I love you for a thousand years

I love you for a thousand years
ft. @Dove V. Mikkelsen

I’m not doing this because I want to beat someone, because I hate someone, or because I want to blame someone. I do what I do because it’s right! Oh wait... actually... I do what I do because it is mean and I hate everyone.

De toute sa vie, Hayley n'avait rien connu de plus violent que le sentiment qu'elle avait ressenti en réalisant que non seulement elle avait pu oublier, le temps de deux années, sa fille unique, mais également que dans son autre vie elle avait pu choisir de ne pas donner naissance à son bébé. Alors à l'instant même où le sort avait été levé, et où elle avait pris pleinement conscience qu'elle n'était pas Andrea mais Hayley, et qu'elle n'avait rien d'une humaine, elle avait replongé dans sa vie d'avant sans plus de cérémonies. Rien ne comptait plus à cet instant que sa fille Hope. Elle voulait la retrouver, la revoir, la prendre dans ses bras et s'assurer qu'elle allait bien. Car elles ne s'étaient pas croisées dans ce monde utopique créé de toutes parts, et la jeune femme était incapable de dire si son enfant allait bien.

Au volant d'une mustang décapotable couleur sable, Hayley avalait les kilomètres à toute vitesse. Elle avait eu comme premier réflexe : La Nouvelle-Orléans. Mais bien mal lui en avait pris, les lieux étaient habités par une Rebekah assoiffée de sang et personne d'autre dans les parages. Fuyant rapidement pour ne pas y croiser Elijah (qu'elle évitait à tous prix mais auquel elle tentait surtout de ne pas penser), l'hybride avait sauté dans sa voiture pour chercher où pouvait se trouver sa fille. Hayley ne se demandait qu'une chose : si elle allait bien. Sachant pertinemment que sa jeune fille, adolescente désormais, était inscrite à l'Académie Saltzman, elle décida de se rendre sur place. La route entre La Nouvelle-Orléans et Mystic Falls lui parut durer une éternité. Il faut dire que ce n'était pas la porte à côté.

Arrivant devant l'immense bâtisse dans laquelle avaient longtemps vécu les frères Salvatore, l'alpha poussa la grille et entra dans l'enceinte de l'établissement. Elle connaissait bien Alaric et Caroline, qui co-dirigeaient ensemble cet havre de paix pour créatures magiques et cette école pour surnaturels dans laquelle évoluait son enfant. Se garant rapidement sur le bas côté, elle entra sans plus de cérémonie. Mettant son odorat de louve en marche, elle se laissa guider à travers le dédale des lieux. Cela faisait longtemps qu'elle n'avait pas serré sa fille dans ses bras. Trop longtemps. Et pourtant, il aurait été impensable pour la mère qu'elle était, d'oublier l'odeur parfaite de sa fille. La pistant sans difficulté, Hayley se laissa porter par cette douce fragrance jusqu'à la bibliothèque. Cela lui arracha un sourire. Hope étudiait donc toujours avec autant de ferveur. Mettant un pied dans la pièce, elle scanna les lieux du regard et la trouva quasiment au premier coup d'oeil parmi les dizaines d'étudiants attablés à leurs devoirs. Hope leva la tête à son arrivée, comme si elle aussi l'avait reconnue. Leurs yeux se croisèrent, et le coeur d'Hayley déborda d'amour. Elle voulut se retrouver seule avec elle, et sans se poser plus de question, elle éleva la voix à l'intention de ceux qui n'avaient rien perçu de la conversation silencieuse qu'il y avait eu entre ces deux coeurs qui cherchaient à se retrouver : « Tout le monde dehors ! Le directeur Saltzman vous attend dans la cour immédiatement ! » Ils redressèrent la tête, sortant le nez de leurs ouvrages poussiéreux, et face à la voix autoritaire de la seule adulte présente dans la pièce, ils déguerpirent plus vite que ça. Ceux qui avaient reconnu Hayley savaient qu'il ne fallait pas jouer avec elle, et ceux qui l'ignoraient étaient suffisamment dociles pour ne pas se faire prier. Descendant les quelques marches qui la séparait encore de sa fille, la louve retint sa respiration un instant. Elle espérait tant que Hope n'avait pas souffert durant cette fausse vie qui les avait séparées. Elle lui ouvrit les bras, prête à enlacer l'enfant qui lui avait tant manqué :« Bonjour ma merveille. » Fut tout ce qu'elle réussit à lui dire, étranglée par l'émotion de la retrouver après une si longue absence.