(Archibald) are you looking for saviours chasing a dream ?

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L'église de storybrooke, veille d'un mariage

Mélinda
Mélinda
Ne lui donne surtout pas ton cœur

La petite brune se tenait devant l’Église avec cette peur d’y entrer. Comme si elle risquait de prendre feu à son contact. Après tout, elle était hantée -ou schizophrène pour tout esprit cartésien- et donc, ce n’était pas le résultat qu’elle appartenait au malin ? La jeune femme n’a jamais été particulièrement croyante. Contrairement à ses clients qui voulaient un mariage religieux. Elle n’était en ville que depuis quelques semaines sous les conseils de son seul et plus proche ami.

Mélinda
Mélinda
Arrête donc de te mentir
Il n’est point ton ami
Mais celui que ton cœur a ravi

Elle baissa la tête, soufflant un grand coup. Certes. Mais la jeune femme avait été fiancée et ce dernier avait préféré sa mère. Même si la justice avait été faite au sens de son propre terme, Archibald était trop gentil. La preuve, elle continuait de lui correspondre sans pour autant oser lui montrer son faciès ou sans lui donner rendez-vous dans cette ville trop petite.

Avoue que tu ne l’as pas cherché
Car tu as peur qu’il n’ait pas la réaction escomptée

Sans aucun doute oui. Alors soulevant les pans de sa robe au tissu sombre, Mélinda avait en horreur tout ce qui était couleur crème. Elle faisait une sorte d’allergie et la réaction pouvait s’avérer virulente. Alors qu’elle eut une hésitation sur le pas de la porte, elle la passa. Rien ne se produisit.

Tu pensais réellement que tu allais prendre feu ?
Ce ne serait que justice pour jouer si souvent avec.

Elle ferma les yeux avant de s’approcher de l’eau bénite. Ses doigts trempèrent dedans pour faire le signe de croix avant de baisser la tête par respect. Même si elle ne croyait pas en l’existence divine, elle pouvait continuer à faire preuve de respect. Autour d’elle, son équipe s’activait pour mettre les fleurs, les chaises. Alors la demoiselle sortit son casque pour communiquer via radio avec eux. Relevant sa lourde masse capillaire ébène, elle laissa ses yeux céruléens balayer l’endroit. Pourquoi les églises devaient-elles être si austères ?

Mélinda
Mélinda
Fais attention à toi
On le sent
C’est ici que ton cœur se perdra

Encore une annonce prophétique de la part des voix qui l’accompagnaient. « Mademoiselle, nous avons presque tous mis en place. Il ne nous reste plus qu’à voir le prêtre et on sera bon pour la répétition. » Elle hocha la tête d’un coup sec. « Que quelqu’un me trouve ce prêtre avant la nuit tomber, je n’aimerai pas que les gargouilles se réveillent et nous maudissent. » La jeune femme et ses superstitions. Elle soupira de nouveau avant de masser ses tempes. Les voix lui donnaient de violentes migraines.

Mélinda
Mélinda
Retourne-toi

La jeune femme fit volte-face de manière vivace avant de voir que ledit curé se tenait là. Elle redressa sa tête avant de s’avancer vers lui, la main tendue. Encore une fois, elle avait cette appréhension qu’elle risquât de prendre feu en touchant un homme de Dieu. « Mélinda Ravenscroft, j’organise ce mariage, lança-t-elle presque excédée par un tel retard, je voulais voir avec vous les psaumes et autres cantiques que les mariés ont choisi pendant la cérémonie. Voir si cela vous convenait. » Elle redressa le nez, beaucoup plus petite que l’homme d’Eglise avant de venir planter son regard clair dans le sien.

Mélinda
Mélinda
Fais gaffe à ton cœur
A son contact, tu le perdras

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Archibald & Mélinda

CHASING A DREAM

un prêtre est mené à célébrer beaucoup d’évènement dans la vie d’une personne. Il peut parfois même être mené à l’accompagner du berceau à la tombe et gérer avec elle tous les aléas de la vie. C’était quelque chose que me fascinait d’ailleurs. Pouvoir créer un lien spirituel avec ces personnes. Être là au moment où on avait besoin de lui pour écouter, soulager les douleurs mais également être présent lors d’évènements joyeux. Parmi tous les sacrements, celui de mariage faisait partie de mes favoris. Les personnes que l’on rencontrait nageaient dans le bonheur et leur joie était terriblement contagieuse. Je n’étais jamais réellement tombé amoureux, je ne pouvais donc qu’imaginer ce qu’elles pouvaient ressentir l’une pour l’autre. Mais sans s’en rendre compte, elles contribuaient à répandre un sentiment d’Amour universel et c’était une très bonne chose.

Ce fut donc avec enthousiasme que je m’étais rendu dans mon église, sachant que je devrais y rencontrer la préparatrice du mariage avant le grand évènement. Je ne l’avais encore jamais vue et j’étais curieux de la rencontrer. Généralement mes collaborations avec les autres se passaient très bien. Il faut dire que j’avais l’art de bien m’entendre avec les gens et j’écoutais leur avis et leurs opinions avec plaisir. C’était ainsi que nous pourrions assurer au jeune couple que la cérémonie contribuerait à la magie du plus beau jour de leur vie.

J’étais arrivé une bonne heure avant notre rendez-vous, ne supportant pas de ne pas être présent pour accueillir les nouveaux venus. C’était pour moi une marque de respect et de d’attention nécessaire. En revanche, je ne m’attendais pas du tout à trouver devant la porte de mon église cette vieille dame que j’appréciais beaucoup, Madame Kandinski. La pauvre venait tout juste de perdre son mari et avait besoin d’une oreille attentive pour partager son chagrin. Obéissant aux exigences de ma charge, je l’avais prise en confession et l’avait encadrée du mieux que je pouvais. Elle était repartie avec un léger sourire aux lèvres, me remerciant de lui avoir consacré un peu de mon temps.

Cependant, l’expression « un peu de » mon temps était très mal choisie. Je finis par me rencontre compte que l’heure avait été dépassée et je me précipitais donc au cœur de mon église pour rejoindre la jeune Melinda Ravenscroft. Ce nom sonnait d’ailleurs très bizarrement à mes oreilles. Je connaissais très bien une jeune femme de ce nom-là. Une correspondante avec laquelle j’avais lié une relation épistolaire en tout bien tout honneur, cela va sans dire. J’appréciais beaucoup les lettres que nous nous échangions. Mais je doutais en revanche que j’aurais affaire à la même personne. Cela serait une coïncidence plus qu’extraordinaire.

A mon arrivée, j’entendis cette jeune personne parler des gargouilles. Cela m’amusa beaucoup. Je m’approchais donc d’elle tout en la saluant.

« Si cela peut vous rassurer, cela fait des années que j’officie au sein de cette église et je vous assure que je n’ai eu à déplorer aucun incident surnaturel de la sorte. »

Lorsqu’elle se retourna, mon regard se porta immédiatement sur ses yeux. Elle avait des yeux magnifiques, d’un bleu océan et d’une grandeur immense. On aurait dit une véritable poupée de porcelaine. Une nouvelle fois, je plongeais dans mes réflexions alors qu’elle se présentait à moi.

« Ravi de vous rencontrer miss Ravenscraft. Je suis le père Archibald Poirot. Je m’excuse d’être arrivé en retard. Une de mes paroissiennes en détresse avait besoin de mon soutien. Je suis désormais tout à vous. »

Elle ma parla de la raison qui l’avait poussée à venir me rencontrer ici. Je hochais la tête tout en souriant et finis par ajouter.

« Naturellement. J’en parlerais avec vous avec grand plaisir. Mais je vous en prie, ne restons pas ici. Suivez-moi jusqu’à mon bureau je vous prie. »

Sur ces mots, je partis à ses côtés rejoindre la sacristie.

(c) crackle bones

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w/ @Archibald H. Poirot coeur

Lettre de Mélinda à Archibald,
Quelques mois auparavant,

Cher Archibald,
Je ne sais pas si je dois jouir de ma soudaine liberté ou alors continuer à penser que je suis emprisonnée ? Je sais, je sais mon ami que tu es sceptique quant aux voix. Et que pour un esprit cartésien comme le tien, il ne s’agit là que d’une schizophrénie. Mais comment expliques-tu alors que ces dernières soient venu me prévenir de la traitrise entre mon fiancé et ma mère ? Certes, certains mettront en cause la dimension charnelle. Du fait que même à l’ère d’aujourd’hui j’ai refusé de me déshonorer. Mais j’ai bien le fait dans le fond. Et on voit maintenant le résultat. Elles me disent de t’écouter et de venir dans cette petite ville qui n’apparaît pas sur la carte.
Storybrooke c’est ça ?
Qu’après tout, je n’avais plus rien à perdre si ce n’est peut-être le restant de mon esprit gangréné. Mais retrouver mon père est si tentant. Seulement, je ne peux m’interroger. Et s’il m’avait oublié ? Après tout, il aurait tous les droits de refaire sa vie. Ou alors hypothèse la plus probable : ma très chère mère -qu’elle brûle en Enfer- lui a annoncé que j’étais morte durant mes séjours en institut ?
Je sais, je me pose trop de questions et je dois m’en remettre aux signes. Et à elles pour le coup.
Dans l’attente de ta prochaine missive,
Bien à toi.
Mélinda Ravenscraft.

La veille du mariage,

Pourquoi les regardes-tu ?
Ses statues de malheur
Dis-nous que vois-tu
Entends-tu leurs pleurs ?

Mélinda avait le nez levé vers les gargouilles et elle tressaillit. De tout son petit être. Après tout, la jeune femme était au-dessous de la moyenne au niveau de la taille. Et les statues lui semblaient gigantesques. Une fois s’éleva dans son dos alors qu’elle baissa la tête. « Mais vous mon père, vous n’êtes pas hanté. Une vieille légende raconte qu’elles sont ici pour défendre la maison de Dieu contre le malin. » Et quand on entend la voix des morts, il se pourrait que l’âme soit damnée. Pourtant Mélinda n’a jamais fait pour froisser celui d’en haut si ce n’est ne pas partager la foi de ses clients et de l’homme d’Église.

Mélinda
Mélinda
Retourne-toi
Et regarde ton cœur se désagréger
Au contact de cet homme-là.

La jeune femme écouta les voix avant de se tourner pour voir ledit prêtre. Des cheveux bruns assez désordonnés, une soutane aux teintes claires qui contrastait avec ses habits sombres. Le regard de l’homme d’Église accrocha celui de Mélinda pendant quelques secondes alors qu’il en vint à se présenter.

Des ricanements s’élevèrent autour d’elle.

Nous te l’avions dit, n’est-ce pas ?
Que tu seras perdue devant cet homme-là ?

Archibald,
Son Archibald,
Était prêtre.
Et ne semblait pas l’avoir reconnu.

Mélinda se contenta d’inspirer avant de lui faire un sourire. Pourtant elle le sentait dans le tréfond de son être déjà bien abimé qu’il était en train de s’effondrer. La demoiselle secoua la tête avant de s’éclaircir la voix. « Ne vous excusez pas. Vous ne faites que votre devoir après tout. » Comme je fais le mien, voulut-elle ajouter.

Mélinda
Mélinda,
Non ne pleures pas

Non, elle ne versera pas de larmes. Le destin était écrit. Et alors que la demoiselle s’était demandé si Archibald partageait ses sentiments. La question ne se posait donc plus. « Très bien. Je ne vous prendrai pas trop de temps. Les édifices religieux me mettent profondément mal à l’aise. »

Mélinda,
Mélinda
Les fleurs ne sont pas au bon endroit

Marquant l’arrêt, son regard voilé pendant quelques secondes. La jeune femme fit volte-face avant de voir que l’un des membres de son équipe arrangeait mal les feuillages. « Elles ne sont pas au bon endroit. De l’autre côté de l’autel. » Elle se retint d’être plus familière mais la présence du prêtre l’empêchait d’être totalement elle-même. Surtout quand toute son énergie était focalisée sur l’idée de cacher son trouble. « Pardonnez-moi, murmure-t-elle, c’est toujours stressant un mariage. Surtout quand la mariée appelle toutes les demi-heures. » Elle eut un léger rire avant de le suivre jusqu’à son bureau.
Bien qu’elle l’aurait suivi jusqu’en Enfer s’il y avait fallu.
Mais il s’agissait là d’un homme d’Église.

Pour un grand détective il n’est pas bien aguerri,
Lui qui n’a pas reconnu la petite femme que voici
Avec qui il a beaucoup parlé
Les derniers mois passés.

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Archibald & Mélinda

CHASING A DREAM

uCette femme m’intriguait. Je me posais beaucoup de questions à son sujet. Était-elle réellement celle à laquelle je pensais ? La jeune femme intelligente et cultivée que j’avais eu le plaisir de rencontrer à travers nos nombreuses correspondances ? Après tout, elle m’avait parlé de venir s’installer dans la ville de Storybrooke dans le bel espoir de pouvoir retrouver son père. L’avait-elle fait finalement ? Je me rendais compte que je ne l’avais encore jamais vue de mes yeux. Pour moi, elle était des lignes au stylo imposées sur sa lettre. Une si belle écriture qui correspondait bien à la femme charmante et gracieuse que je rencontrais aujourd’hui. Mais je ne tenais pas à la brusquer où la mettre mal à l’aise en lui posant une question trop indiscrète qui me brûlait les lèvres. J’attendrais pour cela que nous nous retrouvions dans mon bureau pour parler de la célébration du mariage qui approchait à grands pas. Je finis par lui sourire, satisfait d’avoir affaire à une femme instruite.

« Le monde du spirituel vous intéresse-t-il donc tant que cela ? Vous avez parfaitement raison. Mais je doute que vous soyez le mal en personne. »

Je ne la connaissais pas et pourtant je la sentais véritablement angoissée. Bien sûr, je savais que tout le monde n’était pas forcément très à l’aise lorsqu’il pénétrait dans une église. Le côté cérémonieux, les croyances qui pouvaient échappés à la compréhension de certains et mettre mal à l’aise. Mais la jeune femme qui se tenait devant moi, avait l’air d’être aux prises avec une tout autre forme de peur. Comme elle craignait vraiment une punition céleste. Pour quelle raison ? Je me posais des questions mais je refusais d’approfondir cette conversation. Après tout, si elle voulait se délivrer de sa douleur en confession, je l’accueillerais bien volontiers. Je lui souris finalement, me voulant rassurant.

« Vraiment ? Pourtant j’aurais pensé qu’un œil aussi esthète et créateur comme le vôtre aurait pu apprécier les lieux d’un point de vue artistique. Même s’il est vrai qu’elle est encore loin d’égaler une magnifique cathédrale gothique. Mais je vous promets que nous ferons vite. Tout est pratiquement prêt pour accueillir les jeunes mariés. »

Je souris bienveillant au moment où elle adressait des remarques à ses collaborateur. Il était clair que la jeune femme avait du caractère et qu’elle savait ce qu’elle se voulait. J’avais intérêt à travailler d’une manière efficace avec elle si je voulais que notre collaboration porte ses fruits.

« Ne vous inquiétez pas. Je vous comprends tout à fait. Les personnes veulent que le plus beau jour de leur vie réponde à toutes leurs exigences. Mais je suis persuadé qu’avec voue elles sont entre de bonnes mains. »

Je la conduisis alors vers mon bureau. Une fois rentrer j’indiquais une chaise de la pièce qui faisait front à un bureau en bois massif.

« Je vous en prie asseyez-vous. Puis-je vous offrir quelque chose avant de commencer ? Un café, un thé ou de l’eau ? »

(c) crackle bones

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w/ @Archibald H. Poirot coeur

La veille du mariage,

Mélanie, souris-lui
Bien que ton cœur lui appartienne
Il faut surtout que tu souviennes
Que tu n’es pas ici pour lui

La jeune femme essayait tant bien que mal de cacher son trouble face à Archibald Poirot. Père Archibald Poirot, se fustigea-t-elle. Après tout, c’était bien l’histoire de sa vie que de ne tomber sur un homme inaccessible mais pas de façon maritale mais de manière épiscopale. Son cœur battait douloureusement dans sa poitrine à mesure qu’elle ne parvenait pas à détacher son regard si bleu des yeux du pasteur. D’une stature assez petite, il était à peine plus grand qu’elle. Mais ne lui avait-il pas dit qu’il était de taille modeste dans leurs échanges épistolaires ? Elle les avait comptés, toutes les lettres rangées. Au total de 297 lettres depuis des années. Depuis qu’elle avait fait appel à lui pour retrouver Jeremiah Ravenscroft , le père disparu de la jeune femme. « Vous ne savez rien de moi, mon Père. J’ai bien plus de pêchés à mon actif que cela saurait vous surprendre. Et disons que je suis plus intéressée par des choses… » Par la mort en règle générale. Mais quand on est poursuivie par des esprits qui ne parlaient qu’en énigmes, il y avait de quoi se poser des questions.

Ne lui dis pas qui tu es,
Car dans le fond peu lui importe
Après tout, ce n’est qu’un curé
Qui te claquera sa porte
S’il venait à découvrir ton identité

Ils avaient raison. Mais pourquoi cette jeune demoiselle s’était mise à nourrir des sentiments romantiques envers son correspondant ? Et pourquoi avait-elle cru que l’affection était réciproque ? Elle se fustigea mentalement avant de déglutir. La question la plus importante était : pourquoi ne l’avait-il pas reconnu ? Y avait-il beaucoup de Mélinda Ravenscroft dans son entourage ? Elle ne saurait le dire alors que ses longs cheveux bruns lui barraient le visage. Regardant de gauche à droite, elle se rappelait les mots qu’elle avait couché sur le papier dans une de ses missives précédentes.

Les églises ont toujours été pour moi comme un lieu mystique. Je ne désire pas entrer dedans de peur de me brûler. Quand on est autant rattaché à la mort que moi, on évite les lieux qui sont chargés en esprits chimériques. Les églises, les lieux de culte, les cimetières et les hôpitaux.

Mélinda, non, ferme-la
Ne lui dis pas ses mots là
Alors il saura
Que c’est toi

Mais ce fut plus fort qu’elle. « A vrai dire, peu m’importe la beauté des édifices. Ils sont chargés en énergie spirituelle et je les évite. Lieux de culte, hôpitaux ou… » Elle vint à déglutir à mesure que ses grands yeux ne cessaient de fixer les gargouilles, effrayée. « Les cimetières. » Un indice de plus pour vous, très cher Poirot. Mais celui-ci semblât faire mouche, si bien que la demoiselle commença à douter qu’elle ait eu un quelconque impact émotionnel sur lui. Alors, elle se détourna de lui pour s’en prendre à ceux qui étaient incapables de ranger correctement les fleurs. La pression était trop forte sur les épaules de la jeune demoiselle qui menaçait à tout moment d’exploser. « Le plus beau jour de leur vie ? Vous êtes bien un homme d’Eglise, mon Père. Sans vouloir vous manquer de respect, le plus beau jour de notre vie n’est point le jour de notre mariage mais celui où nous accomplissons notre quête. » Elle prit une profonde inspiration avant de déglutir. « J’ai été fiancé, je me suis retrouvée en robe de mariée et je peux vous assurer que ce ne fut pas le plus beau jour de ma vie. » Non ce fut le pire.

De cette journée, tu gardes des souvenirs amers
Celui où ton fiancé s’est tiré avec ta mère
Le sort de celle-ci ne fut que doucereux
Après tout ce qu’elle t’a infligé de douloureux

Prenant place dans le bureau, sa nervosité augmenta tant l’office était chargée en énergie mystique. Prenant une inspiration, elle sortit son bloc-notes avant de relever la tête à la question d’Archibald. « De l’eau sera parfait. » Un liquide chaud sur un corps chaud, elle allait entrer en ébullition. « Hm. Tenez, voici la liste des cantiques ou autres. Je vous laisse faire votre choix ; je suis agnostique. » Elle lui tendit la fiche de ses mains manucurées, liste où son écriture ronde était répandue partout. Une écriture reconnaissable entre mille.

Et si après cela il ne te reconnait pas Mélinda
C’est que dans le fond, tu ne comptais pas.

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Archibald & Mélinda

CHASING A DREAM

Continuant à parler avec la jeune femme, je découvris qu’elle semblait renfermer en elle bien plus de mystère que j’aurais pu le penser. Elle avait raison en un sens, je ne la connaissais pas. Je ne pouvais donc pas juger ses actes ou les péchés qu’elle avait commis. Elle semblait en avoir beaucoup sur le cœur mais semblait également peut encline à m’en parler. Je ne m’en formalisais donc pas, me contentant alors de lui sourire de manière avenante.

« Vous avez raison, je ne connais pas. Je ne peux donc pas juger ce que vous avez fait. En revanche, vous ne devriez pas sous-estimer la miséricorde de Dieu. Il n’a jamais empêché l’entrée de son Eglise à quiconque. Je puis donc vous assurer que vous êtes la bienvenue en ces lieux. »

Nous poursuivions notre discussion et je fus surpris d’entendre les propos de la jeune femme sur l’énergie spirituelle. Elle me rappelait presque les propos que j’avais longuement échanger avec ma correspondante. Intérieurement, je recoupais les informations qui pouvais appuyer l’hypothèse qui m’obsédait depuis que la jeune femme s’était présentée à moi. Pouvait-il réellement s’agir de Mélinda ? Cette jeune femme que j’avais rencontrée en correspondance et avec laquelle j’avais entretenu cette longue et passionnante correspondance ? J’aurais voulu le croire mais quelque part je me refusais à l’admettre. Je tenais infiniment au lien qui nous unissait. Notre amitié était pour moi un réel réconfort dans ces moments de doutes que je taisais en public. J’aurais été heureux de la savoir ici mais mon jugement était troublé par un manque terrible d’objectivité. J’écartais donc cette pensée pour poursuivre notre conversation.

« Vous seriez donc medium ? Un être extra lucide ? Si tel est le cas, je peux comprendre que vous évitiez ce genre de lieux. L’énergie spirituelle est présente partout mais est spécialement concentrée en ces lieux. »

Il était normal que l’énergie spirituelle divine et humaine soient plus présente dans les lieux où beaucoup de personnes étaient mortes où vivaient des émotions ou des évènements très forts. Je fus ensuite surpris par le jugement de la jeune femme concernant le mariage. Je comprenais très vite que la jeune femme avait passé par là et avait été terriblement malheureuse dans son couple. Je ne m’attardais pas là-dessus, préférant approuver ses premiers dires.

« Vous avez raison, Melinda. Chacun de nous possède des aspirations différentes et cela serait trop vite juger de dire que le mariage pourrait être l’aspiration de toutes les personnes. Réaliser un rêve auquel nous tenons particulièrement est également un pur moment de bonheur surtout lorsque nous nous sommes battus pour le réaliser. Mais dans ce cas, quelle serait votre quête ? »

Je me rendais compte que je m’avançais beaucoup dans mes propos. Après tout, elle ne souhaitait peut-être parler d’elle-même.

« Je vous pris de m’excuser, Mélinda. Je n’avais pas à vous poser cette question. Je suis navré pour ce que vous avez dû traverser. »

Ma vraie révélation, je l’eus au moment où elle me tendit sa liste. Je restais alors silencieux, à contempler les magnifiques courbes de son écriture on ne peut plus féminine. Je relevais alors mon regard vers elle, pensif.

« Mélinda Ravenscroft… j’aurais dû m’en douter. »

Je plongeais alors mon regard dans ses beaux bleus reflet parfait du ciel. Jamais je ne m’étais douté pouvoir être en proie à une si vive émotion. Les souvenirs de nos correspondances échangées et voir enfin le visage de la femme qui les avait écrite… je me sentais horriblement troublé.

« C’est vraiment toi alors ? Je te demande pardon. J’avoue que j’avais des doutes mais cela me semblait tellement irréalisable. Depuis quand es-tu arrivée à Storybrooke ? »

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w/ @Archibald H. Poirot coeur

La veille du mariage,

Ne montre en aucun cas, ce qui t’anime
Ne montre pas ce qui te chagrine
Mélinda, sois forte
Ne lui ouvre pas cette porte
Mélinda, recule tant que tu peux
Avant que ton âme ne prenne feu

La jeune femme se tenait aux côtés d’Archibald. Son Archibald. Et elle venait de se rendre compte. Alors qu’elle posait pour la première fois son regard azuré sur lui, que ses belles illusions venaient se s’envoler en fumée. Si elle avait pu, elle aurait fondu en larmes. Non, la jeune femme aurait avant tourné les talons pour fuir à toutes jambes. S’enfermer dans sa petite chambre de motel et se laisser aller au chagrin. Étrangement, le sentiment qui étreignait son myocarde glacé ne lui était pas étranger. La demoiselle se tint donc, le dos droit, le menton relevé près de l’homme d’Eglise qui mesurait approximativement sa taille. Elle aurait envie de lui dire qu’elle ne croyait pas cette entité qu’il vénérait. Il n’y avait aucun Dieu, aucun Lucifer. Il n’y avait que la mort et ses tourments. Elle pouvait en sentir le frisson glacé sur son échine à mesure qu’elle fermait ses yeux pour tenter de se concentrer. « Mon père, dit-elle avec douceur, nous n’avons pas les mêmes croyances. » Et elle le connaissait bien. Il respecterait ses seules paroles.

Lèvres scellées,
Cœur brisé
Mélinda en cendres tu as fini
Mais tel le phénix, ta flamme sera ravie

Elle n’en était pas sûre. Après tout, si elle avait pu, elle aurait plongé son cœur dans son thorax pour en arracher son cœur palpitant et voir les dégâts provoqués au gré des années. Voir s’il était fissuré, s’il marchait encore. S’il n’était pas devenu fumé. A la question d’Archibald, elle se tourna vers lui, pivotant d’un quart de tour sur le côté. Ses yeux aux teintes d’un ciel d’été se levèrent vers lui alors qu’elle le fixait lèvres pincées. Puis, elle ferma doucement ses yeux, laissant les fantômes lui dicter sa conduite. Sa voix s’éleva donc d’une diatribe dans les airs alors qu’elle se balançait d’avant en arrière.

« Belge de naissance,
C’est au Québec que vous avez été élévé,
Policier canadien puis américain fut votre métier
Avant qu’une perte ne vous ait ébranlé
Et embrasser la carrière de prêtre fut votre renaissance.
Seulement voici ma prédiction
Cela sera également votre perdition
Méfiez vous de votre cœur
Il sera instigateur de malheur. »

Revenant à elle, elle frissonna à mesure qu’elle réouvrit les yeux pour venir poser les billes translucides sur lui. « J’ai dit quoi ? » La demoiselle n’avait jamais conscience quand elle lançait ce genre d’avertissement. C’était comme si un des esprits qui l’entourait, prenait possession d’elle. « je ne peux pas les distinguer. Juste les entendre. » Sans doute ne la croirait-il pas ?

Il te croira
Et tu sais pourquoi ?
Car ce que nous lui avons dit
Il ne te l’a jamais écrit

Que lui avaient-elles dit ? La demoiselle chercha la source de ses mots avant de venir s’asseoir dans le fauteuil. Elle était glacée, frigorifiée. Comme si son cœur venait de se fissurer. « Retrouver mon père serait ma quête, je dirai. » Elle se gratta un peu la tête, ne le fixant pas dans les yeux. Elle en avait trop dit. Mélinda avait noué cette étroite relation pour reprendre contact avec son père disparu. La jeune femme le fixa en penchant légèrement la tête sur le côté. Les lèvres closes, elle cherchait ses mots avant de soupirer. « Tu m’avais caché ta vocation, Archi’. » Le surnom qu’elle lui donnait. La jeune femme se pencha vers l’avant, répandant son parfum de myosotis au travers de la pièce. « Je devrais dire, mon père désormais. »

C’est comme si tu avais creusé toi-même ce fossé
Nous comprenons qu’il est là pour te préserver
Car tu as peur, peur de l’être aimé
Peur de l’être désiré.

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