(Pénélope) what about us ?

w/   @Penelope Featherington  

Colin a écrit:

Chère Pénélope,
Désolé d’avoir tant tardé à t’écrire mais j’ai eu bien du mal à me poser. Je te joins des photos de l’endroit où je me trouve actuellement. Je ne comprendrai jamais pourquoi l’éditeur a décidé que je devais publier un récit sur l’Islande. En plein été. Mais tu savais que même pendant cette belle saison, il faisait un froid de canard là-bas ? Les paysages sont magnifiques et je me suis même fait quelques amis pendant mon trekking. Tout est si vert là-bas. Je me dis que j’aimerai bien t’emmener avec moi la prochaine fois. Mais je ne sais même pas si les voyages sont ton truc ? Il est vrai que comme un nigaud, je n’ai jamais pensé à te poser la question.
Je t’écrirai bientôt puisque tu es la seule qui répond à mes lettres. Il est vrai qu’avec les téléphones, les correspondances sont devenues désuètes mais j’aime beaucoup nos échanges. Dans l’attente d’avoir de tes nouvelles et de ta petite librairie,
Bien à toi
C. Bridgerton

La dernière lettre qu’il avait adressé à Pénélope datait d’un bon mois maintenant. Non pas que la jolie demoiselle n’ait pas occupé ses pensées comme l’amie chère qu’elle était à ses yeux mais il n’avait pas eu le temps. Donc Colin avait décidé de se faire pardonner ce manque de nouvelles en allant la trouver à la librairie, bien habillé. Il avait passé une chemise -ce qui était rare pour lui- ne s’était pas rasé car il avait jugé que la barbe lui allait bien (oui il est idiot) et mis son plus beau pantalon. On pourrait presque croire qu’il allait faire la cour à la jeune femme mais il s’agissait de Pen. Sa plus proche amie en dehors de Daphné. Il prit donc le temps de stopper à la boutique de fleurs en face pour aller approcher Perséphone. Il savait que la blondinette ne l’appréciait pas trop. Elle l’appelait le nigaud à chaque fois qu’il commandait des fleurs pour Pen et il n’en portait pas ombrage. Il était un imbécile et le savait. Ce coup-ci, celle que l’on surnommait Corée lui avait préparé un superbe bouquet avant de lui adresser une œillade assassine. « Tu pourrais arrêter de la faire souffrir ? Lui dit-elle exaspérée. » Mais la faire souffrir de quoi ? En quoi faisait-il souffrir Pen ? Le cœur de Colin s’affola à mesure qu’il paya les fleurs pour parcourir la courte distance qui le séparait de la librairie.

La clochette tinta alors qu’il entra. Et il devait admettre qu’il aimait beaucoup l’endroit. Son regard chercha la petite rousse avant de tomber sur une petite… blonde. Pen avait profité de son absence pour changer. Ses cheveux autrefois longs et incendiaires étaient désormais plus courts et de la couleur des blés. De nouveau, le myocarde de Colin s’emballa alors qu’il la vit sourire. C’est comme si la pièce s’illuminait et c’était la première fois qu’il la voyait ainsi. Libre, fière, en parfaite confiance d’elle-même. Elle qui était si timide, si effacée. Etait-il parti plus de deux mois ? Il ne saurait le dire mais il eut toutes les peines du monde à déglutir avant de s’avancer. Puis il s’inclina comme un gentleman avant de lui offrir un sourire. « Mademoiselle Featherigton, je dois admettre que vous irradiez. » Il dit ceci sur le ton de la plaisanterie avant de se reprendre. Puis, il se pencha pour embrasser sa joue comme le ferait un ami. « Tu es ravissante. Tiens, je t’ai acheté ça pour me faire pardonner mon manque de nouvelles. » Il se sentait penaud. Alors il lui tendit le bouquet avant de passer une main dans sa nuque. « Et je voulais savoir si tu désirais venir déjeuner avec moi ? J’ai faim. » Mais Colin avait tout le temps faim. Ce n’était pas tellement une nouveauté.

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Quelques mois auparavant,
Il était là. Dans un tee-shirt avec son verre à la main. Colin avait un coup dans le nez. Sa mère l’avait une fois de plus pressé à se ranger. Et du coup, comme il n’en faisait qu’à sa tête, il l’avait envoyé bouler. Portant son verre de scotch à ses lèvres, il écoutait Flynn et Antonio parler. L’un qui était un policier respecté, l’autre qui ne cessait de se battre et finir en cellule. On se demandait bien comme ces trois-là parvenaient à être amis. « Et toi alors ? T’en es où avec Pénélope ? » Pénélope. L’éternelle voisine d’à côté. Celle que sa mère le pressait d’inviter aux soirées pour qu’elle sorte. Et souvent, elle venait avec la petite blonde insupportable. Avec Eloïse, elle formait elles aussi un sacré trio. « Pénélope ?! Nulle part. Je ne sortirai jamais avec Pénélope Featherington. » Il eut un rire avant de vider son verre cul sec. Sans se douter que ladite intéressée les avait entendus. Et qu’il lui avait brisé le cœur.

Aujourd’hui
Lorsque Colin entra dans la librairie, un délicieux fumet de gâteaux lui parvint jusqu’aux narines et il en eut l’eau à la bouche. Eau qui ne vint pas à se tarir lorsque son regard se posa sur la charmante propriétaire des lieux. Leurs regards se croisèrent et il s’approcha d’elle alors que la cliente rebroussa chemin. « Oh je suis passé voir ma famille avant. Désolé, j’aurai dû t’envoyer un sms. » Il se sentait penaud pour le coup. Le jeune homme tenait encore le bouquet dans ses mains si bien qu’il ne put pas se masser la nuque. Signe d’embarras chez lui. « D’ailleurs, pourquoi tu ne m’as pas répondu, Pen ? » Il était curieux et se pencha donc à sa hauteur. Le jeune homme lui servit un sourire beaucoup plus doux avant de se retenir de glisser deux doigts sous le menton pour qu’elle le regarde. Mais encore une fois, ses mains étaient prises.

Lorsqu’elle le rabroua sur sa proposition de déjeuner, là il se douta qu’il avait fait quelque chose de mal. Agacé, Colin se pinça les lèvres avant de venir croiser les bras sur sa poitrine. « Bah dis-le si tu ne veux pas venir manger avec moi au lieu de t’inventer des excuses, lança-t-il sur un ton revêche. » Le jeune Bridgerton n’aimait pas qu’on l’éconduise. Il était trop fier pour ça. et se fichait éperdument qu’il soit dans un lieu public. « Laisse tomber. Venir te voir était une mauvaise idée. Je vais aller déjeuner avec quelqu’un qui appréciera ma compagnie. » Puis, il tourna les talons sans lui donner matière à répondre avant de voir que la blonde d’en face le regardait. Et lui fit signe d’opérer un demi-tour. « Mais elle me veut quoi ta copine à la fin ? » Les deux restèrent à se fusiller du regard avant qu’il n’ouvre la porte pour se barrer.

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Colin était agacé. Déjà par cette blonde qui ne cessait de le juger à chaque fois qu’il venait voir Pénélope mais aussi par le manque de réponses de cette dernière. Le jeune homme pensait qu’ils étaient amis. et à voir sur le ton avec lequel elle lui a répondu, il doutait que cette amitié ait survécu. Il était parti quelques mois pour les besoins de son travail. A se rendre dans des pays qu’il n’aimait guère pour les plaisirs d’un éditeur qui se faisait plus capricieux. Certains pouvaient suivre ses aventures sur les réseaux sociaux. Comme son instagram professionnel, le personnel étant privé. Et il était fier des photos qu’il mettait en ligne. Avec sa troupe de voyage. Donc quand il était venu voir Pénélope en toute bonne foi, après avoir fait face à l’autre, il ne s’était pas attendu à un tel accueil de la part de la Feartherington. Il pinça ses lèvres avant de soupirer bruyamment. « Mais est-ce que t’as vu comment tu me parles, Pen ? » Il était réellement outré de son comportement.

Le jeune homme tourna donc les talons, furibond avant de voir l’autre lui donner des ordres. Il était sur le point de casser un truc lorsque Pénélope vint le rejoindre. Et ce qu’elle eut vent de dire au jeune homme eut bon de le blesser sincèrement. Il resta un moment, la bouche entrouverte, le cœur en peine de ce qu’elle pouvait lui dire. « Et tu crois que j’ai fait quoi pendant deux mois, Pénélope Feartherington ? Que je suis resté les doigts de pied en éventail sur une plage ? » Son teint commençait à virer au pourpre et il serra le poing, enfonçant ses ongles dans sa peau. Puis, il eut toutes les peines du monde à déglutir avant de rester sous le choc face à la dernière phrase qu’elle lui lança. Tout s’expliquait maintenant. « Qui a parlé d’amitié ? Il parlait du fait de savoir si j’allais te sauter comme toutes les autres filles. » Le Bridgerton s’approcha d’elle, collant presque son buste contre sa poitrine. « C’est ce que tu veux Pen ? Que je te fasse passer entre mes draps comme les autres femmes ? » Il changea soudainement de ton, baissant la tête vers elle, laissant son souffle caresser la peau de la demoiselle. « N’être qu’une parmi tant d’autres ? » Il pourrait dire qu’il regrettait. Mais il n’en était rien. Car elle méritait mieux. Mieux que lui. Colin passa ses doigts sous le menton de Pénélope pour plonger son regard dans le sien. « Si j’ai dit ça, c’était parce que j’ai trop de respect pour toi pour te traiter de la sorte. Mais si c’est ce que tu désires, t’as qu’à me le dire. Et je me ferai un plaisir de te prendre sur le comptoir. » Provoquant comme jamais, il ne cilla pas avant d’esquisser un sourire en coin. Serait-elle jalouse ? Après tout, ce temps ?

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Colin avait le sentiment qu’elle l’avait giflé. Il recula, hébété ne sachant que dire, ne sachant que faire. Lui qui pensait venir déjeuner avec son amie, qui avait été époustouflé par sa beauté en entrant dans la pièce, ne l’avait jamais trouvé aussi laide. Ce n’était pas Pénélope. Ce n’était pas sa Pénélope. Celle qu’il côtoyait depuis qu’elle était enfant, qui riait de bon cœur avec lui, qui lui passait de la nourriture en douce. Avec qui il dansait aux soirées mondaines avant de finir dans celles plus rustiques d’Antonio ou de Flynn. Si le cœur de Colin n’avait pas été brisé par son ancienne fiancée, il l’aurait été sous le couperet des mots de la jeune Feartherington. Et cela se voyait sur ses traits. Pénélope, la si belle et si gentille Pénélope lui crachait des mots au visage, des mots qu’il la soupçonnait de penser depuis un moment. Bien avant ce soir-là. « Je n’ai eu personne dans mon lit depuis que mes fiançailles ont été rompues. » Il n’y a pas si longtemps que ça quand on y pense. Son visage n’exprimait rien. C’était un Bridgerton, ils étaient doués pour masquer leurs émotions en public. Mais au fond de lui, il avait envie de fondre en larmes. Lui qui était venu déjeuner avec une amie, se retrouvait à subir un traitement qui selon lui était pire que la mort. « C’est donc ça que tu penses de mes frères, de moi. » Son ton était froid, implacable. Il devait prendre une décision pour le bien-être de sa famille. Et c’est le cœur lourd qu’il lança les dernières paroles. « Je te bannis de Bridgerton House. Si jamais tu remets les pieds dans notre demeure, je n’aurai d’autres choix que de rapporter à Antony, les paroles que tu viens d’émettre à notre encontre. Je te laisserai voir Éloïse, même si apparemment tu ne penses pas grand bien d’elle non plus. Mais nous deux, notre amitié est terminée. »

Il avait dit ceci le ton plein de regrets. « Je ne t’ai jamais vu comme quelqu’un d’invisible. » Une larme coula sur ses joues puis une autre alors qu’il était temps pour lui d’épancher son cœur. « Au début, oui, c’était une corvée que de t’emmener avec nous pour faire plaisir à ma mère. Mais après j’ai appris à te connaître. Je t’ai trouvé : pleine d’esprit, magnifique, drôle. Pas cette femme que j’ai devant moi qui m’insulte depuis un quart d’heure pour des paroles dites alors que j’étais ivre. » il fixa la boutique, conscient qu’il n’y remettrait plus les pieds. « Tu es la seule à qui j’écrivais des lettres. Depuis le tout début. Pas à Eloïse, pas à Daphné, à toi. » Colin baissa la tête, fermant les yeux pour prendre une profonde inspiration. « Si j’ai dit ce que j’ai dit ce soir-là et si tu avais entendu la suite de la conversation, c’était parce que tu n’es pas digne de moi. Effectivement Pénélope, je suis un enfant capricieux, trop naïf, trop romantique… » Fit-il en lui montrant les fleurs qui trônaient fièrement dans le vase. « Mais je n’ai jamais voulu blesser. Toi, cependant, tu avais cette intention. » Il jeta un coup d’œil à Perséphone qui s’avançait déjà vers la boutique de Pénélope. Alors il sut qu’il était temps de prendre congé. « Tu voulais être invisible. Tu as préféré à rester dans ton coin, à écouter une conversation privée. Tu rôdes dans les coins pour écouter les autres médire et après tu te plains qu’on ne te voit pas. mais cela t’arrange bien. » Puis, il se recula, se heurtant à la blonde qui les regardait tour à tour. « Mais qu’est-ce qui se passe ? Demanda cette dernière, fixant tour à tour le Bridgerton et la Feartherington. » Colin ne répondit pas. « Mesdames, il est temps pour moi de prendre congé. Mais Pénélope, si tu m’avais dit que ça t’avait blessé, je me serai sincèrement excusé et nous aurions pu éviter tout ceci. Je te pensais mon amie. Je me suis trompé. Passez une bonne journée mesdames. » Puis il s’en alla, le cœur gros, honteux, humilié.

Alors que Perséphone passa un bras derrière Pénélope pour l’attirer vers elle. Et la bercer. Elle avait compris que la situation était grave. Pour son amie. « C’est ce que tu veux, Pen ? Qu’il sorte de ta vie comme ça ? » Elle ne lui faisait aucun reproche mais elle était inquiète. Cela ne ressemblait pas à son amie d’être dans cette position. Et sur le coup, elle ne savait pas comment faire pour réparer les dégâts.

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Colin n’avait jamais été aussi en colère contre Pénélope. Qu’on le rabroue, passe encore. mais pas sa famille. Donc le jeune homme se défendit, avec ferveur, sans réellement se rendre compte des mots qu’il envoyait à la blondinette. Il parlait avec son cœur et son cœur était brisé. En miettes depuis bien des années maintenant. Le Bridgerton n’était pas comme ses frères. Eux avaient su trouver leur compagne pour la vie mais lui n’était qu’un déserteur. Jamais là et quand il était là, il préparait son prochain voyage. Sans écouter un traite mot de ce que sa plus vieille amie aurait pu lui dire, il quitta la boutique, furibond. Il avait besoin de se calmer et le seul moyen chez Colin Bridgerton était de manger. A vrai dire, il ne pensait qu’à ça. Et cela lui était difficile de voir autrement. Cependant, lorsque Pénélope le suivit, à sa grande surprise, et tomba au sol. Il ne put s’empêcher d’aller vers elle. « Pen, ça va ? » Il fixait son genou, soucieux avant de reporter son attention sur le joli visage de sa partenaire.

« Déjà tu n’es pas une tapisserie. » Il fixait ses ongles alors que son estomac l’empêchait de réfléchir. Il avait faim, très faim. Si bien que se concentrer sur les paroles de Pénélope devint difficile. « Ensuite ma famille n’est pas parfaite. Personne ne l’est. Arrête de nous idéaliser deux minutes. » On aurait dit une petite fille qui passait son temps chez eux pour vivre par procuration. Et ce n’était pas sain. Mais Colin devait avouer qu’il avait toujours trouvé la mère de Pénélope horrible. Elle n’en avait que pour les autres et Pénélope ne comptait pas sous prétexte qu’elle n’était pas aussi belle que ses sœurs. Sauf que plus Colin ouvrait les yeux, plus il la trouvait belle. Désirable même. Et cela fit naître une autre faim au fond de lui. Mais il s’agissait de Pénélope, sa plus ancienne amie. « Tu n’as jamais été invisible à mes yeux. Et ça m’énerve que tu penses l’avoir été. Si tu étais venue directement me parler plutôt qu’à ruminer dans ton coin… » Il pencha la tête sur le côté avant de déglutir. « Es-tu une vache, Pen ? » Colin et son humour de merde. Le jeune homme lui fit un sourire.

Puis vif, il la rattrapa pour tirer d’un coup sec, l’amenant vers lui. Le colosse vint refermer ses bras autour du corps voluptueux de la jeune femme pour la serrer contre lui dans une étreinte. Jamais, si ce n’est pour danser, il ne lui avait prodigué pareille affection. « Tu vas te calmer avant de repartir et on va aller manger comme prévu. Mais avant faut soigner ta blessure, murmure-t-il alors qu’une main remontait dans ses cheveux. » Il savait être tendre, il savait être gentleman. Mais il n’aimait pas la savoir dans cet état. « Je suis navré pour ce que j’ai dit Pen. Je ne suis qu’un imbécile. » Elle n’aurait même pas dû se trouver là. « Ne va pas croire que je ne te trouve pas belle car c’est un mensonge, d’accord ? » Il s’écarta un peu pour venir de nouveau passer deux doigts sous son menton, plongeant dans son si beau regard. « Et si tu veux de l’aide pour ta librairie, je suis disponible. Je ne repars pas avant octobre. Tu pourras me rémunérer en gâteaux. » Colin lui servit son éternel sourire en coin, attendant qu’elle se calme pour venir de nouveau la prendre contre lui. C’était agréable finalement et il n’avait aucune envie de la lâcher.

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Colin n’était pas un mauvais bougre. Certes, il était nigaud, ne savait pas comment s’y prendre la plupart du temps et était considéré comme le clown de la famille Bridgerton mais il n’était pas méchant. Donc voir la peine sur le visage d’une de ses plus vieilles amies -un visage qu’il trouvait ravissant au passage- le poussa à la prendre dans ses bras. Son cœur fit une embardée alors qu’il tenait la jeune femme contre lui. Elle sentait un mélange de gâteaux et de vieux livres ainsi qu’un soupçon de fleurs. Sans doute dû à la présence de Perséphone auprès d’elle. Il ferma un instant les yeux alors que sa main remonta naturellement dans les cheveux de la jeune demoiselle et qu’une nouvelle chaleur irradia dans son corps massif. « J’aime avoir l’exclusivité sur les gâteaux, tu le sais. Si t’as besoin d’un goûteur professionnel… » Sa voix était devenue plus basse, beaucoup plus rauque sans qu’il n’ait de contrôle là-dessus. Colin était le Bridgerton qui maitrisait mal ses émotions. Il suffisait de voir comment il s’était emporté contre Pen il n’y a même pas un quart d’heure. Lorsqu’elle lui rendit son étreinte, une explosion de joie eut lieu dans son myocarde alors que Corée venait à s’éclipser. Elle ne put cependant s’empêcher de lui lancer une œillade entendue avant de disparaitre dans sa boutique. « Elle froid dans le dos, ta copine. » Il avait lâché ça plus pour lui-même que pour Pénélope dans le fond.

Il se détacha d’elle à contrecœur avant de la suivre jusque dans la petite librairie qui avait un certain charme. C’était tout Pen quand on y pensait. Des livres, des fleurs et la nourriture. S’il y a bien un premier amour pour Colin, il s’agit avant tout de la nourriture. Sa femme passera après. « Coooool » Il fixa la part de tarte avec gourmandise avant de l’enfourner en cinq secondes dans sa bouche alors que Pénélope disparut chercher le nécessaire de secours. Il se leva donc, dépliant son mètre quatre-vingts avant de commencer à fouiller dans le frigo en quête de pitance. Il n’était nullement gêné et réussit à mettre la main sur d’autres gâteaux. La voix de la blondinette le tira de son lieu d’infortune et il se redressa droit comme un piquet, cachant la boite dans son dos, comme un enfant pris en faute. « Très bonne. J’ai trouvé ça. » il montra le tupperware avec les muffins ou cupcakes, il discernait mal. « Je peux ?! » La question était rhétorique en fait puisqu’il était déjà en train de l’ouvrir.

On ne sait pas pourquoi il en vint à lancer ça par la suite mais Colin n’était pas connu pour avoir l’esprit le plus réfléchi. « J’ai un ami qui va donner une fête bientôt. Tu voudras venir avec moi ? » Le trentenaire après des efforts parvint à ouvrir la boite aux merveilles avant de regarder les mets avec envie. « Tu seras mon rencard pour la soirée, lança-t-il sans se rendre compte de la portée de ses paroles. » Il en prit un qu’il fourra aussi sec dans sa bouche avant de fermer les yeux. C’était délicieux. « Tu vois, rien que pour avoir des gâteaux comme ça tout le temps, je t’épouserai bien. » Et pour d’autres qualités aussi mais il faut lui laisser le temps. Il est lent Colin. Faut le temps que le sang irrigue le cerveau mais il est trop occupé avec son estomac.

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Il était incapable de voir ce qu’il avait sous le nez, le Bridgerton. La chose serait plus aisée s’il se rendait compte que son amie d’enfance était amoureuse de lui. Il n’aurait eu aucun mal à céder à ses pulsions les plus primaires. Seulement, il s’agissait de Pénélope et il avait un profond respect envers elle. Bien qu’il fut un imbécile de première dans ses déclarations avec Antonio et Eugène. Seulement, c’est un mec. Et quelquefois, il doit faire le beau. « M’en fous, j’ai faim. » Que cela soit pour Perséphone pour la reine d’Angleterre, rien ne le mettrait en travers de son estomac et des gâteaux. Puis, elle devait le savoir qu’il ne pensait qu’à manger. Cependant, il se stoppa un peu lorsqu’elle releva sa jupe pour venir désinfecter la plaie. Ses yeux se portèrent sur la peau laiteuse de Pénélope et il eut chaud. Très chaud. Donc il tira un peu sur son col pour venir continuer à se battre contre le Tupperware. Le voilà qui le cognait même contre le coin de la table avant de redresser la tête. « Déjà j’exige avoir la priorité sur tous les gâteaux. » Exiger. Un bien grand mot. Mais ses yeux se mirent à pétiller alors qu’il fit un grand sourire lumineux à son amie. Depuis quand Pénélope Featherington était devenue si belle ? Était-ce l’endroit ou ce relooking ? Il est vrai que sous les robes immondes que lui mettaient sa mère, on aurait du mal à voir la beauté de la fleur qui se cachait en-dessous. Mais il en prenait conscience.

Là.
Maintenant.
Aujourd’hui.

« C’est un rencard, fin de la discussion. » Sa voix était plus ferme alors qu’il eut un cri victorieux en brandissant le couvercle de la boite pour commencer à manger les gâteaux à une vitesse affolante. A croire que l’on ne le nourrissait jamais. « Je crois que c’est chez Eugène, rétorqua-t-il la bouche pleine. » Puis conscient de ses mauvaises manières, il déglutit avant de se reprendre. « Antonio est trop concentré sur ses matchs ou son besoin de justice. J’ai encore dû le tirer de cellules. Faut lui trouver une ville, ça le calmera. » Depuis le temps que Violet Bridgerton le disait que Colin et Antonio devaient se caser. « Je plains la pauvre fille qui devra le supporter. Comme je plains la pauvre femme qui devra me nourrir. » Il eut un rire sonore avant de voir Pénélope lui arracher la boite des mains pour aller la laver. « Mais… » Il se redressa, vérifiant qu’il n’avait pas mangé comme un malpropre avant de se diriger vers elle. Puis, doucement, ses mains se posèrent sur les avant-bras de Pénélope alors que sa tête vint se nicher dans le cou de la blondinette. « Je t’épouserai moi. Bon je suis pas très digne de toi mais je t’épouserai. Arrête de te déprécier Pen, t’es une femme très… » Très quoi ? Belle ? Intelligente ? « Désirable. » Il posa un baiser sur la joue rondelette de la jeune fille avant de la pousser. « C’est moi qui salit, c’est moi qui nettoie. » Il prit cependant le robinet pour venir arroser franchement Pénélope, la mouillant complètement. « Quoi ? Tu étais toute sale. » Puis, il lui fit son fameux sourire en coin avant de nettoyer le tupperware en vitesse. « Pourquoi tu crois que tu te marieras jamais ? » Il était curieux en vérité. « C’est vrai. Je t’ai jamais vu avec personne. » Peut-être qu’elle aimait les femmes ? Ou alors qu’elle ne ressentait aucun désir sexuel ? Lui en tout cas, évitait de la regarder. Car trempée comme elle, il devait retenir ses instincts les plus primaires qui lui disaient de la coller sur le plan de travail et la dévorer tout entier. Comme le muffin qu’il avait englouti, dix minutes plus tôt.

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Colin esquissa son éternel sourire en coin face à la remarque de Pénélope. Effectivement, il était rare de pouvoir le déloger de la cuisine sauf à coups de casserole. Sa mère ne cessait de le faire car il était sans aucun doute le Bridgerton le plus gourmand. Il fixa son amie un instant avant de la trouver belle, sublime. Ses grands yeux clairs qui ne cessaient de le regarder, ses cheveux blonds désormais raccourcis et ses tenues. Elles laissaient entrevoir les courbes voluptueuses de la demoiselle. Ce qui fit de nouveau naître une certaine chaleur dans le corps du brun qui avait toutes les peines à s’expliquer ce changement. Sans doute était-ce le mordant de Pen qui lui avait ouvert les yeux sur quelque chose de plus important ? Il n’en avait aucune idée et ne semblait pas pressé quant à l’idée de mettre un nom dessus.

« Tu m’étonnes. Coincé comme il est… » Colin s’esclaffa car ses deux meilleurs amis étaient tous les deux bien différents. Eugène, Flynn, était la droiture même. Tandis qu’Antonio était les flammes qui brûlaient et ravageaient tout sur leur passage. Colin était un peu des deux. Noble gentleman qui pouvait faire preuve d’une impulsivité sans borne et d’une passion que nul ne pouvait lui soupçonner. Sa fougue avait d’ailleurs failli le conduire à sa perte plus d’une fois. « Ça sera toi, Pen donc t’es prévenue d’avance. » Et il était convaincu là-dessus. Il l’épouserait un jour. Il ne savait pas ce qui motivait ses raisons soudaines mais le Bridgerton avait conscience du joyau qu’il tenait entre ses mains. Et ne comptait pas la laisser filer. Rien que le fait de savoir qu’un homme pourrait poser la main sur elle, il en vint à faire craquer ses jointures. « On se mariera avant, murmura-t-il à l’oreille de Pénélope alors qu’il la délogeait de l’évier. » Il n’avait pas conscience qu’il flirtait avec elle. Mais il lui servit un clin d’œil avant de venir la tremper.

Vif comme d’éclair, il posa sa main sur le placard qu’elle tentait d’ouvrir alors que son regard s’était assombri. « Quelques histoires ? » Il grondait presque à mesure qu’il plaqua la jeune femme entre lui et le mur. C’était plus fort que lui. Ses doigts se perdirent dans ses cheveux aux teintes d’or à mesure que son regard descendit jusqu’à sa gorge. Pour en admirer la naissance. « Peut-être que j’attendais de voir ce que j’avais réellement sous les yeux, murmura-t-il d’une voix sombre. » Il avait conscience que le badinage n’aurait pas du avoir sa place entre Pénélope et lui. « Tu peux me dire stop à tout moment, Pen. » Même s’il n’en avait pas envie. Puis, il la souleva pour aller la coller sur le plan de travail le plus proche. Ses mains continuaient de parcourir sa peau laiteuse. « On va commander… » Il comptait bien l’inviter pour avoir été un goujat un peu plus tôt. Le jeune homme baissa un peu la tête, étudiant les réactions de la demoiselle, en quête d’un quelconque rejet.

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Colin ne savait pas pourquoi le fait de savoir Pen dans les bras d’un autre homme le mettait dans une telle rage. Il imaginait un homme poser sa main sur le corps de Penélope et avait envie de lui briser toutes les phalanges. Il ne répondit pas à la question de la jeune femme. Car selon lui, cela ne méritait pas de réponses. A la place, il pressa son corps un peu plus contre celui de son amie pour venir la coincer contre le mur. Ses doigts commencèrent à caresser ses cheveux blonds alors que son regard si sombre se posa sur son visage en forme de cœur. Colin ne contrôlait pas ses agissements et n’a jamais été le plus réfléchi. Il la voulait, la désirait et ne supportait pas qu’un autre homme ne la désire également. Il commençait doucement à voir rouge quand ses bras passèrent sous le postérieur de la demoiselle pour venir la poser sur le plan de travail. Pour le moment, elle ne semblait pas vouloir l’arrêter. Doucement, il prit position entre les jambes de la jeune fille alors que ses doigts remontèrent le long des avant-bras de Pénélope. Il n’avait plus aucun contrôle sur la situation. Puis, il fouilla dans sa poche arrière avant d’en sortir son téléphone portable et lui tendre. Toujours sans un mot pour qu’elle commande à sa place. Pénélope connaissait ses goûts.

Lorsqu’elle le repoussa, il commençait à recouvrer un peu ses esprits mais pas totalement. « Tu sais très bien ce que je fais, Pénélope. » C’était rare qu’il prononce son prénom sur ce ton. Elle n’avait qu’à le stopper. Doucement, il pencha la tête pour venir déposer un baiser sur l’ossature de sa mâchoire et faire remonter ses lèvres jusqu’à sa joue où il déposa ses lippes de manière plus appuyée. Il soupira avant de venir s’écarter pour mettre une certaine distance entre eux. Un léger sourire vint incurver ses lèvres alors qu’il se pencha pour venir toucher le nez adorable de Pen avec son index. « Tu n’as jamais eu de petit-copain. Tu cherches à me rendre jaloux. » Et le pire, c’est que cela marchait. « Sinon tu saurais exactement ce que je fais, Pénélope. » Qu’il essaie de la séduire, non pire, de la posséder. Car il ne la laisserait pas filer. Même s’il ne comprenait pas trop ce qu’il se passait pour le coup.

w/    @Penelope Featherington     

Il la désirait. Ardemment. C’était comme une brûlure qui se propageait dans tout son corps. Colin en eut le souffle coupé car certes, il avait déjà eu envie de femmes auparavant. Mais cela n’avait jamais dépassé le simple contact charnel. Là, il voulait Pénélope toute entière. De savoir qu’elle avait eu d’autres personnes, le rendait ivre de rage. Lui faisant oublier sa fin et il ne cessait de fixer la jeune femme avec un mélange de colère et d’envie. Comme si Pénélope s’était subitement transformée en cupcake. Il la fixa avec un sourire aux lèvres avant de venir se rapprocher d’elle. Se glisser entre ses jambes, caresser sa peau, pour l’embrasser. Elle avait un toucher velouté. Elle sentait bon, très bon. Et il pourrait se perdre dans son cou alors que ses doigts continuèrent de pianoter sur ses avant-bras humides. Putain, elle était en train de le rendre fou. Il la connaissait depuis qu’elle avait quoi ? L’âge de quinze ans ? Et il s’en rendait compte maintenant. Cependant, Colin était vaniteux. Il s’écarta donc pour la taquiner un peu. Mais lorsqu’elle mentionna de nouveau avoir embrassée des hommes, il vit rouge. Le jeune homme serra ses jointures, contracta la mâchoire avant de détourner le regard de Pénélope s’il ne voulait pas fondre sur ses lèvres.

« N’aies-je pas le droit d’avoir changé de regard ? » Il dit ceci avec nonchalance avant de venir s’asseoir sur la chaise de la cuisine, croisant ses longues jambes. « Je sais pas, Pen. Quand je t’ai vu… Radieuse dans cette libraire quand tu m’as tenu tête, quand je t’ai tenu contre moi… » Ça a fait boum mais il ne pouvait décemment pas le dire comme ça. Alors, il inspira longuement. « Et je n’aime pas savoir qu’un autre homme que moi ai posé ses lèvres sur toi. » Cette tirade fut lancée avec une certaine colère. Il était jaloux. Très. Et très possessif apparemment. « Mais très bien. Si je dois te faire la cour proprement pour te montrer que tu m’intéresses… » Il se releva pour venir la plaquer de nouveau contre le plan de travail avant d’incliner la tête. « Et crois-moi que lorsque je t’embrasserai, cupcake, tu auras du mal à tenir sur tes jambes. » Il passa une main dans sa nuque. Il était sérieux quand il disait qu’il l’épouserait. Colin pensait avoir connu l’amour dans les bras de Marina mais ce n'était rien comparé au monstre qui avait élu domicile dans son être. Et qui lui murmurait de ne pas la laisser filer. A la place, il releva la tête déposant un baiser appuyé sur son front avant de s’écarter de nouveau. « Tu devrais changer de haut si tu ne veux pas que je te saute dessus. Je suis un homme d’honneur mais j’ai mes limites, cupcake. »