(Pénélope) summertime sadness

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Summertime Sadness, Lana Del Rey (2012)

La mélancolie s’était emparée de notre quarantenaire ce soir. Et pour cause qu’il s’agissait d’une date particulière pour lui. Si Christina n’avait pas été trouvé du réconfort dans les bras d’un autre homme, de plusieurs autres hommes, il aurait fêté leurs vingt ans de mariage. L’homme se sentait mélancolique et pour cause que mu par l’égocentrisme, il avait négligé sa femme. Il l’avait aimé pourtant. Plus que de raison. Mais il faut croire que les pages sont faites pour être tournées. Mais lui a plus de mal que les autres. Cela faisait maintenant deux ans qu’ils étaient séparés. Que la bataille juridique avait eu lieu et qu’elle fut sanglante. Il avait tous les arguments de son côté. Et Christina n’avait pas vu l’ombre d’un de ses centimes mais elle avait pris ce qui était de plus précieux pour Stephen. A savoir sa fille. Angelica était son joyau. Et l’adolescente s’était mise à mépriser son père comme sa mère.

Kiss me hard before you go
Summertime sadness

Cette chanson trônait dans un coin de son esprit depuis le début de la matinée. Il aurait dû faire les choses différemment. Et si Stephen aurait souhaité un pouvoir, cela aurait été à coups sûrs de pouvoir remonter le temps afin de faire les choses autrement. Triturant la montre que Christina lui avaiit offerte lors de leurs études, il se décida à sortir. L’air était un peu frais, ce soir. Donc il enfila son manteau toujours de couleur bleu nuit, mettant son étole rouge autour de son cou avant d’aller flâner dans les rues.

I just wanted you to know
That baby, you the best

Murmurant les paroles, il regardait les bâtiments avant de passer une main sur son visage fatigué. Certes, il était toujours tiré aux quatre épingles. Impeccable. Mais il en avait assez d’être cet éternel homme froid ce soir. Donc Stephen poussa la porte du bar qui fourmillait de monde. Une petite appréhension vint le saisir alors qu’une jeune femme rousse chantait dans un coin. Il détourna rapidement son regard avant d’aller prendre place sur un tabouret pour fixer le barman de ses yeux bleus. « Je vais vous prendre un scotch sans glace, per favore. » Puis, il se tourna pour écouter la chanteuse, sans se parfaire de son chagrin. Vingt ans. Il était peut-être temps de laisser le passé derrière lui et de s’en construire un nouveau.
Mais comment ?

High heels off, I'm feelin' alive

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Summertime sadness

○ Penelope and Stephen

I'm not scared to be seen, I make no apologies, this is me.

Penelope fredonnait les paroles de cette chanson depuis bien une semaine. Elle avait regardé le film qui s’appelait « The Greatest Showman » une sorte de comédie musicale adaptée en film, et elle ne pouvait nier que cette chanson l’avait touché au plus profond de son cœur. Bien que la jeune femme ne ressemblât en rien à une femme à barbe ou autres personnalités atypiques présentées dans cette production, elle se sentait différente. Dans son monde, Penelope n’était qu’une Wall Flower, elle ne se mélangeait que peu à la société et préférait rester dans un coin à observer. Dans un sens cette attitude lui permettait de glaner des informations pour ensuite les mettre dans ses chroniques.

Portable en main, elle chercha sur Spotify la playlist des chansons du film dans le but de l’écouter en même temps qu’elle se préparait. Elle avait lu quelque part que pour se débarrasser d’une chanson que l’on avait en tête, il fallait l’écouter et chanter par-dessus. Elle trouva l’objet de ses désirs et commença à se maquiller en rythme, tentant de chanter du mieux qu’elle pouvait. Pen était loin d’avoir une voix aussi belle que la chanteuse originelle.

« When the sharpest words wanna cut me down. I'm gonna send a flood, gonna drown them out. I am brave, I am bruised. I am who I'm meant to be, this is me » chanta-t-elle en appliquant son mascara pour finaliser son look.

Pen ne faisait plus parti de ce monde où les femmes devaient absolument trouver un mari. Bien que son cœur appartienne encore et appartiendra toujours à un certain Bridgerton, elle était bien décidée à sortir de sa coquille, à s’affirmer et à montrer qui elle est. Ce soir, elle sortait. Seule, mais elle espérait bien vaincre sa timidité pour faire des rencontres. L’air était encore frais le soir, aussi bien elle s’enveloppa d’une veste en cuir avant de passer le pas de la porte et de se rendre vers le bar le plus proche de chez elle. Téméraire mais pas trop quand même.
Look out 'cause here I come

Elle entra d’un pas déterminé, prêtant à peine attention à la chanteuse et se dirigea vers le comptoir du bar, s’installant sur un tabouret. C’est là que le serveur lui posa la question fatidique « Que désirez-vous ? ». Et elle n’en avait aucune idée. Elle prit son courage a deux mains et se tourna vers la personne assise à sa gauche, un homme d’une quarantaine d’année, élégamment vêtu.

« Excusez-moi de vous déranger. Cela peu sembler bizarre mais c’est la première fois que je rentre dans ce genre d’endroit. Quelle boisson me conseillez-vous pour célébrer ma bravoure d’entrer ici ? »

(c) miss pie

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w/ @Penelope Featherington love

Summertime Sadness, Lana Del Rey (2012)

Oh, my God, I feel it in the air
Telephone wires above are sizzlin' like a snare

Il était rare pour Stephen d’être aussi mélancolique. Mais ce soir, il se retrouvait à plonger à corps perdus dans les affres de la passion qui l’avait lié à Christina. Il avait aimé passionnément cette femme. Trois ans de séparation, trois ans sans voir Angie. Et l’absence de sa fille, de sa femme lui pesait énormément. Mais il avait merdé et le savait. Christina manquait de chaleur, elle était allée en chercher ailleurs. Puis, lors de leur séparation, elle lui avait fait la morale. Comme si elle n’avait rien fait de mal dans le fond et qu’il n’était que le seul fautif. Seulement, Stephen avait bien des défauts mais la tromperie n’en faisait pas partie. Cependant, cela ne l’avait pas surpris. Dans le sens où elle avait toujours volage. Volage et magnifique. Donc sous les conseils de sa mère qui n’était plus, il avait fait établir un contrat de mariage. Ce qui avait mis sa fille unique en colère. Mais ainsi, il avait pu garder sa fortune intacte. Mais en était-il heureux pour autant ? Tirait-il une étrange satisfaction d’avoir dépouillé son ex-femme de son oisiveté ?
Non.

Honey, I'm on fire, I feel it everywhere
Nothin' scares me anymore

Assis au bar, il était perdu dans ses pensées lorsqu’une toute petite voix le fit en sortir. Il allait s’emporter qu’on le dérange ainsi. Mais il tourna son regard clair pour rencontrer la bouille ronde d’une jeune femme. On ne saura dire s’il s’agissait de ses yeux implorants, de son air timide ou alors du fait qu’elle lui rappela sa fille qui empêchèrent Stephen de s’emporter. « Je vous conseillerai le sans alcool si vous n’avez pas l’habitude de boire, jeune dame. » Stephen était galant. Quand les circonstances l’exigeaient. « Sinon un cocktail pas trop chargé. » Il fit signe au barman de venir de deux doigts avant d’attendre que la jeune fille ne passe commande. « C’est pour moi. Mets-le sur mon compte. » Puis, il attrapa son verre avant de se tourner vers ce petit bout de femme qui semblait bien sympathique. « Alors jeune lady, qu’est-ce qui vous amène ici ? » Mais il manquait à tous ses devoirs. « Docteur Stephen Ferrante. » Il était ici pour boire et oublier. Mais pas séduire. Jamais. Il était encore fidèle au fantôme de cette femme qu’il avait tant aimé.

One, two, three, four

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