Un stress grandissant - Juliette

Elle était attablée à son bureau en train de corriger les cahiers de l'exercice du jour. Les enfants étaient tous partis, leur heure était passée de quelques temps déjà et elle n'avait pas vraiment vu l'heure passer. Quand Juliette commençait, il était bien difficile de l'arrêter... Même lorsqu'elle n'était pas encore rentrée chez elle. Elle avait cette fâcheuse manie de ne pas compter ses heures et de en pas craindre de passer trop de temps à l'école. La directrice semblait lui faire confiance et il en allait de même pour Mary-Margaret, qui la défendait assez auprès de ses collègues quand ceux-ci mettaient en avant son manque d'expérience. Son téléphone vibra, la sortant de la concentration du dernier cahier qui lui restait à corriger. Celui de Margot, une élève qui aurait déjà dû être dans la classe supérieure. Jamais une faute, jamais une mauvaise note. C'était Lucy, sa plus vieille amie, probablement même sa meilleure amie. Elle lui demandait si elle était chez elle. Juliette regarda sa montre. Elle serait chez elle avait que son amie ne puisse se mettre en chemin. Aussitôt, elle lui répondit qu'elle pouvait passer.

Pas moins de cinq minutes plus tard, Juliette avait fini de ranger ses affaires et était à deux pas de chez elle. Elle passa le pas de sa porte sans la moindre pression et rangea ses affaires dans le plus grands des calmes. Après être allée sous la douche, Juliette troqua son chemisier pour son pull fétiche qu'elle n'avait pas lavé depuis deux jours déjà, un jogging délavé pour remplacer son jean et ses chaussures pour ses chaussons lapins. Pas vraiment le style qu'elle adopterait pour sortir. Un chignon sur la tête et ses vêtements assortis de ses lunettes de repos, elle avait simplement l'air d'un torchon. Mais elle s'en fichait bien pas mal, tant qu'elle était à l'aise.

Lucy ne tarda pas à sonner à la porte de la petite maison de Juliette. Rien qui ne vaille le détour, mais la demoiselle s'y sentait tellement à l'aise qu'elle n'était pas prête de cracher sur le faible loyer qu'elle y mettait. Elle alla ouvrir en se précipitant. Elle savait que Lucy était très angoissée par son concours pour être professeure des écoles à son tour.

- Salut ! Entre entre ! Elle sourit devant les brownies. Je suis affamée. Elle l'invita à s'asseoir d'un geste de la main avant de froncer les sourcils. Tu ne me déranges jamais, rassure-toi ! Elle s'assit à la petite table sur laquelle elle avait pour habitude de prendre ses repas. Je suis entièrement disponible. J'ai fini de corriger les exercices de mes élèves. Et mieux vaut être bien préparé, tu as bien raison !

Elle avait envie d'aider son amie de longue date du mieux qu'elle le pouvait. Elles avaient plus ou moins le même parcours de vie et Juliette ne comptait pas lâcher Lucy de si tôt, même si cela voulait dire pour elle prendre moins de temps à préparer ses cours pour l'aider. Alors, écourter sa correction d'un cahier déjà parfait où la meilleure note guettait toujours même les yeux fermés, elle pouvait le faire sans la moindre culpabilité à ressentir. Et en retrouvant Lucy, elle sut qu'elle avait fait le bon choix. Car son amie avait un défaut. Quand elle était stressée, elle cuisinait... et elle venait tout juste de confesser son crime, celui de lui avoir apporté beaucoup trop de brownies pour qu'elle puisse digérer sans faire une crise de foie. Elle sourit à la blonde.

- Ne t'en fais pas, je trouverai toujours quelqu'un pour les manger si tu en as trop. Et bien sûr, elle pensait à ses élèves en disant cela. Un petit goûter improvisé, il n'y avait pas d'âge pour en avoir envie quand il se présentait ! Elle l'écoutait pendant qu'elle s'installait au salon et que, de son côté, Juliette déballait les gâteaux faits par son amie. Elle restait muette le temps que ce qui tracassait Lucy sorte enfin. Et comme cela ne venait pas. Allez, dis-moi tout, raconte.