(Eugunzel) You are my christmas wish

w/       @Flynn Rider         

Quelle idée avait-elle eue de dire oui à ce spectacle ? Lana savait pourtant qu’elle devait se ménager et y aller doucement. Après tout, elle avait le sentiment d’avoir un minuteur sur le bras qui lui criait : vous avez trois-cent-soixante-quatre jours restants avant votre trépas. C’était ce que les médecins lui avaient donné en tout cas. Une année. Elle avait une année et après pouf, elle disparaitrait. Mais serait-ce un mal ? Après tout, elle avait perdu sa mère -ce qui l’avait conduite à faire pas mal d’erreurs-, elle avait perdu sa meilleure amie. Et si la troisième sur la liste, c’était elle ? Il ne lui restait plus beaucoup de temps pour rendre sa réponse à son cardiologue de savoir si on l’inscrivait sur la liste des transplantations ou pas. Pascal voulait qu’elle le fasse mais vivre avec le cœur de quelqu’un d’autre ? Et si dans le fond, elle perdait son identité ? Chantonnant et avec son tube à oxygène dans les narines, Lana peignait le large décor du spectacle qui serait donné la semaine d’après. Elle évitait de trop penser. De penser à ses examens qu’elle n’avait pas révisés, à Pascal parti dans sa famille pour les fêtes de fin d’année et à lui. Flynn Rider. Son fléau sur pattes. Elle était entrée en catimini dans la salle d’à côté pour le regarder danser et il était doué. Non le mot est faible. Il était sublime. Mais il était en couple et donc indisponible. Cependant, dès qu’elle sentait son parfum ou que ses yeux s’attardaient sur ses lèvres, elle avait comme des sortes de flashs. Sauf que cela n’avait pas pu arriver non ?

Ses amis -avec qui elle allait passer les fêtes- avait décidé de la relooker. En pseudo princesse avec plein de paillettes sur les joues. Dans une robe rose beaucoup trop bouffante et avec ses cheveux pointant dans tous les sens où était posée la couronne. Elle était ridicule. Avec sa lunette à oxygène. Personne ne savait ce dont elle souffrait sauf eux. Et puis son état étant instable et l’air de plus en plus froid, elle avait du mal à respirer. Il n’y avait aucune chance qu’elle croise quelqu’un de sa connaissance dans les environs. La danse n’avait lieu que le lendemain donc, elle était tranquille. Se décidant à les rejoindre et après avoir fini de passer une nouvelle couche de vernis, elle colla sa bouteille dans son sac avant d’aller dans l’ascenseur. Et il était là. En face d’elle. Flynn Rider. La jeune femme voulut se reculer mais les portes se refermèrent sur elle. Ok cool, elle a juste à lui tourner le dos et à faire comme si elle ne le connaissait pas. Passant nerveusement sa main dans ses cheveux, elle essayait de reprendre sa respiration tout en cachant la canule pour qu’il ne la voit pas. Il avait déjà vu son inhalateur la dernière fois. C’était déjà bien assez.

Soudain l’ascenseur se stoppa.

« Oh non. Non, non, non. » Elle tapota nerveusement sur tous les boutons pour voir qu’ils étaient coincés. Mais Svetlana était claustrophobe. « non, non, non. Pourquoi ça marche pas ? » Elle était vêtue comme une princesse, à moitié morte dans un ascenseur avec son crush. Se reculant nerveusement elle le percuta et se retourna, ses grands yeux verts affolés. « Oh je suis… je suis désolée. On est… on est coincés. On va tous… » Les pleurs commencèrent à couler sur ses joues trop maquillées. Tandis que ses mains se mirent à trembler. Encore quelques secondes et elle allait tomber dans les pommes. Elle ne s’était pas rendue compte qu’elle était si proche de lui, sa main tremblante sur son bras et ses grands yeux perdus dans les siens, en proie à une véritable panique.

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La santé de Svetlana ne s’améliorant pas et refusant de rentrer au Canada pour faire face à son père, elle avait décidé de dire non pour les fêtes de fin d’année, prétextant qu’elle devait bosser sur le spectacle. Ce qui était vrai en somme. Elle peignait pendant de longues heures et tout le monde ne cessait de lui dire à quel point ses décors étaient réalistes. Elle déambulait parfois dans les étages avec sa boisson à la main. Et elle était tombée sur le nom de Flynn. Il disait être étudiant en médecine. La jeune femme s’était faufilée dans la salle pour aller le regarder danser et voir qu’il se débrouillait très bien. Pas comme un débutant. Elle était venue plusieurs fois comme une addiction alors que le sentiment lui était familier. Alors elle s’était confiée à Pascal. Lui qui la suivait depuis l’école maternelle. « Tiens-toi éloigné d’Eugène, lui avait-il dit. » Et elle n’avait pas cherché à en savoir plus. Eugène, Eugène, ce nom lui disait quelque chose. Tout comme la voix de Flynn. Et alors elle s’était mise à rêver. Du fait qu’elle dansait avec lui ou plus. Des fantasmes rien de plus. Comment la blondinette aurait pu se douter qu’il s’agissait de réminiscences ? Et comment aurait-elle pu se douter qu’elle tomberait sur lui ?

Vêtue comme une princesse, elle lui tourne rapidement le dos. Les évènements de la soirée lui revenaient en tête et elle savait qu’elle ne devait pas se trouver en présence de Flynn. Mais l’ascenseur se stoppe et elle panique. « Je... » Sa respiration légèrement plus sifflante. « Je fais ce que je peux, ok ? » Sa voix est plus forte, son ton affolé tout comme ses gestes. Elle devrait s’éloigner. Elle devrait. Ce n’est pas encore son heure donc elle ne craint rien. Par symbolisme, elle a inscrit le nombre de jours qu’il lui reste sur le dos de sa main droite. Certains la taquinent en pensant à un nombre fétiche, d’autres non. Ses amis le savent. Pas Rebecca qui n’est qu’une idiote qu’elle fréquente pour faire plaisir à Pascal. Mais les autres sont au courant. Trois-cent-soixante-trois jours. Environ. Un peu plus. Un peu moins. On ne saurait le dire alors que le papier trônait sur la table, oublié.

« Dé... désolée. » Ses yeux sont remplis de larmes alors qu’elle se rend compte qu’elle lui a fait mal. D’ordinaire, la bouteille est sur roulettes mais elle ne pouvait pas prendre le risque qu’on la voit. Hésitante, elle tend la main pour toucher l’endroit où elle l’avait blessé avant de se rétracter. « Non ça va pas. Y’a rien qui va. » Il ne savait pas. Et il s’en fichait. Elle ferme les yeux en sentant les mains du géant sur son visage alors qu’elle fond en larmes. La panique étreint son cœur déjà bien blessé alors qu’elle se met à tousser.

Assise au sol, elle ramène ses jambes contre son corps alors que ses mains sont prises par celles de Flynn. Son regard est ailleurs, cependant alors qu’elle tousse encore. Lorsqu’il s’éloigne, elle tente de le retenir mais sait que c’est vain. Donc elle enfonce sa tête contre ses genoux alors qu’elle tremble comme une feuille. « C’est mon dernier noël et je suis ici avec mon crush, murmure-t-elle pour elle-même, su-per. » Mais le voilà qui revient et elle n’ose pas le regarder. Avec un peu de chances, elle avait parlé trop bas. « Respirer... » Elle eut un petit sourire avant d’ouvrir son sac pour poser la bouteille d’oxygène au sol. « Je crois que j’ai ce qu’il faut pour ça, Eugène. » Elle lui fit un petit sourire avant de prendre une profonde inspiration, collant sa tête contre sa paroi. « Tu danses très bien au fait. Avec un talent pareil, je comprends pas que tu le caches. C’est du gâchis. » La jeune femme passe sa main sur ses tempes alors que son visage devient de plus en plus blanc, comme un linceul et qu’elle ferme les yeux pour éviter d’aller se réfugier dans ses bras.

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La claustrophobie est une peur des plus irrationnelles. Le fait d’avoir cette impression que les murs se referment sur toi. Svetlana sent que son cœur s’emballe dangereusement alors qu’elle fixe les parois et qu’elle se sent prise au piège. « Non, non, non… » Elle répète ça à toute vitesse avant de fermer son poing et de manquer de le coller contre la paroi métallique quitte à se faire mal. La peur de rester enfermée peut conduire quelqu’un à se faire mal et concernant la blondinette, elle pourrait s’en abimer les jointures. Alors que sa respiration se fait sifflante, elle met ses cheveux devant son visage pour cacher la canule. Mais elle n’est pas stupide, elle sait qu’il l’a vu. Se reculant, elle le percute avant de se rendre compte que la bouteille à oxygène aurait pu le blesser. Elle pourrait presque rire à sa remarque si elle n’était pas aussi angoissée. Son corps se met à trembler de plus belle alors que son souffle se bloque dans sa gorge. Elle va devoir augmenter le rationnement d’oxygène dans son corps, ce qui pouvait être mauvais pour sa santé. Sa montre commence à vibrer à son poignet, signe que son cœur bat trop vite. Et qu’elle devrait se calmer mais elle n’y arrive pas. Silencieuse, elle se laisse faire lorsqu’il l’assoit au sol avant d’avoir un cri étouffé quand les lumières s’éteignent pour virer au rouge. Se balançant d’avant en arrière comme une enfant, elle commence à tousser. Mais de toute manière, Lana tousse toujours.

Elle serre les mains de Flynn dans les siennes alors que son regard est perdu au sol. Svetlana ne veut pas le lâcher, elle s’y refuse. Elle aimerait même venir se perdre dans ses bras mais elle se l’interdit alors qu’elle bat des cils. Puis, doucement, elle découvre la bouteille à oxygène pour se rembrunir. Son visage se lève avant de venir découvrir le petit tube en plastique qui vient alimenter ses narines. « Tu sais très bien pourquoi, Eugène. » Sa voix n’est qu’un murmure alors qu’elle détourne le regard, de grosses larmes, brillant dans son regard émeraude. « Je suis malade. » Elle ne dit pas de quoi elle souffre alors qu’elle ramène un peu plus ses genoux contre sa poitrine, se recroquevillant complètement sur elle-même. Elle n'a pas envie de s’étendre sur le sujet. Ni de dire qu’elle pourrait être sauvée grâce à une greffe.

« Je sais pas trop. Pascal m’a dit de rester éloignée de toi et… je sais pas si mes rêves sont réels. » Des rêves érotiques. « Quoique je t’ai fait, je suis désolée. » Sa voix est pleine de tristesse car elle ne s’en rappelle pas. Elle déglutit. « J’ai perdu deux ans de ma vie à faire des conneries et je suis incapable de m’en rappeler, confesse-t-elle. » Son ton est de plus en plus bas alors qu’elle détache sa main de celle de Flynn pour venir consulter sa montre et augmenter le ratio en oxygène. « Vu la grâce que tu manifestes, je trouve que c’est plus noble au contraire. T’as un talent pour ça, tu devrais pas perdre ton temps avec un métier pompeux. » Ses lèvres s’étirent dans un sourire alors qu’elle sort son carnet qu’elle lui tend. Vu le nombre de dessins qui maculaient les pages. D’elle à l’hopital en train d’attendre, de Kaylee et de lui. Si elle en était capable, elle aurait rougi mais à la place son teint devient de plus en plus livide.

« C’est moi qui fais les décors de ton spectacle. Et pour répondre à ta question : oui je suis venue te voir tous les jours. » Elle détourne la regard alors qu’elle a la main d’Eugène autour de son cou et que ça déclenche des sentiments contradictoires. « Mes amis se sont dits que pour mon der... pour noël, ils allaient me transformer en princesse. Je me suis laissée faire. » Elle a un léger sourire avant de venir poser sa tête sur l’épaule de Flynn pour venir entremêler leurs doigts. Son corps se rapproche un peu du sien pour essayer d’y trouver de la chaleur. « Je ne dirai rien, Eugène. » Elle dépose un baiser dans son cou pour on ne sait quelles raisons alors qu’elle essaie de réprimer sa toux. Prenant le jus de fruit qu’elle fait tourner dans ses mains avant d’en prendre une gorgée. Puis, elle lui tend. « J’ai des gâteaux dans mon sac si tu veux. Ils sont faits maison. » Un service pour un service non ?