Emrys se sentait heureux de retour dans l’environnement familier de son royaume. Les dernières années, figé dans le temps et dans un sort basé sur les rancœurs enfantines d’une reine, lui permirent au moins de revoir le monde extérieur et de découvrir combien le monde changea depuis l’enfoncement de son continent dans les méandres de l’oubli. Il passa des années dans la peau d’un professeur d’archéologie spécialisé dans les langues mortes, inconnues et dans les mythes. Ça lui allait plutôt bien… il se serait juste passé des antécédents de son homologue de Storybrooke. Pourtant il comprenait en un sens. Il méritait de croire avoir grandit avec son oncle, après l’avoir tué … bien que pour se protéger. Retourner dans la peau de Emrys, de ce prince, avec tous ces savoirs lui donnait l’envie de trouver une issue pour son royaume et de mieux chercher à retrouver tous les savoirs perdus de son peuple. De retour chez eux, le jeune roi se fit un devoir de mieux étudier leurs textes anciens et de tenter de remettre le doigt sur les chemins perdus qui reliaient autrefois les royaumes. Comme souvent quand les affaires urgentes ne le retenait pas, Emrys se rendit dans les galeries où il arrêta ses dernières recherches. Quelques pierres soigneusement taillées le mirent sur la voie des passages disparus… hélas, le cataclysme fit bien son travail en faisant qu’un cul de sac l’empêchait d’aller plus loin. Et sans le bon outillage, il ne pourrait jamais reposer les yeux sur ce qu’il restait des autres royaumes. Est-ce que d’autres survivants se trouvaient quelques parts ? Ignorants de l’existence d’autres nids Atlantes ici et là, soigneusement préservés par leurs gardiens respectifs.
Plongé dans ses recherches, Emrys sentit soudain la pierre se mettre à trembler sous ses pieds nus. Autre point positif ici, il ne devait plus porter les horribles chausses de la surface. Pas que cela ait la moindre importance car, alors qu’il reculait d’un bond pour abandonner les peintures qu’il étudiait au plafond – manquant au passage de se casser la figure – le fond de la caverne se retrouvait percé par… une foreuse ? Typiquement surfacien. Pourtant, la langue utilisée pour s’adresser à lui le surprenait. Un atlante parfait, bien que pourvu d’un léger accent.
— Kida ?
Pas de doute, ce nom réveillait quelque chose en lui. Emrys abaissait son arme, levée par pur instinct, pour mieux étudier le groupe et surtout l’homme face à lui. Il sentait l’explorateur venu d’en haut à plein nez. Pourtant, il arborait également les peintures corporelles typiques de son peuple, ce qui ne pouvait que vouloir dire qu’il connaissait
— La petite Kida ? Tout le temps accrochée à sa mère ? Elle est vivante ?
Elle ne devait plus être aussi petite, d’ailleurs. Même s’il n’avait plus vu la princesse depuis avant leur fin, lui-même n’était plus l’enfant alors âgé de douze ans. Ce qui voulait dire qu’elle devait avoir grandit elle aussi.
— Vous venez de son royaume ? Comment avez-vous fait pour nous trouver en partant de la surface ? Est-ce que vous êtes des colonisateurs ? Nous ne nous laisserons pas envahir.
Il entrerait en guerre pour son royaume et pour ce qu’il restait d’eux. Après tout, rien ne disait que la petite Kida ne se soit pas faite battre par ces êtres.