Un cours passionnant - Feat Juliette

Depuis longtemps si ce n'était toujours, Juliette avait cette irrépressible passion pour les cheveux. Bien sûr elle était un poil bagarreuse et sérieusement intrépide, ses intérêts n'avaient donc attrait qu'à des choses dangereuses, mais ignorant tout de ses origines, la demoiselle jamais ne sut pourquoi elle avait tant d'avis de s'approcher de ces animaux. Jusqu'à présent, sa situation financière ne lui avait jamais permis ni de voyager ni de prendre des cours d'équitation. S'approcher d'un ranch était une chose inconcevable pour elle sans avoir les moyens de trouver des excuses. Car pour elle seul un chéquier qui ne soit pas en bois permettait de monter un cheval, ou tout du moins d'apprendre. Elle qui s'est toujours prise pour cette reprise de justice sous prétexte qu'elle n'avait pas de parents.

C'est avec précaution qu'elle s'avance à l'intérieur du ranch pour s'approcher des écuries. Storybrooke ne lui a jamais paru si grand de sa hie désormais qu'elle peut prétendre aller n'importe où sans avoir l'air de préparer un mauvais coup. Ah ! Les joies d'avoir un salaire !

La tête dans les nuages elle ne remarque que trop tard ce qu'elle aurait dû remarquer avant : elle fait un pas en arrière en réalisant qu'un bruit de sabots s'approche dangereusement d' elle. Elle a la télévision, Juliette elle sait comment ça marche. Elle a blanchi, la jeune femme, sous le coup de la peur. Parce qu'elle n'a déjà jamais vu un cheval portant un cavalier d'aussi près mais aussi qu'elle sait que leur poids est équivalent à un âne mort pour un humain.

- Je... Tout va bien, merci. Elle reprend vaguement ses esprits, remarquant à quel point le cheval est beau. Instinctivement elle tend la main vers son museau pour le caresser, non sans ignorer le cavalier qu'elle n'a pas daigné regarder pour l'instant. Aussi, quand elle lui répond, elle reste bête un instant en tournant les yeux vers lui. Elle reste figée, comme interdite sans en avoir la moindre raison - sinon le sourire du bel homme en face d'elle - et finit par se déstatufier. Euh... Pardon. Juliette. Je venais un peu découvrir le coin et pourquoi pas m'inscrire à quelques cours !

Elle n'est pas très rassurée le temps d'un instant, encore sous le coup du choc d'avoir failli se faire piétiner par un cheval. Mais Juliette n'est pas le genre de personne à se laisser aller à un sentiment aussi fortement négatif que la peur. C'est pour ça qu'elle se reprend très vite après avoir réalisé qu'elle ne courrait aucun danger, le cavalier monté sur son destrier, le contrôlant plutôt bien, en fait. Elle s'était approchée, quelques instants après l'incident-qui-n'en-fut-pas-un, du cheval afin de lui caresser le museau, dans l'espoir que celui-ci ne lui en donne l'autorisation, ce qu'il fit en si peu de temps qu'il s'approcha d'elle pour coller sa tête contre sa main. Elle rougit dès qu'il lui répondit.

- C'est pourtant la première fois que j'approche un cheval d'aussi près... Jusque là, la demoiselle s'est toujours contentée de les regarder de loin, avec envie, sans jamais essayer plus outre mesure. Après tout, on ne savait jamais ce qui pourrait lui arriver si on la découvrait trop proche d'un endroit où elle n'avait pas les moyens d'entrer. Néanmoins, cette proximité avec l'étalon ne la dérangeait aucunement et se faisait si naturellement qu'elle ne pouvait ôter le sourire béat qu'elle avait sur ses lèvres. Elle lève les yeux vers l'homme, qui s'était présenté comme le moniteur équestre avant de comprendre ce qu'il semblait avoir compris au vu du léger sourire en coin qui s'affichait sur ses lèvres. Il s'appelait Roméo. Okok, la vanne était facile. Ce serait avec grand plaisir, mais je ne suis jamais montée sur un cheval. Je ne voudrais pas vous faire perdre votre temps en ne m'y connaissant pas suffisamment. Elle acquiesça toutefois quand il lui proposa de suivre. Je n'ai jamais eu l'occasion d'en approcher un d'aussi près, mais c'est une expérience que je ne regrette pas pour l'instant. Et vous ? Vous êtes moniteur depuis combien de temps ?

Difficile de nier le fait que Juliette est impressionnée. Tout le monde peut le voir de l'extérieur à ce moment précis. Parce que, oui, la jeune femme n'a jamais approché ces bêtes d'aussi près, même si ça n'a jamais été l'envie qui l'en empêchait. Et autant dire que la jeune maîtresse d'école ne s'attendait simplement pas à trouver cette espèce de complicité et surtout pas avec un cheval qui avait manqué, quelques instants plus tard, de la piétiner et, potentiellement de la tuer.

La flatterie fonctionne parfaitement quand elle sort de la bouche de cette homme : ses joues rosissent instantanément et Juliette ne sait plus exactement où se mettre, à vrai dire. Elle a même presque honte de réagir de la sorte, mais elle ne peut pas s'en empêcher, pour une raison qui la dépasse réellement.

- Merci... je suppose. bégaie-t-elle de façon à peine intelligible pour l'homme face à elle, la laissant simplement se sentir d'autant plus bête encore qu'elle n'avait l'impression de l'être l'instant auparavant.

Elle hausse les épaules. Elle n'est pas certaine qu'il ait raison, à vrai dire. Les enfants sont doués pour apprendre alors que les adultes, quant à eux, mettent plus de temps. Je suppose, oui. Mais vous avez certainement d'autres chats à fouetter, tout comme moi... Elle a plus peur de se ridiculiser qu'autre chose, la demoiselle, à vrai dire. Mais visiblement, c'est trop tard. Le moniteur d'équitation l'avait déjà invitée à le suivre et elle se trouvait face au box d'un cheval magnifique... même si son estomac était trop noué pour qu'elle ne le remarque.

Elle se contente de rester muette devant la présentation de la jument, et de suivre son interlocuteur.

- D'accord. se décide-t-elle à lâcher avant de s'équiper pour brosser la jument qu'il lui avait choisi.