourir sa peau. Il était rare que je fasse preuve d’une telle franchise mais c’était vrai. J’aurais pu reste des heures simplement, allongé sans ses bras, écoutant les battements de son cœur et sa respiration sereine. Je finis par me relever, obéissant à sa volonté.

« Tu n’as pas à t’excuser. Je trouve l’entrée en matière excellente. Je t’aiderais du mieux que je peux. »

J’hésitais un peu devant le gant qu’il me tendait avant de le saisir dans mes mains. Un sourire malicieux passa alors sur mes lèvres. Ce qu’il désirait c’était un moment de volupté, non ? Autant en profiter pour le rendre réellement unique. Je déposais alors le gant et saisis le savon directement dans ma main. J’espérais ainsi que sentir ma main remonter le long de ses jambes le ferait frissonner d’envie. Après mes caresses suaves et audacieuses, je cherchais ses lèvres pour l’embrasser plus intensément.

« Tu sais que je te trouve magnifique ? Malgré tout ce que tu peux penser de toi, tu es très beau tel que tu es. »

Je partageais alors avec lui plusieurs baisers courts mais qui ne manquaient pas d’intensité. Je me relevais alors de la baignoire pour aller me placer dans son dos. Je n’allais tout de même pas lui demander de se tourner avec ses blessures. Je frottais un instant son dos et finis par shampooiner ses cheveux avant de les rincer. Mais plutôt que de me lever, je le serrais tendrement contre moi, profitant que l’eau soit encore chaude pour prendre le temps de réaliser ce qui se passait entre nous.

« Je refuse de t’entendre parler de toi comme ça. Tu n’es pas un bon à rien et cela malgré ton handicap. Tu es un jeune homme plein de ressources. Je suis persuadé qu’avec ou sans tes prothèses, J’éprouverais beaucoup de plaisir en ta compagnie. »

J’appuyais la fin de mes propos en déposant quelques baisers brûlant dans son cou.