(Rose) Can you help me ?

w/ @Rose Hurt

New-York, 1940

Qu’est-ce qu’on se fait chier dans cette temporalité. Depuis que la malédiction avait été rompue, qu’Amy était redevenue Amy et que tout lui était revenu en mémoire, elle était encore pire qu’avant. L’alcool était devenu son réconfort pour oublier toutes ses pertes. Rory qu’elle pensait être l’amour de sa vie, le docteur, Mélody. Et plus récemment Owen. Coincée dans ce temps, elle ne pouvait pas en sortir pour parcourir la Terre -s’il était humain- et essayer de le retrouver. Tout son corps, son cœur, la poussait vers Owen. Mais où pouvait-il se trouver ? Et surtout voudrait-il d’elle ? Elle qui était cassée, qui ne pouvait plus avoir d’enfants, qui avait perdu son mari au moins trois fois. Et qui les pleurait tous les deux. Elle n’avait plus envie de pleurer. Mais sous l’apparence de Lilas et d’une vie toute aussi minable, elle avait refoulée ses larmes. La jeune femme qui se pensait maudite par les infidélités, le pensait par le fait qu’elle portait malheur. Comme un mauvais conte d’Edgar Allan Poe. Un film d’horreur. Les anges semblaient ne plus se préoccuper d’elle puisqu’ils avaient été détruits. Et pourtant, elle commençait à se dire que sauter du haut de ce building ne serait pas une mauvaise idée. Perchée sur le rebord, elle avait la bouteille de rhum dans la main et parcourait le rebord complètement ivre.

Quand soudain…

Il y eut un bruit familier. Le Tardis. Amy se tourna et manqua de tomber. Donc de mourir alors que la solution se présentait devant ses yeux. Comment le Tardis pouvait-il être là alors qu’elle était dans une boucle temporelle ? Que le Tardis se briserait s’il essayait ? A moins que… « Foutue malédiction à la con. » Elle jeta sa bouteille avant de se diriger vers la cabine téléphonique bleue qu’elle connaissait bien. Le docteur était revenu la chercher ? Non, pas possible. Elle lui avait demandé de ne rien faire. Alors qu’elle actionnait la porte, elle eut un mouvement d’hésitation. Il pourrait la ramener en arrière. Vers Rory. Ou l’aider à trouver Owen. Amour du passé vs amour du futur. On se croirait dans un vieux Dickens. Fermant les yeux, il n’y eut qu’une image qui s’imposa à son esprit. Celui qui l’avait réconforté alors qu’elle se pensait tromper, qui lui avait appris à aimer à nouveau. Mais peut-être qu’il était déjà marié ? Qu’il avait des enfants ? Il n’y avait qu’un seul moyen d’en avoir le cœur net. C’était de pousser cette porte. Ce qu’elle fit.

Et le spectacle qui s’imposait à elle n’était pas celui qu’elle aurait cru. « Vous n’êtes pas le Docteur. » Une jeune femme blonde se tenait devant elle avec un bébé dans les bras. Bébé qui lui rappelait Mélody, Et les pleurs redoublèrent. « Excusez-moi. Les nerfs depuis la fin de cette malédiction. » La jeune femme chassa ses larmes avant de s’approcher de la jeune mère. « Amélia Pond-Williams, j’étais une compagne du Docteur. Enfin une amie. Et… » Elle déglutit avant de vaciller un peu. « Sa belle-mère. »

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New-York, 1940

Amy était saoule. Du matin au soir. Elle risquait un cancer du foie mais plus rien n’avait d’importance. Alors qu’elle était perchée sur le haut d’un immeuble, elle se demandait si la mort serait une délivrance ou si elle se retrouverait dans une autre dimension. La bouteille dans la main, elle déglutit alors que la bruit du Tardis lui semblait bien familier. La jeune femme se tourna vers la boite bleue avant d’entrer. Et de trouver une demoiselle blonde avec un enfant de deux ans dans les bras. Une petite fille. Amy n’avait jamais eu la chance de tenir Mélody dans ses bras, de la voir grandir, de voir son sourire. Et de nouveau, le chagrin la submergea. Elle vint déglutir avant de se demander si elle pouvait boire devant une enfant. « Sa femme ? » Elle arqua un sourcil. Le docteur n’avait qu’une femme et il s’agissait de River Song. Elle le savait puisqu’elle avait assisté à son mariage. Que Rory et elle avaient donné leur bénédiction. Doucement, la rouquine commença à tourner sur elle-même avant de voir l’intérieur du Tardis. Un intérieur qu’elle n’avait jamais vu. Et elle eut un grand éclat de rire.

« Lilas ? C’était mon prénom pendant la malédiction. Allez-y, j’ai une fille aussi. Enfin j’avais une fille donc je ferai la même. » La tristesse transparaissait dans la voix de l’ex voyageuse du temps qui prit place contre la rambarde de la cabine plus grande à l’intérieur qu’à l’extérieur. « Non, je suis humaine. Piégée dans un paradoxe depuis -si on compte la malédiction- quatre ans. » Elle commença à se mordiller la lèvre inférieure. « Et non, je ne vais pas bien mais je ne vais pas vous confier ma vie, Rose. » Elle prit une gorgée de sa bouteille avant de grimacer. « Laissez-moi deviner, votre docteur n’a pas de nœud papillon et n’aime pas les fez plus que tout ? » Il faut bien lui reconnaître quelque chose : même bourrée, elle était très intelligente. « Mais puisque vous êtes là, vous allez peut-être me sortir de cette… » Elle faillit dire une grossièreté avant de se rappeler la présence de la petite. « de cet endroit. J’ai quelqu’un à retrouver. » Peut-être allait-elle retrouver Owen ? Et que cette femme allait l’y aider.

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New-York, 1940

Amy n’était pas du genre sympathique. Elle était constamment en colère, en plus là, elle était en deuil. Donc, elle n’avait pas envie de raconter sa vie à une fille aussi jolie soit-elle. La malédiction avait été cruelle avec notre rouquine. Elle était tombée amoureuse de quelqu’un et on lui avait retiré. En plus, la jeune femme était revenue à New-York où elle avait revécu la mort de Rory, pris par les anges pour la seconde fois et ça avait été la goutte de trop. Quand elle avait vu le Tardis arriver, la jeune femme avait cru qu’elle était sauve. Mais non, elle se retrouvait face à Blondie et sa gamine -lui rappelant qu’elle avait perdu River au passage- et elle se retenait de fondre en larmes. « C’est mignon. Elle a quel âge votre choupette ? » Amy n'était pas particulièrement portée sur les enfants mais depuis qu’elle avait porté River. Et qu’elle ne pouvait plus en avoir. Elle avait bien tenté de prévenir Rory, en divorçant. Mais il avait tenu à rester. La jeune femme avait sacrifié Mélody, le docteur pour être auprès de lui et il était mort. Mais qui aurait pu le soupçonner n’est-ce pas ? La jeune femme devait porter ce poids. Celui où elle resterait seule dans ce paradoxe et où tout le monde l’oublierait. Le docteur changerait de visage et l’oublierait.

Son docteur.
Pas celui de Rose.

Bien sûr qu’il ne s’agissait pas du même docteur. Le sien était marié à River. « C’est logique. Dans le sens où votre Tardis n’est pas le même que le mien. Donc si votre Tardis est antérieur au paradoxe créé par les anges, il peut entrer comme bon lui semble. » Nul besoin d’être un génie pour comprendre ça. « Quelle année ? » En quelle année, Rose avait-elle rencontré son mari ? « Votre Tardis a l’air vieux. Ne vous inquiétez pas. Avec la malédiction, les cartes ont été redistribuées donc il y a peu de chances que votre docteur ne devienne le mien. Après tout, j’ai déjà perdu mon mari, ma fille, pourquoi pas mon meilleur ami au passage ? » Elle avait dit ceci plus pour elle-même que pour l’étrangère. « Qui te dit que je viens de son passé ? Je l’ai rencontré en 96 alors que j’étais gamine. Et après je l’ai revu en 2010. Nous sommes restés 10 ans ses compagnons avant que Rory ne se fasse avoir par un ange. » C’était cruel mais Amy n’aimait pas qu’on lui sorte ce genre de suppositions. « Laisse tomber, Rose. Je vois bien que t’es pas rassurée. Ça t’ait déjà arrivé de perdre ton âme sœur ? » Elle était curieuse. Nullement méchante cette fois-ci. Mais elle voulait savoir si elle n’était pas juste face à une potiche blonde qui croyait aux contes de fées. « Et t’aurais pas du café ? J’ai une gueule de bois. Je voudrais pas imposer ma mauvaise humeur à ta princesse. »

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New-York, 1940

Amy avait conscience qu’elle était pathétique. Et elle se détestait pour ça. Ses souvenirs étaient mélangés. Rory était mort. Son Rory. Et elle n’avait aucune chance de retrouver Owen. Puisqu’elle était bloquée ici. Cependant, était-ce une raison pour s’en prendre à cette jeune femme qui avait juste peur ? La géante pénétra dans le tardis pour voir un bébé. Une petite fille. Et son cœur se serra. Car elle aussi avait eu une fille mais n’avait pas pu la tenir dans ses bras comme le faisait Rose. Elle n’avait pas pu la voir faire ses premiers pas, dire ses premiers mots. Et la rouquine ignorait si elle pourrait la revoir un jour. « Je connais ça. » Elle a un petit sourire triste, mélancolique en fixant l’enfant. « Ma fille a été conçu dans le Tardis. Donc elle avait elle aussi des gênes de seigneur du temps. Ce n’est pas trop dur ? » Car elle n’avait pas connu ça pour être honnête. Les joies de la maternité. Elle n’avait même pas pu vivre sa grossesse à vrai dire puisqu’elle était maintenue dans un corps de chair synthétique à cause du silence. « Je comprends que vous ayez peur. Mais je pense que si le Tardis est là, c’est qu’il doit y avoir une bonne raison. »

Elle eut raison Rose de lui dire ses quatre vérités. Mais Amy pouvait-elle lui dire qu’elle songeait se suicider ? Déjà quand elle était sous Lilas, elle avait cette tendance à être trop portée sur la bouteille. Et là, c’était devenu pire. Elle pourrait fondre en larmes et geindre. Mais est-ce que cela lui ramènerait son mari ? Owen ? Mélody ? Non. A vrai dire, elle ne s’était jamais senti aussi seule de toute sa vie. La malédiction avait été bien cruelle avec elle puisqu’elle aimait un homme et ne savait pas où il était. Ils avaient vécu de vrais moments de bonheur puisqu’elle avait réussi à dépasser sa peur des reptiles. Pour qu’on lui arrache. « Je suis… » Elle se sentit devenir plus pâle que de raison. « Désolée, Rose. » Elle comprenait. Le pire étant qu’elle comprenait ce qu’elle ressentait. Car si elle avait été à sa place, ele aurait ressenti la même chose. « Allez-y. Je vais sortir et attendre votre retour en attendant. » De toute façon, elle n’avait nulle part où aller. Plus maintenant. « Mais il ne craint rien. Il n’y a plus d’anges ici. Nous avons détruit le dernier. » Son regard dériva vers la petite alors qu’elle prit une profonde inspiration. « Allez-y toutes les deux. On devrait tout faire pour ceux qu’on aime. » Elle ne l’avait pas assez dit à Rory par exemple. Ni à Owen. Mais Amy avait toujours été pudique sur ses sentiments. Alors elle ouvrit la porte pour sortir. L’air frais lui fit du bien et elle prit une profonde inspiration. Doucement, la rouquine enjamba le sommet du toit pour s’assoir les jambes dans le vide. Oui, elle aurait du le dire à Owen plus souvent.
Et elle était sure que quand elle le retrouverait, car elle allait le retrouver, ça serait la première chose qu’elle lui dirait.