Les liens du sang - feat Azrael

J’avais passé un peu plus de 7h30 à bord d’un avion, quittant ma Californie natale pour le Maine. J’avais besoin de retrouver mon frère Samael, et aux dernières nouvelles, il se trouvait là-bas, dans une petite ville du nom de Storybrooke. Je n’avais jamais entendu parler d’un tel endroit, mais après tout ce temps, j’avais besoin de le voir, j’avais besoin de lui parler. J’étais inquiète, et je voulais m’assurer que tout allait bien pour lui. Notre famille était loin d’être parfaite, et nous avions tous des erreurs à nous faire pardonner, surtout envers Samael, qui avait été mis à la porte de la maison familiale, par notre père, puisqu’il ne voulait pas suivre les règles. À cette époque, je ne voulais pas décevoir notre paternel, et en suivant ces directives, j’ai perdu la seule personne avec qui je passais énormément de temps, avec qui je faisais les quatre cents coups. J’avais essayé de rentrer en contact avec lui, à plusieurs reprises, mais en vain. Il ne voulait plus me parler. Ni à moi, ni à aucun membre de notre famille. Cependant, l’inquiétude était présente et je ne pouvais m’empêcher de penser à lui, tout le temps.

Une fois arrivée dans la petite ville, le trouver n’avait pas été très difficile. Il possédait un cabinet chez lui. Il s’était trouvé un boulot et j’étais vraiment contente pour lui. Devant la porte, j’avais tenté la poignée, mais celle-ci était verrouillé. À ma gauche, il y avait une sonnette que je m’étais empressée d’utiliser. « Bonjour, je suis désolé le cabinet est fermé cette après midi, si c’est pour une prise de rendez vous, il faudra revenir demain. » C’était sa voix. C’était bel et bien mon frère. Un sourire s’est dessiné sur mon visage. J’ai raclé la gorge, avant de prendre la parole. « Samael… c’est moi! » Dis-je. De l’autre côté de l’haut-parleur, c’était un silence de mort. Ce n’était pas surprenant de sa part, mais j’avais osé espérer qu’Il y ait un changement. J’ai baissé les yeux vers le sol, lorsque la porte s’est ouverte. « Azrael. » Et j’ai levé les yeux vers lui, au son de sa voix. « Tu tombes mal j’allais sortir.. » Je lui ai fait un sourire déçu, mais je comprenais totalement. Je ne m’étais pas annoncé, et puis, il y avait bien plus de chances qu’il me retourne du revers de la main qu’il m’accueille à bras ouvert. « Ooh, je vois… Désolé pour le dérangement. » Lui dis-je, avant de reculer de quelques pas, et de tourner les talons, afin de quitter cet endroit.

J’étais déçue, mais je comprenais qu’il n’ait pas envie de me voir. Après tout, il m’en voulait encore de ne pas l’avoir épaulé lorsque mon père avait décidé de le foutre dehors. Ce jour-là, j’avais commis la pire erreur de ma vie, et j’en payais le prix tous les jours depuis. En plus de vivre avec de la culpabilité, j’avais perdu mon meilleur ami, celui avec qui je passais la majorité de mon temps libre, et avec qui je faisais les quatre cents coups. J’avais essayé à plusieurs reprises de le contacter, mais il ne retournait jamais mes appels ou mes messages. C’était un énorme risque de quitter la Californie, sans lui lui téléphoner, sans lui laisser de messages, mais c’était pour moi la seule façon, puisque je n’avais aucune idée s’il avait écouté tous les messages, alors à quoi bon lui en laisser un, s’il allait être surpris par ma visite, de toute façon.

Je n’avais jamais réellement voulu le déranger, mais je tenais à m’excuser, je voulais prendre de ses nouvelles, parce que je pouvais m’empêcher de m’inquiéter pour lui. Comme il était occupé, qu’il s’apprêtait à sortir, je me suis excusée, avant de le laisser tranquille. Il ne voulait pas me voir, c’était évident. « Attends.. » Je venais à peine de tourner les talons, lorsque j’ai entendu sa voix, m’interpelée. J’ai tourné la tête vers lui. « J’allais déjeuner, tu veux venir ?.. » Un léger sourire s’est dessiné sur mon visage. « J’aimerais bien, oui. » Dis-je, en hochant la tête. Je l’ai suivi jusqu’à sa voiture, puis nous avons roulé jusqu’à un petit café. La route a été silencieuse. C’était un peu lourd comme silence, mais je ne voulais pas entreprendre la discussion, alors que nous étions en mouvement. Nous sommes arrivés, seulement quelques minutes plus tard. Vive les petites villes américaines! Je l’ai suivi jusqu’à une table, un peu plus à l’écart et nous nous y sommes installés. « Qu’est-ce que tu fais ici ? » m’a-t-il demandé. J’ai soupiré, avant de lui offrir mes explications. « Je… Avant toute chose, je veux m’excuser. Je n’aurais jamais dû le laisser faire, j’aurais dû être de ton côté. Je ne peux pas revenir en arrière, mais sache que si je pouvais le faire, je ferais tout différemment… Je n’ai jamais arrêté de penser à toi, j’ai toujours voulu reprendre contact, et lorsque j’ai appris que tu étais ici, que tu étais partie de LA, j’ai pris une chance, parce que je m’inquiète et je voulais savoir comment tu allais… » Je lui ai offert un souriante compatissant. J’en ai eu marre de suivre les moindres règles de notre père, et je voulais juste vivre ma vie, être loin de cette « dictature »… Ce que j’aurais dû faire, il y a toutes ces années.