Coups et blessures ft Damian

Il était dans son lit quand son téléphone avait sonné. Il avait regardé l’heure avant de grogner en voyant l’heure. Qui pouvait bien l'appeler à cette heure-ci ? Il avait bien une idée et il n'avait pas très envie de parler à Damian maintenant. Alors il décida d’ignorer le coup de téléphone et de se tourner dans l’autre sens dans son lit pour tenter de retrouver le sommeil. Mais son téléphone sonna de nouveau. Encore et encore. Il grogna un peu en se redressant et en allumant la lumière il prit son téléphone pour répondre. ”Oui ?” Il n’avait pas reconnu le numéro de téléphone. Il y avait plutôt intérêt à ce que ce soit important. Parce que sinon il allait être véritablement de mauvaise humeur. ”Monsieur White ? Ici L'hôpital de Stoybrook. Nous avons trouvé votre numéro dans les affaires de monsieur Conway.” Thomas passa une main sur son visage tous ses sens aux aguets. ”L'hôpital… ? Qu’est ce qu’il c’est passé ? Comment va Damian ?” La jeune femme au bout du fils lui expliqua qu’il avait été agressé dans la rue. Et frapper avec des objets contondants.

Thomas, une fois les informations en sa possession, il s’habilla avant de partir pour l'hôpital. Il apprit sur place ce qu’il c’était passé et il parla même avec un policier pour en savoir plus. Cependant l’état de Damian était grave. Cela faisait maintenant deux semaines qu’il était inconscient. Thomas était resté avec lui depuis hier au soir. Il était fatigué et il mourrait d’envie de faire un vrai repas et de prendre un bain. Mais il s'inquiétait pour le plus jeune. Il passe une main sur son visage fatigué et se penche un peu au-dessus de Damian pour lui caresser le front. Il s’en voulait un peu pour ce qui était arrivé au plus jeune. S’il ne l’avait pas laissé sortir, cela ne serait jamais arrivé. Il se recala le dos dans son fauteuil et resta longuement sans bouger jusqu’à l'arrivée de l’infirmière pour la toilette de Damian. Comme toujours, cela voulait dire qu’il devait sortir. Il prit son portefeuille pour aller se prendre un café pendant que l’infirmière s’occupait du plus jeune.

Quand il revint, l’infirmière était partie. Il tourna un peu dans la chambre avant de se mettre contre la fenêtre pour observer la ville à travers la vitre.

Je reprenais petit à petit conscience de mon corps, de la douleur que je ressentais, de la brume dans laquelle j'étais. Mais je n'arrivais pas encore à bouger, ni à ouvrir les yeux, je respirais, j'entendais, mais je ne pouvais rien faire d'autre, et occasionnellement un shot de morphine me ramenait au pays des rêves. Je sais pas combien de temps ce petit jeu à duré. J'entendais parfois des voix sans trop comprendre ce qu'elles disaient, j'avais l'impression que l'une d'entre elle était celle de Thomas mais j'y croyais pas trop. Pas après la dernière fois. Il s'est passé quoi la dernière fois ? J'me souviens plus trop. J'me souviens d'une engueulade, non plusieurs, j'me souviens de coups, je me souviens de la douleur, je la sens encore. J'entends des sons, je sens quelque chose sur mon front, puis de nouveau plus rien, je sens ensuite un truc froid sur moi, je sens qu'on me bouge, puis de nouveau plus rien encore une fois. Je me remis à émerger un peu plus à un moment, assez pour bouger ? Je crois. Je crois que ma main à tremblé un peu. Puis de nouveau l'inconscience me prit et je ne pu de nouveau plus rien faire. Mais j'ai la tête dure, je sais ce que je veux, et ce que je veux là c'est m'éveiller, je m'en sens capable ou presque. J'entends de nouveau quelque chose, des pas, rien d'autre. Ma tête me faisait mal, je le sentais de plus en plus fort et c'était douloureux. Je sens que j'ai des trucs sur le visage, des bandages et des pansements sûrement ? J'me demande bien la tronche que j'ai. Je force un peu, et je finis par de nouveau bouger la main. Je me mis à respirer un peu plus fort et réussit à frapper doucement contre la barrière du lit comme pour signaler ma présence. J'étais encore trop défoncé, dans tout les sens du terme, pour ouvrir les yeux et parler mais il me semblait que ce qui se passait dans mon entourage me paraissait plus clair.

Thomas observait la ville qui s’étendait au pied de l’hôpital. Il pensait à beaucoup de chose. Surtout à ce qu’avait subi Damian. Et il ne pouvait s’empêcher de penser que c’était de sa faute. S’il ne l'avait pas mis dehors… Mais en même temps, il n’allait pas coucher avec le plus jeune juste pour lui faire plaisir ? Il secoua la tête. Ce n’était pas comme ça que les choses devaient se passer. Il soupira et posa la main sur la vitre avant de soupirer un peu. Il était épuisé. Thomas espérait que Damian irait mieux, qu’il sortirait de son coma et surtout qu’il n’aurait pas de séquelles. Même s’il était prêt à prendre soins de lui. Après tout, il l’avait sorti de la rue, il était sous sa responsabilité. Ce qui ne faisait qu’aggraver sa culpabilité. Il ferma les yeux un long moment. Il avait mal au crâne, c’était le manque de sommeil ça. Il fit bouger sa nuque de droite à gauche pour tenter de la décoincer un peu avant d’entendre du bruit. Il se redressa et se tourna d’un seul coup vers le lit. Il était sûr que c’était Damian. Il s’approcha du lit en une enjambée et se pencha au-dessus de lui. Il posa sa main sur son front. ”Damian ?” Mais il semblait encore inconscient, cependant il semblait légèrement agité. Alors Thomas appuya sur la sonnette pour faire venir une infirmière.

Il s’écarta du lit quand la jeune femme arriva. ”Oui qu’est-ce qu’il se passe ?” Thomas lui expliqua que Damian lui paraissait agité et qu’il l’avait vu bouger. L’infirmière se pencha sur le jeune homme et vérifia ses constantes avant de faire venir un docteur. L’ancien champion de MMA fût prié d’attendre dehors. Il n’était personne officiellement pour le jeune homme alors, il se plia à l’ordre. Enfin le docteur sortit pour lui parler. ”Il est en train de revenir à lui. On va le surveiller. Vous pouvez rester avec lui.” Thomas aquiesa heureux d’entendre cette bonne nouvelle et il revient dans la chambre.

J'étais agité, j'entendis mon nom, comme quelqu'un qui m'appelle. Puis j'entendis des personnes rentrer dans la pièce, je sentis qu'on me touchais, j'entendais parler puis la pièce redevins calme un court instant avant que j'entendis la porte s'ouvrir une nouvelle fois. Je me fis violence, je voulais reprendre possession de mon corps. J'avais l'impression qu'il pesait des tonnes, que j'étais attaché à un rocher. Je cherchais à bouger mais rien n'y faisait. J'entendais quelqu'un me parler, une voix que je connaissais, mais j'avais l'impression de ne plus arriver à reconnaître quoi que ce soit. Je sais juste que cette voix j'aime l'entendre. Qu'il faut que je la retrouve. J'ouvris la bouche en premier, ma respiration devint un peu plus forte, comme si j'avais couru un moment, puis j'arrivais de nouveau à légèrement bouger mes mains. J'entendis encore cette voix, je cherchais à m'y raccrocher pour m'en servir pour me réveiller. Doucement je sentis mes paupières bouger légèrement, puis les muscles de mon visage se tendirent un peu et enfin je pu ouvrir légèrement les yeux. La lumière m'aveugla un instant, je n'arrivais pas à distinguer quoi que ce soit. Ma vision se précisa petit à petit, après la lumière j'arrivais à distinguer des formes floues. Une personne était à mes côtés. J'entendis cette voix me parler, mais je n'arrivais toujours pas à comprendre ce qu'elle disait. C'était comme écouter de la musique sous l'eau, j'entendais des voix mais je n'arrivais pas à comprendre ce qu'elle disait. Je clignais doucement des yeux, à chaque fois ma vision se précisait un peu plus. Je tournais doucement la tête vers la forme vers moi. C'était une personne. Un homme. Je le connais ? Je sais plus. Je l'entendis parler de nouveau. Mais qu'est-ce qu'il disait ? Je me concentrais pour parler. C'était dur, je crois que ça a jamais été aussi dur de ma vie de parler.

-De... l'eau...

J'avais un goût horrible dans la bouche. Je vis la personne s'éloigner un peu. Ma vision continuait à se préciser. Lorsqu'il revint avec de l'eau je pu enfin reconnaître son visage. Thomas ? Qu'est-ce qu'il faisait ici ? D'ailleurs on était où ? J'avais du mal à me souvenir. Ce n'était pas mon lit. Pourquoi j'avais mal comme ça ? Je pris la paille que Thomas me présenta pour pouvoir boire un peu et avala deux gorgées d'eau. Je le regardais. Je sais pas pourquoi mais il semblait triste. Par ma faute ? Qu'est-ce qui c'était passé ? Je me souvins de notre dispute, il m'avait dit que je ne pourrais plus rentrer à la maison. Alors j'étais où ? Pourquoi était-il ici avec moi ? Je posa lentement et difficilement une main sur mon visage.

-J'ai mal...

Thomas était soulagé de voir Damian ouvrir les yeux. Il ne savait pas s’il aurait des séquelles, le docteur ne lui avait rien dit comme il n’était pas un membre de sa famille, techniquement, il n’était qu’un inconnu. Alors, il devait attendre qu’on parle avec Damian et que peut-être le plus jeune partage l’information avec lui. Enfin pour le moment il fallait juste être heureux qu’il ait ouvert les yeux. Thomas s’exécuta et l’aida à prendre un peu d’eau avant de reposer le verre sur la table de chevet et de doucement venir poser sa main sur son front.” Tu t’es pris une sacrée raclée Damian… Tu ne te souviens de rien ?” Il avait espéré que le plus jeune se souvienne de son agression pour pouvoir retrouver ceux qui l’avaient mis dans un lit d’hôpital. Parce que même la police n’avait pas de pistes. Il n’y avait aucune caméra de surveillances et bien sûr personne n’avait rien vu. Mais Thomas trouverait, il savait qu’avec une assez grosse sommes d’argent la peur s’envolait et les langues se déliaient. Mais pour le moment le plus urgent était de prendre soins de Damian,il verrait pour le reste plus tard. ”Je vais aller cherche un docteur, tu dois te faire ausculter.

Thomas quitta la chambre pour trouver une infirmière ou le docteur qui s’occupait du plus jeune. Il finit par tomber sur une jeune femme en uniforme et lui parla de Damian.”Je vais aller prévenir le docteur Monsieur.” Thomas revient dans la chambre pour prévenir le plus jeune. Il revient près du lit, sans plus rien ajouter. Il ne voulait pas le noyer de mots, Damian venait de se réveiller, il avait besoin de repos, pas de quelqu’un qui lui matraquait les oreilles de questions auxquelles il n’avait sûrement pas les réponses. Le docteur entra et demanda donc à Thomas de sortir. Il commençait à avoir l’habitude et quitta la chambre sans un mot. Il attendit longuement dans le couloir. Quand enfin le docteur sorti, Thomas revient dans la chambre et s’approcha du lit de son protégé. ”Alors ? Qu’est-ce que le médecin t’a dit ? Tout va bien ?” Il tira le fauteuil à lui pour pouvoir s’asseoir, il était vraiment fatigué. Il espérait que maintenant que Damian était réveillé, qu’il pourrait rentrer chez lui prendre une douche, un vrai repas et dormir un peu. Parce qu’il n’avait pas cumulé beaucoup d’heures de sommeil depuis que le plus jeune était dans ce lit d’hôpital.

Thomas était à mes côtés quand je me suis réveillé. J'avais mal un peu partout et surtout j'avais la gorge sèche. Il m'expliqua que je m'étais pris une raclée. C'était donc pour ça que j'étais ici ? Je m'étais fais péter la gueule par des mecs ? Oui c'est vrai que je me souviens d'avoir prit des coups, je me souviens vaguement d'une engueulade entre Thomas et moi, je me souviens un peu de m'être fait défoncer. Mais je ne sais pas pourquoi, lorsque Thomas me demanda si je me souvenais je fis non de la tête. Ce n'était pas vraiment un mensonge. Je suis même pas vraiment sûr de ce que j'ai répondu, je ne suis même pas sûr de savoir à quelle question j'ai répondu. Je suis encore dans le brouillard, ma tête me fait mal j'ai l'impression d'être dans du coton. Je n'avais même pas été capable de boire sans l'aide de mon mentor. Il alla chercher un médecin pour qu'il m'ausculte. Sur le moment j’eus un mouvement pour l’attraper et l'empêcher de s'en aller mais le relâcha rapidement. Thomas revint assez rapidement pour me dire que le médecin arrivait. Thomas de son côté resta juste à mes côtés sans rien dire. Je préférais ça, je refermais les yeux un moment prêt à chuter de nouveau dans le sommeil mais la porte s'ouvrit de nouveau pour laisser entrer le médecin et sortir Thomas. Le médecin me noya d'informations, il m'expliqua qu'on m'avait trouvé dans un sale état dans la ruelle où j'avais été battu. Il m'expliqua également que vu mes scanner je risquais d'avoir quelques pertes de mémoires et sûrement besoin d'un peu de rééducation. Il me saoula ensuite d'informations bidons que même dans mon meilleur état je n'aurais pas réussi à comprendre. Je le laissais alors sortir pour faire revenir Thomas. Il me demanda alors ce que m'avait dit le médecin. Malgré la fatigue je me mis à expliquer quelques trucs à Thomas.

-Il m'a expliqué ce qu'il s'est passé. Apparemment j'ai passé deux semaines dans le coma et... je sais plus trop ce qu'il a dit. J'vais avoir besoin de rééducation mais je devrais repasser des examens demain et si les résultats sont bons je devrais.... je devrais pouvoir sortir. Si... si j'ai un endroit où aller.

Oui si j'ai un endroit où aller. La mémoire me reviens un peu et je me souviens un peu mieux de notre engueulade. Il ne voulait plus que je rentre à la maison. Mais le voir ici à mon chevet ça veut peut être dire qu'il est prêt à oublier ?

-Merci d'être resté Thomas.

Thomas écouta son jeune protégé avant de secouer la tête et de poser sa main sur son front. ”On parlera de notre dispute plus tard. Ce n’est pas le moment. Tu vas revenir à la maison, bien sûr. Ce n’était même pas une option. Pour le moment concentre-toi sur ta guérison. On abordera le reste quand tu iras mieux.” Oui ce n’était pas le moment de parler de leurs disputes, ni de ce qui avait poussé Thomas à mettre le plus jeune à la porte. Il ne pensait pas qu’il avait eut tort. Mais ce n’était ni le lieu ni le moment. ”Je vais passer quelques coups de téléphone pour aménager ta chambre afin que tu aies tout ce qu’il te faut. Et si tu te sens bien, je vais rentrer pour me doucher, faire un vrai repas et dormir un peu. Depuis que tu es rentré à l’hôpital, je ne suis presque pas rentré à la maison. Et j’avoue que je commence à rêver d’une bonne douche et d’un vrai repas.” Il sourit un peu et passa de nouveau sa grande main dans les cheveux bruns de son protégé. ”Mais je reviendrai demain à la première heure. De toute façon, je pense qu’avec ce que tu as dans le sang, tu vas vites t’endormir. Ne lutte pas contre le sommeil et laisse ton corps récupérer. D’accord ? Si tu as besoin… Je t’ai apporté un nouveau téléphone. Tu n’avais plus rien sur toi, non seulement on t’a roué de coups, mais on t’a aussi volé. Ta moto a également disparu. Ne t’en fais pas, je m’occupe de la retrouver. Repose-toi, tu n’as besoin de parler pour le moment, j’ai demandé aux forces de l’ordre d’attendre d’avoir mon aval pour venir te poser leurs questions.”

Thomas ne le montrait pas, mais il s’en voulait et il était dans une rage folle. La police n’avait aucune piste, des incapables. Alors, il rentrerait chez lui pour se changer, mais au lieu de dormir et de se reposer, il allait traquer ceux qui c'en était pris à Damian et il leur ferait passer l’envie de recommencer. Après tout, on était jamais mieux servis que par sois même. Il se pencha et déposa un très chaste baiser sur le front du plus jeune avant de se redresser. ”Je vais y aller, si tu as besoin de me joindre utilise le téléphone portable que j’ai déposé sur ta table de nuit. Ne fais pas faire de crises au personnel soignant d’accord ? Je reviens demain.” Puis il récupéra sa veste et sortit de la chambre sans rien ajouter.

Ouais la dispute, je m'en souviens un peu maintenant. C'est pas brillant. Mais Thomas m'assure qu'on en parlera plus tard et qu'évidemment je pourrais revenir à la maison. J'étais eu peu rassuré. Mon regard se fit un peu plus triste, j'me sentais con maintenant de tout ce qui c'est passé. Thomas m'expliqua qu'il allait faire aménager ma chambre pour que je puisse avoir tout ce qu'il me faut une fois sorti de l'hôpital. J'étais un peu déçu qu'il s'en aille si vite après mon réveil mais d'après ce qu'il me dit il ne m'avait pas quitté depuis mon arrivée ici. Il voulait une bonne douche et j'avoue que je peux le comprendre, je dirais pas non à une douche non plus peut être que ça me sortira de cet espèce de brouillard dans lequel je suis depuis mon réveil. Peut être que ça partira demain. Il me semble que le médecin m'a dit que ça durerait un peu à cause des médocs. En attendant je profitais de la main de Thomas dans mes cheveux pour lui offrir un petit sourire narquois dont j'ai le secret.

-Tu veux pas m'emmener ? On prendrait notre douche ensemble...

Je haussais les sourcils d'un air entendu. Bien sûr que je continuais à lui faire du rentre dedans. Mais je me doutais bien que vu mon état même s'il avait cédé il n'aurait jamais rien pu faire. Je m'amusais juste à le provoquer comme toujours. Une façon pour moi de lui montrer que j'allais pas si mal malgré mon état. Thomas me promit de revenir à la première heure et me conseilla de laisser le sommeil me reprendre rapidement. Il me laissa un nouveau téléphone pour le joindre, m'expliquant au passage que les connards qui m'ont tabassé m'avaient tout prit jusqu'à sa moto. Merde la moto j'avais oublié, je me sentais encore plus con maintenant. Il m'embrassa doucement sur le front avant de m'abandonner pour rentrer chez lui. Je le regardais partir, la mine triste, acquiesçant simplement d'un signe de tête à sa dernière requête de ne pas faire de crise. Une fois Thomas sorti, je tentais de me rendormir mais j'eus un peu de mal. J'avais faim aussi. Heureusement l'infirmière arriva rapidement pour me proposer un plateau qu'elle avait pu garder pour moi. Je la remerciais et lui demanda si elle connaissait Thomas, elle me confirma en effet qu'il était bel et bien rester quasiment tout le temps à mon chevet depuis qu'il avait été prévenu de mon état. Je la remerciais et la laissa partir à son tour pendant que je mangeais. Je songeais à Thomas, il devait vraiment tenir à moi pour être resté aussi longtemps ici à rien foutre. Je m'en voulu encore plus de tout ce que j'ai pu lui faire subir. Je dévorais rapidement mon repas et m'endormit dans la foulée.

Le lendemain matin une infirmière m'aida à me doucher, et putain que ça faisait du bien. Mais j'étais dans un sale état quand même, j'avais du mal à marcher correctement et j'avais mal partout. J'allais avoir besoin d'un peu de rééducation et de kiné alors ça ne m'étonnait pas mais c'est différent de se l'entendre dire et de s'en rendre compte. La prochaine étape après le petit dej c'était d'aller passer mes examens comme prévu. Je ne revins dans ma chambre que vers midi où le repas m'attendait déjà. Thomas n'allait sûrement pas tarder, les visites n'étaient pas autorisé le matin mais s'il allait vraiment venir dès la première heure je suis sûr qu'il allait bientôt passer la porte.

Thomas ne fit pas de remarque sur la demande de Damian. Il se contenta de lever un peu les yeux au ciel et il partit. D’abord chez lui il prit une douche puis passa quelques coups de téléphones importants. Tant pour la carrière du plus jeune que pour trouver des informations sur son passage à tabac. Alors qu’il voulait dormir, une piste lui tomba dessus et ayant peur qu’on sente qu’il était sur la trace des agresseurs et que ses derniers fuient il prit son blouson et sortit. Il ne lui fallut que quelques minutes et pas mal de billets verts pour faire parler les témoins. Pas bien difficile d’obtenir des descriptions et même des noms. Il savait qu’il aurait dû donner ces éléments aux forces de l’ordre. Mais il brulait d’envie de faire comprendre à ses jeunes qu’on ne pouvait pas rester impunie. Il finit par les retrouver, il faisait tache dans le quartier, avec son beau costume, ses lunettes de marques, ses chaussures en cuir bien ciré, sa montre de luxe et la chevalière en or autour du doigt. Le groupe le repéra immédiatement et vient en riant l’encercler. ”Alors papy ? On est perdu ? Pour 1000 dollars, je te donne la bonne direction.” Papy ? Thomas ne répondit rien et se contenta d’observer avant que son regard ne tombe sur sa moto. ”Jolie bécane… Elle doit te coûter une fortune en carburant et en assurances.” Celui qui avait parlé et qui semblait être le chef du groupe sourit un peu. ”C’est un cadeau, un pauvre type me l’a gentiment donnée. Elle est belle hein ? De toute façon un type comme lui pouvait pas gérer autant de puissance entre les cuisses.” Thomas se dit que ce type ne connaissait pas du tout Damian et il imaginait déjà les remarques plus odieuses les unes que les autres que le lus jeunes seraient en train de lui sortir.

Bref la conversation dura comme ça un petit moment. Jusqu’à ce que le groupe perde patience. Mais ils étaient mal tombés sur Thomas. Quand il en eut terminé ce n’était plus que des masses brisées sur le sol. Souffrant et gémissant. Il se pencha pour fouiller les poches du chef et récupéra les clés de sa moto. ”La prochaine fois que tu me voles… Fais en sorte de te barrer loin. Et si tu retouches à un seuls cheveux de Damian, peu importe la raison, tu ne pourras plus jamais rien manger de solide ni prendre de douche seul.” Puis il repartit.

Chez lui, il put dormir un peu, de vraies heures de sommeil dans son lit avant de s’occuper le matin d’appeler des artisans pour rendre la chambre de Damian, sa salle de bains et d’autres endroits de la maison accueillante pour un jeune malade. Puis, il fut l’heure pour lui d’aller à l’hôpital et il s’y rendit en moto. En entrant dans la chambre il posa le casque sur la table de nuit et s’approcha doucement de Damian. ”Bonjour. Comment est-ce que ça va ? Tes examens ? Qu’est-ce que les docteurs ont dit ?”

Ouais même encore à moitié mort je n'hésitais pas à faire du rentre dedans à Thomas, de toute façon il me plaisait je n'allais pas le nier et je n'ai jamais vraiment cherché à le cacher non plus. Il faut dire que quand une première rencontre démarre par une proposition salace y'a peu de doute à avoir. Maintenant qu'il était mon mentor j'aurais du être un peu plus mesuré mais c'est pas mon genre de mettre de l'eau dans mon vin. Mais de toute façon que ça soit son inquiétude pour moi ou le fait qu'il soit habitué à mes conneries, mais Thomas ne releva même pas la proposition, il leva juste les yeux au ciel d'un air agacé puis quitta la pièce. J'en profitais alors pour me reposer et prendre du temps pour moi. Jusqu'au lendemain matin, quand les infirmières revint pour m'aider pour me laver, pour me filer à manger et tout ça. J'ai aussi passé tout une batterie de tests comme prévu. Tout ça m'a un peu crevé alors j'étais bien content de retrouver mon lit pour me reposer. Et dire que jusqu'à y'a deux semaines j'étais un grand sportif un peu branleur, aujourd'hui rien que d'aller pisser tout seul et j'ai plus d'énergie. Du coup quand Thomas est arrivé à l'hôpital j'étais à moitié endormi encore. Mais je lui offris tout de même un léger sourire quand je l'ai vu entrer, me demandant déjà si j'avais eu le résultat de mes examens du matin.

-Pas encore de nouvelles, mais tu me connais... tant que c'est pas à l'écrit moi les examens je défonce tout à chaque fois.

Ouais petite blague pourrie mais assez drôle pour que je me mette un peu à rire et à grimacer à cause de la douleur à mes côtes. Thomas comme à son habitude esquissa tout juste le début du commencement d'un micro sourire. Bordel un jour faudrait qu'il se sorte le sabre laser qu'il a dans le cul ça lui ferait du bien. Je donnais alors plus d'explications dans la foulée.

-J'ai terminé y'a pas longtemps donc on doit attendre encore. Mais hey j'ai pu m'habiller ce matin, finie la robe de chambre qui me laisse le cul à l'air. C'est une amélioration non?

Je souris et me recoucha un peu dans le lit pour me reposer un peu. Je remarquais enfin, pas trop tôt quand même c'est dire combien j'suis HS, que Thomas avait déposé un casque de moto sur la table de chevet. Il avait racheté une moto du coup? Putain dire que la mienne était paumée. J'me souviens encore les premières fois où je l'avais conduite, dans le dos de mon mentor d'ailleurs, j'aimais tellement cette sensation de liberté qu'elle m'offrait. J'avais fini par devenir accro et après la morale que Thomas m'avait fait il avait accepté de me la céder plus ou moins à condition que j'en prenne soin.

-T'es venu me narguer c'est ça?

”Je suis rassuré, parce que comme tu as retrouvé ton sens de l’humour, ça veut dire que tu n’es plus aux portes de la mort.”Il se laissa tomber sur le fauteuil qui lui avait servi de lit pendant les jours qu’il avait veillés Dam. Il tendit les jambes devant lui avant de poser son regard pénétrant sur le plus jeune. Il secoua un peu la tête avant de hausser les épaules. ”Te connaissant, je pensais qu’avoir le cul a l’air serait à ton goût.” Il suivit son regard vers le casque et reposa son regard sur lui à ses mots. Il garda le silence un long moment, jouant avec les clés de son bolide avant de les lancer à Dam, le porte-clé dessus bien reconnaissable puisque c’était lui qui l’avait mis quand il lui avait donné la moto. ”JE récupère ta moto, je répare tes erreurs et tu arrives encore à te plaindre ? Tu es vraiment une sacrée tête de lard.” Il fit rouler les muscles de sa nuque et de ses épaules avant de se redresser pour marcher dans la pièce et venir se poster prêt de la fenêtre. Il resta silencieux, il ne parlait jamais pour ne rien dire. Et puis il ce qu’il avait fait hier au soir lui tournait encore dans la tête. Il serra les poings un peu surprit de s'être tant laissé aller à la violence. Mais ce qui l’avait réellement surpris, c’était qu’il avait aimé se défouler sur ces mecs. ”Quand le médecin viendra te donner les résultats des examens, tu lui demanderas quand est-ce que tu peux sortir. J’ai demandé des travaux, mais je ne sais pas quand se sera fini. J’ai demandé à ce que ce soit rapidement et je ferais venir une infirmière pour tes soins.” Il laissa un petit silence s’installer avant de reprendre la parole.”Et on va devoir parler de ton futur aussi. Peut-être que le combat, c'est fini pour toi. Peut-être que ton corps ne retrouvera jamais sa force d’avant. Si c’est le cas, je peux t’aider à reprendre tes études pour faire ce que tu as envie de faire.”

Il savait que dans le monde du sport, la moindre blessure pouvait s’avérer être fatale. Il finit par se retourner quand il entendit frapper. Le docteur entra. Habitué, Thomas sorti de la chambre et partie se prendre un café et un pour Dam attendant dans le couloir que le docteur ressorte. Il revient dans la chambre et tendit le café à Dam avant de reprendre place dans le fauteuil. ”Alors ? Qu’est-ce qu’il a dit ?”

Ouais j'avais retrouvé mon sens de l'humour si spécial mais que j'aimais tant. Et Thomas sembla ravi de le retrouver même s'il cherchait à le cacher, comme il disait c'était la preuve que j'allais bien et que je risquais pas de crever tout de suite. Il y alla même de sa petite remarque comme quoi avoir le cul à l'air devait me plaire normalement. J'aurais pu lui répondre que je préférais qu'il soit là pour s'en occuper mais bon on va s'en arrêter là pour le moment. C'était agréable de retrouver une petite part de complicité entre nous même si les choses s'étaient un peu aggravées avant mon agression. Je remarquais ensuite son casque et les clés. J'étais loin d'imaginé qu'il ait pu me récupérer une nouvelle moto et encore moins qu'il ait pu récupérer celle qu'on m'avait volé, MA moto, d'ailleurs c'est quand il me lança les clés et que je vis le porte clé décapsuleur que j'y avais accroché après que Thomas m'ait offert la moto.

-Attend... C'est....

Je relevais les yeux vers lui et il me confirmait, passablement agacé de ma remarque mais amusé tout de même, qu'il avait bel et bien récupéré la moto à ceux qui m'avaient agressé. Ah. J'imagine dans quel état il a du les mettre, si je pose la question il me dira sûrement qu'il a aligné un beau chèque mais lui comme quoi nous saurions qu'il ment. Mais j'apprécie, je souris, je glisse les clés dans la poche et le remercie. Ouais je vous jure je lui dis, « merci Thomas », et franchement je crois que même lui pense halluciner parce que c'est pas trop mon genre. Ptet qu'on m'a cogné sur la tête un peu trop fort. Thomas évoqua ensuite mon avenir, il avait déjà demandé des travaux à la maison pour m'aider un peu et une infirmière pour mes soins. J'écarquillais les yeux. Attend il crois quoi là j'suis pas devenu infirme, j'ai pas besoin d'une rampe non plus et j'ai pas besoin qu'on me fasse ma toilette aussi. Je commençais à m'offusquer, encore plus d'ailleurs quand il évoqua la possibilité que ma carrière sportive s'arrête aussi.

-Attend t'es sérieux ? Tu veux que je reprennes quoi comme études ? J'ai jamais fini le lycée j'vais pas devenir avocat... et tu peux arrêter les travaux hein je marche et j'suis capable de me laver tout seul j'ai pas besoin d'une infirmière j'peux me démerder.... Et au pire tu pourras toujours...

Pas eu le temps de finir ma phrase et c'est ptet tant mieux dirait Thomas, le médecin rentra dans la chambre et mon mentor la quitta sans qu'on ait besoin de lui dire quoi que ce soit. J'écoutais alors le médecin me parler de mes nombreuses fractures, comme quoi j'allais devoir quand même faire attention à moi surtout si je faisais du sport, que (contrairement à ce que je venais de dire à Thomas) j'allais sûrement nécessiter l'aide d'une infirmière pour les quelques pansements qu'il me restait en attendant que j’aille mieux. Lorsque je demandais quand je pouvais sortir il me dit que je pouvais sortir dès ce soir si quelqu'un pouvait m'emmener. Cependant quand il vit le casque de Thomas il ajouta « en voiture de préférence », putain quel casse couille. J'ai menti, évidemment, et dit qu'il s'agissait d'un Side Car donc que je serais en sécurité. Il a eu l'air de douté mais bon il est sûrement pas assez payé pour qu'il aille vérifier qu'il y ait bel et bien un side car sur le parking de l'hôpital. Lorsqu'il quitta la pièce je commençais déjà à récupérer toutes mes affaires. Thomas lui rentra rapidement et me posa un café sur la table avant de s'asseoir sur un fauteuil.

-Tout est bon j'ai plus rien on peut rentrer y'a qu'à demander un papier et c'est bon.

Mensonge évidemment mais bon on se refait pas...