Puisque je pars (Orion)

PUISQUE JE PARS

Assis sur mon lit, les yeux perdus dans le vide, je tentais de faire du tri dans ma tête. Les évènements qui avaient succédé à la rupture de la malédiction avaient été si rapides et si bouleversants. C’était à peine si j’avais eu le temps de réagir. Et maintenant, je me retrouvais à nouveau perdu dans un nouveau monde dans lequel les règles avaient à nouveau changé. Mais pourquoi ? Pourquoi me retrouvais-je encore une fois à devoir concilier toutes ces vies différentes. Est-ce que ma vie avait encore un sens désormais ? Je ne savais même plus distinguer le vrai du faux. J’ignorais qui j’étais réellement et cette simple constatation me mettais réellement en colère. J’aurais voulu fuir très loin de cette forêt de bitume. Loin de ces réalités qui ne m’inspiraient que crainte et dégoût.

J’appréciais ma vie d’avant. Malgré quelques tragédies qui avaient parcouru la vie de Benedict, les moments heureux avaient été nombreux. J’étais enfin parvenu à trouver un équilibre qui me convenait parfaitement. J’avais un travail que j’appréciais, des amis dont je me sentais proche. J’étais même parvenu à tomber amoureux d’un homme avec qui je goûtais à l’exaltation d’un bonheur naissant. Mais tout ce que je croyais réel avait été rejeté d’un revers de la main comme si cela n’avait eu aucune importance.

Et maintenant… maintenant je n’étais plus rien. Plus qu’une coquille vide à qui on expliquait vainement d’expliquer qui j’étais réellement. Mais je ne ressentais rien, je ne me souvenais de rien. Quelles étaient mes perspectives désormais ? Retourner dans cette galaxie dont Orion m’avait parlé ? Et quelles seraient mes perspectives ? Si j’étais réellement le véritable Obi-Wan Kenobi, comme il prétendait, ma vie en serait infiniment plus triste et tragique que celle de Benedict. Mon travail ? J’avais dû abandonner ma vocation de protecteur de la galaxie à la suite de la prise de pouvoir de Dar Sidious. Je n’étais alors plus qu’un fugitif qui vivait des petits boulots qu’il pouvait trouver. Mes amis ? Je les avais presque tous perdus lors de la tragédie qui avait suivie l’Ordre 66 qui avait été une véritable boucherie Mes amours ? J’avais fini par apprendre que l’ami dont j’étais si proche était en réalité Anakin Skywalker. Mon ancien padawan auquel je tenais tant et qui avait succombé au côté obscur de la Force. Ce qui veut dire que désormais je l’avais perdu deux fois dans ma vie. Mais qui aurait pu vouloir de cette vie-là. Dites-moi… qui ?

Non ! Non c’était décidé je n’écouterais pas un mot de plus des affabulations de mon jeune ami. Voilà pourquoi j’attendais assis sur mon lit, mes valises posées devant moi. J’attendais avec une certaine impatience que Orion revienne des quelques courses qu’il souhaitait faire en ville. Je n’allais tout de même pas partir sans avoir une discussion avec lui. Cela me semblait être la moindre des choses. Et puis, il fallait bien admettre que j’appréciais beaucoup le jeune homme. Orion et moi-même avions créer un lien très fort au cours des années. Il m’avait même raconté qu’il était resté durant près de dix ans en exil à mes côtés sur la planète Tatooine. Vrai ou non, si ses histoires étaient exactes, c’était quand même le dernier ami qu’il me restait en ce monde. Mais je ne me sentais pas à la hauteur de ses espérances. Je ne comprenais même pas pour quelle raison il s’était accroché à moi lors de la rupture de la malédiction. Je n’avais plus rien à lui offrir et perdu comme je l’étais, je serais certainement un poids mort pour ses frêles épaules. Il valait donc mieux pour lui de continuer sa route seule… que cela soit ici ou dans une galaxie très très lointaine.

Soudain, j’entendis alors la porte s’ouvrir et je soupirais légèrement. Je m’étais fait le scénario de ce que j’allais lui dire une bonne centaine de fois dans ma tête. Mais confronté à la réalité, ce ne serait bien sûr pas pareil. A peine avait-il franchi la porte que je le vis poser un regard interrogateur sur ma valise. Je tendis alors mon bras vers le lit et avec beaucoup de sérieux, je déclarais.

« Assied-toi Orion. Il va falloir que toi et moi ayons une discussion. »

Puis que je pars - feat Obi-Wan

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PUISQUE JE PARS

L’arrivée de Orion dans la pièce avaient fait vaciller mes convictions. Plonger mon regard dans le sien était quelque chose de très difficile pour moi. Je pouvais y lire tellement d’espoir et tellement d’admiration que cela me déstabilisait. Je ne l’avais jamais vraiment mérité. Durant toutes ces années, j’avais essayé de faire mon travail de flic au mieux. Je prenais aussi énormément de plaisir à enseigner et prendre sous mon aile mes jeunes apprentis à l’escrime.

J’étais bien loin de pouvoir arriver à égaliser les qualités est les achèvements d’Obi-Wan Kenobi. Pourtant, je sais que c’est ce qu’Orion espérait retrouver en moi lorsqu’il me dévisageait comme pour vouloir me percer à jour. Je ne le méritais pas ni lui, ni les efforts qu’il faisait pour me redonner le sourire et essayer d’avancer. Pourtant, je ne pus m’empêcher de sourire au moment où il déclara avoir une surprise pour moi. S’il y avait une chose que j’appréciais chez lui c’était bien son dévouement et sa générosité. J’avais fini par l’inviter à s’asseoir, lui annonçant que j’avais une nouvelle importante à lui apprendre. Je restais alors à ses côtés, me plaçant à un pied d’égalité avec lui. Je ne comprenais pas mieux ce que j’avais fait pour mériter d’être appelé maître par le jeune homme. C’est pour cette raison que je n’avais jamais tenu à ce qu’il le fasse.

Je sentis mon cœur se briser au moment où il me demanda si on allait quelque part. J’hésitais alors, ne sachant pas vraiment quoi lui répondre. Je savais que quels que soient les mots que je prononcerais en cet instant, cela finirait par grandement l’affecter. Je m’en voulais déjà terriblement d’avoir à lui infliger ça, mais je n’avais pas le choix. Ne trouvant pas quoi dire, je laissais l’intelligence du jeune homme s’exprimer. Je pris alors une grande inspiration avant de déclarer.

« Je suis désolé, Orion. Je voudrais tellement être l’homme que tu penses que je suis. Je voudrais pouvoir être quelqu’un dont tu pourrais réellement être fier et sur lequel tu pourrais réellement t’appuyer. Mais là j’ai juste le sentiment d’être un poids pour toi et tu ne mérites pas ça. »

Je me dirigeais alors vers la table de nuit, sortant de mon tiroir les comics et les DVD de Star Wars que j’avais acheté, centrés sur la vie d’Obi-Wan Kenobi. Je les avais conservés précieusement cachés, comme on peut cachés un secret honteux sur sa vie à ses proches. Or ce n’étaient pas les produits en eux-mêmes qui me faisait honte. Ces derniers étaient même excellents et intéressants, mais ils ne réveillaient rien chez moi. Je les plaçais sur mes genoux et saisis un des ouvrages dans ma main. Je le feuilletais mécaniquement alors que je repris mon discours.

« J’ai essayé… j’ai vraiment essayé de toutes mes forces de me souvenir. J’ai passé des heures et des heures à regarder les films, les séries… et mes nuits à lire ses histoires mais cela n’a jamais rien réanimé chez moi. »

Je relevais alors un regard véritablement attristé à l’adresse d’Orion, me confiant à lui comme jamais depuis que nous nous étions retrouvés ici.

« Je voudrais être le héros que tu attends de moi… devenir un protecteur de cette galaxie très lointaine. Mais cela ne marchera pas. Même si j’ai pu être ce grand maître jedi un jour, je ne suis plus rien aujourd’hui. Tu as peut-être tort de placer tes espoirs en moi. »

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PUISQUE JE PARS

Je sentais mon cœur se serrer dans ma poitrine alors que j’écoutais les paroles d’Orion. C’était terriblement difficile de devoir lui faire face. Je ne voulais en aucun cas briser les rêves et les espoirs de mon jeune élève que j’appréciais tellement. Mais plus les jours passaient, plus j’avais l’impression de le décevoir et je trouvais la situation insupportable. Alors oui j’avais l’impression d’être oppressé et brusqué. A chaque fois qu’il me parlait de notre passé, j’éprouvais un grand chagrin et une honte à l’idée que rien ne puisse me revenir. Je croyais profondément qu’il faisait ça pour m’aider à avancer. Parce qu’il avait l’impression qu’Obi-Wan Kenobi devait revenir en saveur de la galaxie. Je vivais avec ce fardeau tous les jours, cette impression que je devais jouer un rôle important dans notre histoire. Mais cette idée que tant de gens avaient besoin de moi ne m’aidait pas à avoir le déclic et ne servait qu’à me braquer davantage.

« Je sais que tu veux bien faire Orion. Je n’ai jamais eu le moindre doute à ce sujet. Mais il faut que tu comprennes, c’est horriblement difficile de vivre chaque jour à tes côtés en ayant cette impression de te décevoir constamment. C’est pour ça que je pense que tu as tort de t’accrocher, que tu devrais tourner tes espoirs vers quelqu’un d’autre. Tu perds ton temps avec moi. »

Lorsqu’il m’arracha le livre des mains, je le regardais avec pitié et compassion. Il avait peut-être raison en fin de compte. Il était peut-être la clé qui me permettrait de retrouver ma mémoire. Pourtant, j’avais passé beaucoup de temps avec lui et malgré les histoires que lui-même m’avait raconté, rien ne me revenait en mémoire. Je poussais alors un gros soupir et repris mon discours.

« Et si le déclic ne revenait jamais ? Il y a peut-être une raison qui justifie que j’ai définitivement perdu la mémoire. D’après ce que j’en sais, la dernière chose vraiment héroïque que j'ai faite c’est condamné toute une galaxie à une vie de servitude et de tragédie. Tout ça parce que j’ai été incapable d’accomplir mon rôle et d’aider celui qui était sensé tous devoir nous sauver à accomplir sa destinée. Obi-Wan Kenobi a peut-être fait son temps et ceci est ma punition. »

Je me relevais alors du lit, commençant à faire les cent pas dans la chambre. C’était peut-être ça le plus dur dans l’histoire. J’espérais pouvoir trouver un sens à cette malédiction en me disant que tout cela avait un sens. Je songeais alors à Luke, ayant compris très vite qu’il s’agissait d’Anakin Skywalker. La relation que nous avions entretenue et tous les bons moments que nous avions passés ensemble… tout ça n’avait servi à rien. Je l’avais de nouveau perdu. Et cette constatation m’avait fait comprendre que la galaxie n’avait tout simplement plus besoin de moi. Je ne pourrais jamais redevenir le héro que j’étais à l’époque. Mais cela, Orion n’était pas prêt à le reconnaître.

« Et si j’étais condamné à rester ici, tu resterais avec moi parce que tu veux t’accrocher encore à des rêves chimériques ? Tu veux vraiment que l’image que tu garderas de moi soit celle d’un type totalement banal qui n’a plus de rôle crucial à jouer dans toute cette intrigue ? Tu ferais peut-être mieux de rentrer. Tu es peut-être tout ce dont la galaxie a besoin. »

Finalement, je retournais à ses côtés. Ses propos étaient déchirants et il était peut-être temps pour moi de lui expliquer mon point de vue sur la situation. J’avais une théorie et j’avais besoin de savoir si elle pouvait être exacte.

« C’est juste que je pensais qu’avec un peu de chance c’était tout ce qu’il me fallait. Que je ne devais pas me contenter de retrouver la mémoire en me basant sur les histoires que je trouvais ou que tu me racontais. Peut-être que j’ai besoin de vivre et d’expérimenter certaines choses dans ma vie avant de pouvoir retrouver la personne que j’étais… et peut-être que ça ne me conduira nulle part. »

J’avançais alors une main sur son visage, essuyant la larme qui coulait sur sa joue. Il me faisait toujours autant de peine et je finis par lui sourire compatissant.

« Orion, ce n’est pas toi que j’abandonne. J’ai juste l’impression que c’est un parcours initiatique que je dois le mener seul. On restera en contact, je ne vais totalement m’éloigner mais je sens que totalement lâcher prise est peut-être le seul moyen pour moi d’accomplir ce que le destin me réserve. On restera en contact quoi qu’il arrive… mais ce sera peut-être une bonne occasion pour toi de réfléchir à ton avenir. Ta destinée ce n'est peut-être pas de passer ton temps à veiller sur un vieux vétéran malade qui a totalement perdu la boule. »

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PUISQUE JE PARS

Sentir la peur et la tristesse dans la voix d’Orion animaient en moi des sentiments très durs. Ses paroles étaient tout autant de coups de poignards qui m’étaient portés en plein cœur. Pourtant à chaque fois qu’il prononçait mon non, tout du moins celui qu’il voulait que je porte à présent, je ne pouvais m’empêcher dans ressentir un profond malaise. Je reculais à chaque fois d’un pas, comme si tout mon être rejetait cette personnalité que je refusais de devenir. Pourquoi est-ce que je n’avais pas le droit de rester celui que j’avais été ces 28 dernière année ? Je me sentais bien dans la peau de Benedict. J’étais heureux et je voulais à nouveau ressentir ce sentiment de plénitude d’un homme fier de ses accomplissements et de sa vie. Au lieu de me glisser dans la peau d’un vieil ermite perdue sur une planète minable et qui ruminerait ses erreurs jusqu’à la fin de son existence. C’était profondément injuste. Je répondis alors avec sévérité.

« Ne m’appelle pas comme ça, Orion. Par pitié, ne prononce plus jamais ce nom… pas quand tu t’adresses à moi. »

Il s’enfonçait dans ses convictions sans que je n’en comprenne la raison. Il devait bien y avoir une explication au fait que je ne pouvais pas recouvrer la mémoire, non ? Orion avait beau prétendre que je n’étais pas une perte de temps, j’avais de la peine à croire ses dires. Il n’arriverait à rien avec moi. Ne l’avait-il donc pas encore compris ? Je plantais alors mon regard dans le sien, toujours avec la même sévérité.

« Tu sais, je pense que parfois il faut laisser son passé derrière soi pour avoir une chance d’avancer dans la vie. C’est comme ça qu’on grandit et qu’on mûrit. En plus, d’après ce que je sais, le code jedi vous apprend à renonce à tout attachement, non ? Comment veux-tu avoir un jour une chance d’atteindre ce rang si tu n’appliques pas cette règle de vie essentielles ? »

Ne croyez pas un instant que je ne réalisais pas la cruauté des paroles que je prononçais. Quelque chose sonnait faux à chaque parole qui sortait de ma bouche. Je n’arrivais pas à me rappeler du maître jedi que j’avais prétendument été. Je savais cependant qu’Obi-Wan et moi partagions certaines mêmes valeurs. La loyauté et le sens des responsabilités en faisaient partie. Orion avait besoin de l’aide de son maitre pour terminer sa formation, c’était ce qu’il prétendait. Laissant de côté les considérations concernant Luke ou Anakin, qui pourtant devait consister un bon tiers de mes questionnement actuel, je me crus dans l’obligation de lui enseigner une règle très importante.

« Orion… tu n’as besoin de personne pour faire de toi un héros. Je ne rappelle pas de toi par le passé mais je connais le jeune homme que tu es aujourd’hui. Courageux, intelligent, déterminé et prêt à tout risquer pour tes proches. De plus, si tu as suivi ta formation avec autant d’aisance que l’escrime à Storybrooke je n’ai aucun doute que tu possèdes largement toutes les qualités pour devenir un jedi très doué. Si les autres ne sont pas capable de voir le héro que tu es, alors ce sont eux qui sont dans l’erreur et tu n’auras plus qu’à leur prouver le contraire. De plus… »

Je tendis mon bras de côté vers le bar d’un geste rapide, faisant éclater au passage les bouteilles se trouvant sur le bar en mille morceaux.

« Je ne maîtrise plus rien alors me demander de terminer ta formation c’est un peu utopiste de ta part. C’est moi le padawan qui devrait repartir de zéro. La malédiction a eu une fâcheuse tendance à inverser les rôles. »

J’avais prononcé cette phrase avec toute l’ironie possible. Ce que je lui avais dit n’était que la plus stricte des vérités et il le savait. Mes pouvoirs s’étaient à nouveau manifestés mais de manière chaotique. J’étais un véritable danger public et j’étais persuadé qu’un jour ce serait Orion que j’aurais fini par blesser et peut-être grièvement. En revanche, je refusais qu’il mette ma parole en doute. Pris de remords, comprenant à quel point mon jeune ami avait besoin de moi, je lui avais fait la promesse de rester en contact avec lui et c’était un engagement auquel j’étais tout à fait prêt à donner foi.

« Est-ce que je t’ai une seule fois fait une promesse que je n’ai pas tenu ? Orion, je sais ma décision n’en donne vraiment pas l’air mais je tiens énormément à toi. Je t’aime beaucoup mais toi est-ce que tu te rends compte que l’homme auquel tu es si attaché n’est peut-être plus qu’une illusion et un fantôme ? Tu pourrais supporter de rester à mes côtés tout en sachant que je ne serais peut-être plus jamais le même ? Je voudrais tellement pouvoir réaliser ton rêve mais pour cela il faut que je me retrouve avec moi-même et que je me donne du temps de réfléchir à tout ça. »

J’avais le cœur lourd lorsque je sentis Orion me serrer dans ses bras tout en suppliant de ne pas partir. C’était un cri tellement désespéré d’un petit garçon qui avait besoin de son père à ses côtés… qui se sentirait à jamais perdu sans lui. J’acceptais alors son étreinte, tout en le serrant à mon tour dans mes bras. Je sentis alors ma gorge se serrer à mes yeux se remplir de larmes. Jamais je n’aurais pu imaginer que ses adieux seraient aussi durs. Je le berçais alors dans mes bras tout en lui parlant le plus doucement du monde.

« Je voudrais tellement être pour toi l’homme dont tu es si fier… ce rocher sur lequel tu pourrais t’accrocher en toute confiance. Je te jure que si je pouvais faire revenir tous mes souvenirs en un claquement de doigt, je le ferais. »

Mais le ferais-je vraiment ? Peut-être s’il y avait un moyen de changer le cours des choses. De chasser loin de moi toutes les merveilleuses années que j’avais passé durant la malédiction, ces années durant lesquels j’avais été plu heureux que jamais alors oui je le ferais sans hésiter… par amour pour ce jeune padawan auquel je tenais infiniment. Restant silencieux quelque seconde, je tentais de trouver une solution qui pourrait nous satisfaire tous les deux. Je m’écartais alors de lui, gardant son visage entre mes mains.

« Ecoute… voilà ce qu’on va faire. Donne-moi un mois, juste un mois pour tenter l’expérience. Si dans un mois, tu es toujours sur Terre alors tu pourras venir me rejoindre. Si ça se trouve tu n’auras même pas besoin d’attendre si longtemps. Peut-être que je pourrais même rentrer avec toi beaucoup plus tôt que prévu. Quoiqu’il en soit, tu peux compter sur moi pour t’appeler tous les jours. Est-ce que ça te convient ? »

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PUISQUE JE PARS

Je trouvais étrange entendre Orion parlé d’humanité. S’il y a bien une chose que j’avais appris sur les jedis au travers de mes visionnages et de mes lectures c’était que les jedis étaient sans arrêt en lutte contre leur sentiment et leurs émotions. C’était sans doute une des choses qui m’effrayait le plus lorsque je pensais à cette vie-là. Je ne voulais pas ressembler à ses personnes qui se croyaient supérieurs aux être humains normaux alors qu’en réalité ils ne l’étaient pas. Je voulais pouvoir conserver le droit de rire, de me mettre en colère ou de pleurer lorsque je le désirais, sans jamais me poser la moindre limite. Je voulais pouvoir aimer sans que cet amour puisse être accompagné d’un horrible sentiment de culpabilité. Comment est-ce que je pourrais rêver de ressembler à un homme qui avait accepté la terrible mission de mettre un terme à la vie d’Anakin Skywalker ? Il avait été son meilleur ami, son frère… et il avait accepté les ordres de maître Yoda sans se poser la moindre question ? Sans même chercher à se rebeller… c’était vraiment à cette coquille vide qu’il voulait que je ressemble ? Je ne répondis pas à ce moment-là, me contentant de ricaner lorsqu’il admit qu’il faudrait du temps avant que mes pouvoir ne reviennent.

« Orion… je suis sensé être le maître et toi le padawan. Si je ne suis pas fichu d’employer mes pouvoir que crois-tu que je pourrais bien t’enseigner ? Rien… absolument rien. »

Pourtant, cela me faisait du mal d’entendre Orion prétendre qu’il me considérait comme un père. J’avais également beaucoup d’affection pour lui. C’est pour cette raison que cet abandon me semblait être aussi dur. Dur mais nécessaire. J’avais juré de me trouver présent à ses côtés lorsqu’il aurait besoin de moi, mais ce n’était pas la même chose que de vivre ensemble. J’était cependant très touché par les paroles emplies d’affection de mon jeune ami et je ne manquais pas de sourire tristement.

« C’est très gentil de ta part, Orion. Cela me touche beaucoup. »

Je n’ajoutais alors rien d’autre. De toutes manières, qu’aurais-je pu dire. Je me sentais clairement en faute et indigne de m’éterniser avec des adieux larmoyants. Je luis fis cependant une promesse que je me jurais de tenir.

« Attends, avant de partir j’ai un cadeau pour toi. »

Je sortis alors de ma poche un tout nouveau téléphone que je lui tendis. Je souris alors gentiment.

« Ca sera plus facile pour garder contact. J’y ai déjà ajouté mon numéro. De cette manière, tu sauras où me contacter lorsque tu en auras besoin. »

Je me dirigeais alors vers Orion pour le serrer une dernière fois dans mes bras. Puis, le berçant une dernière fois tendrement, j’ajoutais.

« J’ai une chose à te dire… et il vaut mieux que je le fasse pendant que j’ai encore le droit de rester un être humain. Je t’aime, Orion. Je t’aime très fort… et je sais que tu vas me manquer. »

Je m’écartais alors de lui avec difficulté et je lui adressais un tout dernier sourire.

« J’espère que tu parviendras à trouver ton chemin. En attendant, que Dieu… non pardon que la Force soit avec toi. C’est comme ça que vous vous souhaitez bonne chance, non ? »

A ces mots, je saisis ma valise et en me dirigeant vers la porte, j’essuyais rapidement deux larmes qui coulaient sur mes joues avant de me tourner une dernière fois vers mon ami.

« Au revoir, mon ami. Nous nous reverrons dans un mois. »

Je le quittais alors sur ses mots. Triste, mais persuadé que je venais de prendre la meilleure des solutions.