Tous les trésors ne sont pas d’argent et d’or… ft. Luca

Je n’avais pas beaucoup de temps, Ursula se rendrait vite compte de mon absence si par mégarde elle s’éveillait d’avance de son lourd sommeil. Il était difficile d’attirer son attention lorsqu’elle se reposait, mais n’importe quelle créature marine voulant passer un marché avec elle avait toutes ses chances d’y parvenir. Jamais la grande Ursula ne dédaignait un marché puisqu’elle avait désespérément besoin d’âme pour conserver la puissance de ses pouvoir magique. On aurait pu croire que depuis l’événement « Arielle », elle serait moins populaire, mais en fait sa clientèle avait carrément triplé. Toutes les créatures solitaires s’étaient mises à rêver d’une belle histoire d’amour avec un humain insignifiant et ils venaient la quérir malgré l’interdiction d’approcher l’abysse qu’avait émis le roi Triton. Un jour, si je persistais à accepter de rester son apprenti et d’apprendre la magie noire, je n’aurais pas le choix de l’imiter, mais pas aujourd’hui; mon cœur était encore suffisamment pur pour ne pas exister que pour la prochaine âme à dévorer.


Nageant silencieusement tout en restant sur mes gardes, je me demande si je tente de retourner à Atlantide afin d’y trouver des détails quant à mon père biologique ou si, au contraire, je me rapproche de la terre ferme afin de voir si je suis capable de faire apparaitre des membres inférieurs communs aux bipèdes sur mon propre corps. J’étais sur le point de nager vers la surface lorsqu’un éclat brillant attira mon attention. Incertain, j’ai froncé mes sourcils en me demandant s’il était judicieux de me rapprocher autant du royaume du grand Triton sans avoir camouflé mes écailles d’ébènes, mais la curiosité l’emporta sur la sécurité. Nageur hors pair, je nage entre les récifs de corail et les algues colorés, me cachant derrière certains gros rocher lorsque des poissons gardes passaient trop près de moi.


Obsédé par cet éclat brillant, je laissais stupidement ma vigilance tomber alors que je me rapprochais d’une épave en bois. C’était ça, un navire? Bien sûr, comme tout le monde, j’avais entendu parler de tous ces navires qu’Ursula avait fait s’échouer et engloutis au plus profond des mers, mais c’était la première fois que j’en voyais un. Stupidement, j’avais cru que ce n’était qu’une légende urbaine. Sans savoir que cette épave était celle qui avait autrefois abrité la grande solitude d’Ariel, je me suis glissé en son sein, sentant mon cœur glacial battre un peu plus vite sous l’effet de l’aventure à venir. « Il y a quelqu’un? » Appelais-je doucement en m’engouffrant encore plus loin dans l’épave. Peut-être que ce geste peut vous sembler stupide, mais je préférais qu’on m’entende avant qu’on ne m’aperçoive. Ma voix était certes enchanteresse, mais n’indiquait pas mon affiliation avec ma mère, tandis que ma queue d’un noir profond trahissait beaucoup plus mes origines. « Mais…qu’est-ce que c’est? » Murmurais-je en voyant une étrange créature marine que je n’avais jamais vu jusqu’à maintenant.


Sauf que captivé par cette vision, je n’ai pas remarqué la pile de casseroles près de moi et c’est avec inattention que je l’ai percuté, créant un tintamarre assourdissant de vagues sous-marines. « D’un d’un poulpe chevelu! » Jurais-je en sursautant, me retrouvant maintenant devant ce petit monstre des mers sans même avoir eu le temps de me jeter un sort de camouflage.

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L'océan me manquait assez, surtout car je voulais passer du temps avec celle que je considère comme ma mère adoptive, Joy, l'observant voler dans les airs sous sa forme animale. Je dois avouer trouver ça assez intriguant mais tout autant fascinant, je l'observe faire. Mais ce matin en me levant je n'étais pas vraiment dans mon assiette, profitant d'un moment dans la matinée où je savais que Joy n'avait rien à faire pour aller dans la piscine, me relaxant dans mon élément naturel, je fus surpris de la voir arriver, me souriant avec tendresse alors qu'elle prends mon visage du bout des doigts et me dit d'aller profiter du soleil et d'aller nager dans l'océan. Me certifiant qu'elle ne le prendrait pas comme un abandon, surtout si je lui ramène l'objet d'une épave dont elle a entendu parler.
Je la serre tendrement dans mes bras et m'empresse de rejoindre l'océan, traversant sa barrière magique, pénétrant dans la masse océanique je ressens les choses différemment. Bien qu'au contact de l'eau, l'endroit se recouvre d'écailles ou alors que je me transforme totalement dans la piscine ou le bain, ma transformation dans l'océan reste très différente, une sensation galvanisante.

Profitant de l'espace offert, je nage vraiment, faisant des sauts en faisant la course avec des dauphins, avant que je ne repère enfin la fameuse épave. Me glissant dans la masse aquatique pour atteindre l'épave. Explorant la frégate, en m'amusant à parler avec un autre poisson, qui évidemment ne me réponds pas vraiment.
Je me retrouve face à un miroir et après avoir trouvé un coffret avec pleins de bijoux, je m'amuse à les présenter devant le miroir, créant des reflets étincelants avec la surface argenté.
Bien trop occupé à converser avec mon reflet, je n'avais pas remarqué la voix qui commençait à se faire entendre, ce n'est que suite au vacarme que produit une pile de casserole qui chute que je me retourne, lâchant un cri en voyant ce qui me faisait face.

Me reculant alors que je frissonne de l'intégralité de mes écailles alors que ma chevelure s'hérisse légèrement, me retrouvant coller au miroir. Un élément que je n'avais pas prévu et que c'est un Psyché, un miroir qui bascule et se tourne, me faisant emmener pas la surface en question avant de me retrouver nez à nez à nouveau avec ce triton à la queue très sombre.

On nous enseignait les différentes créatures à l'école, mais la couleur de sa queue et ainsi que son imposante musculature m'intimide bien plus que je n'aurais pu le croire.

"Bonjour, j…je m'appel Luca et par contre je suis pas sûr que les poulpes ont des cheveux, enfin j'en ai jamais vu, je parle pas des cheveux ni des poulpes, mais les deux en même temps"
D'un naturel avenant et optimiste, je n'ai pas pu m'empêcher de parler encore une fois et j'ai légèrement bégayer en plus, espérant simplement ne pas avoir trop l'air bizarre.

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Je ne comprends pas trop ce qui se passe en ce moment. Normalement, les créatures de la mer m’évitent et me fuit, chose que ce petit monstre a essayé de faire, mais sa maladresse le pousse de force à revenir devant moi. Je me serais attendu à se qu’il prenne sa queue à son coup et qu’il parte à toute vitesse, mais il n’en fit rien. Pourtant, tout en lui exprimait sa nervosité; sa posture, son expression faciale, la vitesse de son discours…tout, complètement tout. Sauf que moi, je suis curieux; c’est la première fois qu’une créature autre que ma mère ou ses fidèles murènes me laisse l’observer d’aussi près. Ils ressemblent tous à ça? Je suis de plus en plus curieux et je lui attrape le visage pour le soulevé doucement alors qu’il disserte sur les poulpes. C’était définitivement un gamin, il n’avait jamais entendu cette expression ou quoi?


Silencieusement, je l’observe et je l’analyse, tentant de repérer un indice qui me dirait ce qu’il pouvait bien être. « Ce n’est qu’une expression. Quoi que, j’ai déjà connu un poulpe avec des cheveux autrefois, mais c’était dans un autre monde » Dis-je d’une voix légèrement perdue alors que je repensais à Storybrook. Après tout, Hank la pieuvre avait eu une sacrée crinière en tant qu’humain et ma propre mère avait quant à elle une chevelure malgré ses tentacules. « Tu peux me dire ce que tu es au juste et ce que tu viens faire ici? » Demandais-je avec une note de suspicion dans la voix, lui lâchant le visage et en reculant un peu. À tous les coups, c’était un piège. Peut-être que quelqu’un du royaume d’Atlantide avait découvert que je venais souvent fureter ici et que ce petit têtard était…je ne sais pas moi, un appât pour mieux m’amadouer? Ce ne serait pas la première fois que ça arriverait!


« Avec qui es-tu venu? Vous êtes combien, hein? Cinq? Dix? PARLE » L’accusais-je directement avec colère et panique, ma souffrance passée me rendant automatiquement paranoïaque. Dans ma paranoïa, je parlais de plus en plus vite et mes yeux bleus devenaient de plus en plus sombre. Autour de mes mains, des halos vert émeraude commençaient à apparaitre, signe que je perdais le contrôle sur mes émotions. « Vous êtes venu à la chasse aux sorciers, c’est ça? Mais bon sang, je ne vous ai rien fait moi! » Me défendis-je en reflétant dans cette seule phrase tout le mal être qui m’habitait depuis des années. Depuis ma naissance en fait. Sauf que la dernière étincelle de lucidité en moi résonna dans mon esprit à cet instant. Cet enfant était…un enfant justement. « Désolé…pardon, je ne veux pas t’effrayer… » Dis-je en secouant mes mains pour en faire disparaitre la magie. Oui, je sautais d’une émotion à l’autre à une vitesse effrayante, c’était toujours ainsi quand j’étais angoissé.

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Me laissant porter sur les courants en n'essayant plus de reculer, je devrais pas me montrer si sensible et terrifié par quoique ce soit. Enfin surtout que ma curiosité hors norme me demande de rester, je voulais en savoir plus sur cette personne, admirant les mouvements fluides de sa queue. Mais ma contemplation fut rapidement stoppé par ses doigts sur mon visage, surpris je déglutit plusieurs fois avant d'être finalement libéré de cette étreinte que je n'avais pas demandé.
Une fois relâché je me recule un peu alors que ma queue, tel celle d'un lézard ondule en caressant le miroir derrière moi alors que je me secoue légèrement le visage, assez intrigué par son comportement.
"Je m'appel Luca et je suis un Sea Monster, mais je suis pas méchant je te jure, en plus j'adore les Pasta pesto et les algues. Et je suis venu ici pour récupéré un cadeau pour ma mère, j'aime bien explorer les épaves en plus, c'est dingue ce que les humains peuvent laisser"

Un scintillement attire mon regard, me faufilant pour récupérer l'objet en question, une fourchette, je souris amusé en remontant vers lui en brandissant fièrement l'objet devant moi pour lui montrer. Mais au moment où j'allais lui dire Comme ça par exemple, je relâche quelques bulles en ne pouvant détacher mon regard de ses mains et de ce qui en dégage.
J'essaye de faire preuve de courage en faisant face, mais mon instinct me fait me plaquer à la paroi du bateau, ayant réussi à éviter le miroir. Alors que ses mots fusent à une vitesse folle, j'ai du mal à comprendre de quoi il parle, pourquoi est-ce que je serais venu avec des gens.

Au moment où il commence à parler de magie, je sens comme ci les choses changent un peu, revoyant dans mon esprit ma mère Joy, qui me montre la magie et m'enseigne à ne pas en avoir peur, me décollant un peu de la paroi alors que je vois son comportement changer.
M'approchant à nouveau de lui en lui attrapant en poignet en souriant avec une certaine tendresse alors que je commence à peine à me remettre de ma peur.

"Je n'ai pas été effrayé, c'est pas grave" espérant surtout avoir été assez convaincant dans mon mensonge, je pose finalement mes iris dans les siens, cherchant à comprendre pourquoi il a réagis comme ça "Tu sais je sais ce que ça veut dire être chassé pour une chose qu'on est pas, c'est injuste et parfois il suffit juste de trouver la bonne personne, comme moi à Porto Rosso et après auprès de Joy, ma mère, enfin c'est pas vraiment ma mère c'est pareil"

Lui souriant tendrement espérant qu'il se sente mieux.

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Je n’ai jamais vu une créature semblable et pourtant des créatures étranges, j’en ai vu des centaines vu la foule qui se masse à la porte d’Ursula, ma mère. Petit, avec une bouille adorable et de grands yeux curieux, il était le parfait exemple du genre d’être qu’on ne pouvait qu’aimer au premier regard. Enfin, il était évident qu’il fallait savoir comment ressentir ce genre d’émotion pour l’éprouver, mais vous comprenez ce que je veux dire. Avoir été un triton comme les autres, peut-être me serais-je laissé attendrir par lui, mais comme je l’ai dit précédemment, ma mère ne m’a jamais appris à discerner les différentes émotions autre que la haine et la colère. Mon passage à Storybrooke avait certes modifié cette donne, mais encore maintenant, je n’étais pas tout à fait sûr que tout ce que j’avais vécu avait été réel. En fait, je soupçonnais même ma mère de m’avoir ensorcelé pour me faire halluciner cette autre vie où j’étais un peu plus apprécié et accepté qu’ici.


« Un sea monster? Du pesto? » Répétais-je, un peu étourdi par son flot de parole. Moi qui étais partit sur une théorie de complot concernant une attaque contre ma personne, je me retrouvais à discuter avec une espèce de têtard surexcité. « Mais de quoi tu parles? » Demandais-je alors qu’il alla attraper je ne sais pas quoi. Il fallait dire qu’il y avait tant d’objet du monde humain ici que j’en étais presque nostalgique. Ça me rappelait Storybooke tout ça. « Les humains sont de grands pollueurs qui détruisent nos océans et tuent tes congénères, je ne comprends pas ta vénération pour eux » Fis-je remarquer alors qu’il revenait avec je ne sais pas trop quoi dans ses mains. Bon, de toute évidence, il n’était pas ici en tant qu’appât afin qu’on m’emprisonne, mais il demeurait louche. Personne n’était aussi sympathique avec moi, surtout parce que mes écailles noires trahissaient mes origines.


Il revient avec une putain de fourchette alors que mes mains sont entourées de halo magique. Il le remarque et s’enfuit pour se cacher. Je suis emporté dans mon élan de paranoïa et de toute évidence, je l’effraie. Je sais que c’est stupide, mais c’est seulement à ce moment-là que je comprends que cette chose est un gamin et non pas un adulte. Alors je me calme et je fais disparaitre les élans de magie qui fourmillent autour de mes mains. Comme un petit animal effrayé, il s’approche de moi et il se saisit de mon poignet en prétendant ne pas avoir peur. « Mais qu’est-ce que tu fais? » Demandais-je, surpris. C’était la première fois qu’on me touchait dans ce monde-ci pour autre chose que me frapper. Sauf qu’à nouveau il recommence à parler. Beaucoup. Genre…vraiment beaucoup. « Tu donnes beaucoup trop d’information dangereuse sur toi, maintenant je sais que pour te faire mal, je pourrais tuer cette Joy » Fis-je remarquer sans une once de méchanceté dans la voix. « Que fais-tu aussi près de l’antre d’Ursula? Tu ne sais pas que ses murènes de compagnie sont du genre à dévorer les êtres tel que toi? » Rajoutais-je en le regardant droit dans les yeux.

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