I will always return | RP SOLO

SPIRIT GOES HOME

Now I know it's true my every road leads to you and in my hour of darkness your light gets me through I can't stand the distance I can't dream alone I can't wait to see you yes I'm on my way home

Spirit ne savait pas combien de temps il avait disparu du Cimarron ; mais depuis son retour, il n’avait cessé de galoper, droit devant lui. Il cherchait de la familiarité ; il cherchait les plaines vertes où son troupeau vivait dans une paix fragile. Des plaines, il ne restait que des prairies éparses encadrées de villages d’hommes venus envahir les territoires les plus fertiles. C’était cela que les histoires ne disaient jamais ; une histoire avait un début, un milieu, et une fin, mais jamais une après-fin. Ça n’était pas parce que Spirit avait réussi à rentrer auprès de son troupeau, de sa mère et de sa vie d’étalon sauvage que la Conquête de l’Ouest avait cessée, que le Colonel et tout ce qu’il représentait n’avaient pas peu à peu dévoré chaque mètre carré parcouru.

Spirit avait galopé, hennit, cherché aux quatre coins de son Cimarron natal les membres qui avaient constitués son troupeau. Les poulains jumeaux devaient avoir bien quelques années désormais, et au fond de lui-même, Spirit avait espéré les voir grandis, devenus les forts et fiers étalons qu’ils étaient destinés à devenir. Mais le voyage s’était soldé par un échec. Il avait bien aperçu certains de ses anciens compagnons… pour la plupart capturés, devenus des chevaux de selle de l’armée, certains aux mains des indiens, d’autres encore tirant de leurs dernières forces des charges monstrueuses destinées à étendre la Conquête de l’Ouest.

Tout semblait perdu, et malgré le rythme effréné de son galop régulier, le coeur de Spirit semblait ralentir, peu à peu, comme aux derniers instants de sa vie.

Et puis au loin… une lueur. Quelque chose d’étrange. Quelque chose qui l’attirait, qui attisait sa curiosité. Il se sentait comme cette fois-là, le jour où tout avait basculé pour lui, quand il avait aperçu une lueur dans le lointain, qu’il avait choisi d’enquêter, de laisser son troupeau derrière pour entrer, sans le savoir, pour la première fois dans le monde des hommes. Devait-il suivre cette lueur ? La dernière fois justement, il avait failli tout perdre. Sauf que cette fois, il avait déjà tout perdu. Ou plutôt, il n’avait plus rien à perdre, comme dirait les optimistes, ces créatures étranges que le Darshkan humain avait toujours du mal à comprendre.

Il fronça les sourcils, et conserva sa cadence actuelle, fonçant droit sur le portail. Au-dessus de lui, un aigle projeta son ombre sur le sol, poussant un cri, mais Spirit avait déjà disparu.

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