(Hadès) All the good girls go to hell

w/ @Hadés Aïdôneus

Le printemps était la saison préférée de Perséphone. Sans doute car il s’agissait de la saison de son anniversaire. La jeune femme était née le premier jour du Printemps avec pour deux prénoms la déesse liée à cet évènement. Elle n’y connaissait pas grand-chose en mythologie car il n’y avait que les plantes ou les plaisirs de la vie qui l’intéressaient mais elle connaissait au moins cette légende. Celle de Perséphone ou plutôt Corée. Déesse ambivalente qui fut conduite aux Enfers pour devenir l’épouse d’Hadès, son oncle. Celui avec qui elle siègera sur le trône. Où elle doit encore être. La blondinette ne se posait pas encore trop de questions sur ce sujet. Delya étant de sortie pour la journée afin de récupérer une importante cargaison de fleurs rares dans une ville voisine, elle se savait libre. Donc elle enfila une petite robe assez légère, admirant le soleil qui brillait intensément. Puis, la jeune femme décida de laisser ses cheveux à l’air libre. La blondeur comme les blés, si longs qu’ils lui arrivaient aux fesses. Avec son visage de poupée, certaines personnes se laissaient avoir par cette moue angélique. Delya ne l’avait pas encore compris que c’était sa fille qui apportait le plus de clients à la boutique. Mais aujourd’hui était jour de congé. Et donc elle en profiterait pour aller flâner dans le parc comme elle le faisait toujours.

Arrivée sur place, il y avait quelques enfants qui jouaient ici et là. La jeune femme eut un sourire avant de retirer ses chaussures. Sa longue robe lui donnant des airs d’être chimérique alors qu’elle s’approcha des petites filles. « Oh ils sont beaux vos cheveux, madame. » Corée avait toujours adoré les enfants. Donc elle se plaisait en leur compagnie. « Tu voudrais les coiffer ? » La petite fille la fixait avec des yeux bien grands alors que notre jeune femme se mit à cueillir des fleurs pour lui donner. « Ceci un narcisse. Elle est symbole de richesse. Tu sais de qui elle est la fleur ? » La petite fille secoua la tête à la négative. « Celle d’Hadès. » L’enfant écarquilla les yeux alors que notre poupée lui tendit. Puis une fois ses cheveux coiffés, elle accorda une petite révérence à la petite fille qui lui en demandait plus sur les plantes.

On ne saurait dire depuis combien de temps elle est ainsi allongée à répondre aux questions des enfants qui tournaient autour d’elle. Lorsqu’un chien surgit devant elle. Perséphone releva la tête avant de tendre la main. Les bambins avaient déserté devant cette bête à l’allure peu commode. « Tu es perdu mon joli ? » Elle tendit la main, consciente que l’animal ne lui ferait pas de mal. Contre toute attente, il colla sa truffe contre la paume délicate et elle se redressa. « Montre-moi où est ton maître. » Elle prit le pan de sa robe, ses chaussures, les cheveux plein de fleurs diverses avant de suivre l’imposant animal. Jusqu’à un homme qui se tenait dans l’ombre. « Je crois que ce chien est à vous, monsieur. » Elle lui fit un petit sourire alors que le canidé vint s’asseoir à côté d’elle. « Ou peut-être pas. » Ses yeux le fixèrent un instant. Il était d’une beauté ténébreuse. D’une beauté presque dangereuse. Mais encore une fois, Corée n’avait pas peur. Trop téméraire ou alors des pans d’une vie passée ?

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Coré aimait trainer dans les parcs, surtout près de l’étang lorsqu’elle avait une journée de libre. Il était rare pour la jeune femme de rester enfermer trop longtemps chez elle. Même si Delya n’approuvait pas que sa fille sorte. Donc, bien qu’elle eût 25 ans passés, elle devait encore faire le mur pour aller en soirée avec Pénélope et ses copines. Certes, Perséphone n’allait pas rompre son vœu de chasteté, bien qu’il ne soit qu’une promesse faite à une femme qui voulait que son unique enfant reste à elle. Donc, elle avait décidé en ce jour de printemps magnifique de se rendre au parc pour jouer avec les filles. Ainsi sa longue chevelure blonde était parée de diverses fleurs et feuillage, ce qui avait le don de la faire rire pendant de longues minutes. L’insouciance, la naïveté de cette jeune femme n’était plus à prouver. Surtout lorsqu’un molosse se présenta à elle, semblant aussi perdu qu’elle. De ses yeux noirs, elle approcha sa main sans crainte du museau de l’imposant animal. Elle prit soin de le caresser, regrettant pour le coup que sa mère ait pris Hécate avec elle. Perséphone eut un sourire avant de suivre le chien jusqu’à son maître.

Maître qui se tenait à l’ombre de l’arbre. Comme s’il cherchait à se cacher du soleil. La demoiselle restant un moment, interdite. Comme si dans le fond, elle connaissait l’étranger. Mais il n’était pas rare qu’elle ait des sentiments de déjà-vu. « Oh il ne m’embête pas du tout, rétorqua-t-elle d’une voix enjouée, j’adore les chiens. » Ce dernier resta à ses côtés et elle passa main pour lui gratouiller les oreilles. « C’est un choix de prénom intéressant pour un chien. » Elle en vint à se pencher alors qu’il se mettait sur le dos pour quémander de la tendresse. « Vous habitez aux Enfers ? » La blague était stupide mais elle la ponctua d’un petit rire avant de se sentir rougir pour le coup. Puis dans un froissement de robe, elle se redressa avant de faire timidement un pas en avant en tendant la main vers l’inconnu qui ne semblait pas vouloir se montrer au soleil. « Je m’appelle Perséphone mais tout le monde m’appelle Coré. » Son sourire vint à s’agrandir lui donnant encore plus une apparence juvénile pour le coup. « Si on en croit la mythologie grecque, c’est grâce à moi le printemps. » Elle lui montra sa longue chevelure blonde ponctuée de diverses fleurs avant d’en choisir une qu’elle lui tendit. « Voici un narcisse, monsieur le mystérieux. » Sans réellement savoir ce que cela représentait pour eux deux. Puisque le narcisse dans leur précédente vie était le commencement de leur histoire.
Il faut croire que cette histoire d’amour se répétera toujours.
Perdue dans les yeux de l’étranger, Perséphone tenait la maigre fleur entre ses doigts entourée de tous les chiens. Avec ce sentiment qui ne quittait pas sa poitrine. Que tout lui était familier.

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Perséphone avait toujours le sourire sur ses traits et elle aimait les saisons chaudes. Bien que sa peau ne restait aussi blanche que la neige, elle profitait de chaque bienfait qu’il pouvait lui apporter. Alors quand elle fit face à l’inconnu du parc, qui lui restait dans l’ombre, elle savait que la réaction normale aurait été d’avoir peur. Mais à la place, Coré était intriguée. « Vous devez beaucoup aimer la mythologie ? Ma chienne s’appelle Hécate mais elle est avec ma mère aujourd’hui. » Il faut croire que le cœur de Delya n’appartenait pas seulement à sa fille mais aussi au petit chien qui rythmait leur vie. Lorsqu’il prit sa main, elle eut comme une sorte de décharge électrique qui la parcourut et resta, la respiration retenue alors qu’il apposait ses lèvres sur sa main avec galanterie. « Hadès… » Elle répéta le prénom, fasciné avant de se mettre à rougir lorsqu’il mentionna qu’elle avait le visage du printemps. Beaucoup de personnes cherchant à l’aborder parlaient de son visage de poupée. « Je n’ai pas fait le printemps malheureusement. Sinon, j’aurai à coups sûrs châtié les personnes qui maltraitent les fleurs. » Elle ponctua de nouveau sa phrase d’un petit rire avant de voir un chien se mettre à grogner, peu satisfait que son maître accorde l’attention à la jeune femme. « Menthé… Je crois que mon double mythologique l’a transformé en plante. » mais elle n’en était pas certaine. Seule la légende autour de Perséphone la fascinait et non le reste. Alors, oui elle avait des connaissances et de sa vision, l’histoire entre Hadès et la jeune Coré se voulaient plus romantiques qu’on ne pouvait le penser. « Faut-il une autre raison que de la gentillesse pour offrir une fleur ? Mais c’est vrai que la symbolique est assez poétique. » Elle restait charmée par ses manières, alors que son teint demeurait pivoine. Elle n’avait point l’habitude de discuter avec les hommes, sa mère le lui interdisant.

Alors qu’il l’invita à s’asseoir avec lui, elle accepta d’un hochement de tête avant de faire attention à sa robe. Puis naturellement, elle prit délicatement une fleur qu’elle fit tourner entre ses mains. « C’est clair que cela ne plairait pas à ma mère si vous décidez de m’enlever. Elle est plus redoutable que Déméter. » Perséphone n’avait pas le droit de faire grand-chose dans sa vie. « D’ailleurs si elle apprend que j’ai parlé à un homme, je ne donne pas cher de ma peau. » Elle eut une légère grimace avant de continuer à faire tourner la fleur entre ses doigts graciles. « Je suis fleuriste. Je travaille dans la boutique de Delya, c’est juste en face de la librairie. » On ne saurait dire quelle impulsion la prit d’un coup alors qu’elle se rapprocha un peu. Ses doigts bien qu’hésitants se posèrent sur le buste de l’homme alors qu’elle plaça la fleur qu’elle tenait entre les mains à la boutonnière de son costume. « Pour apporter un peu de couleur, murmura-t-elle, ça vous donne l’air moins… intimidant. » La demoiselle détourna le regard avant de s’éloigner pour s’asseoir avec Cerbère qu’elle caressa. « Et vous, monsieur le Dieu, que faites-vous pour avoir d’aussi beaux costumes ? » De nouveau, elle se mit à rire. « Pardon mais je n’y connais rien en mode. Seulement en fleurs. »

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Le regard de Coré changea pour s’attendrir à mesure que l’inconnu commençait à se confier sur les tourments vécus durant sa jeunesse. Il devait avoir quoi ? Une bonne dizaine d’années en plus qu’elle ? Elle n’en avait aucune idée et s’en fichait pas mal. « Les enfants peuvent être cruels. J’ai fait l’école à la maison pour ma part donc je ne saurai dire. » La demoiselle baissa le regard quelques secondes pour regarder ailleurs. « Je connais juste l’histoire de Perséphone ou Coré, tout dépend de quel point de vue on se place. Le reste, je vous laisserai me l’apprendre. » Elle avait lancé ceci sans réellement se rendre compte qu’il s’agissait là d’une invitation à le revoir. Lorsqu’elle en vint à comprendre ce qu’elle avait dit, son cœur commença à s’emballer un peu plus, ses joues à rosir avant de déglutir. « Et donc suis-je digne de vous, Hadès ? » La demoiselle avait lancé ceci sur le signe de la plaisanterie. Après tout, il devait sans doute la trouver un peu naïve, trop jeune et affreusement petite contrairement à lui. Donc la jeune femme ne pensait qu’un homme tel que le beau brun puisse s’intéresser à elle quelques secondes. « Après, je suis non violente. Mais je trouve ça dommage qu’on massacre autant la nature. » Et pour cause qu’elle s’était toujours sentie proche des arbres, des fleurs ou même des êtres vivants qui peuplaient cette Terre. Jamais une abeille ne l’avait piqué d’aussi loin qu’elle se souvienne.

« Il me semble que oui, elles étaient en conflit à cause de ça. Je ne sais pas si j’ai… cette fougue. » La demoiselle se mordilla la lèvre en cherchant un peu. « Je n’ai jamais eu de copains ou une quelconque expérience. Donc j’ignore si la jalousie fait partie de mes défauts. » La bêtise cependant. Sans se départir de son sourire, lui offrant un narcisse, elle comprenait la symbolique alors que les chiens continuaient d’évoluer autour d’eux. « Ce n’est qu’une fleur. Passez à la boutique et je vous offrirai un bouquet. » Le sourire lumineux de Perséphone s’étira à mesure qu’elle lui parla. Lorsqu’il la complimenta, elle ne put s’empêcher de rougir avant de baisser la tête pour regarder le sol. « Et donc on se rencontrera fortuitement plusieurs fois alors. Quand je ne suis pas au travail ou en sortie avec des amis, je suis ici. » Pas si parfaite que ça notre jeune blondinette. Elle aimait faire la fête, danser et s’amuser. « J’ai toujours des fleurs dans les cheveux. c’est ma marque de fabrique. » La jeune femme vint se pencher pour mettre une seconde fleur à sa boutonnière aux côtés du narcisse qui restait tel un vestige. La main posée sur le torse, elle leva son regard sombre pour rencontrer celui d’Hadès. Un ange passa alors que l’odeur cendré de son compagnon vint chatouiller ses narines. « Un petit peu, je dois l’admettre. » Elle avait soufflé ceci, son visage trop proche de celui du brun. La proximité avec ce dernier lui étant familière. Puis, rompant le charme, elle décida de se reculer pour retrouver sa place auprès de Cerbère. « Voilà pourquoi je ne vous connais pas. Je ne suis pas assez… » Elle se montra d’un mouvement de la main. « classe je dirai pour un bijou avec une pierre. Vous saviez qu’Hadès avait offert à Perséphone, un jardin de pierres précieuses ? » La jeune femme ne le quittait pas du regard alors qu’une main se perdit dans le pelage soyeux du chien qui ne la quittait pas. « C’est là que je dois différer de la Perséphone de la mythologie. Aucun bijou ne saura me séduire. » Il ne lui suffisait que d’un regard et elle serait prête à le suivre.
Jusqu’aux enfers.

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La jeune femme l’écoute parler de son caractère. Elle se demandait si ce n’était pas pour cette raison qu’elle se montrait aussi gentille, aussi passive dans sa vie ? La demoiselle n’en avait aucune idée. Passant une main dans ses cheveux blonds, elle redressa la tête après un moment d’égarement pour plonger son regard noisette dans son irrémédiable opposé. « Vous avez mauvais caractère ? Demanda-t-elle curieuse. » La demoiselle lui fit un petit sourire, un peu plus doux acceptant de s’asseoir à ses côtés. La jeune femme se demanda pourquoi elle retrouvait aussi attirée par quelqu’un alors qu’elle n’avait jamais éprouvé ce genre d’attraction auparavant. Elle se mit à penser à d’autres choses comme si sa peau avait un touché velouté ou alors si elle était rugueuse. Ou quelle serait la sensation de sentir son corps contre le sien dans un contexte qui n’avait rien de sexuel ? Égarée dans ce tourbillon de sentiments, elle ne put que rougir face à ses compliments. « Seul le temps pourra nous dire si vous êtes digne d’être mon Hadès et si je suis faite pour être votre reine. » Elle avait dit ceci d’une voix trop doucereuse alors qu’une de ses mains continuait de flatter Cerbère qui ne l’avait pas quitté d’une semelle. Il faut croire qu’elle avait su envouter le chien d’un regard. Mais en serait-il de même pour le maître ? Et pour cette question la taraudait autant ?

Elle l’écouta parler du mythe que constituait Perséphone. Elle eut un petit rire. « c’est surtout parce que Déméter l’avait tenu enfermée loin de tout donc elle aurait eu du mal à s’épanouir par elle-même. » Et s’il savait à quel point sa propre vie se rapprochait de la réalité. la jeune demoiselle était muselée par Delya depuis sa plus tendre enfance. Reléguée au titre d’enfant retenue captive par sa propre mère. « Peut-être que moi aussi je trouverai le vrai moi au contact d’un ténébreux… » De nouveau, elle plongea dans ses yeux si limpides comparés aux siens. Et elle eut l’impression de le connaître. Alors qu’il en vint à commenter ses relations, la jeune fille leva son doigt où était sa bague. « J’ai fait vœu à ma mère de ne jamais me laisser entrainer vers ce genre de choses. » Comme la véritable Perséphone auprès de Déméter. « Jamais courtisée, ni embrassée. » La question de savoir quel goût aurait les lèvres du brun la travaillait toujours. Elle en vint à mordiller sa lèvre inférieure sans réellement se rendre compte de son geste. « Je pense qu’elle m’enfermerait si elle apprenait qu’une telle chose s’était produite. » Coré eut un petit rire pour appuyer ses dires alors que dans le fond, la mélancolie vint la saisir. « [color:62c4=#indianred]Venez donc. Ne prenez pas peur si vous tombez sur ma mère. Elle n’aime personne à part Hécate et moi. » Et sans se rendre compte, elle s’approcha un peu plus. Bien qu’il ait une apparence froide, son odeur restée cendré et elle pouvait sentir sa chaleur corporelle tant elle était proche. « Vous êtes un vil charmeur. Je suis sûre que vous dites ça à toutes les femmes, plaisanta-t-elle, ce n’est pas mon truc les bijoux. Ni les trucs trop guindés. Je suis plus femme à aller boire un verre dans un bar que de voir le restaurant trois étoiles. » reportant son intérêt sur le chien quelques minutes, elle avisa Menthé qui la fixait d’un œil assassin. « Je crois qu’elle ne m’aime pas trop, votre chienne. » Comme son sibling. Elle ne put s’empêcher d’approcher ses doigts fins de Thanatos qui ne bougeait pas. « Pourquoi ces prénoms ? »

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Perséphone l’écoute lui parler de son caractère avec un certain intérêt. Ses mains continuent à prodiguer de l’attention à Cerbère qui semble avoir adopté la jeune femme. « Comme le vrai Hadès, murmure-t-elle songeuse. » La jeune fille commence à croire que leur rencontre n’est peut-être pas le fruit du hasard. Mais que tout avait été calculé pour qu’elle tombe sur lui dans ce parc. Et le rencontrer. « Peut-être que vous êtes la réincarnation du dieu ? » Elle dit ceci en fronçant le nez avant d’éclater de rire à sa propre bêtise car c’est vraiment stupide comme idée. Pour toute réponse à la question de le revoir, Corée lui servit un petit sourire en coin. Un sourire séducteur qu’elle n’aurait jamais osé posséder. Bien jouer le jeu de la séduction ne lui allait pas du tout. Elle avait flirter de temps en temps dans les bars alors qu’elle sortait avec Pénélope mais de manière innocente. Là, elle sentait ses joues chauffer et son cœur faire une embardée à chaque parole que le brun lui délivrait.

Elle le fixe, assise alors qu’il s’allonge dans l’herbe avec une certaine nonchalance. Il est gracieux. Sous cette couche de vêtements couleur ténèbres, elle devinait un corps qui serait sans aucun doute séduisant. « Vous avez raison mais elle n’a que moi. Et je n’ai pas envie de la décevoir. » D’un geste, elle chasse une mèche folle qui lui barrait le front comme si elle essayait de clore le sujet. Parler de Delya était une chose qu’elle n’appréciait pas. La blondinette était trop dévouée à sa génitrice et elle le savait. Mais l’emprise qu’avait cette dernière sur sa progéniture était aussi profonde que des serres qui lacèreraient son âme à la moindre déception. « Hadès le dieu des morts qui a enlevé la jolie Corée pour en faire sa femme qui une fois devenu mortel, se refuserait à l’enfermer pour la garder près de lui… » De nouveau Persy eut un petit rire. « C’est assez poétique. » Puis, elle baissa la tête avant de se mettre à rougir pour voir que Cerbère prenait ses aises.

« Venez et peut-être que je ne le regretterai pas. » Elle avait chuchoté ceci à mi-voix avant de se pencher pour s’allonger à ses côtés. Sauf que lui est sur le dos, elle sur le ventre. Ses longs cheveux couverts de fleur tombant dans son dos avec désinvolture. Puis, elle cueille délicatement quelques fleurs comme s’il s’agissait de bien les plus précieux. Le parfum cendré d’Hadès lui vint aux narines alors qu’elle eut des difficultés à déglutir. « Pour son lien avec Perséphone dans le monde souterrain. Cela semble évident non ? » Elle se redresse un peu pour le regarder alors que timidement elle vient glisser une pâquerette dans les cheveux ébènes de son interlocuteur. Puis, elle commença à en disposer d’autres comme une sorte de couronne de fleurs avec une douceur qui lui était propre. « je suis certaine que si j’avais eu des pouvoirs, votre couronne aurait ressemblé à ça. » Puis, elle partit dans un franc éclat de rire. « Le tout puissant et intimidant Hadès avec une couronne de fleurs en guise de couvre-chef. » De nouveau, la jeune femme se mit à rire de sa bêtise. « J’ai encore une heure devant moi avant de devoir retourner à la boutique, y-a-t-il quelque chose que vous désireriez faire en ma compagnie ? » Elle penche la tête pour le regarder sous cette épaisse rangée de cils de poupée avec un petit sourire en coin. Qui ne la quittait plus depuis qu’elle avait posé son regard sur lui.

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Perséphone était bien à ses côtés. C’est comme si, elle avait enfin trouvé sa place. La demoiselle avait cru tout au long de sa courte vie qu’il lui manquait quelque chose. Comme si quelqu’un était piégé au fond d’elle-même. Elle ne saurait dire pourquoi, elle ne saurait dire comment. Mais elle se sentait bien au côté d’Hadès. Elle le trouvait beau, énigmatique. Il dégageait une noirceur qui ne pouvait que l’attirer. Et elle se draperait volontiers dans les ténèbres pour être avec lui. La jeune femme reste donc étendue à ses côtés et glisse des fleurs dans ses cheveux. L’homme se laisse faire, la regarde et alors elle bat légèrement des cils avant de s’autoriser à sourire. Ses yeux gris acier rappelant le dieu des Enfers. Mais dans le fond, ne le suivrait-elle pas jusque dans son royaume ? Et quel pourcentage de chance y-avait-t-il pour qu’Hadès et Perséphone résident tous les deux à Storybrooke ? « D’où venez-vous ? Murmure-t-elle d’une petite voix. » Doucement, il se redresse et les fleurs tombent de sa chevelure de jais pour finir au sol. « Je suis sure que si j’étais votre reine, vous auriez des fleurs dans les cheveux, tout le temps, plaisanta la jouvencelle. » Elle vint saisir la main tendue et le contact l’éléctrisa pendant quelques minutes. Un courant la parcourut et elle réprima un frisson, voulant garder sa main dans la sienne pour une durée indéterminée.

« Va pour la glace. Mais vous savez, ils font des parfums qui ne sont pas trop sucrés. Ou alors je vous payerai un verre. » Il lui tendit son bras et elle se mit à rougir avant de l’accepter tandis que les chiens couraient après leur balle. Elle avait une idée derrière la tête. Donc, la jeune femme lâcha la compagnie d’Hadès, se hissant sur la pointe de ses petits pieds pour déposer ses lèvres sur la joue du ténébreux. Puis, elle tapa sur ses flancs pour inviter les chiens à la suivre avant de retirer ses chaussures et de commencer à marcher dans l’eau. Elle le faisait souvent. Les chiens se mirent à jouer autour d’elle, éclaboussant sa robe blanche au passage qui devint transparente. Mais elle n’en tint pas compte. « Vous êtes si princier comparé à moi. Je semble tout droit sortie des champs. » Elle caressa un instant Thanatos avant de se pencher. Les pans de sa robe se mirent à flotter autour d’elle alors qu’elle tendit la main vers Menthé, paume vers le haut. Son regard ne quitta pas celui de la chienne et elle lui ordonnait presque mentalement de venir jusqu’à elle. « Sinon vous faites quoi quand vous courtisez quelqu’un ? » Ses doigts rencontrèrent le pelage de la chienne. « Opéra, théâtre ? Je vous vois bien faire des choses classes. Je ne suis jamais allée à l’Opéra. » Et pourtant, les danseuses la fascinaient. Mais Delya ne l’aurait pas permis. Quelle triste vie.