C'est bien une tortue ? -ft Demetrius

Cela faisait déjà plusieurs jours que j'avais l'idée en tête d'offrir un cadeau particulier à celui qui fait battre mon coeur, étant donné que mon idée étant de lui faire un cadeau qui lui ferait plaisir, bien que ce soit le but d'un cadeau. Je souhaitait surtout marquer le coup, bien que j'avais pensé à une peluche, c'est dans ce rayon là l'autre jour que m'est venu l'idée, une idée parfaite.
Mais pour pouvoir faire en sorte que cette idée soit vraiment viable, il me fallait bien plus de renseignement, surtout que j'avais en tête déjà l'animal parfait. Profitant donc d'un moment de libre dans l'après midi, je prends la direction du centre ville.

Après un bon quart d'heure de marcher, les AirPods aux oreilles, je vois au loin le cabinet de vétérinaire à quelques pas de l'animalerie, pénétrant dans le cabinet, je me dirige vers le coin réservé aux créatures marines.
En chemin je me perds à observer des perruches jouer et communiquer entres elles, c'est fascinant, les regardants avec une certaines admiration.

Je me trouve finalement au niveau de la réception pour les animaux aquatiques, demandant à la secrétaire si je pouvais voir le vétérinaire, j'avais quelques questions à lui poser, enfin à vrai dire j'en avais tout un tas.
Nerveusement en attendant sa venue, je glisse mes doigts le long d'une plume stylo, un geste qui m'aide à m'apaiser.
Alors que je vois le médecin arriver, je ne peux m'empêcher de le regarder, dégageant une confiance qu'on ne pouvait ignorer, je déglutit plusieurs fois avant de pouvoir parler.

"Désolé de vous dérangez Docteur…mais j'aimerais faire un cadeau très spécial à une personne encore plus spéciale, et j'aurais aimé avoir quelques renseignements pour savoir si le projet et viable, je pense que vous êtes qualifié pour ça. L'animal en question serait une tortue"

Posant timidement mes iris caramel sur son visage, analysant la forme de ce dernier dans mon esprit en fusion.

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Une goutte de sueur caresse ma tempe et coule le long de ma joue pour se perdre dans mon masque alors que mes mains terminent leur ballet artistique sur la peau lisse du morse qui repose sur la table d’acier devant moi. Mon regard bleu océan fixe les constantes de l’animal marin sur les moniteurs et j’esquisse un sourire victorieux en coupant le fil de nylon avec lequel je venais de faire une vingtaine de points de sutures à mon étrange patiente. Je détestais m’enfermer à la clinique vétérinaire, mais cette fois-ci, c’était pour une bonne raison; sans cette opération, Perla la morse aurait périt d’une violente septicémie dû à un abcès interne. D’un claquement sec et gracieux, j’ai retiré mes gants en latex avant de les jeter dans une poubelle non loin, bien décidé à retourner le plus vite possible à l’aquarium.


Retirant mon sarreau avec fatigue, j’étais sur le point d’enfiler ma veste de cuir afin de partir, mais on m’informa que quelqu’un désirait me rencontrer. Mes yeux se plissèrent d’étonnement, incertain d’avoir bien compris. Rares étaient ceux qui désiraient réellement s’entretenir avec moi et lorsque ça arrivait, on me cherchait beaucoup plus à l’aquarium qu’ici. « J’arrive, ça ne sera pas long » Informais-je la secrétaire avant de regarder mon reflet dans le miroir. Mes yeux bleu océan manquaient d’éclat dû à ma fatigue et à une trop longue carence en sucre dans mon sang, mes cheveux étaient dépeignés et mes vêtements entièrement blancs étaient fripés comme si j’avais dormi en les portant. Ce qui était le cas. Je ne faisais pas très vétérinaire, c’était un fait.


Haussant les épaules tout en défiant silencieusement mon reflet de m’arrêter, je me suis dirigé vers le bureau qui m’était réservé, bien que rien ne pouvait indiquer que j’en était l’occupant puisqu’aucune photo personnelle ne le décorait. Entrant sans m’annoncé, je m’immobilise en apercevant une silhouette masculine à l’intérieur. Étonnant que ce fait me surprenne, on m’avait pourtant avisé qu’un visiteur m’y attendait. « Bonjour » Répondis-je poliment, mais déjà, le gamin annonça le but de sa visite. Je m’avance vers mon fauteuil de cuir et je m’y installe en lui faisant silencieusement signe de s’asseoir sur la chaise près de lui. « Une tortue? » Répétais-je lentement, incertain d’avoir bien compris. Il était rare qu’on vienne me consulter pour des informations de ce genre. J’étais vétérinaire, pas animalier.


« Tout dépend de la tortue que vous comptez acquérir. Il y a des centaines de variété et certaines vivent presque éternellement » Expliquais-je en le regardant droit dans les yeux, me demandant si ce n’était pas une sorte de gag. Après tout, qui aimait réellement les tortues, autres que les maniaques des espèces aquatiques? « Il est même illégale de posséder certaines variétés » L’avertis-je, juste au cas où il planifierait d’aller sur les docks afin d’acheter son reptile aux marins louches qui y trainaient. Dans les dernières années, on m’avait confié beaucoup de leurs captifs mal en point. « Pourquoi une tortue? C’est peu commun comme animal de compagnie » Demandais-je néanmoins, curieux.

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Si un jour on m'avait dit que je serais chez un vétérinaire pour parler de tortue j'aurais eut beaucoup de mal à le croire, bien qu'en venant ici je n'étais pas vraiment sûr de tomber sur la personne que je cherche, je préfère cet endroit plutôt que l'aquarium. Là bas c'est bien trop sombre et on ne voit pas assez l'extérieur à mon goût, donc quand le professionnel arriva, je fus soulager de pouvoir rester ici et ne pas devoir aller là bas.
Prenant place sur le fauteuil qu'il m'indique, j'écoute avec attention les questions qu'il me pose, je dois avouer être venu pour avoir l'avis d'un professionnel et il semble en être un bon, ce qui me rassure grandement. Acquiescent au moment où il répète le mot Tortue, certainement pour s'assurer d'avoir bien compris le but de ma venue, après tout ce n'est pas l'animal qu'on peut acquérir couramment et facilement, ce qui justifie donc ma présence.

Je soutiens avec tendresse son regard alors que je me cale doucement dans le fauteuil, prenant note de toutes ses questions et ses informations en sortant un petit carnet de ma poche ainsi qu'un stylo.
"Si j'écris c'est pas que j'ai pas de mémoire c'est surtout que je veux être sûr de pouvoir tout bien expliquer au bon moment. Je sais bien qu'il y en a qui vivent éternellement, ça serait surtout une de ce genre là que je voudrais, pour montrer à cette personne que mon amour est infini, éternel, comme la tortue…Je vous promets que je ne cherche pas à en acquérir n'importe comment et pas à des fins malveillantes, ça serait une sorte d'adoption…vous voyez ?"
Cherchant vraiment à lui faire comprendre que mes intentions ne sont en aucun cas mauvaises, cherchant limite à me justifier, mais je suis assez intrigué sur le fait qu'en avoir certaines peut-être illégal.

"Mais du coup quelles espèces sont possibles à avoir, car je ne veux créer de problèmes à personne après tout"
Me tenant prêt à écrire toutes les informations qu'il allait pouvoir me donner.

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Je n’aimais clairement pas venir à la clinique vétérinaire et en toute honnêteté, je ne sais pas vraiment comme agir avec l’espèce humaine. Je trouve mes semblables vraiment trop difficiles à comprendre et surtout, d’une complexité incompréhensible contrairement aux créatures marines que je chéris particulièrement. Lorsqu’on m’annonce que quelqu’un m’attend dans mon bureau, je peine à réfréner un grognement désespéré. Normalement, si le client avait un animal à me faire voir, la secrétaire me parlait beaucoup de la créature sans mentionner son humain de compagnie. Vue comment elle me parlait, j’en déduisais que je n’avais pas d’interlocuteur animal. Mon entrée dans le bureau me le confirma, mais au moins, le jeune homme qui me faisait face semblait assez réservé. Parfait, les gens timides me plaisaient puisqu’ils avaient tendance à disparaitre assez vite, sauf que ce mec s’empressa vite de contredire cette dernière pensée vu qu’il sortit un calepin et qu’il commença à parler de tortue.


Je ne comprenais pas qu’on vienne me voir moi pour avoir des conseils du genre. J’étais vétérinaire, pas zoologiste, mais d’un autre côté, je savais que je n’avais pas intérêt à engueuler un autre client de la clinique, mon patron avait été très clair à ce sujet. Normalement, je me ficherais de perdre mon boulot ici, mais comme il était lié à l’aquarium, me faire congédier d’ici signifiait également de ne plus remettre les pieds là-bas et ça, c’était impensable. « Vous voulez offrir une tortue…comme…comme cadeau à quelqu’un…dont vous ne savez pas s’il désire un animal aussi complexe? » Récapitulais-je en frissonnant légèrement de dégoût à la mention des mots amour infini et éternel. À tous les coups, je retrouverais cette tortue dans les égouts de la ville dans quelques semaines, c’était évident. Souvent, l’animal était idolâtré le temps que durait l’histoire et il était ensuite abandonné lorsque le conte de fée prenait fin. C’était toujours l’animal qui en payait le prix, jamais l’humain.


« Vous ne préfèreriez pas lui offrir une tortue en peluche? L’entretient est moins difficile et si on l’abandonne dans un égout, ce n’est pas dangereux contrairement à une véritablement vivante » Lui offris-je en sortant une peluche abîmée de l’un des tiroirs de mon bureau. À l’aquarium, il y avait plein d’animaux qui avaient été abandonné par un propriétaire ennuyé ou irresponsable. À chaque fois, le regard perdu du nouveau pensionnaire me brisait le cœur. « La tortue moresque vit en moyenne 70 ans, mais en captivité, on sait que leur espérance de vie peut aller jusqu’à 120 ans. Elle s’alimente de pratiquement rien, donc son alimentation ne vous couterait pas les yeux de la tête. Elle est robuste et résiste à tout. Les femelles sont beaucoup plus grosses que les mâles, donc c’est à prendre à considération selon l’espace que vous avez » Détaillais-je lentement en tentant de me convaincre que je ne faisais pas une erreur en aidant ce gamin à planifier l’achat d’une créature vivante. À cet âge, il était très rare qu’amour rime avec toujours.

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