Envole-moi vers les étoiles (Matt)

ENVOLE-MOI...

Le calme d’une nuit printanière. Pour moi, il n’existait pas de meilleur moment dans une journée La nuit tout était calme et paisible. Il n’y avait aucun bruit et aucune stimulation pour me sortir de mon apaisement. J’avais alors pris l’habitude de méditer en me rendant en pleine nature. Le bruit lointain d’un cours d’eau ou le chant harmonieux des criquets, tout semblait vouloir m’accompagner et me protéger de mes stimulations quotidiennes. Je passais alors une heure ou plus à me laisser aller sans penser à rien. La sensation était si agréable.

D’ordinaire, mon esprit n’était jamais au repos. Cela n’avait rien de bien surprenant il est vrai. La plupart des gens vivaient avec des idées qui ne cessaient de tourbillonner dans leur tête. Il n’y avait rien de plus normal. Mais moi je savais que ma tête ne fonctionnait pas comme celle des autres. J’étais capable de toutes sortes de tours de passe-passe étranges qui dépassaient toute compréhension rationnelle. Je ne savais pas d’où je tirais mes capacités, mais j’étais mu par une sorte de sixième sens qui m’avertissaient d’un évènement auquel je me devais de prêter attention.

Mais cela ce n’était rien. Dans l’absolu, cela s’avérait parfois bien utile. Mais lorsque je commençais à faire bouger ou exploser des objets sans le vouloir, que je lisais les pensées de mes interlocuteurs cela me posait réellement un problème. Je n’étais pas capable de les maîtriser et ne le serait sans doute jamais. Je prendrais donc le risque de mettre tous mes amis en danger pour un pouvoir que je ne maîtrisais pas ? Ou était l’intérêt là-dedans ? Alors oui la méditation m’aidait mais pour combien de temps encore ? Serais-je condamné à vivre avec ce poids sur la conscience toute ma vie ? Pourrais-je un jour m’en libérer en découvrant qui j’étais réellement ? Je n’en avais pas la moindre idée et je devais bien avouer que le trouvais la chose particulièrement inquiétante.

Je finis par ouvrir les yeux, finissant par me convaincre que ce soir-là je serai incapable de me concentrer. Je m’allongeais alors un moment dans l’herbe, regardant avec intérêt l’immense voûte céleste qui s’offrait à moi. Je pensais alors à mon parrain Quassim. Ce dernier me manquait tellement. Il était la seule personne au monde capable de me comprendre. Même s’il ne s’y connaissait pas plus en pouvoir extra-sensoriels que moi il m’aidait par sa seule présence tellement apaisante. Je me rappelais encore toutes ces soirées passées à regarder ces étoiles qu’il admirait tant. Il me parlait alors des étoiles, des constellations, des astres et de toutes ces choses qui constituaient les merveilles de notre univers. Bien sûr, il n’omettait jamais de me parler de vie extra-terrestre et d’être merveilleux qui n’attendaient qu’à entrer en contact avec nous. J’y croyais bien évidemment. Depuis toujours, je rêvais de pouvoir parcourir les étoiles même si je savais que ce rêve était inatteignable. Peut-être qu’un jour nous connaîtrions les vols en navettes spatiale touristique mais ce n’était pas pour demain.

Je m’étais à peine fait cette réflexion que j’entendis un bruit s’élever à l’horizon. Il s’agissait d’un bruit étrange qui se répétaient à plusieurs reprises. Ne sachant pas réellement de quoi il s’agissait, je me relevais par curiosité et parti dans sa direction. Je découvris alors un étrange cabine bleue sorti de nulle part. Ne comprenant pas de quoi il s’agissait, je la regardais impassible alors que je voyais la porte s’ouvrir.  

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ENVOLE-MOI...

Si l’apparition de la cabine bleue m’avait déjà grandement surpris, elle n’était rien en comparaison de l’homme très étrange qui en sortis. Restant stoïque et écoutant ce qu’il me disait, je tentais de faire le tri parmi toute les informations étranges qu’il débitait à un rythme effréné. Le fait qu’ils s’interroge sur l’année que nous vivions signifiait qu’il avait voyagé dans le temps. Était-ce réellement possible ?

« Euh non… nous sommes en 2022. Pourquoi, ce n’est pas votre année ? »

J’avais posé cette question d’une petite voix fluette, ne sachant pas réellement si mes paroles avaient réellement plus de sens que les sienne. Il m’interrogea alors sur la présence d’une jeune femme que je n’avais semble-t-il jamais vue de ma vie. De toutes manières, sa description n’avait pas beaucoup de sens pour moi. Comment une personne pouvait-elle rose et jaune ? Cherchait-il jeune femme de couleur blanche avec des cheveux blonds ? Je me contentais alors de hausser les épaules.

« J’ai eu l’occasion de croiser de nombreuses femmes blondes dans la ville de Storybrooke mais ici il n’y a que moi dans cette clairière pour le moment. »

Mais la surprise la plus grande était à venir. Car je compris que non seulement il ne venait peut-être pas de notre époque mais encore moins de cette planète. S’agissait-il donc de ma première véritable rencontre avec un alien. C’était tellement étrange. Il paraissait pourtant bien humain lorsque je le regardais. Un peu étrange certes mais il ne semblait pas beaucoup plus différent de moi. Cependant, les apparences étaient parfois trompeuses. Les aliens avaient peut-être inventé une technologie pour se mêler parmi les humains pour ne pas attirer leur attention ? Ou alors il s’agissait d’un humain qui avait à sa propre disposition un vaisseau lui permettant de voyager. Si c’était le cas, c’était véritablement fantastique comme idée ! Je voulais parler mais mes parles se perdaient dans le flot de paroles qu’il débitait. Il finit par déclarer qu’il allait repartir. Devais-je alors tourner les talons ? Faire comme s’il ne s’était rien passé et retourner à ma méditation ? N’allais-je pas alors laisser passer la chance de ma vie de pouvoir enfin connaître des mondes au-delà de notre très chère planète.

« Au revoir. »

Avais-je déclaré sobrement avant de détourner les talons. Pourtant, mon instinct me poussait à aller le rejoindre. C’était comme si je pouvais entendre une voix à l’intérieur de ma tête qui s’évertuait à me faire comprendre que j’allais faire peut-être la plus grosse erreur de ma vie. Comme elle n’avait eu de cesse jusqu’à présent de me guider dans la bonne direction, je fis rapidement demi-tour et ouvrit la porte avant que la cabine téléphonique ne disparaisse.

Je me retrouvais alors dans l’endroit le plus étonnant qu’il m’ait été donné de voir de toute ma vie. Sa machinerie était complexe mais ce n’était pas ce qui m’étonnait le plus.

« Comment est-il possible que votre vaisseau soit si grand ? Ce n’est qu’une cabine téléphonique à l’extérieur… comment avez-vous accompli ce miracle ? »

Me rendant alors compte que j’étais monté à bord sans sa permission, je tentais de prendre mon courage à deux mains et me rapprochais de lui.

« Je suis navré mais je… je ne peux pas vous laisser repartir. Pas sans moi. C’est la première fois que je retrouve face à un tel prodige. Vous possédez une machine à voyager dans le temps et dans l’espace… vous êtes la preuve vivante que l’Univers est plus grand que ce que nous pouvions l’imaginer. Cela a toujours été mon rêve le plus fou. Voyager jusqu’aux confins de l’Espace… vers une galaxie lointaine. »

Je me rapprochais alors de lui, une lueur suppliante dans le regard.

« Je vous en prie, laissez-moi venir avec vous. Je vous promets que je saurais me faire discret et je… je pourrais peut-être vous êtes utile. Je suis plus doué que ce que j’en ai l’air. »

Ce n’était pas vrai bien sûr. Mais je tenais plus que tout à finir par l’amadouer et me laisser prendre la route avec lui.

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ENVOLE-MOI...

J’avouais volontiers ne pas réellement savoir ce que j’étais en train de faire. Quelque chose m’avait poussé à le suivre sans que je ne puisse réellement mettre le doigt dessus. Ce n’était pas réellement la première fois et je savais qu’en règle générale, écouter cette petite voix me permettait de renouveler des défis difficiles mais qui s’avéraient toujours être bénéfiques pour moi. Alors j’avais suivi cet inconnu, terriblement intrigué par l’aventure que je pourrais vivre à ses côtés. Bien sûr, en tant passager clandestin, je savais bien que je risquais de ne pas être le bienvenu. D’autant plus que nous n'étions pas les seuls dans ce vaisseau. Je souris un peu à l’adresse de la toute jeune demoiselle qui l’accompagnait, imaginant les merveilleuses aventures qu’elle avait pu vivre aux côtés de son père.

Dès que j’avais poussé la porte, ma curiosité avait été éveillée par le vaisseau qui se trouvait devant moi. Il est clair que lorsque je pensais vaisseau spatial, je n’imaginais pas forcément une cabine téléphonique bleue circulant dans l’espace. Je l’écoutais alors me parler en tentant de retenir les informations principales de son discours. Cela n’était pourtant de loin pas une mince affaire. Je lui répondis alors, toujours aussi intrigué par l’homme qui se tenait devant moi.

« C’est très ingénieux comme système. J’imagine que cela peut vous permettre de rester discret en toutes circonstances. Qu’est-ce exactement que les Seigneurs du Temps ? Etes-vous des gardiens responsables de préserver le continuum espace-temps ou quelque chose d’approchant ? »

J’attendis alors anxieux que cet étrange visiteur me donne sa décision. Il était tout à fait en droit de me refuser cette faveur. J’aurais sans doute été un peu déçu mais j’aurais parfaitement compris la situation que j’aurais acceptée. C’est pour cette raison qu’un sourire discret naquit sur mes lèvres au moment où il me demanda simplement de fermer la porte derrière moi. Je m’exécutais Je répondis alors sur un ton égal.

« Je vous remercie beaucoup. »

Je lui parlais alors de mon rêve de voyager dans l’Espace. Ce souhait été si cher que je lui en étais vraiment très reconnaissant. Je l’écoutais alors avant de compatir à son malheur.

« Vous avez dû voir tellement de choses fascinantes aux cours de vos voyages… et tout autant de choses terribles j’imagine. Je suis navré de savoir que votre femme est introuvable. Je ferais de mon mieux pour vous aider, vous ainsi que votre fille. C’est terrible de grandir sans sa famille. Moi-même qui vous parle, je suis orphelin depuis le plus jeune âge. Ce sera donc un plaisir pour moi de vous aider. »

Je me sentais prêt à partir à l’aventure et je lui souris légèrement au moment où il me demanda mon prénom.

« Je m’appelle Benedict, mais tout le monde ici m’appelle Ben. Et vous, comment vous appelez-vous ? »

Je regardais alors la drôle de structure en métal au centre de son étrange vaisseau bleu.

« Comment faites-vous pour voyager avec cette machine ? Savez-vous au moins dans quel monde votre femme est restée ? Est-elle toujours sur Terre ? »
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ENVOLE-MOI...

Je me considérais comme chanceux. L’homme en face de moi avait l’air aussi accueillant qu’amusant. Il avait l’air d’apprécié ma compagnie d’après son air enjoué et cela me faisait plaisir. Mais cela ne m’étonnait qu’à moitié. Il avait réellement l’air d’être quelqu’un de social. Cela m’amusait de songer que je ne devais pas être le seul qui avait eu l’occasion de vivre ses aventures à ses côtes. Combien il y avait-il dû avoir de gens d’ailleurs ? Certainement des dizaines. Il n’avait certes pas l’air très âgé mais sa spécialité était le voyage dans le temps. Il était peut-être plus âgé que ce qu’il semblait être. A nouveau, je ne me permettrais pas de l’interroger à ce sujet. Qu’il soit celui d’un homme ou celui d’une femme, l’âge était toujours une question délicate à poser et un sujet sur lequel il ne fallait pas trop s’attarder. Je préférais donc me concentrer sur le sujet actuel de notre conversation.

« Il est vrai que votre cabine de téléphone à l’air très amusante. J’ai remarqué qu’il était écrit police du la devanture en plus de cela. Est-ce que cela arrive que des gens vous appellent à la rescousse ? »

C’était une chose probable, non ? Après tout il se faisait lui-même appelé le Docteur. Je devinais assez aisément qu’il s’agissait là d’un surnom. Même dans les coins retranchés de l’Univers, les Docteurs devaient bien avoir des noms complets, non ?

« Très bien, enchanté de vous connaître Docteur. Vous pouvez m’appelez Ben bien sûr. La plupart de mes amis le font. »

C’est bien ce qu’il semblait être, non ? En tout cas il n’avait rien d’un ennemi potentiel et j’étais doté d’un caractère doux et pacifique. Je n’aimais pas me faire des ennemis. A quoi bon cela pouvait bien servir dans une vie ? Je souris à la petite demoiselle qui s’adressait à moi. Je ne m’étais jamais senti très à l’aise avec les enfants. L’instinct paternel semblait être une chose qui m’échappait totalement. Mais qui pourrait rester insensible devant une telle frimousse ?

« Euh non, mademoiselle je l’ignore… mais je ferais tout mon possible pour aider ton Papa à la retrouver. »

Cela semblait lui plaire que je lui porte une telle attention et je lui souris en retour. En revanche, j’affichais rapidement une mine peinée au moment où le Docteur affirma qu’il était le dernier de son espèce.

« Je vous prie de m’excuser. Je ne voulais pas vous paraître déplacé. J’ai été maladroit. »

Je n’ajoutais rien, d’autant qu’il ne semblait pas vouloir s’y attarder. Au moment où la machine se mit en marche, je manquais de peu de tomber. Par chance j’avais des bons réflexes qui me permirent de me raccrocher à temps à la console du vaisseau. Le voyage était chaotique mais cela ne me préoccupait pas. J’étais au contraire amusé par cette situation et j’avais soif d’aventure. Je buvais littéralement les paroles du Docteur et je ne pouvais que me montrer admiratif devant les faits qu’il me présentait.

« 4500 ans après notre ère ? C’est… enfin ça paraît tellement difficile à croire et à concevoir. Comment se porte le monde ? Est-ce qu’il existe des colonies humaines à travers tout l’Univers ? Et sur quelle planète se trouve-t-on ? Sommes-nous toujours sur Terre ? »

J’était d’un naturel aventurier certes mais je restais également prudent. Je risquais très certainement d’avoir un choc en ouvrant les portes de ce vaisseau et je voulais donc obtenir quelques réponses à mes questions avant de découvrir cet inconnu.

ENVOLE-MOI...

Lorsque je vis la jeune demoiselle pousser la porte du vaisseau, une crainte m’envahit de la voir sortir seule. A son âge, ce genre d’aventure pouvait être très dangereuses. Ce n’était pas prudent de la laisser seule. Je soupirais alors intérieurement. Si seulement, j’avais songé à prendre mon arme de service avec moi. Mais il était rare que je la garde en permanence sur moi, encore moins lorsque j’allais méditer en forêt. Nous avions beau être aux pays des cow-boys, cela ne justifiait en aucun cas d’en devenir un soi-même. De plus, je n’étais pas un adepte des solutions de violence. Ce n’était pas pour rien si j’avais choisi de devenir négociateur de crise. Cependant, je sais que si je m’étais retrouvé dans une situation impossible, je n’aurais pas hésité un seul instant pour la protéger elle et son père. En entendant les propos du Docteur, je fus éminemment surpris de l’entendre annoncer que nous nous trouvions dans un placard à balais. Je ne pus alors m’empêcher de rire gentiment.

« Je vous avoue que ce n’était pas réellement ce à quoi je m’attendais lorsque je vous parlais d’un voyage hors du commun. »

Cependant, je songeais pour me rassurer que le placard à balai n’était que l’antichambre d’une découverte plus étonnante encore. Après tout, nous étions dans le futur, non ? Le futur ne pouvait s’avérer que remplis de surprises. Je fus néanmoins surpris lorsque mon compagnon d’aventure annonça que sa petite fille resterait dans son vaisseau.

« Etes-vous sûr que c’est prudent pour elle ? Elle ne risque rien ? »

Plutôt étonnant comme remarque de ma part alors que je n’étais pas le père de la petite. Il avait déjà perdu la mère, j’étais certain qu’il ne prendrait aucun risque pour perdre également sa fille.

Une fois sortis, je jetais des coups d’œil partout où je le pouvais. Cette navette était si étonnante que sa simple vision éveillait en moi cette âme d’aventurier. Quelle fantastique aventure. Pourtant, le Docteur avait raison, tout ici était beaucoup trop calme. D’autant plus que le voyageur temporel venait de me révéler que le vaisseau était fait pour enfermer une ville. Une ville devait par définition grouiller de vie et fourmiller d’êtres vivants. Or là nous n’entendions aucun bruit, hormis ceux qui témoignaient que le vaisseau était en parfait état de marche.

« C’est vrai que c’est étrange. Pensez-vous que quelque chose ou quelqu’un aurait pu pousser ses habitants à la fuite ? »

Cela aurait semblé étonnant pourtant il était plus que probable qu’un vaisseau aussi grand dispose de son propre système de sauvetage, comme des canaux accrochés à un bateau, non ?. Suivant ses instructions, je restais bien à deux pas derrière lui. J’étais poussé par la curiosité, impatient de découvrir la source de ce désert qu’était devenu ce vaisseau.