(Feysand) De retour sous la montagne

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La malédiction avait pris fin et Feyre avait retrouvé ses marques. Si au départ, elle avait cru revenir auprès de son époux et du seigneur de la cour de la nuit ; elle avait réapparu à la cour du printemps. Là où était Tamlin son ex-mari. La jeune fae avait pris peur car elle ne savait pas s’il avait ses souvenirs ou non. Si au départ, Lucien avait tenté de la protéger, elle ne pouvait pas se cacher bien longtemps de Ianthe et de celui qui avait été son mari dans l’autre monde. Tamlin avait cru perdre la tête en voyant la femme à qui il avait donné son cœur. Posant ses grosses mains sur le bras gracile de Feyre, il avait plongé dans son regard pour essayer de la faire ployer. Pour qu’elle lui dise des mots qu’elle ne pensait pas, qu’elle ne pensait plus. Feyre avait cru l’aimer mais c’était dans les bras de Rhysand qu’elle avait véritablement découvert l’amour. Qu’elle avait vu la teneur de ses sentiments dans les deux mondes.

« Je te retrouverai toujours. »

Ce malgré leur écart d’âge, leurs conditions, elle avait vu une autre facette de son âme sœur qui l’avait hypnotisé tout comme elle avait vu la facette de Tamlin qui la révulsait. Devant le refus de l’espionne de ployer le genou et de renier son union, il l’avait entravé. Connaissant ses tourments, sa claustrophobie et sa peur du noir, elle fut jetée dans un cachot alors que ses mains se blessèrent au contact de la pierre. Il n’avait pas osé ? La ramener dans son ancienne gêole. En proie à une terreur qui déclencha un blizzard et un bouclier salvateur, elle ne vit pas les cheveux cuivrés de Lucien approcher. Feyre releva la tête vers celui qui était lié à sa sœur avant de s’approcher des barreaux. Il lui tendit un plateau qu’elle repoussa du bout des doigts. « Je vais faire le nécessaire, ponctua Lucien l’air grave. »

Un sourire fendit le visage de la jeune femme.
Tamlin était foutu.
Le seigneur de la nuit arrivait.

Je m'étais promis de faire payer chacune des minutes où Tamlin retiendrait Feyre mais n'ayant pas la preuve qu'il était son kidnappeur je ne pouvais pas attaquer la cours du printemps sans risquer gros.

Alors j'avais envoyé Amren et Morrigan en espionnage mais elles étaient revenues bredouilles. Elles avaient des doutes mais n'avaient toujours aucune preuve. C'était vrai jusqu'à ce que Lucien entre en contact avec Mor pour me demander audience. Je le reçus sans attendre et il m'apporta la confirmation que j'attendais depuis des semaines.

- Comme sous la montagne ?
- Oui... Je... Je me devais de vous prévenir... J'ai tenté de la protéger mais..., déclara Lucien en jetant un coup d'oeil à Eileen.
- On va la chercher, immédiatement, décréta Cassian.
- Non, déclarai-je d'un ton froid. J'y vais. Seul. Il est grand temps que j'ai une discussion avec Tamlin.

Je m'étais levé et élançais du balcon. Cette histoire se règlerait entre Tamlin et moi. Plus jamais il ne toucherait à mon épouse. Mon arrivée à la cours du printemps fut bruyante telle que je le souhaitais. J'entrai dans de nombreuses têtes, rendais fous les gardes grâce à mes illusions. Je montais les marches du palais quand Tamlin apparut devant moi. Il montra les crocs mais je le frappais en premier. Il tomba à genoux devant moi et je le frappais à nouveau. Je fis ça à chaque marche que je montais avant de l'attraper par le colback et de lui demander :

- Où est-elle ?

Il ne me répondit pas de suite ce qui me permit de le frapper encore et encore mais cette fois ci avec mes mains. Quand il finit par lâcher le morceau, je le laissais sur le sol ensanglanté avant de me diriger vers les cellules.

- Feyre ? Chérie... Je suis là.

J'ouvrai la porte de sa cage avec force avant de la prendre dans mes bras. Je la décryptai des yeux avant d'entrer dans son esprit pour voir exactement ce qu'il lui avait fait. Devrais je retourner l'achever ?

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Feyre ne comptait plus les jours. Prostrée, avec son bouclier fait d’air autour d’elle, la jeune fae ne savait pas combien de temps s’était écoulé depuis qu’on l’avait jeté aux cachots. Tamlin avait fait preuve d’une cruauté dont elle ne l’avait pas soupçonné. Bien qu’au départ, elle aurait pu passer sous silence l’épisode de Storybrooke car chacun n’était pas soi-même, elle ne pouvait le faire alors qu’il la mettait devant sa plus grande phobie. Alors certes, elle avait réussi à combattre sa claustrophobie au contact de Rhysand. Mais voilà, il lui fallait Rhysand. Elle sentait son lien avec lui, avide de le voir comme s’il avait besoin d’être nourri. Et affaiblie par le manque d’eau et le peu de nourriture qu’elle ingérait, sa marque de grande dame de la nuit vint apparaître sur son bras. Ses longs cheveux blonds étaient sales alors que son regard était perdu dans le vague.

« Tu ne peux t’en prendre qu’à toi-même. » Il se tenait là, devant elle, dans un coin et la fixait de ses grands yeux jaunes. Tamlin. Feyre le fixa mais ne répondit pas. « Si tu avais accepté de devenir ma femme et de porter mes enfants. » Elle resta un instant interdite alors qu’elle vint à déglutir. « [color=indianredje n’aurai jamais été ta femme mais ton esclave.[/color] » Comme elle l’était durant la malédiction. Mais Feyre était forte et déterminée. Bien que la tête lui tournait, elle voulut se redresser pour lui faire face. La marque de la cour de la nuit brillante dans la pénombre. Tamlin la vit, écarquilla les yeux pour lancer un banc contre les barreaux de la cellule qui retenait la grande dame. Puis il s’approcha en grondant comme la bête sauvage qu’il était. « Si je ne peux pas t’avoir, lui non plus. Tu moisiras ici. » Elle aurait pu s’effondrer, pleurer mais la jeune femme lui tint tête. « Rhysand te trouvera et te trainera devant le conseil pour avoir osé t’en prendre à son épouse. Je suis la grande dame de la cour de la nuit. Crois-tu que ton acte ne provoquera pas une guerre ? » Il ricana dans sa barbe, comme un dément. « J’ai déjà tué son père. Je ne suis pas à une personne, prêt. » Puis, il s’éloigna, la laissant seule avec ses pensées.

De nouveau, la jeune femme se terra dans un coin pour ne pas succomber à la terreur. N’avait-elle pas vu pire à la cour de Keir ? Elle inspira, expira bruyamment avant d’enfouir son visage dans ses genoux. La cellule s’ouvrit et elle sut avant même qu’il pose la main sur elle que c’était Rhys. Feyre leva son regard vers lui et vint nouer ses bras autour de sa nuque alors qu’elle le sentit fouiller dans son esprit. « Arrête. » Elle n’était pas si candide et connaissait les pouvoirs de son époux quand il tentait de les utiliser. Ne s’était-il pas entrainé avec elle pour qu’elle érige un mur ? S’appuyant contre lui, elle voulut sortir le plus vite possible. Il fallait qu’elle quitte cet endroit. Les embrassades viendront ensuite. Seulement, il tenait là. En haut des escaliers en piètre état. Tamlin les fixait tous les deux, le visage ensanglanté. « Non. » Elle posa une main sur la poitrine de Rhys pour éviter qu’il le tue.

Puis soulevant sa robe de sa main déjà blessée, elle s’approcha de la bête. La jeune fae tendit la main alors qu’il essayait de chercher du réconfort. « Tu te rendras devant le conseil des hauts faes où tu avoueras ce que tu as fait. » Sa voix était claire, résonnait dans l’endroit. « Tue-moi plutôt. » La jeune femme secoua la tête, négativement. « Je suis morte pour toi mais suis revenue à la vie pour lui. Si tu ne m’avais pas enlevé à ma famille, je ne l’aurai jamais rencontré. » Encore une fois et malgré la sévérité de ses paroles, elle garda un timbre des plus posés. « Mon châtiment sera le suivant : je condamne à devenir le monstre que tu es au fond de toi. » Ses doigts tricotèrent pour lancer le sortilège de métamorphose. « Tu demeureras ainsi tant que tu ne te seras pas livré à la cour des faes. Et à leur justice pour avoir kidnapper la grande dame de la cour de la nuit. Je te condamne aussi à ressentir une douleur physique telle que celle que tu m’as infligé à Storybrooke dès que tes pensées se tourneront vers moi. Si tu tentes de me vendre ou vendre les miens, de t’attaquer à ma cour. » Elle baissa la main pour la tendre vers Rhys. « Je reviendrai et je te tuerai. » La punition était sans appel et devant tant de prestances, la jeune femme ploya le genou, prise de sueurs. De l’anconit. Elle avait été empoisonnée avec de l’aconit. Mais avant d’en faire part à son seigneur, la jeune femme fut prise de vertiges.

Puis tout devint noir.

Feyre était faible et je voulais explorer son esprit pour savoir ce qu'il lui avait fait mais elle m'en refusait l'accès mentalement et verbalement. Cela fit monter encore plus en moi de la colère. Je détestai Tamlin. Il ne méritait pas de gouverner la cours du printemps. Cette dernière serait déchue à cause de lui. Peut-être que je sauverai son peuple s'il me suppliait. Peut-être.

Me retrouver en face de Tamlin n'était pas une bonne chose. J'avais envie de le trucider mais je respectai les désirs de mon épouse. Si elle voulait qu'il se rende au haut conseil des faes et bien soit. Je prendrai ma vengeance autrement. Il n'y avait pas qu'un seul chemin pour arriver à ses fins. Je laissais Feyre mener la conversation jusqu'à ce qu'elle me tende sa main. Je la vis alors ployer en sueur.

De l'aconit.

Son esprit avait faibli un instant. Merde ! J'attrapais Feyre avant qu'elle ne tombe puis me téléportait avec elle à la cours de la nuit. Tout le monde était là et ouvrait de grands yeux.

- De l'aconit, dis-je simplement.

Ils s'activèrent tous. Amren et Mor prirent Feyre et les garçons me dirent qu'elle allait s'en sortir. Elle était forte et elle s'en sortirait. Je tombais à genoux n'entendant plus ce qu'ils me disaient. Feyre allait peut-être mourir. Je n'y survivrai pas.

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Elle sentit la colère de Rhysand et elle était justifiée. Mais Feyre ne se laisserait pas faire. Elle se redressa donc péniblement pour venir se mettre debout, bien fébrile, devant un Tamlin en piètre état. A cet instant précis, elle n’avait plus rien de la jeune fille humaine qui avait été enlevé par le monstre, ni de la fae faible après son affrontement avec la sorcière ; elle était la grande dame de la cour de la nuit. Et se servit de ses dons pour faire ployer son ancien amant, son ancien mari à sa guise. Des perles de sueur coulèrent le long de ses tempes tandis que ses doigts tricotaient le sortilège de métamorphose. Il lui coutait beaucoup. Elle sentit son énergie s’évaporer petit à petit mais ne pouvait pas chanceler. Elle avait un rôle. Celui d’une dame. Donc, quand ce fut fait, elle s’éloigna un peu alors que Tamlin poussa un hurlement bestial.

« Il lui faudra un gêolier. Qu’il ne prenne pas content avec Hybern. »

La menace était toujours là, malheureusement pour eux. Et soudain, elle chancela davantage. Son être ploya dans les bras de son époux pour perdre connaissance. Elle ne sut combien de temps elle resta dans cet état. A moitié consciente ou non. Entre les bras de ses amis mais soudain, elle revint à elle. Combien temps s’était-il écoulé ? Elle se redressa, ses longs cheveux longs épars alors qu’Amren se redressa. Feyre lui fit non de la tête pour aller prévenir Rhysand, c’était à elle de le faire.

Se drapant dans une robe semblable à de la nuit étoilée, elle posa les deux pieds au sol pour se téléporter vers leur nid d’amour. Sur le toit. Il était là. Plus ténébreux que jamais. « Il en faudra plus pour me tuer, mon cœur. » Sa main se posa sur l’épaule de Rhys, descendit le long de ses ailes. « Je t’ai manqué ? »