Hmmm...tu sens bon, nourris-moi... ft. Soran

Je ne suis pas diabétique. Le manque de sucre ne me fera pas perdre conscience tout comme un excès ne me donnera pas des poussés de vertiges. Par contre…j’ai toujours tendance à devenir extrêmement placide lorsque mon corps ressent une carence de sucre, comme si c’était le seul moyen qu’avait mon esprit de sécrété un peu d’endorphine. C’était le seul moyen que je me sente un peu vivant et…normal. Enfin, comme les autres. Sauf qu’un connard avait fouillé dans mon bureau et volé toutes mes réserves de sucre. Fermant les yeux afin de contrôler la poussée de colère qui montait monstrueusement vite en moi, j’inspirais lentement en tentant de penser à autre chose. Normalement, c’était en imaginant un monde sous-marin mystérieux et fantastique que je parvenais à atténuer les bouffés de fureur en moi, sauf que là, ce n’était pas possible. Parce que j’avais BESOIN de sucre et que je n’en avais pas!


Faisant les cent pas dans mon bureau, je me saisis d’un cadre représentant une charte des PH marin des grands océans de ce monde et je l’ai balancé contre le mur opposé à moi, dans un élan de rage. J’étais un homme doux et tendre, mais lorsque j’étais en colère, mes rages pouvaient devenir monstrueuse. Bien sûr, dès que la réceptionniste avait compris qu’il me manquait cet élément essentiel à ma vie qu’était le sucre, elle avait fait de multiple appel afin de faire livrer des gâteaux, des biscuits, des pâtisseries et des chocolats en tout genre, mais les livreurs se faisait attendre. Beaucoup trop attendre. « J’AI FAIM » Hurlais-je en jetant également mon ordinateur contre le mur qui s’était déjà mangé le cadre, quelques secondes plus tôt.


De toute façon, je me fichais un peu de massacrer ce bureau, je détestais être enfermé à la clinique vétérinaire alors que normalement, je bossais à l’aquarium. J’avais pourtant répété encore et encore qu’il fallait aménager une salle d’opération sur mon lieu de travail plutôt que de me forcer à venir ici, mais nooooooooon, personne ne m’écoutait. Le téléphone posé sur mon bureau sonna et j’ai bien faillit le balancer également, mais une force me convainquit de répondre. La voix tremblante de la réceptionniste m’avisa que quelqu’un était arrivé avec une première dose de sucre. « Faites-le entrer et vite » Dis-je précipitamment, alors que mon cœur qui tambourinait furieusement bondit de plaisir. J’avais l’impression que ma colère se calmait instantanément et que le monstre à l’intérieur de mon être ronronnait à l’approche de mes merveilles sucrées.


« Vite, vite vite! » Dis-je en ouvrant la porte alors qu’un éclat roux brillant se fit apercevoir. D’un geste rapide, j’ai agrippé le col du haut du livreur et je l’ai attiré brusquement dans le bureau avant de refermer la porte derrière nous, tout aussi rapidement. Presque plaqué à lui, la respiration rapide, mes yeux normalement bleu océan étant maintenant aussi sombre qu’un abysse profond, je sentais mon sang palpiter et pulser dans tout mon corps. « Donne-moi…Pitié…Donne-moi… » Haletais-je d’une voix rauque, incapable d’être moi-même lorsque j’étais en manque. Ma main tremblante maintenait d’ailleurs encore le col du jeune homme roux qui sentait les gâteaux. « Hmmm….tu sens bon » Murmurais-je rêveusement en frissonnant. « Tu as des gâteaux, non? » Rajoutais-je, comme si c’était très normal comme rencontre et comme conversation.


@Soran W. Dreamwood

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J'avoue que je suis réellement étrange, voire carrément apathique, lorsque mon organisme manque de sucre. Ce n’est pas de ma faute, c’est l’endorphine sécrété par mon esprit lorsque je dévore un gâteau ou une friandise qui me maintient dans l’esprit d’un être chaleureux. Respirant rapidement à l’approche de l’odeur merveilleuse, je bondis presque sur le pauvre livreur dès qu’il entre dans mon bureau. Mes pupilles sont dilatés à l’extrême, on peut voir les veines de mes tempes pulser au gré de ma respiration et le tremblement de mes mains peut ressembler à s’y méprendre à ceux qu’aurait un junkie en attente de sa prochaine dose. J’ai faim. Coller contre le roux de sorte à ce que mon torse musclé écrase le sien, j’avoue que tout dans mon attitude est animal, mais à ma défense, on ne m’avait jamais appris à contrôler ce genre de pulsion.


Je le sens trembler contre moi, il est effrayé, ce n’est même pas difficile à voir et pourtant, je ne me recule pas. Pourquoi? Parce qu’il a une magnifique boîte blanche entre ses mains. Boîte que je convoite et que je la désir presque aussi ardemment que je peux désirer un homme lorsque le manque se fait trop impérieux. Je suis sur le point de lui arracher son colis, mais il me devance et lance la boîte sur une chaise. « Attention, tu vas les abîmer! » Feulais-je d’une voix rauque en le lâchant tout aussi vite afin de me précipiter vers les pâtisseries. Avaient-elles survécus? Est-ce qu’elles étaient encore en état? Inquiet, je ne prêtais plus attention au livreur traumatisé et je me suis concentré sur le couvercle.


Doucement…je devais le retirer très doucement. Si la pâtisserie à l’intérieur avait un glaçage et que le choc avait désarçonné les petits gâteaux, tout serait fichu. Le glaçage et le coulis, c’était ce qu’il y avait de meilleur! « Oh bon sang, merci Poséidon » Soupirais-je de soulagement en découvrant ma commande intacte. Il ne faut pas longtemps avant que je me saisisse d’un cupcake et que j’enfonce un doigt dans la crème colorée. « Oh mon dieu, ça goûte le ciel » Dis-je en suçant mon doigt, en extase. Ma respiration se calma et mes pensées devinrent plus rationnelles. Oups…est-ce que je venais réellement d’agresser un livreur? Je me tourne lentement vers le roux et je regarde son visage encore plus blanc que la neige. « Oups » Dis-je d’une voix contrite, subitement gêné.


« Je suis désolé, je t’ai fait mal? » Demandais-je en terminant de laper du bout de ma langue le glaçage qui restait sur mon doigt. « J’ai… » Commençais-je à dire avant de m’interrompre. Qu’est-ce que je pouvais bien lui raconter pour le calmer et l’empêcher de déposer une plainte contre moi aux flics de Storybrook? « …je…j’ai des tendances hypoglycémique qui me font perdre la tête parfois…ne t’inquiète pas, je ne suis pas dangereux, seulement intense… » Bafouais-je maladroitement, peu habitué à m’excuser. Normalement, je l’aurais fichu dehors sans grand état d’âme, mais aujourd’hui, je ne pouvais pas m’y résoudre. « Assis-toi et respire doucement, ça ira mieux ensuite » Conseillais-je alors que je me doutais bien qu’il voulait fuir le plus vite possible. Sauf qu’une autre plainte à la police à mon sujet était hors de question. « Tu veux de l’eau…ou même un de mes petits gâteaux? Il est rare que je partage, mais ils sont délicieux, ça pourrait te remonter le moral » Offris-je avec un sourire bienveillant, un peu à contre cœur, en lui tendant la boite qu’il avait lancé, quelques minutes plus tôt.


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Dire que j’étais découragé était un euphémisme. J’étais complètement abasourdie par la réaction du gamin qui hyperventilait au sol. Je devais avouer que je pouvais être légèrement brusque lorsque mon sang était en carence de sucre, mais pas à ce point. Je n’étais pas un monstre ni même un homme violent, je l’avais simplement un peu bousculé. Je recule, horrifié, lorsqu’il commence à pleurer. Quoi? Mais qu’est-ce qui lui prend? À vu de nez, même s’il semble particulièrement jeune, il n’a quand même pas sept ans, pourquoi il chiale? Je me gratte le derrière de la tête en le regardant, me demandant si je n'allais pas appeler la secrétaire. Peut-être serait-elle capable de le consoler elle? Je n’ai que très peu de contact social avec les humains puisqu’ils étaient un peu trop complexes pour moi et ce gamin me le prouvait à nouveau.


« Hey, mais calme-toi voyons…je suis désolé, je ne voulais pas t’effrayer » Dis-je d’une voix maladroite en tentant de me convaincre de me montrer un peu plus chaleureux avec lui. Après tout, c’était moi qui l’avais mis dans cet état, de toute évidence. « J’ai des tendances hypoglycémiques…ça me rend légèrement étrange, je suis désolé…ne pleure pas, allez… » Rajoutais-je doucement en me penchant afin d’être à sa hauteur, pour le regarder droit dans les yeux. Difficile quand son interlocuteur pleure de la sorte. Est-ce que j’allais devoir le payer pour qu’il se calme? Cette perspective ne m’enchantait pas tellement, mais c’était déjà mieux que de le voir renifler de la sorte. « Allez gamin, lève-toi et assis-toi un peu. Calme-toi et respire » Lui conseillèrent en me redressant de nouveau. Mais ils faisaient comment les psy pour être capable de consoler n’importe quel inconnu avec de simples mots?


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Bon, je dois avouer que cette rencontre devient de plus en plus étrange. Si j’avais commencé le festival du bizarre avec ma violente envie de sucre qui me rendait presque animal, le gamin le continuait avec sa propension à avoir peur au point de ressembler à un enfant. En plus, il s’enfermait dans un étrange mutisme, comme s’il était enfermé mentalement dans un monde qui n’était pas le même que celui dans lequel nous étions. J’étais sur le point de poser un acte d’une grande humanité, c’est-à-dire poser ma main sur son épaule, lorsque soudain, le gamin réagit. « Mais…qu’est-ce que… » Commençais-je à dire en le voyant s’approcher de moi et se saisir de mon t-shirt. Trop abasourdi pour réagir, j’ai senti le roux se faufiler sous mon haut et se plaquer contre mon torse, un peu comme un chaton qui recherchait de la chaleur.


Mais qu’est-ce qui se passait? C’était l’une des premières fois qu’on m’étreignait et surtout, ce même gamin m’avait dévisagé comme si j’étais un monstre quelques minutes plus tôt. « Heu…gamin, ça va? » Demandais-je maladroitement en tentant d’apercevoir son visage par le col de mon t-shirt maintenant déformé et étiré par la présence d’un deuxième corps sous le textile. À tous les coups, j’allais devoir jeter ce haut. Sans trop savoir pourquoi, je referme les bras sur le petit corps tremblant, pensant que c’était ce qu’il cherchait par ce câlin imposé et j’ai doucement caresser son dos, le sentant se détendre petit à petit. « Allez, calme-toi…je ne suis pas méchant, promis. Je ne voulais pas t’effrayer » Tentais-je de le rassurer. Il semblait si juvénile, je me demandais quel âge il pouvait bien avoir.



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Je suis de plus en plus surpris face à l’attitude de mon tremblant petit interlocuteur. S’il avait d’abord été pétrifié de peur, maintenant il s’était carrément blottit contre moi, sous mon t-shirt et ressemblait beaucoup plus à un chaton abandonné qu’à quelqu’un sur le point de tourner l’œil parce qu’il est terrifié. Je ne sais pas si ce changement d’attitude me rassure ou m’inquiète, mais je sais que ce corps frêle et fragile contre moi me fait frissonner délicieusement. Voilà longtemps que je n’avais pas sentit quelqu’un aussi près de mon épiderme et ce contact me rappela à quel point la tendresse et la chaleur humaine manquait à mon existence solitaire.


Il s’excuse. « Ce n’est pas grave » Le rassurais-je maladroitement en regardant son regard à travers le col de mon haut maintenant étiré. Il a un regard profond pour un mec de son âge. Si j’étais un peu ésotérique, je dirais qu’il a sans doute vécu plusieurs vies avant celle-ci, mais comme je ne suis pas très porté sur le surnaturel, je vais simplement dire qu’il semble mûr pour son âge, malgré ses airs de gamin. Son explication quant à sa présence dans mes vêtements me fait le regarder avec perplexité. Il est autiste? « Oh, je suis désolé…je t’ai vraiment bouleversé alors avec ma crise de sucre » M’excusais-je, un peu mortifié d’avoir perturbé autant que ça un mec qui n’avait rien demandé autre que d’effectué une livraison.


Je grogne doucement lorsque je sens sa main caresser mon torse et son souffle danser sur ma peau. Ses mots on tendances à m’excité et je dois fermer les yeux et inspirer doucement pour ne pas le plaquer au mur pour l’embrasser. Je l’ai déjà assez malmené, je n’allais pas continuer en écoutant mes pulsions plus sauvages. « Oui…je nage beaucoup…ça développe la musculature » Répondis-je difficilement en déglutissant. Mais comment la conversation a pu dévier autant que ça? Après tout, nous étions deux inconnus et nous discutions avec une proximité vraiment intense et troublante. « Tu te sens mieux? » Demandais-je finalement d’une voix rauque.

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Je sens ses mains caresser mes abdos et même si je ne veux pas le montrer, mon corps à des réflexes très perceptibles. Ma peau est très chaude contre ses paumes fraiches, mes mamelons deviennent durs et la chaire de poule marque mon épiderme. Je ne veux pas aimer ça puisque si je comprends bien, il fait ce genre de geste pour tenter de se rassurer et de se calmer, mais le problème c’est que j’aime ça. J’aime un peu trop ça même. Je ferme les yeux pour fuir son regard captivant lorsqu’il souffle qu’il soit regrettable de mettre des vêtements sur ma silhouette. « C…ce sont les règles…de la société… » Ne trouvais-je qu’à dire, peu habitué par une telle proximité. Normalement, on me côtoyait de loin puisque j’ai une personnalité assez solitaire et sombre, mais lui, il avait fait complètement le contraire.


Je reste surpris lorsqu’il me remercie pour ce moment peau à peau. Je le regarde sans trop comprendre, mais un léger rire sort d’entre mes lèvres. « Tu ne m’as pas vraiment laissé le choix, non? » Lui dis-je en sourit, légèrement, malicieux. Je voulais le taquiner afin de détendre l’atmosphère. Après la frayeur que je lui avais causée, je pouvais bien faire cet effort, non? Je me rends compte que je le retiens contre moi et je rougis légèrement en défaisant mon étreinte. « Désolé…je ne m’étais pas rendu compte que je te retenais prisonnier…à moi aussi ça faisait du bien » Bafouillais-je, soudainement gêné. Avais-je été déplacé? Une bête au creux de mon être grogna de mécontentement lorsque mes bras quittèrent sa silhouette, mais je la fis taire. « Ça faisait longtemps que des petites mains ne m’avaient pas caressé comme ça » Rajoutais-je maladroitement. Quoi…mais qu’est-ce que je venais de dire là!?

@Soran W. Dreamwood

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