Un charisme naturel / Clotilde

w/    @Alaric Hamilton      

Clotilde avait un passif. Elle était encore hantée par la sextape qui circulait dans son ancien groupe d’amis. Heureusement pour elle, personne n’était au courant en dehors. Et elle cherchait une revanche. Mais pour l’instant, rien. Constantin, avec qui elle bossait à la boutique de glace, se demandait bien ce qui arrivait à sa petite sœur. Mais elle ne répondait pas. Voilà plus de trois mois qu’elle avait mis cette image de fêtarde derrière elle. Et qu’elle demeurait sage. Couchée sur le comptoir, les écouteurs dans les oreilles, elle écoutait Bowie en bougeant la tête, son petit chapeau sur la tête. Sa jupette était remontée sur ses cuisses alors que Constantin n’était pas là. Et pourtant, il entra. Alaric Hamilton. Bien que Cloclo ait la réputation d’être stupide, elle savait repérer les traqueurs. Et pour cause que le dernier à qui elle a ouvert ses cuisses était comme lui. Elle tourna la tête vers lui, ses yeux si bleus avant de se redresser pour lui filer sa foutue glace.

Pourquoi lui avait-elle donné son numéro ? Elle n’en avait aucune idée. et le regrettait amèrement. Alors, elle soupira un bon coup tandis que le magasin était vide. Sauf l’autre imbécile qui mangeait sa glace. De manière suggestive. Elle éclata d’un rire sonore, se foutant clairement de sa gueule. « Chéri si tu veux tourner un porno, je peux t’indiquer un meilleur cadre. » Elle avait lancé ceci avant de partir l’arrière pour nettoyer un peu. Clotilde venait juste de revenir lorsqu’Alaric se trouva en face d’elle. La demoiselle leva les yeux pour rencontrer son regard. Certes, il était bien bâti. Et elle était certaine que beaucoup de femmes tueraient pour l’avoir entre ses draps. Mais pas elle. Cependant, elle esquissa un sourire, une main sous le comptoir tandis que la seconde s’attarda sur son marcel pour l’attirer jusqu’à elle. « Tu voudrais pas que je la retire avec ma langue quand même ? Murmura-t-elle contre ses lèvres. » Elle pouvait sentir le souffle du brun alors qu’elle activa le pistolet à eau qui servait à nettoyer les bacs. Puis, elle le repoussa d’un coup avant de l’asperger complètement de la tête aux pieds. « Je sais pas qui est la plus grosse tâche. Celle sur ton marcel ou toi, mon cœur ? » Elle battit des cils. « Mais si tu crois que je vais écarter les cuisses pour te laisser voir ma petite culotte parce que t’as léché une glace… » Elle leva bien haut son majeur avant d’enfoncer ce dernier dans sa bouche de manière suggestive. Puis Clotilde sortit son paquet de clopes de son soutien-gorge et en coinça une entre ses lèvres. « Dégage, mon cœur, certains ont du travail. »
Elle en l’occurrence.

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Clotilde pouvait être douce, quand elle le voulait. Ses deux frères en étaient la preuve. Mais depuis qu’elle était passée entre ses draps, quelque chose avait changé. Avant Clotilde était naïve. Elle avait pour ambition de devenir une fée princesse licorne et de se marier, d’avoir des enfants. Puis, il était passé par là. Et avait fait cette fichue vidéo. Qui était devenue virale. Alaric ne savait pas de quoi il parlait quand il répliqua sur le porno. Et elle était trop loin pour qu’il voit sa mine devenir de plus en plus triste. Sans dire quoique ce soit, elle quitta la pièce pour aller l’arrière-boutique. Là, elle nettoya le plan de travail alors que des larmes commençaient à perler au coin de ses yeux. Elle déglutit avant de soupirer et de retourner à l’avant, une fois sa tristesse passée. Pour se retrouver nez à nez avec lui. Poussant un soupir d’exaspération, elle leva son regard pour venir capter celui d’Alaric. Il était beau. Vraiment très beau. Mais elle s’était renseignée sur lui et il était elle. Au masculin. Trois mois auparavant. Alors d’un geste, elle l’attira jusqu’à elle pour venir effleurer ses lèvres avant de le tremper de la tête aux pieds. Ses grands yeux clairs, son nez parsemé de tâches de rousseurs, elle esquissa un sourire en coin. Puis sans aucune gêne, il retira son marcel. « Je les aime moins poilu. Dormir avec un yéti, pas mon truc. » Après tout, elle pourrait faire comme toutes les filles derrière qui étaient en pamoison devant lui. Elle se mit alors à éclater de rire avant de déboutonner son chemisier et lui jeter au visage. Clotilde n’était pas pudique. Etre dénudée ne la dérangeait pas. Avec une certaine nonchalance, elle sortit son briquet pour allumer sa cigarette même si c’était interdit.

« Me faire la cour ? Sérieusement ? » Elle expira la fumée avant de grimper sur le comptoir et passer ses jambes devant pour les exhiber devant Alaric. « Je vais t’expliquer comment ça va se passer. Tu vas faire semblant de t’intéresser à moi pendant quoi ? Deux ? Trois semaines ? Tu me diras que je suis belle, que t’as jamais ressentie ça pour personne puis tu vas me sauter. » La jeune femme tira sur sa cigarette avant de réfléchir. Son regard se teinta d’une tristesse qu’elle décida de masquer. « Un soir, je vais te céder. Allez, on va dire dix minutes de préliminaires bien que j’ai horreur de ça. Quatre minutes interminables de coït… » Et là, elle se lança dans une imitation parfaite d’elle en pleine jouissance. Bien entendu, cela ne dura pas une minute. Et elle se fichait éperdument d’avoir un audit. « L’un de nous s’amusera. Et ensuite… » Elle claqua des doigts d’un coup sec. « Tu disparaitras pour aller te vanter devant tes potes d’avoir sautée la petite vendeuse de glace. » Elle parlait en connaissances de cause. « J’en ai marre d’être un jouet que vous prenez et que vous détruisez parce que y’a que votre queue qui vous intéresse. Des mecs comme toi, j’en ai eu une quinzaine je pense. Et si tu t’étais pointée y’a trois mois, j’aurai sans doute cédé. » Mais pas maintenant. Elle jeta son mégot dans la poubelle avant de prendre une profonde inspiration. Tête baissée. Clotilde sortit son téléphone pour le déverrouiller et afficher la dernière conversation. « Tiens. Tu parlais de porno, lança-t-elle. » Puis elle s’éloigna. Constantin venait d’entrer dans la pièce avant de la voir pleine de filles. « Oh j’ai du succès, on dirait ! » L’imbécile. Elle lui jeta son chapeau avant de prendre sa pause. Elle en avait besoin. Sortant une nouvelle cigarette, elle alla se poser à l’extérieur, derrière. Pour faire rouler son briquet qu’elle s’amusa à allumer plusieurs fois. Se promettant de mettre le feu au bâtard qui avait détruit sa réputation et son cœur.

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Clotilde étudiait Alaric. 1m90 environ. 85kg au bas mot et que du muscle. Un beau visage mais une personnalité d’abruti. Elle le voyait dans son regard, que pour lui elle n’était qu’un trophée. Les hommes ou les femmes qui ont essayé de l’approcher et qu’elle n’avait pas choisi s’y sont tous cassés les dents. Elle avait un tempérament volcanique. Trop volcanique et en décourageait certains. Et depuis son dernier amant, ses belles illusions furent balayées d’un coup de bite mal placée. Clope dans le bec, son regard azuré étudie le visage d’Alaric alors qu’elle a un éclat de rire. « C’est très présomptueux de croire que tu vas réussir à me donner un orgasme. » Elle expira la fumée avant de lever les yeux. Puis la jeune femme était stupide certes mais pas ignare. « t’es un one shot, Mon coeur. Fais pas croire que tu vas réchauffer mon lit alors que t’y feras un passage éclair. Tu vas me coller un coup sans doute mal placé et tu repartiras aussi rapidement que t’y es venu. » elle se pencha donc, mettant sa poitrine développée en avant alors qu’elle eut de nouveau un sourire. Un de ses remarquables qui dévoilait ses dents blanches. « Raison pour laquelle tu ne m’auras jamais. Puis tu arrives trop tard j’ai déjà investi. » elle lui lança un clin d’œil enjôleur. Avant de venir s’asseoir sur le comptoir.

Pour le reste, on ne saura ce qui lui passe par la tête. Mais Clotilde énumère les choses qu’Alaric pourrait vouloir lui faire avant de venir simuler l’orgasme. Les yeux clos, la poitrine découverte, la bouche entrouverte. Elle passe une main dans ses cheveux courts, continuant son petit manège à la perfection avant de reprendre contenance. Elle se serait presque excitée toute seule. Et le regard noirci que lui lançait l’homme avec qui elle conversait lui assurait un sourire en coin. Cloclo avait fait mouche et elle savait que dorénavant il y penserait.

Après lui avoir lancé son téléphone où se joue la sextape. Nouvelle cigarette entre les lèvres, elle constate qu’Alaric l’a suivi. Assise sur les marches, elle le laisse prendre place à ses côtés sans répondre. Puis la jeune femme jette son mégot, fouille dans sa poche et avale un bonbon. Elle détestait sentir comme une cheminée. On ne saura quelle idée motivera la suite alors qu’elle se retrouve à califourchon sur les genoux d’Alaric, la jupette remontée sur ses genoux. Ses mains viennent enserrer le cou du jeune homme alors qu’elle se penche pour venir effleurer ses douces lèvres. « A ton avis, Alaric étais-je consentante ? » ses doigts habiles remontent dans la tignasse fournie du brun. « Si j’avais su que j’étais filmée, j’aurai au moins pris la peine de simuler. » Elle prit une profonde inspiration. « il était comme toi, mon coeur. Beau, musclé. Comme une conne, je suis tombée sous le charme et je n’étais qu’un pari. Filmer la fille facile pendant l’acte. » Sa main valide caresse la joue d’Alaric a mesure qu’elle ne dévie pas le regard. « Mes frères ne sont pas au courant. Et elle tourne dans mon cercle d’amis. Ancien cercle d’amis. Je n’arrive pas à la faire supprimer. » Peut-être pourra-t-il l’aider ? Bien qu’elle doute qu’il fasse ça pour elle. Auparavant tempétueuse, la voila qui se fait plus douce et délicate sur ses genoux. Mais il connaissait son secret. Et elle sentait que le masque de garce qu’elle arborait risquait de s’enflammer au contact du charmant cracheur de feu.

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Clotilde fixait Alaric avec un certain dédain dans les yeux. Il était magnifique à regarder mais à écouter, c’était une torture pour ses oreilles. Vu ce qu’il lui disait, elle avait deux choix : lui en coller une ou la seconde option. Qui fut qu’elle éclata d’un franc rire lumineux. Car Clotilde était ainsi faite. Un foutu tempérament colérique, une franchise à toute épreuve. Elle se pencha donc en avant alors qu’elle voyait derrière qu’ils avaient un public. « Tu m’as pris pour une pomme de terre ou quoi ? Tu comptes me transformer en frites, me faire passer à la friteuse pour me bouffer ensuite ? Hellooooo, tu me sauteras jamais. » Elle accentua ses battements de cils, voulant se comparer à une biche. De nouveau, elle leva les yeux au ciel avant de soupirer. « C’est débile et puéril mais ok. Si tu veux jouer, on va jouer. » Clotilde allongea sa jambe pour venir l’amener derrière Alaric avec une certaine souplesse. D’un geste, elle l’amena entre ses cuisses avant de faire remonter ses menottes le long de son torse. Son regard remonta vers celui du jeune homme alors qu’elle eut un sourire rivé sur les lèvres. « Comme y’a que ta troisième jambe qui t’intéresse, mon cœur, si je tombe sous ton charme, tu auras droit à la totale. Et si toi tu tombes sous mon charme, tu me fous la paix. » Elle se redressa avant de le repousser avec le plat de la main. « ça faisait longtemps que je n’avais pas torturé quelqu’un. Ça risque d’être amusant.»

Mais le reste de la conversation tourne vite au vinaigre alors qu’elle lui parle de la sextape. Après tout, Scott est au courant donc pourquoi pas Alaric ? Assise sur ses genoux, elle essaye de temporiser la situation mais cette dernière s’envenime lorsqu’il la repousse. Lui lançant un regard assassin, elle se redresse pour venir lui faire face, s’appuyant contre le mur. La jeune femme sortit la troisième cigarette en l’espace de quelques minutes avant d’hésiter quant à l’allumer. « Quelle partie de la phrase t’as pas compris dans « je ne veux pas que mes frères soient au courant » ? » Elle prit son briquet avant de jouer avec. « Nous sommes des triplés. Et c’est moi la cadette. Je suis déjà la salope de service, manquerait plus que je me lance dans une carrière porno pour que mes imbéciles de frères se retrouvent derrière les barreaux pour tentative de meurtre. » Lorsqu’il lui émit sa proposition, elle resta un moment à le fixer ; les yeux ronds. Clotilde est très impulsive. Donc on pourra dire que c’est le fait qu’Alaric soit prêt à faire quelque chose pour elle qui la toucha et la poussa à se retrouver en face du brun à nouveau.

Ses grands yeux bleus se posèrent sur le visage avenant de son interlocuteur. La jeune fille ôta sa clope avant de la poser à côté. Accroupie face au séduisant jeune homme, elle pencha le visage pour venir effleurer les lèvres du brun. Dans l’attente sans aucun doute qu’il ne la repousse. « Si tu te blesses, Alaric, je vais devoir jouer les sexy infirmières. » Sa main se posa sur la joue barbue du tempétueux écossais à mesure qu’elle franchit le cap du baiser. Avec une douceur qu’on ne lui soupçonnait pas. Elle prit son temps avant de venir l’approfondir. C’était une belle connerie. Alaric Hamilton n’était qu’un séducteur. Et elle serait une bécasse de plus. Mettant fin au baiser par souci d’oxygène, elle se recula. « Et si à la place de foncer dans le tas, on s’amusait un peu ? » La demoiselle dodelina un peu de la tête. « Accompagne-moi à une soirée en te faisant passer pour mon amant. Déjà ça va le faire chier que… » Elle tapa du pied avant de se redresser. « Que la fille facile que je suis ait trouvé de nouveau genoux sur lesquels se vautrer. Car c’était le but de cette vidéo. Et tu pourras lui coller ton poing dans la figure avec plaisir, mon cœur. » Son regard étincela quelques minutes à mesure qu’elle allumait et éteignait son zippo. « Tu veux quoi en échange ? » Elle avait conscience que rien n’était gratuit. Surtout pas avec lui.
 

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Il l’agaçait. Certes, Alaric était bel homme. On ne pourra pas lui retirer ça. Mais dans le fond, il ne restait qu’un crétin comme un autre. « Waouh, je me sens déjà amoureuse quand tu me sors des débilités pareilles. » La jeune femme ne put se retenir de lever les yeux au ciel, tant elle trouvait ce pari débile. « Admettons que ça arrive. Tu vas me sauter et tu vas me laisser seule avec le cœur brisé. Chouette. Un de plus. » Son sarcasme n’avait d’égal que sa beauté. Elle restait fidèle à elle-même lorsqu’elle lui parlait ainsi. Parce que dans le fond, elle avait raison notre Française. Il allait la briser en mille morceaux comme la vulgaire brindille qu’elle était. « Cool, on va regarder Netflix avec des grosses chaussettes ? » Elle ne put s’empêcher d’arquer un sourcil. Sa répartie était légendaire et elle pouvait effrayer pas mal de monde. Sauf ses amis et ses frères. Des triplés, elle était celle qui avait le caractère le plus volcanique. « Je ne vois pas en quoi baiser est passer une bonne nuit. Tu prends ton pied, ça dure quoi cinq minutes. Et après tu colles et doit aller à la douche. Désolée, mon cœur, mais ce n’est pas ça la nuit parfaite à mes yeux. » Surtout que fier comme il était, cela ne devait pas être une affaire au plumard. Le mec égoïste par excellence qui ne devait penser qu’à son plaisir.

Cependant, elle était touchée par son intention alors qu’ils étaient dans la ruelle. La demoiselle n’était qu’une cruche fleur bleue. Elle fixa alors Alaric de ses grands yeux bleus avant de venir effleurer ses lèvres. Il était dangereux le jeu dans lequel il venait de se lancer. « Avoir des relations sexuelles avec n’importe qui fait de moi une salope. Mais tu ne sais pas ce que c’est, Ric. Après tout, vous les mecs, avec vos conquêtes vous êtes vus comme des Dom Juan et nous comme des salopes. La vie est injuste avec moi tout ça parce que je n’ai pas de pénis. » Elle vient l’embrasser. Avec une certaine douceur mais y mettant une chaleur. La jeune femme pouvait sentir son pauvre cœur battre plus vite à mesure que le baiser dura plus longtemps.

« Je ne suis pas assez présomptueuse pour penser que je rends tout le monde jaloux. Puis, je m’en fous. » Elle haussa les épaules. C’est bon pour les égocentriques ce genre de pensées. Elle soupira avant de s’écarter de lui. La demoiselle le fixa avec défiance. Une invitation à dîner ? Vraiment ? Elle le regarda avant de battre des cils. « Vendu. » Elle lui tendit la main. « Je veux voir qui est Alaric quand il ne se comporte pas comme un gros con qui pense qu’à me baiser. » Quel caractère ! Il allait avoir du mal à la dompter.