Un nouvel élève dès plus surprenant - feat Dylan

Uun nouvel élève

Dylan & Ezio

Comment j’avais pu me laisser embarqué dans cette galère ? Je n’avais jamais aimé danser. Je trouvais cette activité frivole et des plus ennuyeuses. Quitte à faire un peu de sport, j’aurais mille fois préféré aller courir deux bonnes heures ou faire un entraînement de karaté. En voilà des activités utiles et oh combien intéressantes. Alors pourquoi diable me trouvais-je ici ? La réponse était simple. J’étais ici car j’en avais eu marre d’entendre Marvin me venter sans cesse les mérites de ce passe-temps. Cela t’aider à améliorer ton équilibre, cela permettra d’améliorer ta motricité avec ta nouvelle prothèse… j’en passe et des meilleures. Alors pour qu’il puisse enfin se taire, j’avais accepté de participer une heure… rien qu’une heure dans ma vie cela ne représentait pas grand-chose, n’est-ce pas ?

Ce fut en poussant un immense soupir que je poussais la porte de la salle où allait se dérouler le cours de danse. J’arrivais à la fin du cours précédent le mien. J’espérais ainsi pouvoir tâter un peu le terrain pour vous ce qui m’attendrais. Le résultat fut encore plus déprimant que dans mon imagination. Bien sûr, il n’y avait presque que des gonzesses dans la salle. Je savais depuis le départ que c’était un sport de fillette mais aucun de mes trois compagnons n’avaient voulus m’écouter. Je sentais la honte me rougir les joues alors que je voyais les regards se tourner vers moi. Des messes basses se faisaient alors entendre et je compris immédiatement que j’avais l’air bien ridicule à regarder ce qui se passait depuis le pas de la porte. Lorsque la salle commençait à se vider, je vis un homme s’approcher de moi. Sûrement le coq de toute cette joyeuse basse-cour.

Au moment où il s’approcha de moi, j’hésitais un moment avant de lui répondre. Mon cerveau fonctionnait alors à toute vitesse. J’hésitais presque à présenter l’une de ces filles comme étant ma sœur ou ma copine. Connaissant le succès que je pouvais avoir auprès des dames, cette excuse aurait très certainement fonctionné et cela aurait été un bon moyen de faire une rencontre. Cela dit, je savais que j’aurais le droit aux reproches de Marvin en entendant cette histoire et je n’en avais clairement pas envie. De plus, l’homme qui se trouvait en face de moi avait l’air des plus accueillants. C’était plutôt bon signe. Je le saluais alors avec maladresse, ne me sentant pas très à l’aise.

« Euuuhh… ouais c’est ça. Je m’appelle Dylan. Et j’aime autant vous dire que la danse c’est pas trop mon truc. »

Ouais, autant dire que c’était plié d’avance. Il allait forcément me demander ce que je foutais ici et j’aurais détourné les talons aussi secs. Je passais une main derrière ma nuque comme à chaque fois que j’étais gêné, espérant pouvoir rattraper ma bourde.

« Mais je… enfin on m’a convaincu que ça serait une bonne idée d’essayer et on m’a dit que ça me ferait du bien. Je sais pas trop si c’est vrai mais au moins j’aurais eu l’occasion de tester. »

Je lui souris alors légèrement, espérant que cela finirait par le convaincre. J’avais besoin d’être un peu mis en confiance. Il y avait un truc chez lui que j’aurais pas su bien définir… était-ce son accent hispanique ou peut-être son sourire ? Bref, quelque chose qui me titillait et que me faisait penser que je pourrais contre toute attente passer un moment.
           

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Dylan & Ezio

La situation était des plus gênantes. Je devais bien admettre qu’en cet instant j’aurais préféré être n’importe où ailleurs qu’ici. Mais je savais pourquoi je me trouvais à ce maudit cours de danse. Je devrais plutôt voir cela comme un défi amplement à ma hauteur. De toutes manières, personne ne me verrait puisque j’avais exclusivement demandé de me trouver seul avec mon moniteur pour cette session. Je ne voulais en aucun cas me ridiculiser devant d’autres personnes. Surtout qu’il y en aurait peut-être parmi elles certaines qui me connaîtraient où qui aurait un lien de près ou de loin avec cet insupportable Julian. J’avais une réputation à tenir et je tenais à ce qu’elle reste aussi immaculée que possible. Lorsque mon nouvel instructeur avoua que je devais avoir l’habitude des exercices physiques, je grognais entre mes dents.

« Ouais en fait les exercices physiques c’est un peu mon rayon. Il fut un temps où j’étais un combattant. Mais un combat sur un champs de bataille ça n’a rien à voir avec tout ça. »

Je pointais la salle en un geste un peu dédaigneux. Clairement, la perspective de limiter mes mouvements à des exercices d’étirement sur une barre ou la pratique de gestes lents et gracieux c’était clairement pas mon genre. Pour moi, rien ne pouvait remplacer l’aspect viril d’un bon terrain d’entraînement semé d’obstacle à franchir. Mais qu’est-ce que je fabriquais ici ? Le ton plus familier qu’il abordait avec moi me surprit légèrement mais je ne m’en formalisais pas le moins du monde. Être offusqué par un manque de politesse c’était le truc de mon petit frère et clairement pas le mien. Je ris alors légèrement en entendant ses propos. Il faut dire que son joli sourire avait de quoi pacifier même le plus féroce des guerriers.

« J’espère bien… je t’avoue que le classique c’est clairement pas mon rayon. J’aurais l’air aussi grâcieux qu’un éléphant dans un magasin de porcelaine. Et toi tu perdrais ton temps. Il me faudrait clairement un truc plus dynamique et physique. Bref, tu vois le genre. »

Obéissant à ses ordres, j’allais déposer mon sac de sport et revint vers lui. Il voulait qu’on s’échauffe et c’était clairement une chose à laquelle j’étais habitué. J’essayais de dissimuler ma blessure mais ça ne servait clairement à rien. Il s’aperçut tout de suite qu’il y avait un truc qui clochait. Je décidais de me livrer sur moi mais il était hors de question que j’en vienne à lui parler de ma prothèse. C’était clairement au-dessus de mes forces.

« Ouais c’est… c’est pour ça que je suis ici en fait. J’ai été blessé durant ma dernière guerre, une salle histoire. Depuis je boîte comme un canard ivre et j’espérais que la danse m’aide à me débarrasser de ce problème. »

J’avoue que je fronçais un peu les sourcils, circonspect lorsqu’il me passa le poids au poignet. J’étais pas du genre à apprécier qu’on m’attache et j’aurais été prêt à lui sauter dessus si jamais il en était venu à m’attacher totalement. J’avais rien spécialement contre lui mais c’étais un réflexe que j’avais contracter lors de mes années d’entrainement et d’une brève période de captivité. Je ris alors un instant pour me débarrasser de mes angoisses.

« Ouais alors t’es bien mignon mais c’est pas vraiment mon truc d’aimer me faire passer les menottes aux poignets. C’est sensé m’aider en quoi ce truc ? »

Je ris encore de plus belle avant de reprendre mon sérieux, osant au moins une remarque positive pour pas entamer des hostilités.

« En tout cas, je te dis chapeau pour la musique. Au moins, je suis ravi de voir qu’on est sur la même longueur d’onde. »

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Dylan & Ezio

Plus les secondes avançaient, plus je me demandais ce que je fabriquais ici. Oh si, je sais pour quelle raison on m’avait poussé à le faire. Mais franchement, j’aurais préféré de loin aller m’entraîner dans une salle de sport. Je me sentais mal à l’aise ici. Il faut dire que tout ce que la danse ma rappelait c’était les regards en coin et les moqueries qui accompagnaient mes sorties en boîte avec mes frères. Ce qui faisait qu’en plus de me sentir mal à l’aise, je me sentais terriblement frustré et je détestais ça. Mon attitude froide et distance voulait d’ailleurs bien le lui faire comprendre. Mais je tâchais tout de même de faire des efforts. Après tout, nous étions seuls dans cette salle. Ce qui signifiait par de regard en coin moqueur qui m’épieraient de partout. En plus, je devais bien admettre que le professeur semblait avoir un talent certains pour mettre ses élèves dans de bonnes disposition. Je décidais alors de lâcher prise… un peu. Après tout, on n’est jamais trop prudent. Sa comparaison avec le champ de bataille m’amusa et laissa apparaître un rictus aux coins de mes lèvres.

« Ouais je veux bien te croire… encore que sur un champ de bataille, on n’a pas à se demander si on manque de virilité ou si on risque de mourir de ridicule. J’ai l’impression d’avoir deux pieds gauches sur une piste de danse et tu vas avoir du boulot pour changer ça, je te préviens. »

Si ça se trouvait, c’était lui qui finirait par s’en lasser bien plus vite que moi. Il devait en avoir vu défiler des élèves dans ses cours mais certainement des gens comme moi. Je lui laissais cependant le loisir d’essayer et aussi me prouver que j’avais pu me tromper sur cette activité. S’il arrivait à changer ma bonne vieille tête de lard, il aurait au moins gagné mon respect. Et c’était clairement pas donner à tout le monde. Une chance pour moi, il se contenta de mes explications vaseuses sur mon état de santé. Je lui décochais alors un sourire, ravi de voir qu’il ne démontrait pas une plus grande curiosité que ça.

« Ouais… t’inquiète pas. Je te préviendrais si ça va pas. »

C’était bien sûr un gros mensonge. Jamais je ne me plaignais de mon état de santé. Même blessé sur le champ de bataille, même le jour de mon amputation j’avais tenu à préserver ma fierté. J’étais pas le genre à pleurer mes blessures comme un gros bébé. Lorsqu’il me passa le poids aux poignets, je me mis à rire en entendant son allusion. C’est qu’en plus de parvenir à me rassurer, il était plutôt mignon mon moniteur. Je devais bien l’avouer. Ca m’amusait de voir dans ses paroles un peu plus qu’une simple boutade. Puis, obéissant à son ordre, je tâchais de reproduire le mouvement. A nouveau c’était pas du grand art mais je sentais effectivement que la sensation n’était pas la même.

« C’est vrai que c’est différent… j’aurais pas pensé que ça me ferait cet effet-là. C’est très bizarre en fait. Mais dis-moi, ça sert à quoi exactement ? »

J’approuvais d’un léger signe de tête lorsqu’il me demanda si je me sentais rassuré à l’idée de pouvoir bosser sur ces rythmes plus endiablés.

« Ah ouais clairement, parce que la danse classique ça aurait vraiment pas été mon rayon. Mais j’irais pas jusqu’à dire que je suis complètement rassuré. Il va falloir que tu sois un peu plus convainquant que ça. »

Il ne fallait quand même pas qu’il en vienne à penser que j’étais un garçon facile.
         

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Dylan & Ezio

J’aimais bien mon premier contact avec Ezio. Il semblait droit dans ses bottes, professionnel, tout à fait le genre de professeur qu’il me fallait. Je comprenais mieux pourquoi Kowalski m’avait conduit vers lui. Il avait très certainement déjà fait sa connaissance et savais parfaitement ce que je recherchais chez un mentor. Je ne le reconnaissais pas à voix haute mais clairement j’appréciais et je tentais de lui faire comprendre en oubliant peu à peu mon sarcasme. Bien sûr, les habitudes avaient la vie dure et j’avais tendance à avoir la tête très dure pour ce genre de chose. Eh ouais j’étais terriblement borné, d’autant plus lorsque je ne me sentais pas véritablement à l’aise dans une situation. Mais je lui laissais le bénéfice du doute. Clairement, on ne pourrait pas me reprocher de ne pas tout faire pour que cela fonctionne. Il avait toute mon attention et j’approuvais dans un signe de tête à ses premiers propos.

« Ouais, je vois ce que tu veux dire. C’est un peu comme dans le sport. Si on reste trop braqué et qu’on ne se détend pas assez, on est certain de faire une chute et de se faire mal. Je ne te garantis que je pourrais le faire très facilement mais je ferais tout mon possible pour que cela fonctionne. »

Je hochais à nouveau la tête avec sérieux pour lui faire comprendre qu’il pouvait compter sur mon engagement personnel. Bien sûr, lorsque vient le moment de passer à la pratique c’était une tout autre histoire. J’étais déjà beaucoup moins dans mes baskets. J’aurais voulu tout faire pour dissimuler ma blessure mais je compris très rapidement que cela ne servirait à rien. Sur un terrain d’entraînement je pouvais donner le change. Je connaissais les mouvements et les exercices par cœur. Je pouvais déjà les visualiser dans ma tête et ça m’aidait beaucoup pour donner l’illusion de la perfection. Mais ici, l’effet désiré était beaucoup plus difficile à démontrer. Je n’étais clairement pas le champion que j’aurais souhaité être et il l’avait très vite remarqué avec son œil de lynx. C’est d’ailleurs comme ça que je finirais par le nommer. Peut-être bien. J’avais toujours tendance à donner des surnoms aux personnes qui s’étaient montrée dignes de ma confiance. C’était en quelque sorte une marque d’affection et de respect de ma part. Ceux qui en possédaient un pouvaient s’estimer heureux et pouvaient en être très fiers.

Pour être honnête, j’avais de la peine à croire à l’efficacité de ce boulet qu’il m’avait accroché à la main comme un fil à la patte mais force est de constater que cela fonctionnait à merveilles. Il se lança alors dans une longue explication concernant l’utilité de cet outil. Je n’écoutais qu’à moitié, tout comme je ne comprenais pas une traitre mot de ce que Kowalski pouvait m’expliquer lorsqu’il me sortait des mots et théories scientifiques. Ne sachant pas vraiment quoi répondre et ne voulant pas paraître idiot, je me contentais d’approuver dans un mouvement de tête.

« Euh…. ouais si tu le dis. Enfin l’important c’est que ça marche. »

Je le provoquais alors, étant toujours aussi persuadé que la danse était pour les chochottes. C’était un peu pour le taquiner je l’avoue mais c’était également pour autre chose. Cette autre chose, j’en pris réellement conscience au moment où je m’asseyais pour profiter du spectacle comme il disait. Rien qu’au moment où il hotta son T-shirt, j’étais totalement hypnotisé. Il avait un corps magnifiquement sculpté qui devait faire tourner toutes les têtes parmi ses élèves. Et lorsqu’il se mit à danser… je n’arrivais plus à décrocher mon regard. Ni de son torse, ni de ses hanches… il n’y avait aucune partie de son corps qui ne m’attirait pas. Non mais sérieusement, je devais avoir l’air de quoi moi à baver sur son corps d’athlète. Je finis même par l’applaudir à la fin de la démonstration. Il revint alors vers moi pour connaître mon opinion.

« Eh ben, je serais tenté de te dire non. Rien que pour le plaisir de te voir recommencer. »

Je lui adressais alors un sourire enjôleur et un regard séducteur avant de me relever de ma place, plus que satisfait et convaincu. Je m’approchais de lui et lui fit une remarque d’une voix qui trahissait l’envie malgré moi.

« T’essaie toujours de convaincre tes élèves de la même manière ? »

Puis, je décidais de reprendre mon sérieux. Après tout, nous étions là pour nous exercer, non pas pour batifoler.

« Je t’avoue que ça ne me déplairait pas d’apprendre à danser comme ça. Même si j’aurais pas ton niveau avant des plombes. Alors prof, c’est quoi la prochaine étape ? »