Why are you crying ? Roland&Kirsten

Depuis son arrivée, Kirsten n’avait pas réellement pris le temps de se poser afin de songer à tout ce qu’elle avait perdu. Descendant sur la terre ferme, elle prenait encore une fois la fuite. La demoiselle aimait beaucoup se promener dans tous ses royaumes et elle fut heureuse de découvrir comme celui-ci ressemblait tant au monde réel. Elle se sentait nostalgique et surtout... triste... triste car lorsque le sortilège fut brisé... son cœur en fit de même. Peter... elle songea alors à lui... il fut son meilleur ami... mais d’autant plus qu’il fut celui qui faisait battre son cœur. Ainsi lorsque sa véritable nature apparut face à ses yeux... elle en fut anéantie. Mais elle n’eut pas le temps de se remettre de ses émotions qu’elle dut partir avec sa mère... à Asgard. Ainsi, elle apprit ses origines divines et le fait qu’elle devait vivre dès lors dans ce royaume sublime où rien ne semblait avoir de limite. Ce fut donc la première fois depuis son arrivée qu’elle profita de réellement se trouver seule...

Elle avait demandé au gardien du Bifröst de ne pas regarder où elle se trouvait ou du moins... de ne pas divulguer à quiconque où elle se cachait. Elle avait un grand besoin d’intimité. Car elle en manquait furieusement... pas étonnant quand on découvrait que sa mère était une grande déesse et que Thor était son père. Forcément cela faisait pas mal de bruit autour d’elle. Mais pour le coup, cela ne lui convenait pas vraiment. Elle avait été depuis toujours habituée à sa petite bulle. Vivre dans son univers et ses livres regorgeant d’univers fantastique. Elle avait moult fois rêver de devenir l’héroïne de ses romans. Et aujourd’hui qu’elle en était devenue une elle n’était pas sûr de le vouloir réellement. Il y avait une part d’elle qui exaltait de toutes ces possibilités qui s’offrait à elle. Des pouvoirs qu’elle se devait de découvrir et des aventures à la pelle. Mais en ce jour... elle était surtout nostalgique.  

Pensant à Peter, à ce qu’il était réellement... elle se sentit prise d’une profonde tristesse. Son cœur ne s’était pas encore remis d’un tel choc. Mais que pouvait-elle bien y faire. Celui qu’elle avait connu n’était en réalité qu’un mensonge. Pour dire vrai... toute sa vie, tout son univers n’avait été qu’une vaste plaisanterie. Un sortilège. Elle s’était réfugiée dans la forêt de Sherwood. Elle avait lu plusieurs fois des livres contant ses histoires. Robin des bois et ses joyeux compagnons. Elle espérait peut-être secrètement les croiser un jour. Mais pour l’heure, elle voulait simplement se retrouver dans un monde ressemblant à ses racines. Marchant donc dans la forêt, portant une robe simple des bottes et une cape avec une grande capuche afin de dissimuler son visage, on ne pouvait se douter qu’une jeune femme se trouvait en dessous. Armée, bien entendu, elle resta sur ses gardes tout en marchant.  

Mais son esprit était principalement ailleurs. S’arrêtant après avoir marché sans regarder ou elle se trouvait, elle regarda autour d’elle et son visage se perdit alors... elle était perdue. Prise de panique, elle commença à courir, cherchant à retrouver son chemin... mais elle ne voulait pas appeler le gardien du Bifröst... elle voulait être seule. Essoufflée et s’arrêtant alors, elle se laissa tomber contre un arbre. Et alors, comme si elle avait gardé trop de chose en elle depuis tout ce temps, elle se blottit en boule et déversa des larmes, silencieusement et sanglotant. Elle se renferma sur elle-même, comme s’enfermant dans un cocon et laissa glisser les larmes le long de ses joues. Quand tout d’un coup, entendant un craquement, elle sursauta et releva la tête. Regardant autour d’elle, elle ne vit cependant personne.  

Quand soudainement, venant de derrière elle, un craquement témoignant qu’une personne se trouvait juste derrière elle se fit entendre. Elle se redressa avec vitesse, empoignant la dague qui se trouvait accrocher à sa ceinture et la tendit devant elle. Un jeune homme se tins alors juste devant elle. Plus grand qu’elle, les traits fins... il avait un visage angélique et le regard doux... les joues couvertes de larmes et les yeux rouges, elle le regarda, sa main tenant son arme tremblante légèrement, signe qu’elle était encore à fleur de peau : “Qui... qui êtes-vous ? Que me voulez-vous ?” fit-elle alors, sur la défensive... bien qu’il n’émanât rien d’hostile... elle se méfia... reniflant encore un peu.