En toute innocence - feat Moon

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J’étais un peu dans la lune ces derniers jours. Un peu différent par rapport à d’habitude. J’ai toujours été du genre attentif en cours, j’avais pas vraiment le choix de toute façon parce que je ne pouvais pas compter sur ma meilleure amie Moon qui était encore plus dans la lune que moi, généralement je lui donne mes cours pour qu’elle les rattrape. Je n’avais pas pris beaucoup de notes aujourd’hui parce que je pensais à la jeune femme que j’avais rencontré, Ysaline. Ce n’est que quand la sonnerie retentit que je me rendis compte que l’heure était déjà passée. Je n’avais écrit que quelques lignes.. Mince. J’espérais n’avoir rien rater de très important. L’heure suivante nous ne l’avions pas en commun, elle avait un cours de dessin et moi une heure de libre alors j’allais installer le télescope dans une autre position pour pouvoir observer un corps céleste censé passé dans la soirée. J’avais hâte de voir ça en direct. Saluant ma meilleure amie je grimpais donc sur le toit, à l’endroit ou nous passions toutes nos pauses déjeuner. Oui on est pas vraiment du genre à se mélanger aux autres pendant notre pause. C’est d’ailleurs ici même qu’on s’était parlé avec Ysaline, on avait échangé nos livres par inadvertance et elle m’avait trouvé me rendant le mien. Je ne comprenais pas pourquoi depuis elle ne quittait pas mes pensées. En parlant d’elle, je crus l’apercevoir dans la cour, assise sur un banc un livre entre les mains. Voulant simplement m’assurer que c’était elle je dirigeais le télescope vers la cour. Je souris bêtement en voyant que c’était bien elle, je ne sais pas combien de temps je l’ai observé, mais je sursautais en entendant Moon me parler. “Tu veux me faire mourir d’une crise cardiaque ?” J’avais le cœur qui battait la chamade, comme si j'avais été pris entrain de faire une grosse bêtise. Je devins rouge tout à coup alors c’était un peu difficile de faire comme si tout était normal.. “C’était bien ton cours ?” Oui essaie de partir sur un sujet de discussion moins dangereux, comme ci tu ne connaissais pas Moon. Le télescope était toujours pointé sur Ysaline, j’aurais aimé discrètement le remettre en l’air, mais Moon ne me lâche pas des yeux.

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w/ @Orion D. Hepburn coeur

La tête posée sur la table, Moon fixait le professeur d’un air absent. Un silence s’était installé entre Orion et elle, ce qui était assez inhabituel. Car c’était lui qui faisait le gros de la conversation et pas elle. Mais là, elle le sentait… bizarre. La jeune femme lui jetait de temps à autre des coups d’œil à la dérobée avant de voir qu’il restait stoïque, comme une statue. Comme elle, la plupart du temps. La rousse ne chercha pas à le faire parler mais se contenta de l’examiner avant de prendre ses affaires qu’elle jeta dans son sac. Puis saluant d’un coup de main, son meilleur ami, elle se dirigea jusqu’à son cours de dessin sur les perspectives. Tout son matériel trainait dans cette vieille besace qu’elle emmenait partout. Avec son bâton pour se défendre au cas où. Mais il faut dire qu’avec ses cannes qui lui servaient de jambes et son air renfrogné, peu de personnes avaient envie de la draguer. Ou alors elle ne s’en rendait pas compte. Mais la jeune femme s’installait souvent dans le parc, regardait les gens tomber amoureux. Se tenir la main, s’embrasser, se faire des accolades.
Et elle les enviait. Mais personne n’avait su allumer une quelconque étincelle dans ce cœur qu’elle jugeait froid comme la glace. Comme la lune. Décidément, la grande rousse portait très bien son prénom.

S’installant derrière un pupitre, elle attrapa un fusain pour dessiner Orion. Souvent, elle se contentait de relater des scènes de vie. Et donc Orion étant son seul ami, il était dans la plupart de ses dessins. La professeure la félicita pour son travail de perspective et elle quitta le cours avant de sortir acheter à manger. A coups sûrs, il devait être sur son toit. Donc, elle prit ce qu’il aimait, ce qu’elle désirait avant de grimper. Il était là. Penché sur son télescope et ne l’avait pas entendu venir. « Uber Eats à ton service, lança-t-elle avec un sourire. » Avant de le voir… sursauter. Wait what ? Elle le regarda, plissant ses yeux bleus avant de soupirer. Puis, la jeune femme sans répondre à sa question lui plaqua le sac sur la poitrine avant de le pousser. Qu’est-ce qu’il lui prenait encore ? Elle se pencha pour regarder et voir le gros plan sur… une jeune femme ? Se redressant, la jeune femme le surplombait d’une tête avant de lui asséner une tape dans la nuque. « Donc t’as une fille en tête et tu ne me le dis même pas ? Tu veux un coup de bâton ? » Levant les yeux au ciel, elle se laissa lourdement tomber sur le sol, en tailleurs avant de tendre la main pour qu’il lui donne sa pitance. « passe à table avant que je te cuisine façon coup de bâton. » Elle plaisantait à coups sûrs mais ils avaient pris l’habitude de tout se dire. Donc, pour une fois l’astre était dans la panade.

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Je n’avais absolument pas conscience que ce que j’étais entrain de faire pourrait être perçu comme bizarre, voir carrément pervers. Je faisais ça sans arrière pensées j’avais simplement voulu m’assurer que c’était bien elle assise sur ce banc. Je n’ose pas lui parler quand je la croise, c’est idiot, mais je me dis que quelqu’un comme moi ne peut pas l’interesser. Ma meilleure amie m’avait fait sursauter en arrivant. « Uber Eats à ton service. » Elle avait ramené le déjeuner, ça c’était une bonne nouvelle. Bon elle comprit bien vite que j’étais entrain de mijoter quelque chose, j’attrapais le sac qu’elle venait de plaquer contre mon torse, j’aurais voulu réussir à ne pas bouger quand elle me poussa, mais vous m’avez regardé ? J’avais pas vraiment la carrure pour, oui même face à une fille. J’avais dans l’idée de lui expliquer, mais je n’eus pas eu le temps que je prenais une tape dans la nuque. “Aieuh ça fait mal !” Oui ma meilleure amie me maltraite, non je rigole, mais elle est parfois violente. « Donc t’as une fille en tête et tu ne me le dis même pas ? Tu veux un coup de bâton ? » C’était pas exactement ça.. “Arrête de vouloir me frapper et non c’est pas ce que tu crois.” Bon d’accord je pense souvent à elle, mais ça ne veut rien dire ! Je lui ai parlé une seule fois. Je lui donnais son déjeuner avant de prendre place à ses côtés pour en faire de même. « Passe à table avant que je te cuisine façon coup de bâton. » Elle l’aime son bâton ça je peux vous l’assurer. Heureusement je venais de croquer dans mon burger, ça me laissait quelques secondes pour réfléchir à ce que j’allais dire. Quoi ?! On ne parle pas la bouche pleine ! “Y a pas grand chose à dire.. On s’est rentré dedans il y a quelques jours. Nos livres sont tombés, on a échangé un de nos bouquins sans faire exprès et on a parlé un peu quand elle est venu me le rendre. C’est tout..” Je ne savais pas grand-chose d’elle à part qu’elle suivait des cours de Philo et qu’elle s'appelait Ysaline. Je ne suis pas à l’aise avec ce genre de sujet, je ne pense pas à ça, je suis bien trop occupé avec mes études.

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w/ @Orion D. Hepburn coeur

Moon, faute d’être bavarde, était très observatrice. Disons qu’elle pouvait se permettre de l’ouvrir quand la conversation était stimulante. Et cela l’était rarement sauf en présence d’Orion. On ne saura jamais ce qu’ils font collés l’un a l’autre les deux weirdos mais elle ne se rappelait même plus de quand datait leur amitié. Donc forcément, elle avait senti qu’il était étrange. Plus qu’elle en tout cas. Moon, toujours perchée sur sa planète, assise sur sa chaise à admirer les autres sans vouloir s’y mêler. C’était comme si le monde bougeait à une vitesse affolante et qu’elle restait sur place. Donc quand son meilleur ami se mit en mouvement -a sa façon- elle trouva ça louche. Et encore plus de le faire sursauter.

Il y a un fait à reconnaître sur la routine, c’est qu’au niveau du faciès, elle est très expressive. Si quelqu’un l’ennuie, cela se lira. Tout comme son agacement devant la réaction du jeune homme. « Chochotte. » il faut dire qu elle a toujours été la plus violente des deux. Si Moon avait été dans un des mondes fantaisistes qu’elle se plaisait à dessiner: elle aurait occupée la place de la méchante. Ou alors de la nana seule qui finit reclus dans les bois. Une idée tiens.

Elle se laissa tomber sur le sol avant de commencer à grignoter. Puis elle darda son regard céruléen sur son ami. « Donc parce qu’elle t’a rendu un livre, tu la mates au lieu d’aller lui dire bonjour ? » Il faut dire que Mou ne pouvait pas comprendre la timidité. Évoluant dans son monde, elle disait souvent ce qu’elle pensait, sans aucun formatage préalable. « Gosh que t’es nigaud, va lui parler au lieu de rester sur le toit avec moi. » La jeune femme étendit ses longues jambes. « Je m’en offusquerai pas. Tout le monde tombe amoureux. » Tout le monde sauf elle. Mais la lune n’avait pas encore trouvé son opposé, brillant de charisme et d’intelligence. Et bien qu’elle savait dans sa profonde mélancolie qui la caractérisait par moment qu’elle resterait esseulée comme l’astre dont elle porte le nom: elle ne pouvait pas laisser son meilleur ami finir comme elle. « Si tu le fais pas, je le mets au bord et je l’interpelle jusqu’à ce qu’elle se radine. »

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J’avais été pris la main dans le sac comme un gamin qui vole un biscuit dans le dos de sa mère.. Pitoyable. Je savais en plus que maintenant Moon ne me lacherais plus avec ça la connaissant. J’ai même eu le droit à un coup de bâton et une remarque comme quoi j’étais une chochotte. Ce n’était vraiment pas le cas en plus, elle m’avait juste vraiment fait mal. J'espérais que le sujet serait passé rapidement, mais ce ne fut pas le cas bien évidemment. « Donc parce qu’elle t’a rendu un livre, tu la mates au lieu d’aller lui dire bonjour ? » Ce n’était pas si simple, du moins pour moi, je ne suis pas comme elle. Aussi confiant. “Lui dire bonjour ? Pourquoi faire ?.. On s’est parlé qu’une fois. Je voulais juste voir si c’était elle c’est tout rien de plus.” Après tout, je ne retourne pas dire bonjour à tous les gens avec qui j’ai échangé un moment sympa sur le toit.. Bref. Ce n’était clairement pas dans mes plans. « Gosh que t’es nigaud, va lui parler au lieu de rester sur le toit avec moi. Je m’en offusquerai pas. Tout le monde tombe amoureux. » Je vins à pouffais de rire, bon ca sonné un peu faux, mais je fais ce que je peux ! “N’importe quoi ! C’est pas parce que je l’ai regardé deux minutes que ça veut dire que je suis amoureux.” Alors ça clairement je pensais que ce n’était pas pour moi. J’étais même pas certain que tomber amoureux existe vraiment. Oui elle est gentille, plutôt très jolie aussi, mais je ne peux pas être amoureux d’elle après avoir passé si peu de temps avec elle, j’en suis convaincu. « Si tu le fais pas, je le mets au bord et je l’interpelle jusqu’à ce qu’elle se radine. » Je répondis aussitôt. “Non ne fait pas ça ! Je sais que tu en es capable, mais ne m’oblige pas à faire ça ! Si j’ai envie de lui parler à un moment, j’irais, mais ce n’est pas le cas là tout de suite. Ne t’en mêle pas s’il te plais.” Je sais de quoi elle est capable. Me pousser contre la demoiselle si on passe à côté par exemple, c’est typiquement le genre de stratagème que je la vois mettre en place. “On peut parler d’autres choses s’il te plait ? C’était bien ton cours de dessin ?” Je voulais clairement passer à un autre sujet.

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L’amitié qui liait ces deux-là était unique. On ne saurait dire comment fait Orion pour supporter le tempérament lunaire de la jeune Moon. Mais d’aussi loin qu’elle se souvienne, ils étaient amis. Bien avant d’arriver dans cette ville. Et elle l’avait suivie. Certes, à ses yeux, il demeurait un traitre car il avait été adopté et pas elle. Mais la rouquine aimait son ami comme son frère d’adoption. Sa seule famille. Elle avait conscience que le lien n’était pas de la même ampleur concernant son meilleur ami. Mais il avait toujours été là. Depuis le début. Donc, elle vint naturellement le rejoindre sur le toit. Orion adorait les étoiles. Il adorait ses études. Contrairement à la géante qui préférait le dessin. Alors qu’ils étaient ensemble en cours comme des inséparables, il écoutait alors qu’elle dessinait. Elle avait toujours un crayon dans son sac, ses doigts tâchés et son précieux carnet noirci. Donc elle y songeait de plus en plus. Leur cursus touchait à sa fin, une année de plus. qu’elle avait traversé drapée dans sa solitude et sa mélancolie. Moon n’était elle-même que lorsqu’elle avait son bâton en main ou son fusain. Orion observait les étoiles alors qu’elle aurait été à même de dessiner une carte du ciel. Mais comment dire à son meilleur ami que l’on ne s’épanouissait pas dans son cursus ? que l’on souffrait de solitude alors qu’il était là. Mais elle ne parlait pas de ce genre de solitude. Elle les voyait. Les autres. Tomber amoureux. Avoir des histoires. Et pas elle. La demoiselle leur enviait leurs tourments et c’est pour cette raison qu’elle les dessinait.

La rouquine ne put s’empêcher de lever les yeux au ciel avant de lui tendre la nourriture. Elle y avait pensé. A prendre ce qu’il aimait. « Et t’as besoin de ça pour voir si c’est elle ? Dois-je te prendre rendez-vous chez l’ophtalmo ? » Elle esquissa un beau sourire avant de venir s’asseoir au sol. Évidemment qu’elle le taquinait. Mais en tout cas, ce n’est pas elle qui l’aurait maté au télescope. Pour cause qu’elle était reconnaissable entre mille avec sa chevelure flamboyante. « Ouais t’as un crush quoi. Ou alors tu viens d’avouer que tu regardais toutes les filles comme ça ? » Elle plissa un peu son regard si bleu avant d’esquisser un sourire en coin. « Pervers, le chambra-t-elle. » Mais ce n’était que de l’humour. Donc de le voir paniquer comme ça, lui remit les idées en place et de nouveau elle soupira. Moon se laissa tomber en arrière, s’allongeant sur le toit pour regarder le ciel. « Je ne le ferai pas, mon étoile. Tu penses vraiment que je te collerai la honte comme ça ? Je suis plus subtile. » Elle ferma un instant les yeux tandis qu’il l’interrogeait sur ses cours de dessin. Alors, la demoiselle fouilla dans son sac pour en sortir les papiers que lui avaient donné son professeur. « ça a été. J’ai… » Elle se mordilla la lèvre. Après tout, jamais elle n’avait fait part de son envie de continuer dans la voie artistique. « Il m’a recommandé pour un stage de dessin. Pendant l’été. Et je pense que je vais accepter. » Hormis ses compétitions de Bo Jutsu, de Taekwondo et le dessin, pas grand-chose ne l’intéressait. « Et je pense qu’il est temps que je passe un dan supplémentaire au taekwondo. Mais ça voudra dire retourner au dojo et… » Et il savait qu’elle détestait cet endroit car son maitre n’aimait pas sa nature lunaire et les autres élèves, le fait qu’elle soit si rapide dans les affrontements. « Qu’est-ce qu’on fout là au fait ? Y’a un truc à observer ? »

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