Privé de sortie - Feat Raven

Il avait suffi que maman ouvre la porte à Graham pour voir là ma porte de sortie, n’hésitant pas à remettre mon casque sur mes oreilles et me remettre à mes devoirs, bloquant toute brides de leurs conversations. Et, au vu de l’état de l’ancien shérif, cela n’allait pas être beau à entendre, et il n’était pas beau à voir non plus ; alors, s’il était ainsi, je n’osais imaginer l’état dans lequel son adversaire se trouvait actuellement.
La douce quiétude de l’ignorance ne fût cependant pas de courte durée lorsque je sentis la porte d’entrée claqué, créant des vibrations dans les murs du manoir. Si j’ignorais la nature de leur conversation, nul doute que cela c’était mal terminé, il suffisait de prendre en compte le claquement de la porte et la façon dont s’étaler magistralement Graham dans le canapé. Arrêtant la musique pour initier la conversation, je posais mon précieux sur mes épaules.  « Dure journée ? » dis-je en le faisant sursauter, et excuser, des excuses que je balayais d’un revers de la main signifiant que ce n’était rien. Cependant je fronçais les sourcils quant à attendre. Que voulait-il dire par attendre dans la chambre ? « Attendre ? Euhhh ouai non tu peux rester sur le canapé tu sais. Je vais pas te jeter hors de la maison avec un coup de pied au cul » Il semblait comme gêner de s’imposer, mais, en soit, si maman lui avait dit d’attendre ici ; je n’avais juste jamais compris pourquoi il lui obéissait toujours au doigt et à l’œil.
Mais Graham avait toujours été un mystère en soit, un mystère impossible à décoder, une énigme étrange. De la façon dont il obéissait toujours, au doigt et à l’œil à la mairesse de la ville jusqu’à sa façon d’agir depuis l’arrivée d’Emma Swan. Et très honnêtement, je ne voyais pas comment lui poser la question sans être certaine d'avoir des retours. Mais le frisson de la découverte était attirant, raison pour laquelle je ne lui avais jamais posé la question de front.

“J’en ai connu des meilleures on va dire.” J'hochais la tête, silencieuse ; nous étions peut-être dans une petite ville mais toute ville avait ses problèmes, et la notre n'était certainement pas faire de stickers licornes à paillette et d'arcs en ciels. Nul besoin de regarder chez le voisin pour en trouver un exemple, je n'étais pas réellement ce que l'on pouvait appeler un ange, juste trop futée pour finir derrière des barreaux ou dans le bureau du proviseur. Excepté peut-être pour cette altercation avec ma professeure.
Je lui exprimais mon accord quant à sa présence sur le canapé, et obtenait en prime une réponse. “Ta mère m’a demandé d’attendre son retour, vaut mieux que je sois là quand elle rentre, je ne voudrais pas la contrarier davantage.." C'était étrange, pas bête, mais étrange. Il valait, de manière général, éviter d'énerver ou de contrarier Regina Mills ; ce n'était pas un secret d'état, tout le monde le savait. De même qu'il était préférable de ne pas se mettre Mr. Gold à dos. Qu'il ne veuille pas la contrarier plus en obéissant sagement était presque logique en un sens. J'entendis le bruit du tissu que l'on bouge, le trouvant désormais face à moi et me permettant donc "d'admirer" cette toute nouvelle collection de blessures qu'il arborait désormais et auxquels je ne pouvais m'empêcher d'esquisser une grimace. Il allait lui falloir plus que de la glace pour soulager tout ça. Alors tandis qu'il parlait de nouveau, je posais mon casque sur la table pour disparaître à l'étage un instant puis dans la cuisine, quelques minutes qui m'avait permis de récupérer un plein flacon d'aspirine et un grand verre d'eau que je lui mettais dans les mains après avoir récupérer la glace, que je posais sans délicatesse sur la table basse. Pas grave, je nettoierais l'eau qui s'écoulerait de la poche. Et, oubliant totalement mes devoirs pour l'instant, je me décidais à m'engouffrer dans cette porte qu'il avait entrouverte.

"Le prend pas mal hein, mais c'est weird tu sais. La façon que tu as de toujours obéir à ma mère comme un bon petit chien. Pas seulement là mais, en règle général ; je sais qu'il ne vaut mieux pas la contrarier mais certains ne se gênent pas. Pourquoi tu fais absolument tout ce qu'elle dit, elle n'est techniquement plus ta supérieure tu sais" finissais-je dans une sorte de blague, enroulant mes bras autour de mes jambes que je venais de replier sous mon menton, regardant l'ex-shérif avec un air curieux, désireuse de réponses.
Le mystère allait-il s'éclaircir ? Je l'espérais, l'ensemble était juste trop bizarre, même moi je désobéissais à ma mère; Henry n'en parlons même pas, très honnêtement, nous allions devoir ouvrir une compétition pour savoir qui arriver à désobéir le plus sans se faire attraper.

“Merci Raven” Je balayais ces excuses d'un revers de la main en venant m'asseoir sur la table basse, heureusement que maman n'était pas là -c'était, théoriquement, le genre de chose qu'elle prohibait, sans doute par peur qu'on ne la casse par mégarde-. Et face à mes paroles, à ma tentative pitoyable d'humour, Graham sourit. Drôle de réaction étant donné que je l'avais, sans aucune forme de tact traité de bon petit chien ; de plus, et étrangement, il n'avait pas eu l'air de réellement s'en soucier, ni de le prendre mal comme l'on aurait pu le penser en premier lieu. “Je n’ai pas vraiment le choix en réalité.. Et puis il n’y a pas que ça, j’apprécie vraiment ta mère et je n’aime pas la voir fâchée contre moi. Je sais que si je la déçois elle n’hésitera pas m’éffacer sans aucunes hésitations, alors oui c’est “weird” comme tu dis, mais je m’en contente pour l’instant.” J'haussais un sourcil, ne comprenant pas réellement ce qu'il voulait dire, le choix, l'effacement...je savais ma mère dure mais de là à n'offrir aucun choix à un homme. Ma seule réelle consolation, était que Graham contrairement à bien d'autres, semblait appréciais ma mère, réellement, et assez pour ne pas la voir fâchée, même si c'était dans un but égoïste puisque dirigé contre sa personne. Mais c'était tout de même une bonne chose, la mairesse de cette ville souffrait trop de l'idiotie de bien de ses habitants.

“Je devrais faire quoi d’après toi ?” Perdue dans mes pensées, je ne reviens qu'à ces mots là sur le plan de la réalité. Que faire exactement... Je me penchais sur mes bras arrière, réfléchissant un instant à ce qu'il conviendrait réellement de faire. "Je ne sais pas, mais je ne lui obéirais pas au doigt et à l’œil ça c'est sûr. dis-je à nouveau avec humour "Je pense qu'en premier lieu, je lui expliquerais que je reste quelqu'un libre de mes actions et de mes pensées, mais que je tiens à elle, sincèrement. Alors je pourrais quelque fois lui donner un coup de main, mais pas être son petit chien et la suivre partout" dis-je en haussant alors les épaules. Après tout, je ne connaissais pas toute l'étendue de la relation qu'entretenait Graham avec ma mère, peut-être qu'à l'instar de ces séries policières, ma mère avait des informations compromettants sur Graham et le faisait chanter, ou peut - être qu'il était simplement transit au point de tout réaliser pour elle.