Un hasard poignant - feat Alessandro

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J’étais dans un état d’esprit assez difficile depuis quelques jours. La fée bleue avait découvert que ce qui me rendait malade ce n’avait rien avoir avec une ingestion quelconque. J’étais enceinte. A une période cela aurait exaucé un de mes plus grand rêve. Avoir une famille, élever un enfant avec l’homme dont j’étais éperdument amoureuse. Au lieu de ça je me retrouvais dans une cabane au pays imaginaire avec ma sœur jumelle Clochette. Heureusement qu’elle avait été là pour moi sinon je pense que je serais encore bien plus mal qu’aujourd’hui. Je ne savais toujours pas quoi faire. Cet enfant n’avait rien demandé à personne, il ne demandait qu’à être aimer. Il n’y pouvait rien si son père était un connard comme le disait sa tante.. J’avais eu besoin de prendre l’air, de faire le vide. Je m’étais rendu dans le monde moderne, j’avais pris rendez vous avec un gynécologue pour avoir plus d’information sur le bébé. Je voulais déjà m’assurer qu’il aille bien. J’étais très stressée, Clochette avait voulu venir, mais je voulais faire ça toute seule. De toute manière, j'allais devoir apprendre à me débrouiller seule. Oui ma sœur serait là, mais pas tout le temps. Dans la salle d’attente j’observais les couple présent dans la pièce, vous n’imaginez pas à quel point c'était difficile. J’avais même décidé de partir quand on m'appela. “Mlle Winterly ?” Maintenant que j’étais là autant que j’entre dans cette salle. Après une longue hésitation je m’y étais dirigé doucement, toujours aussi timide qu’à Storybrooke. Etant donné que c’était mon premier examen, la doctoresse m’expliqua comment ça fonctionnait. Elle me fit voir mon bébé, elle regarda si tout était norma, si il était bien placé etc, mais elle me prévint que c’était un peu tôt pour le sexe de bébé. Il y avait de forte chance pour que ce soit un garçon, mais elle n’était pas sûre. J’étais déjà rassurée de savoir qu’il allait bien, mais j’avais fondue en larme dans le cabinet. J’avais plus ou moins expliqué ma situation, un père parti avant de savoir que j’étais enceinte. J’étais persuadé que de toute manière il s’en fichait complètement, comme il se fichait de moi à présent. Je n’allais pas y arrivé, c’était sûr. Je n’avais pas les épaules pour ça. Elle essaya de me rassurer et me conseilla d’en parler à quelqu’un, d’avoir un soutien psychologique durant cette grossesse, que ce soit avec un professionnel ou avec d’autres femmes enceinte. J’allais essayé de suivre son conseil, elle me prescrit également quelque chose pour le sommeil et des vitamines pour que je reste en forme. J’avais également une échographie pour la montrer à Clochette. Je la rangeais dans la poche de mon manteau avant de sortir du cabinet. Je ne fis pas attention où je m’étais les pieds comme souvent et je rentrais dans un homme. Je relevais la tête vers lui, non mais sans blague ?! Ça me coupa le souffle je dois dire.. Je le fixais un moment. Alessandro se tenait là devant moi, le père de mon bébé.. Heureusement mon manteau ample ne montrait rien du tout. Non je ne comptais pas lui dire. Je me souvenais de tout ce qu’il m’avait dit lors de notre dernière conversation, je me souvenais aussi de ce qu’avait dit Clochette. Il ne méritait pas ma douleur. Je lâchais simplement un “Désolé..” Avant de baisser la tête et de partir. Il valait mieux, même si clairement je n’avais qu’une envie c’était de le prendre dans mes bras et de lui dire que je l’aime toujours. J’aurais aimé savoir ce qu’il faisait là, ce qu’il devenait, mais ça me faisait aussi tellement de mal. D’ailleurs une larme coula doucement sur ma joue, comment voulez-vous que je l’oublie en portant son enfant et en le croisant ? Le destin jouait clairement avec moi et il n’était vraiment pas sympa.            

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Je n’étais pas sûre d’avoir les épaules pour tout ça. Assumer un enfant toute seule, j’avais conscience que ma sœur serait là, mais elle ne pouvait pas non plus l’élever avec moi. J’étais très malheureuse suite à ma rupture, j’avais déjà du mal à prendre soin de moi alors d’un bébé ? Je n’avais pas d’appétit et le peu que j’essayais de manger ne restait pas bien longtemps dans mon estomac. J’espérais que ce soit une phase, c’était assez dérangeant et je me sentais très fatiguée à cause de ça. Je pense que c’est pour cela que la gynécologue me conseille de prendre des vitamines, que ce soit pour bébé ou pour moi. Je ne parlais quasiment pas dans le cabinet, je répondais simplement à ses questions et quand les questions sur mon état d’esprit général arrivèrent je n’avais pas pu retenir mes larmes. Je déteste embêter les autres avec mes soucis, ils ne sont pas là pour ça. Elle avait essayé de me rassurer un peu, ça avait à moitié marché. J’étais surtout rassuré par le fait que le bébé aille bien. J’allais essayé de positiver un peu, de toute manière le bébé était là, bien attaché et je le mettrais au monde quoi qu’il arrive. Je devais aller de l’avant. Alors que je me disais ça je rentrais dans Alessandro en sortant du cabinet. C’est une blague ? J’avais l’impression que le destin voulait simplement me rappeler à quel point ça me faisait mal tout ça. Je ne cherchais pas à discuter, il n’en aurait certainement pas envie de toute manière alors je m’étais simplement excusé avant de partir. C’était mieux comme ça. Je n’avais qu’une envie, me retourner pour le voir encore quelques secondes, mais je ne devais pas. C’est lui qui attrapa finalement ma main. Je me tournais doucement vers lui, à quoi il jouait ? Il voulait me faire encore plus de mal ? “Cristal attend.. C' est moi qui suis désolé.. Dis moi au moins comment tu vas.” Je ne suis pas quelqu’un de méchant, ni de rancunier, mais je devais me protéger et protéger le petit être dans mon ventre. “A ton avis ? Tu n’es pas obligé de faire semblant de t'intéresser à moi quand on se croise..” Je n’étais pas agressive, je répondis d’un ton calme, mais effectivement je n’allais pas non plus l’accueillir avec un immense sourire. “Je sais que tu me détestes sûrement mais c'est mieux pour nous deux, tu n'es pas fait pour mon monde et je ne suis pas fait pour le tiens. Je suis désolé, sincèrement.” Pour le coup j’avais envie de me fâcher, mais je crois que j’étais trop fatigué à l’heure actuelle pour ça. “Je préférerais te détester, ce serait certainement plus facile, mais je n’y arrive pas. On est peut-être pas du même monde, mais tu n’aurais pas dû prendre cette décision tout seul, on aurait pu au moins essayé..” Je soupirais en tournant la tête. Si Clochette me voyait en train de discuter avec lui, elle m’arracherait la tête je pense et elle lui ferait subir pire encore. “J’espère que tu es heureux d’avoir récupéré ta vie. J’avais rien avant Storybrooke, j’ai perdue toute la mienne en revenant. J’aurais préféré que ce fichu sortilège ne soit jamais levé..” Bon certes me faire martyriser par la méchante reine à longueur de temps ce n’était pas non plus une vie de rêve, mais à côté de ça j’avais construit une vie, une vie qui me satisfaisait réellement. “Mlle Winterly ?” Je tournais la tête vers la jeune femme qui venait de m’appeler. “Vous êtes encore là parfait, vous avez oublié les vitamines que vous devez prendre pendant votre grossesse.” Elle me tend un petit sachet et je lui fis un sourire plutôt crispé. Bordel.. “Merci, je suis une tête en l’air.” Un petit rire nerveux plus tard je n’avais qu’une envie c’était de prendre mes jambes à mon coup. Moi qui n’avait aucunement l’intention d’en parler au papa, voilà qu’il était juste à côté et qu’il avait tout entendu évidemment. Je me tournais vers lui et lui lâche un rapide. “Bon je dois y aller, aurevoir Alessandro..” Je pouvais toujours essayer de fuir non ? J’étais entre la panique et la peur, j’espérais de tout coeur qu’il ne me retienne pas ou qu’il ne me rattrape pas. J’avais juste envie de retourner sur l’île imaginaire et me terrer dans un coin.

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Vous n’imaginez pas à quel point je me sentais mal ces derniers temps. J’avais même eu envie d’avoir recours à la magie pour l’oublier, pour ne plus ressentir ce vide glaçant, ce vide destructeur. J’en avais encore plus envie depuis que je savais que j’étais enceinte de lui. Je ne pourrais jamais l’oublier, pas en ayant un enfant de lui. J’allais devoir porter cette douleur le restant de mes jours, j'espère qu’un jour cela sera plus facile. Cette douleur me semblait cependant plus facile à accepter en m’imaginant avec mon bébé dans les bras, j’ai toujours rêvé de devenir maman. Pas dans ce contexte certes, mais depuis que je savais que bébé était là, je savais que c’est pour lui que je me battrais. Tomber sur son père à la sortie du cabinet était un revers difficile à encaisser. Je n’avais pas cherché à lui parler même si tout mon être en avait envie. C’est lui qui me rattrapa pour discuter avec moi, il me demandait comment j’allais sérieusement ? “Je ne fais pas semblant, je voulais vraiment savoir comment tu allais Cristal.” J’avais envie de le croire, mais je n’en étais pas sûre. Il m’aurait déjà demandé des nouvelles si c’était le cas non ? “Je vais bien.” Bon même moi je n’y croyais pas, mais je n’avais pas non plus envie qu’il voit à quel point j’avais du mal à tenir sans lui. Il finit par s'excuser en parlant de son monde et du mien, apparemment incompatible et pourtant dans les deux il y avait de la magie. Certes pas exactement la même, mais je ne voyais pas en quoi nous n’aurions pas réussi à continuer notre relation. "Tu devrais me détester, je ne suis pas quelqu'un de bien, tu mérites mieux, tu mérites d'être heureuse, tu ne le serais pas avec moi. Mon monde est violent et tu es trop douce pour lui, tu te ferais tuer alors si je devais prendre cette décision. Je suis heureux oui mais tu me manque, j' aurais parfois préférer rester la haut effectivement.” Cette fois ça me fit encore plus mal. “Arrête. S’il te plaît. C’est encore pire de me dire ça.. J’étais heureuse avec toi, j’étais persuadé que tu étais le bon.. Ne me dit pas que je te manque, que tu m’as quitté pour me protéger, facilite moi les choses, ne les rend pas encore plus compliquées s’il te plais. Dis- moi plutôt que tu ne m’aimes pas, que tu ne veux juste pas être avec moi, ça sera plus facile à vivre..” J’avais énormément de mal à retenir mes larmes. L’une d’elle m'échappe rapidement et c’est l’intervention de la secrétaire qui me permet de ne pas m’effondrer. Elle détourna mon attention en me parlant de mes vitamines. Elle venait de lâcher une information cruciale devant Alessandro. Il savait maintenant que j’étais enceinte, mais ça ne change rien, je ne comptais pas lui dire qu’il était de lui. Je comptais partir loin, je lui ai simplement dit au revoir avant de commencer à partir. J’avais envie d’une couette bien chaude et sécurisante ou je me cacherais certainement plusieurs jours après cette rencontre. Je fus stoppé quand il m’attrapa le bras. "Tu ne vas nulle part... Comment ca tu es enceinte ? Tu comptais me le dire un jour ? J' ai le droit de savoir ce genre de chose cristal !.” Réfléchis vite Cristal. Je dégageais mon bras dans un premier temps. “Tu as pris la décision de sortir de ma vie alors non ça ne te regarde pas.” Cette fois j’étais moins gentille certainement aider par les hormones. Je décidais de lui mentir. “Il n’est pas de toi. C’est très récent. Si tu veux tout savoir un soir où je me sentais affreusement seule et mal à cause de toi je suis allé dans une taverne. J’y ai rencontré un charmant jeune homme, il m’a fait oublier ma douleur pendant une nuit. J’ai appris que j’étais enceinte il y a quelques jours.” Histoire simple, tout à fait plausible. J’espérais qu’il y croit un minimum que je puisse partir, de toute manière il n’avait plus rien à dire, on était plus ensemble alors je pouvais voir d’autres hommes si ça me chanter. Je n’en avais absolument pas envie pour l’instant, mais il n’était pas censé le savoir ça.

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J’avais du mal à garder les yeux sur lui. Non pas que je ne pouvais plus le regarder, mais j’avais justement peur de ne plus parvenir à détourner mon regard.. Il me manquait énormément et plus je restais en sa présence et plus j’avais mal. J’essayais d’aller de l’avant, encore plus maintenant que j’attendais son enfant. Il ne voulait plus de moi dans sa vie du moins c’est ce que je pensais. Plus il parlait et plus j’avais l’impression qu’il tenait vraiment à moi, mais qu’il faisait ça pour me protéger. Je dois dire que c’était encore pire, j’aurais préféré entendre qu’il ne ressentait rien pour moi. Je lui demandais d’ailleurs de me mentir s’il le fallait, mais de m’aider à passer à autre chose. “Alessandro de storybrooke etait le bon mais je ne sais pas si je suis cette personne, ce n'est pas de moi que tu es tombé amoureux. Je ne peux pas te mentir en te disant que je ne t aime pas. Je veux etre avec toi mais je peux pas. La cause pour laquelle j'oeuvre ne te correspond pas et tu ne comprendrais pas. Elle te mettrais en danger et tu n'aimerai pas la personne que je suis. Je n'aime pas non plus la personne que je suis avec toi car tu me rend bon malgré moi.” Les larmes aux yeux je m’étais approché de lui, comment j’aurais pu faire autrement après ce qu’il venait de me dire ? Je passais mes doigts sur sa joue avec tendresse. “J’aimerais comprendre, explique moi, montre moi.. Laisse moi décidé au lieu de prendre la décision pour moi. Tu ne peux pas être aussi différent de celui que tu étais à Storybrooke, je refuse de croire que tu es aussi sombre que ce que tu dis. Je te connais.. Peut-être mieux que toi même.” Comprenant que ça allait être clairement difficile de le laisser repartir, je me reculais doucement. Je ne m’aidais pas en restant trop proche de lui. Je savais que plus que notre conversation serait longue, plus j’aurais du mal à partir. Quand la jeune femme vint m’amener mes vitamines pour la grossesse tout à coup la fuite me parue beaucoup plus simple. Bon évidement Alessandro me rattrapa rapidement. J’essayais d’abord de dire que ça ne le regardait en rien puisqu’il m’avait effacé de sa vie. “Je pense que cela me regarde au contraire alors tu ne fuis pas sans explication, c est pas si simple !” Je serrais simplement les mâchoires. Il prenait un ton autoritaire avec moi et d’habitude ça aurait sans nul doute fonctionnait, mais ça n’avait pas le même effet sur moi aujourd’hui. J’essayais de lui faire croire que l’enfant n’était pas de lui, que j’avais eu une aventure d’un soir après notre rupture. “si c'est vrai tu n'as pas eu grand mal a t en remettre alors pour quelqu'un qui soit disant souffre de mon depart ! Je ne te voyais pas etre ce genre de.... Personne. Rappel toi juste un truc cristal c est que tout se sais donc j espère que tu n es pas en train de mentir pour m éloigner de mon enfants car je ne laisserai pas faire ça crois moi. Alors autant etre honnête maintenant.” Je dois dire que sa réponse me mit grandement en colère. Je n’avais jamais ressenti ça, ni l’assurance qui allait avec. Attrapant son bras je l’attirais à l’abris des regard dans petite ruelle. Les hormones de grossesse me rendait bien plus forte je dois dire. “Je te conseille de ne pas me menacer, ni moi, ni mon enfant. Je suis peut-être gentille, mais j’ai aussi mes limites et je te rappelle que tu n’es pas le seul à avoir des pouvoirs ici.” Mes yeux étaient devenus gris cendré et la température environnante chuta très vite. Tout commença à se couvrir de glace autour de nous. Je finis par me calmer alors que la glace arrivait à notre niveau. De nouvelles larmes se mirent à coulaient sur mes joues, des larmes qui finirent en perle de glace à cause de la température. Je n’avais pas froid personnellement, je suis la fée du givre en même temps.. Mon ton redevint plus calme. “Tu ne trouve pas la situation ironique quand même ? Tu voudrais me garder loin de toi pour me protéger de ton monde, de toi et il faudrait que je laisse cet enfant vivre dans ce même monde ? Faudrait savoir ! Si je ne suis pas en sécurité avec toi, il ne le sera pas non plus alors crois moi, je ferais tout ce qui est en mon pouvoir pour qu’il reste loin de toi s’il le faut.” J’avais du mal à retenir mon sanglot, ça me faisait autant de mal à moi qu’à lui il pouvait en être certain. “Ca aurait du être un moment de bonheur intense, on aurait du être heureux tout les trois..” C’était une façon de lui dire que c’était bien le sien finalement, de toute façon je n’aurais pas réussir à lui mentir très longtemps. Je partis dans une crise de larmes difficilement contrôlables. J’avais même du mal à respirer, j’avais juste envie de m’enfuir loin.

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J’aurais préféré l’entendre dire qu’il n’avait pas de sentiments pour moi, que tout ce qu’il y avait eu entre nous n’avait jamais existé. Au lieu de ça il disait vouloir être avec moi, mais sans le pouvoir. C’était une véritable torture. Nous n’étions apparemment pas dans le même camp, il était apparemment dans les ténèbres et je dois admettre que j’avais beaucoup de mal à y croire. Il était si doux à Storybrooke, je ne parvenais pas à le voir en homme mauvais. “Non Cristal tu ne me connais pas mieux que moi même, tu ne comprendrais pas ce que je ressens. Quand je pointe ma baguette sur les gens, j'aime les regarder supplier pour que je les épargne, et tu sais ce que j'aime le plus ? ne pas les épargner ... J'ai été élevé dans la violence, dans le plaisir de voir souffrir les autres et je ne veux pas que tu aies à subir ça, pas toi.” Je dois dire que cet aveux me donne des frissons dans le dos. Il aimait tuer ? Si c’était le cas effectivement je me trompais complètement sur lui. Pourtant j’avais l’impression qu’une partie de lui ne voulait pas ça. Aussi infime soit-elle. Il était de toute façon décidé à me garder loin de lui.. “C’est possible de se débarrasser de notre passé et de devenir quelqu’un d’autre.. Si vraiment tu voulais être avec moi, tu y parviendrais..” Il aimait peut-être être cette personne sombre qu’il me décrivait, si tel était le cas alors effectivement je ne pouvais plus rien faire pour lui. Nos chemins auraient dû se séparer ainsi, mais la révélation de ma grossesse complique grandement les choses. Je tentais dans un premier temps de lui dire qu’il n’était pas de lui, bon c’était peu crédible quand on me connait je sais, mais j’étais désespéré alors j’avais tenté le coup. Quand il insista un peu trop, mes hormones grimpèrent en flèche et je me montrais beaucoup moins sympathique, glaçante je dirais même. Alors que le gel nous avait entourés, il s’était mit à rire. “Eh bien on dirait que cette conversation a jeté un froid entre nous !” Je ne relevais pas, je n’étais pas d’humour à rire à cette blague. Dans un autre contexte je l’aurais fait. Je me calmait doucement. “Je ne t'ai pas menacé, je te dis juste que j'ai des droits sur cet enfant et que tu ne m'empêchera pas d'être son père. Ce monde est dangereux pour toi car tu n'es pas en capacité de supporter les choses qui y vivent, je n'ai jamais dit que j'y amènerai cet enfant ou que j'allais l'élever dans la violence ! je dis juste que tu ne m'empêchera pas d'être son père, tu n'as pas le droit. Tu me crois stupide au point de mettre un gamin en danger ? je croyais que tu me connaissais mieux que moi même ?” Il me prenait pour quoi ? Une petite fleur fragile ? Je n’en ai pas l’air comme ça, mais je sais me défendre au besoin. “Avec ce que tu m’as dit tout à l’heure, je n’ai pas l’impression que te laisser prendre ton rôle de père le garderait loin du danger..  Au contraire.. Tu as été élevé dans le mal, la violence, tu penses sincèrement pouvoir l’élever sans le faire tomber la dedans à son tour ?” Je n’étais pas certaine qu’il sache faire la différence lui-même entre le bien et le mal. Pour le coup nous étions deux contraires, deux opposés. J’avais les nerfs qui lâchaient pour le coup, tout aurait pu être si différent.. “Tu ne m'en a pas laisser la chance non plus en décidant de me cacher ta grossesse. Tu croyais sincèrement que je n'allais rien dire ? je l'aurais forcément su un jour, je ne te pensais pas comme ca Cristal vraiment. Toi qui dis si bien me connaître, tu sais à quel point je voulais de cet enfant…” Je me mordis la lèvre pour ne pas m’effondrer. Il me tournait le dos et il valait mieux la tout de suite. Il s’apprêtait à partir et je ne savais plus quoi faire. Alors qu’il commençait à partir je le rattrapais par le poignet. J’étais toujours dans son dos. “Je suis désolé.. Je l’ai appris il n’y a que quelques jours et je ne savais pas quoi faire. La dernière fois qu’on s’est parlé tu m’as clairement dit qu’il ne valait mieux pas que l’on se recroise.. J’avais peur d’être encore rejeté.. Le vivre une fois c’est déjà difficile, je ne voulais pas prendre le risque de souffrir encore plus.” Pourtant c’est ce qui était en train de se passer. Je n’avais jamais eu aussi mal que maintenant. Les larmes coulaient abondamment sur mes joues comme souvent ces derniers temps. Je n’allais pas l’obliger à se retourner vers moi si il n’en avait pas envie. Je sortis doucement l’échographie de ma poche et je la glissais dans sa main. “Je ne t’empêcherais pas d’être son père si c’est ce que tu veux. Je veillerais cependant à ce qu’il n’approche pas de ton monde.” Il ne valait mieux pas. Je ne voulais que le bien pour notre bébé, pas de violence, pas de noirceur.

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Je ne comprenais pas pourquoi tout était si compliqué pour lui. Il était assez grand pour prendre ses propres décisions non ? Pourquoi laisser sa famille décider encore pour lui ? J’avais surtout l’impression qu’il se cherchait des excuses pour ne pas être avec moi. On pourrait s’enfuir, dans n’importe quel monde. Certes abandonnant nos vies, mais je laisserais tout tomber pour lui s' il me le demandait. "C'est loin d'être aussi simple Cristal, l'on viendrait me retrouver et pour me ramener ce n' est pas à moi que ma famille s' en prendrait…" Évidemment je compris qu’il parlait de moi et de notre enfant. “Je vois..” Ils pouvaient toujours essayer, je n’allais certainement pas les laisser faire sans me battre en tout cas. Je ne sais pas si j’aurais fini par lui dire de moi même, je pense que oui, mais j’avais besoin d’un peu de temps. Évidemment l’apprendre de cette façon ne lui avait pas vraiment fait plaisir, mais il ne faut pas oublier que c’est lui qui est parti. Le fait qu’il ait envie de prendre son rôle me faisait peur. Je n’avais pas envie que mon enfant soit élevé dans la violence. “Si je cache son existence à ma famille je le pourrais, s' ils le découvrent, croire moi que tu auras besoin de moi pour les empêcher de débarquer .. je ne le laisserai s' approcher de rien qui ressemble à mon éducation , je ne la souhaite pour personne.” Je dois dire que ça me rassurait un peu. Cela prouvait qu’il ne voulait pas que notre enfant suive cette voie, c’était déjà un bon point. “D’accord. Je te crois. Ils peuvent venir tu sais, je ne les laisserais pas toucher à cet enfant.” Ils ne me faisaient pas peur, qui que ce soit. Je me sentais bien plus forte depuis que je savais que j’étais en train de créer la vie. Alessandro était sur le point de partir et je ne voulais pas que notre conversation se finisse de cette façon. Je lui avouais avoir peur d’être à nouveau rejeté, ça m’aurait d’autant plus fait mal. “Je ne t' aurais jamais laissé seule avec un enfant, je sais que j' ai été nul comme fiancé et j' en suis désolé mais j' ai toujours fait au mieux pour toi même si tu refuses de l' admettre. Je sais que je t' ai fais souffrir et j'en suis désolé, j'en souffre aussi mais ne me prive pas de mon rôle de père.” Il me tournait le dos et ça valait peut-être mieux parce que mes larmes coulaient à nouveau silencieusement. Si j’avais su que cela lui aurait tenu autant à coeur j’aurais tout de suite penser à lui en parler. “Okay. Je ne t’en priverais pas si tu penses pouvoir être là pour lui.” Si mon enfant pouvait avoir un père je n’allais pas l’en privé même si ça voulait dire souffrir à chaque fois que je croise Alessandro. Je ne suis pas prête à passer au dessus de mes sentiments pour lui. Je pouvais faire l'effort pour notre enfant, mais j’allais avoir besoin de temps. Essayant de le calmer je lui mis l'échographie dans la main, preuve de ma volonté à lui laisser prendre sa place. Je ne voulais cependant pas qu’il s’approche de son monde qui semblait vraiment effrayant à l’entendre parler. Je n’étais d’ailleurs pas sûr de vouloir en savoir beaucoup plus. “Il n'en approchera jamais, je peux te le promettre. Tu es à combien de semaines ?” Je souris doucement quand il pose sa main sur mon ventre. Un geste que je pense impossible jusqu’ici. “Je suis à six semaines apparemment.. Je m’en suis rendu compte après avoir été malade un matin..” Ce n’était pas un très bon souvenir d’ailleurs. J’étais complètement en panique ce jour là, heureusement que j’avais pu compter sur ma sœur jumelle. “Clochette va commencer à s’inquiéter.. Il va falloir que j’y aille. Tu as mon numéro tu peux m’appeler ou m’envoyer un message quand tu le souhaites. Je te tiendrais au courant des examens, de l’évolution de la grossesse et si tu veux qu’on se voit pour en parler à un moment ou un autre je ne serais pas contre.” Ça me permettait de rester proche de lui d’une certaine façon, j’allais essayé de m’en contenter pour l’instant. Je posais doucement ma main sur la sienne. “Encore désolé.. Tout ce que je veux c’est le protéger.” Peu importe de qui je devais le faire. M’approchant je déposais un baiser sur sa joue avant de partir.

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