(Owen) come and get your love

w/  @Owen D. Grady    

Dire que Lilas n'était pas du matin était un euphémisme. A chaque fois que son alarme se déclenchait, elle expédiait le téléphone par terre pour venir coller son oreiller sur sa tête. Il faut dire que ses soirées étaient souvent les mêmes. Elle buchait sur le planning de ses clients, sur la nutrition à avoir, ensuite elle sortait les chiens pendant une heure et après elle lisait son roman du moment jusqu'à s'endormir dessus. Ce qui est assez drôle c'est qu'il lui arrivait assez souvent de se nourrir. On n'a pas une silhouette comme la sienne en mangeant des kebabs à chaque repas. Donc oui, ce matin-là, elle était d'une humeur massacrante. Devoir se lever à 06 heures, sortir les chiens, se rendre compte qu'il y avait encore des affaires de son ex -elle qui pensait avoir tout cramé-. Et voir sa vieille tête avant d'avoir pris le premier café de la journée, ça met en rogne. Fort heureusement, elle n'était jamais en retard sauf si elle avait la grippe ou une pneumonie. Donc elle attacha sa lourde tignasse rousse en queue de cheval, enfila un legging et une brassière avant de consulter son planning.

Bon, mec pas intéressant en premier. Nana qui chiale en second. Ah elle avait Owen dans la journée. Intéressant.

Profil atypique du mec qui a fait une crise cardiaque -où était-ce un AVC ?- elle ne s'en rappelle plus. Adorable comme tout mais très chiant. Et elle avait réussi à lui faire un corps, ok, un corps à damner une sainte. Mais elle n'était pas sainte et devait demeurer professionnelle. Même si soyons honnête, s'asseoir sur son dos développé pendant qu'il fait des pompes est sans doute le meilleur moment de sa journée. Donc, elle enchaina numéro un et numéro deux assez rapidement. Il faut dire que si quelqu'un ne l'intéresse pas soit par l'esprit, soit par l'humour, elle s'en cogne. Pour aller se poster à l'extérieur de la ville et attendre Owen. Son troisième -où était-ce le quatrième ?- café dans la main, elle se colla au sol en tailleur avec son livre du moment. Un polar de bas étage qui se voulait distrayant avec des détails gores. Lorsqu'il arriva enfin, elle leva le nez, lunettes rondes à la Harry Potter sur le museau pour lui sourire. "T'es en retard beau gosse. Tu me feras deux tours de plus pour la peine." Puis, elle lui servit un sourire éblouissant avant de tendre la main pour qu'il l'aide à se relever. "Comment ça va aujourd'hui, Owie ? Personne a fait du mal à ton coeur ou je vais devoir aller botter quelques fesses ?" De ses si longues jambes. Caractère de merde jusqu'au bout des ongles pour la jolie Française. Mais bon, ses clients la supportaient donc c'est qu'ils devaient l'apprécier, nan ?

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Lilas pouvait paraître sèche, ou brutale. Mais il y avait des clients à qui elle était attachée. Qu’elle appréciait. Et d’autres qui l’indifféraient totalement. Par exemple, il y avait Owen. Il était venu la voir alors qu’il était en surpoids, après un souci cardiaque et elle avait accepté de la prendre. Alors qu’elle vivait une relation tumultueuse avec son ex-copain, Owen était un peu sa source de joie pendant la semaine. Et il le restait. Celui qu’elle appréciait un peu plus chaque jour était son moment de lumière. Se pensant maudite, elle buvait trop. Elle le savait. Mais la rousse n’a jamais été du genre à rester chez elle à pleurer sur son sort. Puis, elle excellait dans l’art de faire semblant. Alors quand Owen arriva avec un léger retard, elle eut un sourire avant de le charrier un peu. La jeune femme était toujours à l’heure. Mais il n’était pas rare que ses clients aient quelques minutes de retard. Alors qu’il l’aida à se relever, elle haussa un sourcil. « je n’arrive pas à savoir si t’es cinglé de vivre avec ce genre de bêtes ou si t’es exemplaire ? » Elle ne lui avait pas caché sa peur des reptiles. Une véritable phobie qui la prenait aux tripes. Comme celle que l’homme qui serait le suivant lui serait infidèle aussi.


Lorsqu’il lui demanda son humeur du jour, elle but une gorgée de café. Lilas n’aimait pas se confier. « Je suis… j’ai encore trouvé des affaires à lui, ce matin. Je pensais avoir tout jeté ou cramé. » Elle évita son regard un peu avant de soupirer. « C’est marrant tiens, je te pose des questions sur ton cœur alors que c’est le mien qui est en miettes. » Regardant Owen s’étirer, elle poussa un soupir avant de venir poser son gobelet. « Pas comme ça, chéri. Tu vas te claquer un muscle. » Doucement, elle passa derrière lui avant de venir prendre son bras pour l’étirer doucement. « Paumes vers le haut et plus lentement. » Elle commença donc à l’aider comme elle le faisait souvent. La proximité physique ne la dérangeait pas. « Dis-moi, je suis si affreuse que ça que tous les mecs avec lesquels je sors décident de me tromper ? Genre mon caractère est trop… bref trop. » Trop chiante, trop expéditive. Elle lâcha son ami avant de revenir se mettre devant lui pour poser sa main sur son cœur. « On va quand même prendre ta tension. J’ai pas envie que tu me claques dans les pattes. » Fouillant dans son sac, elle sortit son tensiomètre pour lui coller autour du poignet. « Donc pour cette semaine, on va faire un peu de course aujourd’hui. Pour développer tes jambes et que ton rythme cardiaque soit plus lent. Ensuite musculation. Et piscine en fin de semaine. » Lilas lui fit un petit sourire comme si les confidences faites plus tôt n’avaient été qu’un mirage. « Tu feras pas d’arrêt cardiaque parce que je serai en maillot de bain, hein mon chou ? » Elle lui adressa un clin d’œil aguicheur. Après tout, sur le papier, Owen était l’homme parfait même s’il manquait de confiance en lui. « Alors ça dit quoi ? Je peux te regarder courir et admirer ton superbe fessier ou on doit se contenter de marcher ? » Bien qu’elle soit du genre à flirter, elle avait son bien être à cœur.

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Entraîner quelqu’un comme Owen était un véritable bonheur pour Lilas. Il n’était jamais en retard, écoutait ses consignes, se pliait au régime alimentaire fixé. Et il était joli garçon. Même avant. Elle avait été séduite par sa bouille ronde et son sourire communicatif. Donc quand il fut un peu à la bourre, elle ne lui en voulut pas. Pas comme les autres cretins qui ne pensaient qu’avec leurs trois neurones en duel. Naturellement la rousse lui rendit son sourire avant de grimacer. « Si tu le dis. J’ai peur de tout ce qui n’a pas de pattes. » escargots, limaces, serpents. Sa plus grande phobie. Si elle en voyait un, on pouvait être certain de la retrouver dans les vapes et qu’elle mettrait mille ans avant de revenir chez la personne. Alors qu’elle en vint à se confier sur son état actuel, elle n’était pas des plus à l’aise. La rupture avait été difficile bien qu’elle remontait à six mois. La française en était totalement remise -et ne cachait pas son crush sur Owen- Mais dans l’esprit du brun, il pouvait y lire une certaine incertitude. « Tu veux vraiment venir chez moi ? » Question épineuse. Et brûlante. Car ils ne s’étaient jamais retrouvés en tête à tête en une année de connaissances. Elle déglutit avant de chasser les images qui lui venaient en tête. La jeune femme se laissa aller à l’étreinte, caressant les muscles de son dos développé pour relever la tête. Notre belle rouquine resta un moment perdue dans son regard avant de se mettre légèrement sur la pointe des pieds pour déposer ses lèvres sur la joue d’Owen. Sa main remonta doucement dans sa nuque alors qu’il mît fin à l’étreinte. Son myocarde emballé, elle eut toutes les peines du monde à recouvrir ses esprits.

Comme si le toucher était devenu indispensable, elle lui donna quelques conseils pour que l’étirement soit plus simple. Tout était prétexte à glisser ses mains assez fines sur les bras nus du jeune homme. « J’ai déjà revu mes choix, Owie. Mais le mec que j’ai en tête ne semble pas comprendre qu’il m’intéresse. » et pourtant elle n’était pas des plus délicates. Bien au contraire. Vu le rentre-dedans qu’elle lui faisait. Prévenante, elle prit sa tension ainsi que son pouls pour éviter qu’il ne fasse un malaise avant de lui servir son sourire le plus ravageur lorsqu’il opina au programme qu’elle avait prévu pour lui durant la semaine. « Ah non tu tombes pas dans les pommes. Quoique l’idée de te faire du bouche à bouche ne me déplairait pas. » Lilas, taquine lui glissa un clin d’œil enjôleur. « Je suis toujours chanceuse quand je suis en ta compagnie. Surtout quand tu portes un tel tee shirt. » Elle osa un coup d’œil appuyé avant de commencer à trottiner à ses côtés.

Alors qu eux ne faisaient en moyenne qu’une heure, Lilas en faisait toute la journée. Étant hyperactive, ce n’était pas un souci pour elle. « Ralentis Owie. » Elle ne voulait pas qu’il se crame. Elle restait un peu distraite par sa proposition de venir chez elle. Owen, chez elle. Arriverait-elle à se contrôler en sa présence ? « Je demandai, pourquoi t’as jamais rien tenté avec moi ? » elle était curieuse. Après tous les compliments qu’il lui avait faits. Et sa séparation datait de six mois donc elle était largement disponible. Donc il y avait anguille sous roche.

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Il était évident pour toute personne extérieure que Lilas avait un faible pour Owen. Toutes ses amies étaient au courant et la rouquine était même certaine qu’il était en parti la cause de sa rupture. Car elle avait un faible évident pour lui bien avant. Il est vrai qu’elle ne s’arrêtera pas à son physique bien qu’elle l’eut trouvé mignon dès l’instant où son regard noisette s’était posé sur lui. Mais la jeune femme était trop respectueuse pour tenter quoique ce soit de plus direct. Déjà qu’elle n’était pas trop dans la dentelle aux côtés du beau brun, mais rien à faire. Elle lui envoyait des signaux et il restait… stoïque. Alors qu’elle était dans ses bras, elle se sentait bien. La jeune femme vint le serrer un peu plus contre elle, posant sa tête sur son épaule. « Je préfèrerai que tu viennes chez moi dans un autre contexte, avoue-t-elle les yeux perdus dans le vague. » La chaleur d’Owen la réconforte un peu et la voici qui enroule ses bras autour de sa nuque avant de le regarder un peu. Puis ses lèvres trouvent naturellement sa joue. Certes, des fois, elle pouvait être aussi délicate qu’un coup de poing en pleine mâchoire mais elle avait ses moments de douceur. Alors que l’étreinte prit fin, elle éclata de rire. « Si je fais ça, il partira en courant. » Elle crut déceler quelque chose dans les iris de son compagnon. De la tristesse ? Du regret ? Elle ne put retenir un soupir exaspéré avant de lever les yeux au ciel. « Mais t’as raison, c’est un abruti. Mais c’est mon abruti. » Toi, espèce de crétin, voulut-elle lui dire. Mais à la place, elle exposa le planning de la semaine après avoir pris ses constantes. Alors qu’Owen parle de son ventre, Lilas fait un pas en avant. Ses doigts passent sous le tee-shirt de son compagnon avant de venir caresser son ventre. « Tu sais, il n’y a que toi pour ne pas te voir comment tu es réellement. Même quand tu étais en surpoids, je le trouvais très bien ton ventre. Et là… » Elle ne termina pas sa phrase avant d’avoir un sourire en coin. Un de ses fameux qu’elle avait en secret avant de lui glisser un clin d’œil et d’ôter ses doigts.

Puis ils commencèrent à courir. Elle allongea sa foulée ne voulant pas aller trop vite. Il ne fallait pas oublier que son monsieur avait des soucis de cœur. Et la rouquine ne voulait pas qu’il lui claque entre les pattes. Seulement, alors qu’elle posait une question, elle le vit se ramasser au sol. « OWEN ! Hurla-t-elle plus par effroi que par surprise. » Revenant sur ses pas, elle arrive jusqu’à lui avant de voir la blessure bien moche. « Mais t’es idiot ou tu le fais exprès ? » La jeune femme retire son haut avant de le poser sur sa blessure. Après tout, elle n’était pas des plus pudiques, donc se retrouver devant lui en brassière de sport. « T’es sérieux ? » La question était purement rhétorique. Puisqu’évidemment, il l’était. Ainsi donc, il n’avait vraiment rien compris. « oh misère de misère. » Elle le fait s’asseoir et étendre sa jambe avant de relever son tee-shirt qui était désormais foutu, tout en l’écoutant. « Je te demande pardon ? » C’était d’un ridicule. Trop belle pour lui. « oh mais c’est pas vrai. T’es vraiment un imbécile alors. » La jeune femme lui asséna une tape derrière la tête. Avant de pencher la sienne pour venir poser ses lèvres sur celles d’Owen. Elle ne réfléchit pas réellement. Et le baiser ne dure que quelques secondes alors qu’elle se recule. « ça répond à ta question ou t’as d’autres absurdités en tête ? Trop belle pour toi. Puis quoi encore ? » Elle se redresse avant de passer une main dans ses cheveux. De nouveau, Lilas vint se pencher pour le saisir par la taille. « Allez mon abruti, on retourne à la voiture. J’ai de quoi te soigner. Avoue que t’as fait exprès de te prendre cette branche pour que je joue les sexy infirmières ? » Elle lui jette un coup d’œil à la dérobée avant de sourire.
Quel crétin celui-là !

 

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Lilas n’était pas des subtiles en drague. Elle en avait conscience. Un peu rentre-dedans. Le genre de femmes qu’on a l’impression qu’elle a confiance en elle (ce qui était vrai) et qui savait ce qu’elle voulait (c’est vrai aussi). Cependant, n’allez pas croire qu’elle ose flirter avec tout le monde. Certes, elle aimait se complaire en palabres de temps en temps. Mais il n’y avait qu’une seule personne avec qui elle s’adonnait assez régulièrement à ce genre de passe-temps. Et il s’agissait d’Owen. Un grand châtain d’environ un mètre quatre-vingt-dix et avec autant de muscles. Oui, la rouquine l’avait rencontré en surpoids. Mais elle n’était pas femme à se stopper au physique d’une personne. Si on regardait en arrière ses ex, sortir avec un bel homme lui avait coûté cher. Deux pans de cœur et il en restait un tout petit. Un minuscule fragment qui ne demandait qu’à battre au contact d’une personne délicate. Et qui mieux que notre dresseur de serpents (ok, il n’est pas parfait) pour en prendre soin. Et puis, elle se sentait bien dans ses bras. Une sorte de chaleur très rarement éprouvée. Alors notre rousse incendiaire le sert plus fort. « Pizza et tequila. Je vais te saouler et tu devrais rester dormir, murmure-t-elle sur un ton taquin. » L’idée d’avoir Owen chez elle ne lui déplaisait pas vraiment. Bien qu’elle ne comptât pas le mettre dans son lit aussi vite. C’était une personne qu’elle appréciait, qu’elle pourrait aimer sincèrement (et qu’elle allait aimer sincèrement) donc aucune envie de précipiter les choses. « Peut-être. Je… » Pour la première fois en une année de coexistence plusieurs fois par semaine, elle se mit à rougir. « Je l’aime bien. Mais genre bien bien. Donc j’aimerai pas que mon côté rentre-dedans le fasse fuir. Je pense que ça briserait définitivement mon cœur. » Et il avait assez souffert. Elle n’osait le regarder. Car la déclaration était véridique. Si elle faisait fuir Owen, elle aurait du mal à s’en remettre. Déjà qu’elle avait plongé avec facilité dans la bouteille, il ne manquerait plus qu’elle plonge tout court pour se laisser couler au fond de l’ocean. Bon, après tout Lilas pourra essayer de pécho Léonardo en mode glaçon. Mais elle préférait la chaleur des bras de son ami. Doucement, elle s’approche de nouveau vers lui pour venir caresser son ventre. Ses longs doigts parcourent sa peau, provocant des picotements dans le bout de son avant-bras. Avant qu’ils ne se mettent à courir. Pour environ 5 minutes ?

Boum.
Owen est à terre.

De nouveau, elle lève les yeux au ciel avant de se déshabiller (bon ok, elle retire juste le haut) avant de se pencher à sa hauteur et lui asséner une tape derrière le crâne. Il ne l’avait pas volé, soyons honnête. C’est avec impulsivité qu’elle posa ses lèvres sur celles d’Owen. Le baiser fut court. Trop court. Lui laissant un goût d’inachevé sur ses lippes alors qu’elle le regardait pendant quelques secondes. Wait. Il lui avait rendu. Elle se détourna un peu avant de se relever pour l’aider à marcher jusqu’à la voiture. « Regarde-moi ça. Même pas besoin de rendez-vous galant pour me faire tomber le tee-shirt. » On ne pourra pas mentir mais peu de choses-la déstabilisent. La main d’Owen sur son épaule dénudée lui arrache un frisson involontaire alors qu’ils arrivent à la voiture. « Donc je suis une cause ? » Elle a un léger rire, le faisant s’asseoir avec délicatesse avant d’aller chercher sa trousse à pharmacie. Doucement, elle s’agenouille pour venir nettoyer la plaie à l’eau oxygénée avant de verser de l’alcool sur une compresse. « ça va piquer, je te préviens. » Puis, avec minutie, elle pose un pansement avant de se redresser à sa question. « Owen, tu crois vraiment que je flirte avec tout le monde ? » Elle n’aimait pas ça. Lilas n’était pas romantique. « Oui c’est toi l’idiot que j’ai en tête depuis quelques temps. » La question la déstabilise alors qu’elle s’approche pour venir expirer bruyamment et planter son regard dans le sien. Ses doigts se posent de part et d’autre de son visage. « Eh bien, tu es charmant. Assez gaffeur ce qui te rend un côté attachant. D’une gentillesse à toute épreuve. Bon ok t’aime ses maudites bêtes mais personne n’est parfait. » Ses doigts dérivent pour venir terminer leur course dans sa nuque alors qu’elle lui fait poser le pied au sol, pouvant se glisser sur ses genoux. « Doux, attentionné, très sexy. » Elle rit à cette dernière mention avant de secouer la tête. « Non, le physique n’a pas d’importance avant que tu protestes. » La demoiselle ne l’a pas quitté des yeux alors que son regard se fait plus tendre. « Il n’y a que toi pour ne pas te voir tel que tu es. Tu es à la fois très beau à l’intérieur et à l’extérieur. » Pour confirmer ses dires, la rouquine se baisse pour venir effleurer les lèvres de son compagnon avant de les poser dans un baiser plus doux, plus réfléchi. Ses bras se resserrent autour de lui alors qu’elle rompt le contact. « On fait quoi maintenant ? » Maintenant pouvait avoir deux sens. Le maintenant de «est-ce qu’elle le ramenait chez lui ? » et la marche à suivre sur ce qu’il voulait. « Tu veux quoi, Owen ? » La Française avait exprimé certaines de ses envies (non sans gêne) donc chacun son tour. Même si elle n’avait aucune envie de quitter ses genoux.


 

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Lilas ne saurait dire depuis quand elle avait le béguin pour Owen. Mais elle était certaine que cela datait d’avant sa métamorphose physique. Sans doute ce fameux jour où il l’avait trouvé en train de pleurer à cause de son salaud d’ex et qu’il l’avait prise dans ses bras. Elle avait été séduite par sa douceur, sa gentillesse et s’était laissé aller contre lui. Cela étant, elle n’était pas une prédatrice. Certes, quand elle avait rompu avec le dernier en date et que tous les vêtements avaient été lancés par la fenêtre, elle n’avait pas été trouvé son élève pour lui clamer son crush sur lui. A la place, elle avait attendu. Certes, en flirtant comme elle le faisait toujours. Mais la jeune femme trainait des casseroles et elle ne voulait pas les imposer à son ami. Qui en avait une grosse à son pied. Son petit cœur qui méritait qu’on le soigne. « Si tu veux, murmure-t-elle avec un sourire en coin. » Qu’il est naïf de croire qu’ils allaient faire une banale soirée pyjama. Après tout, elle pourrait tenter de le séduire avec de la tequila. Mais est-ce que cela serait sincère ? Et surtout, Owen méritait mieux qu’une relation d’un soir. De même qu’elle n’avait pas envie que l’instant soit fugace. Elle voulait construire quelque chose avec lui. Après cette année passée à ses côtés, elle avait appris à cerner le phénomène. Et la conclusion étant qu’il n’avait pas vu l’ombre d’un sentiment qu’elle avait à son encontre. Imbécile. « Il ne me filera pas entre les doigts. » Elle avait dit ceci en plongeant dans les iris de son amie avec un sourire convaincu. « Je pense qu’il m’apprécie et pas que de manière cérébrale. » Elle lui lança un clin d’œil assez appuyé. Mais non, rien à faire. Nada. Zéro. Allait-elle devoir se balader nue avec un écriteau sur les seins en mode « tu me plais et prends-moi contre un arbre. » Peut-être pas contre un arbre. L’écorce n’est pas très confortable et elle est un peu grande pour ça. Puis, elle risquait d’avoir du bois dans les cheveux et ça serait une horreur à démêler. Non, certainement pas dans les bois. Et connaissant l’aspect romantique du garçon, il allait lui sortir le rendez-vous galant, mettre des bougies, des fleurs et tout ce qui va avec.

Alors qu’ils entamèrent une course au petit trot, elle posa LA fameuse question. Ce qui le fit atterrir au sol dans une belle roulade et avec un genou en sang. On a dit que c’était un imbécile déjà ? Accroupie près de lui, la Française n’y tint plus et posa ses lèvres sur les siennes. Le baiser n’était pas aussi appuyé qu’il aurait dû l’être. Rien qu’un bécot pour une mise en bouche avant de s’éloigner un peu. Ôtant son tee-shirt, elle ne peut s’empêcher de faire une blague à laquelle il répond. Eh bien, eh bien, monsieur rentre dans son jeu. La demoiselle lui servit un sourire attendrissant avant de soupirer. « Arrête de te blesser, ça serait dommage que je finisse en petite culotte au milieu de la forêt. Le grand méchant loup pourrait passer par là et me dévorer. » L’aidant à marcher, elle osa une œillade enjôleuse. « Sauf si tu veux être mon grand méchant loup… » Le sous-entendu pas très subtil pour le coup.

Alors qu’elle vint l’asseoir à l’arrière de la voiture, elle prit la trousse de secours. La rouquine était gracieuse et pleine d’adresse mais elle entrainait souvent des nigauds. Donc toujours avoir des pansements sur soi. « Pas si grand le sacrifice. Ce n’est qu’une éraflure, Owie. » Elle leva le regard un instant avant d’éclater de rire. « Mais du coup, pas de piscine cette semaine. Et donc pas de vision de moi en maillot de bain. » Elle fronça le nez, joueuse avant d’appliquer un spray pour désinfecter. Devant son grognement, elle leva les yeux au ciel. « Une carrure de colosse mais un vrai bébé. » S’appliquant à nettoyer le tout, elle posa avec précaution le bandage qui devrait faire l’air. Se redressant, elle écoute Owen vanter ses charmes avant de décider de tirer sur l’élastique qui retenait sa longue crinière rousse. Puis, la jeune femme se penche tête en bas avant de se redresser. « Comme ça, tu veux dire ? » Une mèche tombe en travers et elle tombe dessus avant d’éclater de rire. « Je n’y suis pour rien si je suis une vraie bombe. Mais doit y avoir un truc qui cloche pour que tout le monde soit allé voir ailleurs. » Là-dessus, elle perd de son assurance avant de le regarder, son regard noisette empli d’une crainte nouvelle. « Tu ne vas pas aller voir ailleurs hein ? » Si on s’en tenait à ce qu’il voulait l’un comme l’autre.

Charmeuse, enchanteresse, elle lui vanta ses charmes avant de venir s’asseoir sur ses genoux en faisant attention, une main dans sa nuque. « Tu sais, va falloir que tu l’aimes mon nouveau mec. T’auras pas le choix. Puisque c’est toi. » Elle dodelina un peu de la tête. Peut-être voudra-t-il rendre tout ça officiel après un rendez-vous fleur bleue ou une nuit passionnée ? Elle n’en avait aucune idée. On n’achète pas une voiture sans l’avoir essayé et peut-être qu’Owen voudrait quelques garanties. « C’est sûr que pour arriver à ma hauteur, va falloir y aller. Mais je crois que tu fais quelques centimètres de plus… » Elle posa délicatement sa main sur sa joue avant de venir soutenir son magnifique regard tandis que leurs lèvres se scellèrent de nouveau dans un baiser moins chaste, disons-le. Alors qu’elle sentit les mains d’Owen sur elle, Lilas ne put réprimer un frisson bienheureux, se collant un peu plus contre lui. Doucement ses doigts remontent dans ses cheveux alors qu’ils se séparent pour respirer. C’est important de respirer. « Si tu veux tout ça, murmura-t-elle émue en frôlant ses lèvres, va falloir rester dans les parages un moment. » Elle ne put cependant retenir un tressaillement d’effroi en pensant au fait qu’elle allait devoir côtoyer ses sales bêtes. « Je… Je… » Son visage perdit de sa couleur alors qu’elle prit une profonde inspiration. « Je ferai même l’effort de venir chez toi, chuchota-t-elle, de temps en temps. » Il est vrai qu’il ne connaissait rien de sa mésaventure qui l’avait poussé à être tétanisée par les serpents. « Et à ton travail aussi. » Lilas vint déglutir avec peine. Mais c’était une forme de déclaration en soi. Lorsqu’il proposa que la soirée ait lieu le soir-même, elle éclata d’un rire sonore. « Ok mais va y avoir un léger souci. » Laissant ses lèvres dériver contre la mâchoire du brun, elle se pencha un peu plus pour parvenir jusqu’à son oreille. « Je ne possède pas de pyjama. » Faux, elle avait sa grenouillère licorne. Mais ça, il ne le savait pas. Et prions pour qu’il ne l’apprenne jamais.



 

w/  @Owen D. Grady    

Lilas regarde Owen avant d’éclater de rire. La rouquine savait qu’elle avait un corps appréciable. Avec ses longues jambes et ses cheveux roux. Sa peau très claire. Mais elle n’en avait cure. « Ouais bah qu’on s’intéresse un peu moins à mon cul et plus à ma cervelle, ça serait pas mal. » Elle écarquilla les yeux en grand comme elle le faisait avant de sautiller sur place pour essayer de mater ses fesses. « quoique ce short le met bien en valeur non ?! » La française jouait souvent de ses charmes en présence de son ami. Mais à chaque fois, c’était comme de tirer dans l’eau. Loupé. Donc elle dut prendre les devants pour juxtaposer ses lippes aux siennes en pleine foret. Lilas sentait qu’elle troublait Owen. Son ami -ou petit ami on verra plus tard- connaissait sa facette de bourrin qui avait tendance à saisir ce qu’elle voulait. Mais elle savait faire preuve d’une certaine douceur. Elle jacasse, jacasse, le soigne. Avant d’atterrir doucement sur ses genoux. À califourchon. Ses doigts caressent l’épiderme d’Owen alors que l’officialisation est faite en un claquement de doigts. Mais une réalité la frappe. Owen ne l’a jamais vu en dehors du travail. Ou dans des tenues moins sportives. Si elle avait été une toute jeune fille, il y aurait eu lieu de s’empourprer. Mais notre rousse volcanique savait que cela était en réalité un atout. Sauf que le métier qu’exerçait son compagnon relevait de sa phobie. Tout comme ses animaux de compagnie. Elle le fixe, ses joues légèrement colorées de rose alors qu’elle a un léger sourire. « Je ne vais nulle part non plus. » Qui ne rêverait pas d’un prince charmant avec un physique d’Apollon ? Et puis elle avait appris à connaître le tempérament de celui qui avait capturé ses lèvres quelques secondes auparavant. Il incarnait la tranquillité, la gentillesse alors qu’elle n’était que flamme. Dans un geste tendre, Lilas vint coller son front à celui d’Owen. Un frisson la parcourut rien qu’à l’idée de toucher ces sales bêtes. « Je suis anthelmophobe. J’ai peur de tout ce qui a un corps lisse. » Son ton était plus assuré alors que le rouge quitta ses joues. « Rassure-toi je n’aurai pas peur de ton serpent. » Elle se mordilla la lèvre avant de jeter un coup d’œil à sa ceinture. Histoire de remettre un peu de légèreté. Lorsque soudain dans un mouvement, elle l’invita à se coucher sur la banquette arrière de sa voiture. « Je ne dormirai pas en sous-vêtements, roucoula-t-elle contre le derme d’Owen, t’as jamais porté de soutien gorge toi ?! C’est très douloureux. » La demoiselle le recouvrait de toute sa longueur alors qu’elle eut un sourire. « Et puis tu ne m’as jamais vu en tenue normale. Je porte des jupes très très courtes. » Elle leva un peu le nez alors qu’un sourire lumineux naquit sur ses lippes. Lèvres qu’elle posa sur celles de celui qui était son prisonnier. Sauf qu’auparavant, le baiser n’était que chasteté. La, alors qu’une de ses mains se baladait dans ses cheveux, elle poussa son captif à entrouvrir les lèvres pour le rendre plus ardent. Son souffle se mêla à celui d’Owen et une douce chaleur se propagea dans tout son être. Lorsque l’air vint à lui manquer, elle ne s’écarta point, se contentant de vriller son regard à celui d’Owen avec une certaine intensité.
Histoire de lui laisser le temps de se remettre de ses émotions.