(Five) Quand le génie rencontre la lune

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Comme tous les matins, Moon était en retard. Elle avait dessiné jusque très tard dans la nuit, encore une planète imaginaire avant de s’endormir la tête dessus. Puis, il y avait eu le footing matinal avec Lou, et donc elle était en retard pour ses cours. La jeune femme mentirait si elle avait les deux yeux complètement ouverts. La rousse enfila une robe passe partout, attacha ses cheveux en chignon lâche avant de se regarder dans le miroir. Elle avait encore des tâches de peinture sur le faciès et donc elle frotta énergiquement pour essayer d’ôter tout ça. Le bleu partit sans soucis mais les paillettes se firent tenaces. Haussant les épaules, elle soupira avant de caresser sa chienne et de quitter sa demeure. Orion allait la tuer encore une fois mais elle se ferait pardonner avec un café. La jeune femme décida -vu son état de fatigue- de ne pas prendre la voiture. Bien trop dangereux, elle risquait à coups sûrs de finir dans le fossé. Donc ses grandes jambes la menèrent tout droit jusqu’au coffee shop du coin pour prendre deux grands cafés noirs. Alors qu’elle attendait sa demeure, elle se demandait s’il serait possible de se poser de la caféine en perfusion sans en mourir. Le corps humain pourrait-il le supporter ? Peut-être pas. Une fois les deux gobelets fumants elle oublia de mettre la collerette et se brûla le bout des doigts. Avec une exclamation étouffée semblable au bruit d’un cochon d’inde, elle retira ses doigts graciles pour attraper les morceaux de cartons et les passer. Puis, elle tourna les talons et quitta l’habitacle sans se soucier des gens autour.

La musique dans les oreilles, elle attrapa un bus pour se rendre jusqu’à la faculté. Maudissant sa raison de ne pas avoir pris sa voiture, elle oscillait entre l’endormissement et l’éveil, debout avec ses deux gobelets. Quiconque l’observerait la prendrait pour une statue. Seuls ses cils qui papillonnaient, rappelaient qu’elle était de chair et d’os. Puis, la tête baissée, elle descendit en faisant attention à ne pas répandre une précieuse goutte du Saint Graal au sol. Après cela, la lune incendiaire se dirigea vers la faculté, un bâtiment sans faire gaffe. Si elle avait consulté son téléphone, elle aurait vu que la salle avait changé et donc qu’elle se rendait au mauvais endroit. Mais perdue dans ses nuages, perchée sur sa planète, elle n’en avait que faire. Elle entra donc dans la salle pour aviser les places, sans faire gaffe aux visages inconnus. Ni même à ce brouhaha qu’il y avait autour d’elle. La demoiselle tira une chaise à côté d’un autre homo sapiens qu’elle pensait être Orion avant de glisser le gobelet vers lui. Puis, elle sortit son calepin de dessin et recommença a gribouiller. C’était habituel chez elle. De ne rien écouter et de tout copier sur les autres. Seulement au bout de dix minutes, elle releva le museau avant de voir qu’elle ne connaissait pas le professeur. Puis, elle se tourna vers son voisin avant de voir… un adolescent ? Il devait avoir quoi ? Seize ans ? « Tu n’es pas Orion, lança-t-elle de sa voix grave. » Perdue, son regard céruléen balaya la salle avant de constater qu’elle n’était pas au bon endroit. « Ah, je me suis encore trompée de salle. Pardon. » Sans faire gaffe au prof qui devait fulminer de la voir se lever, elle ramassa ses affaires, laissant la feuille de son dessin rempli d’étoiles sur la table, l’oubliant comme elle oublierait ce moment. « Oh, tu peux garder le café, argua-t-elle en haussant les épaules, pour m’excuser du dérangement. » Puis, elle lui servit un sourire avant de tourner les talons. Encore une fois, elle n’eut pas l’idée de regarder le portable et prit place sur un banc à la sortie de la salle pour se remettre à dessiner. Sans doute s’était-elle trompée dans les horaires ? Cela ne serait pas la première fois.

Je suis arrivé le : 07/10/2021

Quand le génie rencontre la lune - feat Moon

Excepteur sint occaecat cupidatat non proident

Cela faisait déjà deux semaines que l’université m’avait renvoyé chez moi en “vacances” forcée. J'apprends trop vite par rapport aux autres et je n’accepte pas qu’on perde du temps à cause de certains élèves trainards alors j’ai le don de prendre les choses en main. Pleurs d’élèves, remplacement de prof voire pleurs de prof aussi c’est souvent ce qui résulte de mes petites interventions. Tout ce que je veux c’est avancer dans le programme ! J’ai quasiment un an d’avance encore et je déteste m’ennuyer. Le directeur le comprenait bien, mais je terrorisais les autres. Je ne comprends vraiment pas pourquoi ! Certes, l'empathie et la délicatesse ne font pas partie de ma sublime personnalité, mais quand même. L’ennui était encore bien pire de retour à Storybrooke.. J’avais une soif d’apprendre infinie et je ne parvenais jamais à la combler. C’est très énervant. Ce jour-là j'avais décidé de retourner en cours contre l’avis de tous, je m’étais levé très tôt, j’avais pris le bus et m’étais rendu à l’université. Ils allaient faire quoi ? Me jeter dehors ? J’essayais de passer inaperçu, difficile dans une école où on porte l’uniforme et où les couvre-chef sont interdits. Lunettes de soleil ? Trop voyante. Je me contentais de rester à distance, restant caché jusqu’à ce que je puisse me glisser dans le cour. D’ordinaire je suis toujours devant, cette fois je fis le choix d’aller au plus loin dans la salle de classe histoire que personne ne fasse attention à moi. J’avais pour défi de ne faire aucunes remarques au professeur, ni aux élèves, peu de chance que j’y arrive, mais sait-on jamais.

J’étais comme un drogué ayant besoin d’une dose de cours. Affligeant je sais. Une jeune femme vint s’asseoir à côté de moi sans vraiment me porter d’attention. J’allais gentiment l’envoyer en enfer quand je sentis une douce odeur de café.. Elle venait d’en poser un devant moi. Ma seconde dépendance, le café. Je ne disais donc rien prenant une gorgée de celui-ci. Il était tout simplement parfait, exactement comme je l’aime. J’écoutais les inepties que sortait le professeur tout en essayant de ne pas me lever pour faire le cours à sa place. J’avais remarqué que la jeune femme dessiné au lieu d’écouter. Encore une cinglée. « Tu n’es pas Orion. » Ah, elle s’est enfin rendu compte que je n’étais pas son ami, d’où le café. “De toute évidence, non je ne suis pas Orion.” Elle le voyait bien en me regardant non ? Qui que ce soit, cet Orion, il ne devait pas avoir un cinquième de mon charisme. « Ah, je me suis encore trompée de salle. Pardon. » La encore c’était une évidence, elle le faisait exprès ? L’attention se porta sur elle et donc sur moi qui n’était pas très loin.. Dès lors des murmures s’échangèrent et je crus entendre “Le tyran est revenu !” Bande de crétins, si seulement.. « Oh, tu peux garder le café, pour m’excuser du dérangement. » Pour le coup j’étais un peu partagé. “Merci pour le café, mais t’as grillé ma couverture !” Elle sortit de la salle, je repris place, mais le professeur me rappelle gentiment que je n’avais rien à faire là, que j’avais validé mon année et que si je ne partais pas il devrait appeler le directeur. On ne peut donc pas étudier dans cette université sérieusement ?! Pestant j’avais pris mes affaires et le café, je remarquais alors le dessin qu’elle avait laissé sur la table. Je dois vraiment tout faire ici. Je le pris avec moi et sortis de la salle puisque je n’avais pas le choix. Je repérais la jeune femme non loin de la. Je lui tendis son dessin. “Tu as oublié ça madame j’ai la tête dans les astres.” Quoi ? Elle a dessiné des étoiles, cela me parait logique. J’avalais une autre gorgée de café, bon sang ça détend. J’en avais besoin là tout de suite. J’allais devoir trouver une autre classe ou me cacher, pourquoi pas une classe plus haute que la mienne ? C’était un bon plan ça. “Tu sais où ont lieu les cours des dernières années ?” Oui bizarre venant d’un garçon de mon âge, mais au cas où vous ne l’auriez pas compris je suis bien plus intelligent que tout le monde.

acidbrain

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w/ @Ethan J. Hargrove chat

Moon n’était pas bête. Loin de là. C’est juste qu’avec un trouble de l’attention, elle avait la capacité de concentration d’un adolescent. Et encore. La jeune femme se serait bien contentée de ne faire que des cours de dessin, il n’y avait que ça qui la fascinait. Car même dans son cours, elle tournait en rond. Certes, il y avait Orion et dans le fond elle l’accompagnait pour être en sa compagnie que vraiment pour le contenu. Au regard de sa solitude, elle lisait énormément et avait donc retenu certaines choses nécessaires pour les partiels. Le reste étant superflu, elle n’y avait pas prêté attention.

Ainsi, c’est encore la tête dans les étoiles qu’elle prit place dans la classe. Les élèves étaient pour la plupart silencieux, ce qui accentuait son ennui et son envie de dormir sur la tête. Très mauvaise élève. Le bloc-note en main, il lui fallut un quart d’heure pour se rendre compte de sa méprise et de son voisin. La lune n’était pas du genre à juger autrui et s’il était là c’est qu’il avait sans doute sa place à l’université. Alors qu’il lui répondit, elle eut un sourire amusé. « Tu l’as grillé tout seul, Orion de remplacement. Ton physique ne passe pas vraiment inaperçu. » Puis elle quitta la place avant de se stopper sur le seuil à l’entente du mot tyran. Elle n’aimait pas la stigmatisation ou l’injustice. « Misère de misère, mieux vaut être sourd que d’entendre des conneries pareilles, lâcha-t-elle d’une voix parfaitement détachée. » La personne releva la tête vers elle alors qu’elle ne lui accorda pas plus d’une nano-seconde.

A l’extérieur, elle prit place sur son banc alors qu’elle fut rapidement rejointe par Orion de remplacement. « Moon. » elle avait dit ceci sans même relever le nom de sa feuille alors qu’elle esquissait les traits de son interlocuteur. « Tu peux le garder ou le jeter, j’ai plus de place sur mon mur de toute façon. » Puis enfin, elle se décida à redresser le museau avant de prendre une gorgée de café. La jeune femme se pencha un peu alors que son regard accrocha celui du nouveau venu. « Pourquoi on t’a viré ? Tu leur fais si peur que ça ? » Elle inclina la tête sur le côté, imprimant ses traits physiques dans sa rétine. « Ça dépend ce que tu recherches. J’ai astrogéodésie dans trente minutes. La on nous admettra plus nul part. » puis elle se pencha de nouveau sur son dessin pour tracer les ombrés, attendant sans doute qu’il se casse ou autres.

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