Il avait remarqué cette boutique en face de celle de Persephone et de sa mère. Il allait tous les jours acheter des fleurs mais il avait peur qu’au bout d’un moment on se demande ce qu’il faisait de toutes ses fleurs. Alors aujourd’hui il observait la jeune fille de loin. Il ne savait pas pourquoi mais elle l’attirait comme le miel attire l’abeille. Il n’arrivait pas à se défaire de son sourire candide, de sa peau d'albâtre et de son parfum entêtant. Il avait beau se donner toutes les excuses du monde pour l’oublier il n’y arrivait pas ! Il le fallait pourtant, elle semblait si jeune par rapport à lui. Tellement candide, encore une enfant pas bien des côtés et pourtant, pourtant il n’arrivait pas à l’oublier. Alors tous les jours il se rendait dans cette modeste boutique et il achetait un bouquet. Un bouquet qu’il lui demandait de faire, tous les jours, un différent. Il adorait la regarder travailler. Mais il se disait que si sa mère était aussi protectrice qu’elle le disait, elle finirait par avoir des doutes et il ne voulait pas attirait d’ennuis à la jeune femme. Alors aujourd’hui il la verrait de l’autre côté de la rue. Il n’aurait pas la joie de sentir son odeur, mais il pourrait la voir sourire.
De son pas calme et assuré, sa grande carrure sombre il entra dans la boutique. Une petite librairie qui ne payait pas de mine. Mais au moins il pourrait faire semblant de lire et d’observer de temps en temps la boutique d’en face afin de voir sa précieuse Persephone. Est-ce que c’était le destin qui voulait qu’Hadès rencontre sa reine dans les rues de cette boutique du Maine ? L’histoire semblait se répéter, une jeune fille en fleure, une mère surprotectrice, et lui, seul et taciturne dans son propre royaume. Il ne savait pas trop quoi en penser, il ne croyait pas tellement au destin. Il s’approcha des rayonnage avant de prendre un livre et de s’asseoir sur une chaise en face de la boutique de fleure. De la il voyait parfois un éclaire blond.
Svetlana avait commencé son job d’été à la boutique de Pénélope. Elle l’aimait bien. Elle avait trouvé l’annonce sur internet et étant partiellement au chômage à cause de son cambriolage, il lui fallait des sous pour racheter les équipements. Caméra, trépied, ordinateur, éclairages. Tout ceci coûtait cher et elle avait fait des calculs. Certes Eugène était sur le coup pour retrouver ses affaires mais elle avait au moins besoin d’une petite caméra, ne serait-ce que pour tourner ses vlogs. Donc elle se tenait là, dans sa jolie petite robe de couleur pourpre à sucer un bonbon lorsque la porte s’ouvrit. L’été était arrivé à Storybrooke donc il était rare de croiser quelqu’un dans la boutique de Pénélope, aussi charmante soit-elle. La jolie blondinette leva le nez pour voir que le mec qui venait d’entrer était grand, très grand. Mais bon, quand on mesure 1m50, le monde entier nous paraît grand. Il fixait à droite et à gauche avec un air perdu, un peu penaud. Bon c’était son job de l’aider ?
« Je peux vous aider ? » Demanda-t-elle d’une voix douce, retirant la sucette de sa bouche. Du haut de ses dix-huit (bientôt dix-neuf) étés, la jeune fille était encore dans la fleur de l’âge. Et son air insouciant pouvait lui jouer des tours. Le monsieur tourna la tête pour fixer le magasin de fleurs qu’il y avait derrière lui. C’est là qu’elle se rappelait où elle l’avait vu. «Oh vous êtes l’amoureux de Coré ? » Elle avait rencontré la blonde volcanique et meilleure amie de Pénélope au moins une fois. La demoiselle lui fit un sourire engageant avant de se rendre compte qu’elle avait sans doute dit une connerie. Mais la naïveté de Lana n’était plus à prouver. « Je m’appelle Svetlana mais tous mes amis m’appellent Lana. Vous voulez une tasse de thé ? » Ou un verre de rhum. Il en aurait sans doute besoin. Mais il semblait en avoir besoin. Et elle aussi d’ailleurs. Pourquoi Eugène ne répondait-il pas à ses sms ?
L'espion en carton Ft Sveltana
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