My soul and your soul are forever tangled [Morgane & Nick]

Les après-midis se faisaient de plus en plus agréables, douces et légères. Le soleil dansait avec les légers nuages laissant une ombre sur le bitume. Storybrooke était agréable ean cette saison. Des fleurs suspendus aux fenêtre, des parterres ayant fleuris. La saison légère allait enfin pointer le bot de son nez. C'était ma période préférée. Le tissus se faisait plus léger, plus transparent, plus délicat. J'adorais également la période de la Saint Valentin autant pour le romantisme représenté par cette fête que par l'ambiance qui régnait chez nous autres les célibataires. J'avais commencé aussi de mon côté à m'habiller un peu moins chaudement depuis un bout. Le monde, bouger pour servir en salle, ce n'était pas les endroits les plus frais de la ville. Enfin, les clients étaient bien plus à l'aise et c'était tout ce qui comptait. J'avais besoin d'échanger un livre que j'avais emprunter à la bibliothèque. Je l'avais lu ce livre en quelques jours seulement, trouvant toujours le temps de me documenter. Encore une histoire de démon. J'avais déjà passé la bible démoniaque au peigne fin pour mieux la comprendre. Maintenant, j'avais envie de partir vers quelque chose de plus léger comme le tarot, c'était en apparence simple et avec les examens qui approchaient, mon temps libre se ferait probablement moindre.

J'étais le nez dans les rayons lorsque je n'ai pas fait attention et que je l'ai bousculée. Je n'ai pas réellement fait attention à qui elle était, jusqu'à ce que nos regards se croisent alors que je l'aidais à ramasser ses livres. Je lui souris, lui tendis sa pile et ramassa mon livre.

- Salut... Je suis désolé, je ne t'avais pas vu. tu vas bien ?

Elle était plutôt mignonne malgré toutes les rumeurs qui couraient sur elle. Je n'étais pas le genre d'homme à laisser les autres dicter ma conscience, pourquoi le ferais-je ? Elle m'intriguait et me donnait envie d'en appendre tellement plus sur elle justement parce que j'avais l'impression que personne ne la cernait correctement. Mes yeux se posèrent sur les livres que j'avais empilés entre nous, sur le sol de la bibliothèque. Je souris en relevant les yeux vers elle.

- Alors comme ça tu t'intéresses à la wicca ?

Le calme régnait dans cette grande bibliothèque.Il y avait quelque chose de rassurant, d'apaisant au milieu de tout la cohue que j’avais mis en ne regardant pas devant moi. Elle faisait, sans mentir, probablement une tête de moins que moi et ne devait pas mesurer plus d’un mètre soixante. Pourtant, ce n’était pas la taille qui la rendait moins belle. Ça me donnait l’impression que je pouvais la protéger de mon étreinte, que je pouvais la serrer contre moi et éviter qu’il ne lui arrive quoi que ce soit. Ce sentiment, cette envie de la protéger n’était pas légitime. Je n’étais personne pour prétendre pouvoir la protéger de tout et n’importe quoi. Elle était probablement capable de se débrouiller seule. Elle avait cette lueur vibrante au fond de son regard. L’odeur familière des vieux livres m’aida à me concentrer sur l’essentiel. Il suffisait qu’un individu, me plaise, m’attire pour que je ne sois concentrée que sur mon envie de le séduire. Pourtant, il y avait quelque chose chez Sabrina qui m’attirait en dehors de ce désir physique que je pouvais fréquemment ressentir. Il n’y avait pas de mal à ça. Le plaisir charnel apporte bien des bienfaits et surtout quand tous les participants sont consentant et en tire du plaisir pourquoi se réfréner à se faire du bien ? Evidemment, je n'étais pas prêt à devenir père, je ne pensais même pas être capable d'en être un bon, et évidemment je n'aspirais pas à attraper une quelconque maladie, alors je prenais toujours mes précautions. Enfin, je n'avais que de fugaces moyens de me sentir un peu plus comblé, un peu moins vide et seul, alors j'en profitais le plus possible. La lecture, la culture de l'âme en faisait partie. Une fois lancé dans un livre, j'avais la sensation de vivre une autre vie.

Je ne tente pas particulièrement de la toucher pour l'aider à se relever, me contentant déjà de me hisser sur mes propres jambes et d'épousseter mes vêtements. Ses joues se teintes de rose, c'est léger mais ça renforce cette image de douceur et de mignonnerie que j'ai cru voir un peu plus tôt.

- Tant mieux. Ils n'en ont pas l'air, heureusement.

Abimer les livres de la bibliothèque, quelle idée ? Pour beaucoup d'adolescents de mon âge, ç'aurait été quelque chose de normal, une manière de se rebeller. Pourtant, ce livres pouvaient m'apporter un savoir qu'internet ne pouvait pas. Evidemment puisqu'il n'était pas disponible en ebook, c'était malin. Elle semblait sur la défensive alors que je n'avais fait que relever une évidence. Était-ce mon sourire qui l'avait dérangé ? Il était sincère et non pour se moquer d'elle pourtant. Elle fuyait mon regard alors qu'elle avait elle aussi être attiré par la sorcellerie. Elle était vraiment différente des autres, ça me plaisait.

- Moi aussi. Je l'ai déjà lu celui-ci. De quoi avoir quelques bases et plus au besoin. Il est vraiment intéressant. On peut peut-être s'échanger une liste d'ouvrage si ça te dit.

Je lui tendis la main, espérant qu'elle la prenne pour se lever et me suivre.. Je sentais que cette conversation serait intéressante, d'autant plus que nous parlons généralement peu lorsque nous étions au lycée par exemple. Je n'avais aucune idée derrière la tête, aucun vice n'était caché derrière cette proposition. C'était ma curiosité et ma soif de savoir qui m'avait poussé à lui parler, rien d'autre.

Un sourire étire mes lèvres. Pas de ce charmant et dragueur que je peux servir à chaque demoiselle qui croiserait ma route. Non, celui-ci est sincère, franc. Depuis quand n'ai-je pas pu sourire comme ça ? Probablement un bail, avant que tout ne s'effondre, avant qu'Amaia ne me révelle son vrai visage. Depuis, I'm just a deadman walking, j'emprunte les couloirs du lycées, je buche comme dix, je taff, je me débrouille pour survivre. A quoi bon survivre quand il y a ce creux béant à l'intérieur de moi? Je me dis qu'un jour j'arriverais à le comblet et je continue de changer de filles presque chaque soir. Je balance au rythme des caprices de Destiny, un coup ensemble, un coup séparé, au grès de ses envies. Cette semaine-là était une semaine sans. Je pourrais dire que ça me dérange, que je me sens un peu pris puis jetté, mais ce n'est pas le cas. A vrai dire je m'en moque parce que dans les faits, je sais apprécié sa présence que nous soyons dans une période "avec" ou "sans".

La plupart des jeunes de notre âge aurait fait tomber des livres et ne s'en serait pas soucié, ils auraient presque shooté dedans pour le plaisir, pourtant elle, ce n'est pas son cas. Elle le ramassait, elle le prennait avec soin et s'inquiétait même de l'état de son ouvrage. Wardwell, tu es bien particuilère et unique. Pensais-je. Sa remarque suivante me fit rire. Etait-ce réellement étrange qu'un gars comme moi apprécie la lecture ?

- Ouais, je sais on ne dirait pas mais je sais lire. Je m'intéresse à l'ésotérisme depuis un bout, mais disons que je n'ai pas trouvé grand monde pour en parler, à mon grand désespoir ce n'est pas le genre de choses que mes potes apprécient.

Elle finit de ramasser les livres qui jonchaient sur le sol puis attrape finalement ma main. Mon regard se plante dans le sien tandis qu'elle se relève doucement. Ce n'est pas grand chose, j'ai tenu bien des mains de femme avant elle, mais elle, il y a quelque chose d'étrange, de spéciale et c'est cette electricité que je ressens qui me plait. Je ne la lache pas et j'avance vers les tables avec la jolie blonde sur mes talons. Avec n'importe quel autre personne, j'aurais probablement commencé à l'embrasser entre les rayons les plus sombre de la bibliothèque, mais non, elle ne méritait pas ce genre de baisier volé, interdit, elle méritait quelque chose de bien plus passionné et assumé.

- Dis m'en plus qu'est-ce que tu préfères dans le joyeux monde du Wicca ? D'ailleurs, moi c'est Nick. Et toi, Morgane, c'est ça ?

Malgré les apparences, je faisais probablement parti des élèves de notre bon vieux lycée, qui étudiaient le plus. Je ne voulais pas gâcher mon futur et entre la lutte, les soirées et mes heures chez Granny, il fallait vraiment que j'étudie. J'étais doué pour ça, j'avais des facilités mais il était hors de question que je me repose sur mes acquis. Je n'avais plus personne, plus de famille pour me porter et il fallait que j'évolue, que j'avance pour arriver à vivre la vie que je voulais. Pourtant, je ne savais pas réellement ce que je voulais. Peut-être était-ce pour cela que je me laissais prendre et jeté au rythme des caprices de Destiny. Elle était belle, terriblement séduisante, mais ce n'était pas tout. J'étais à la fois sûr de moi en apparence et terriblement perdu dans le fond, pourtant j'entretenais cette image si parfaite, si intouchable. Un sourire en coin étendis mes lèvres alors que Morgane me parla de son héritage. Je me mis à pouffer, non pas pour me moquer, mais parce que ce qu'elle me disait me faisait rire, réellement.

- Eh bien, Wardwell, il se pourrait que je cache bien mon jeu. Mais dis moi, quel est le lien avec ton héritage familiale? Tu as plus que piqué ma curiosité là.

Elle sembla légèrement surprise que je connaisse son prénom. Pourtant oui, j'avais bien retenu son prénom. Parce que Morgane n'était pas comme les autres, elle n'était pas la fille parfaite qui surplombe les autres. Non, Morgane était discrète tout en me paraissant terriblement intelligente. J'avais eu, au départ, cette vague impression de l'avoir déjà vu, pourtant elle m'était totalement inconnue. Je ne faisais pas parti de ceux qui la bousculaient dans les couloirs ou renversaient son plateau. Je ne faisais subir ça à personne, parce que je n'avais pas besoin de rabaisser les autres pour me sentir supérieur. Parce que me sentir au dessus des autres ne m'intéressait pas le moins du monde. Je passais ma main dans mes cheveux nerveusement. Elle n'avait pas tort, tout le monde connaissait mon nom.

- L'impression que ce qu'on croit réel n'est pas l'entière vérité et qu'il y a beaucoup de choses qui ne sont pas ce qu'elles semblent être ? L'impression qu'il y a tout un tas de connaissance qui n'attendent que d'être découvertes. Je vois ce que tu veux dire.