(Kyliam) la route pour rentrer à la maison est parsemée d'embûches

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Arwen était revenue en Terre du Milieu. Et elle avait recouvrée la mémoire. Les guerres, son père, sa grand-mère, Aragorn. Elle se serait attendue à revenir au Gondor, là où était sa place avec son époux. Mais non, elle était revenue à Fondcombe avec son fils. Encore une fois l’elfe et son mari étaient séparés. Drapée dans une de ses anciennes robes, elle fixa Eldarion qui était tout aussi perdu qu’elle. Pour cause qu’avant la malédiction, il n’avait que trois ans. donc ses souvenirs étaient flous, voire même inexistant. « Maman ? » Alors qu’elle préparait leurs affaires pour rejoindre le roi. Elle se doutait où il était mais il leur faudrait tout traverser pour y parvenir. Et les voitures n’existaient pas donc il faudrait s’y rendre à cheval. Plusieurs elfes vinrent la voir pour discuter avec elle et elle se doutait que son père devait être dans le coin. Ou alors avait-il réapparu sur les terres immortelles ? Elle n’en avait aucune idée et n’avait pas le temps de le chercher. La priorité étant de retrouver Aragorn. Sa moitié, son tout. Ainsi, elle accéda aux demandes de son fils qui l’appelait. Et elle se demandait si la maladie l’avait suivi ici. Ce dont elle doutait. Eldarion était né avant la malédiction, il était moitié elfe, moitié mortel. Donc, il devait être en meilleure santé. « On est où ? » Elle l’attira sur ses genoux avant de caresser ses boucles d’or. Maintenant, elle comprenait d’où il avait hérité ses cheveux blonds. De Galadriel. « Nous sommes en Terre du milieu. On vient de là. Quelqu’un de méchant nous a jeté un sort et on était ailleurs. » Elle voyait bien qu’il la fixait sans comprendre. Qu’il était perdu. Mais il était si petit. « Ton père n’est jamais parti. C’est le sort qui a fait ça. Et ton papa est un roi. » Et donc cela faisait de lui un prince. Elle le prit dans ses bras avant de se diriger vers son cheval. « Ma reine, nous devrions vous donner une escorte. » Une escorte attirerait l’attention. Mais elle était reine, effectivement. Jamais les elfes ne la laisseraient traverser la Terre du milieu avec le prince héritier sans avoir quelqu’un avec eux. Elle opina et on lui donna deux elfes assez vaillants alors qu’ils se mirent en mouvement.

Devant le jeune âge d’Eldarion, ils devaient se stopper plusieurs fois pour reprendre des forces. Arwen et son escorte venaient de monter un camp lorsqu’elle entendit du bruit dans les feuillages non loin. Gandalf serait-il dans les parages ? Laissant son fils sous bonne garde, elle rabattit sa capuche sur sa tête avant de suivre les bruits. Elle était assez aguerrie et donc la jeune elfe pouvait se défendre toute seule. C’est là qu’elle le vit. Au départ, elle l’avait pris pour un hobbit. Elle connaissait bien les hobbits. Arwen avait été témoin de la souffrance de Frodon, avait demandé qu’il parte à sa place. Mais il s’agissait d’un nain. A la fin de la guerre, les deux peuples étaient réconciliés mais elle ne savait pas si cet individu serait propice à une entente. Elle s’approcha donc à pas de loup. « Tiens donc, un nain si loin de la mine. Seriez-vous perdu mon jeune ami ? » Elle inclina la tête sur le côté avant de se dévoiler. « Je me présente, je suis Arwen fille d’Elrond, épouse d’Aragorn. Auriez-vous besoin de mon aide ? » Elle avait dit ceci d’une voix si douce, si délicate qu’elle vint lui sourire avant de se tourner vers le campement. Priant pour que son fils ne se réveille pas en son absence.

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Kíli & Arwen;

Je sais que je ne devrais pas être là. Si jamais on me trouve, je risque d’avoir de gros ennuis. Comme Prince Héritier d’Erebor, je ne suis pas le plus exemplaire. Encore une fois, j’ai échappé à la surveillance de ma mère et de Fíli pour quitter la forteresse. Ils vont m’en vouloir à mort mais ce n’est pas la première fois et aujourd’hui, c’est différent. Je me suis éloigné encore plus de chez moi, prenant des routes que je n’avais jamais osées prendre jusqu’ici mais je ne pouvais plus attendre. Je sais où elle est et je suis déterminé à la revoir. Je ne sais pas si elle pense encore à moi mais elle ne quitte pas mes pensées. L’amour n’est pas une chose qui s’oublie facilement, pas quand il est vrai et pur. Je sais que Tauriel avait peur de ce que nous ressentons l’un pour l’autre mais j’espère qu’elle désire me revoir. J’ai traversé le Lac pendant des heures pour me retrouver dans la forêt de Mirkwood. Je ne sais pas encore comment je compte entrer dans le Palais de Thranduil mais je trouverais un moyen. Les Nains et les Elfes sont en bon terme désormais mais je ne suis pas naïf, l’amour entre un Nain et une Elfe ne serait jamais accepté… Ce fait devrait me dissuader de m’accrocher aussi désespérément mais je suis plutôt têtu.

La nuit commence à tomber et je sais qu’il ne vaut mieux pas continuer à avancer dans une forêt comme celle-ci dans le noir. C’est pour cette raison que je finis par jeter mon sac au sol et m’appuyer contre un arbre, épuisé par cette journée de voyage. Ma famille va s’inquiéter de ne pas me voir rentrer mais je ne peux pas non plus faire demi-tour, pas si près du but. Je la reverrais demain, je l’espère de tout mon cœur. Je n’ai pas été très prévoyant et je n’ai rien pris pour camper, il me reste quelques provisions qui me permettront de tenir jusqu’à demain. Je m’accroupis près de mon sac pour fouiller celui-ci à la recherche de quelques morceaux de viande séchée. Si je n’ai pas fait preuve de beaucoup de discrétion, la voix qui s’élève près de moi appartient à une personne beaucoup plus discrète. Je me tourne vers l’inconnue et reconnais très vite la silhouette d’une Elfe. Elle s’avance dans la lumière et je retire le capuchon qui masquait mon visage.

-Bonjour, Dame Arwen. Je vous remercie pour votre inquiétude mais je ne suis pas perdu, du moins pas encore !

Je souris de manière détendue. Je fais l’effort de parler correctement, je ne peux qu’être impressionné face à la fille d’Elrond qui se trouve aussi être la Reine d’Aragorn. Elle n’est pas n’importe qui. Je sais que mon oncle se méfie des Elfes malgré que nos deux peuples se soient réconciliés. De mon côté, les Elfes m'ont toujours fascinés.

-Je suis Kíli, fils de Dís, neveu de Thorin et héritier de Trône d’Erebor. C’est un honneur de vous rencontrer.

Je regarde autour de nous et aperçois le camp de son escorte. Je me doutais bien qu’une Reine ne traverse pas la Terre du Milieu seule.

-Je ne suis pas si loin de chez moi contrairement à vous. Qu’est-ce qui vous amène dans cette forêt ?

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Arwen n’était pas son père. Elrond était plus vindicatif sur les nains, les hobbits ou les autres races. Sans doute parce qu’il avait été là pendant la première guerre et il avait vu la faiblesse des hommes. Il avait fallu des années à son unique fille pour parvenir à lui faire accepter l’idée d’un mariage mortel avec Aragorn. Mais à l’unique condition que ce dernier devrait remplir sa destinée et reprendre le trône du Gondor. Les choses faites, le roi s’était empressé de chasser les forces restantes de Sauron tandis qu’Arwen se faisait à son rôle de souveraine, mettant au monde l’héritier. Eldarion. Puis la malédiction avait frappé. Et elle avait eu tout un tas de faux souvenirs. Comment Aragorn l’avait abandonné, comment son fils unique s’avérait être en danger de mort à cause d’une maladie des hommes. Ils s’étaient retrouvés et une fois de plus, séparés. L’elfe se fit la promesse que si elle parvenait jusqu’à Minas Tirith sans encombre avec Eldarion, elle ne quitterait plus jamais son mari. Il n’était pas seulement son époux, il était son étoile, son âme sœur. Et sans lui, l’elfe avait l’impression de dépérir.

C’est pour cette raison qu’ils étaient près de cette forêt. Car il fallait retourner au Gondor et la route était longue. Arwen soupçonnait même son escorte d’être perdue. Mais elle crut bon de garder le silence. Alors, lorsqu’elle se retrouva face à un nain, elle eut un sourire bienveillant. Lui aussi se trouvait dans cette étrange contrée. Elle eut un petit rire à son « pas encore ». « Vous semblez avoir meilleur sens de l’orientation que mes gardes. Je suis quasiment certaine que nous sommes égarés. » Et il semblait bien loin des mines. Elle battit un peu des cils alors qu’il se présentait. « Votre nom me dit quelque chose. » Elle fouilla dans sa mémoire avant d’écarquiller ses yeux si bleus. « Vous étiez présent pendant la bataille des cinq armées ? Mon père m’a conté vos exploits. Ils sont légendaires. » De nouveau, elle regarda autour d’eux avant de se rendre compte qu’ils n’étaient pas loin de chez Legolas, l’un de ses proches amis. « Que faites-vous ici alors si vous n’êtes pas perdu ? » Elle n’aurait jamais du se montrer curieuse. Mais Arwen était fascinée par ce petit être qu’elle croisait si proche de la contrée de ses ennemis naturels. « Je suis revenue à Fondcombe et Aragorn est au Gondor. Donc je retourne auprès de mon époux avec notre fils, Eldarion. Nous avons été séparés, dit-elle avec regret. » La dame jeta un coup d’œil derrière elle afin de vérifier que son fils ne l’avait pas suivi. Il n’en faisait toujours qu’à sa tête, quitte à se mettre en danger. Et on se demandait donc de qui tenait-il ce caractère ?

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Kíli & Arwen;

C’est la première fois que je m’aventure dans cette forêt depuis la quête de la Compagnie. J’ai de bons et de mauvais souvenirs ici. Les araignées, l’ambiance, ma rencontre avec Tauriel,… Tant d’événements dans un seul endroit. En entrant ici, je me suis rappelé des conseils de Gandalf : ne surtout pas quitter le sentier sinon, je ne retrouverais jamais mon chemin. Je me demande si l’escorte de l’Elfe près de moi est au courant de cette information, ça pourrait expliquer le fait qu’ils soient perdus.

-Avez-vous quitté le sentier ? Il ne faut jamais s’en éloigner, cette forêt peut être un véritable labyrinthe.

Je me présente à mon tour. Je sais que mon titre n’est pas anodin mais face à la Reine, j’arrive à être un peu intimidé. Elle semble avoir également entendu parler de moi et mentionne alors la bataille des Cinq Armées. Un petit sourire écarte mes lèvres alors que cette guerre reste gravée dans ma mémoire comme celle durant laquelle je suis mort.

-Je suis surpris que Lord Elrond vous ait parlé de moi, dans mes souvenirs, il n’appréciait pas particulièrement la Compagnie des Nains !

Je souris d’un air rieur alors que je me souviens notre séjour à Fondcombe. Nous n’étions pas les invités exemplaires, je me rappelle de notre baignade dans leur fontaine sacrée et des meubles que nous n’avons pas hésité à brûler pour nous réchauffer… Ce sont des bons souvenirs de mon point de vue mais je ne suis pas sûr qu’il soit du même avis. Elle m’apprend qu’elle est ici dans le but de se rendre au Gondor pour rejoindre son mari et je comprends qu’elle a à peu près le même but que moi. Elle me demande également ce que je fais ici et j’hésite quelques secondes, ne sachant pas comment elle réagirait. Je finis par jouer la carte de l’honnêteté, ayant conscience que ma naïveté pourrait me perdre.

-Je suis ici pour retrouver la femme que j’aime. Je suis revenu à Erebor et elle est au Royaume Sylvestre.

Je marque une pause et observe la réaction de la Reine avant d’ajouter :

-Je sais que nos peuples n’accepteront jamais notre relation mais j’ai besoin de la revoir.

L’Elfe va peut-être comprendre, après tout elle est mariée à un Homme et a même eu un enfant avec. Je me demande comment ils sont vu par leurs peuples respectifs. J’ai conscience que ça n’a pas du être facile pour eux. Leur histoire pourrait me donner de l’espoir pour la mienne mais je sais que le fait que je sois un Nain complique tout.

-Votre père a-t-il accepté votre mariage avec Aragorn ? Je suis désolé, c’est un peu indiscret, ma mère me dit toujours que je suis trop curieux.

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Arwen se savait perdue. Mais il faut dire que depuis la malédiction et bien qu’elle ait parcouru ses terres de nombreuses fois, elle savait reconnaître quand ils étaient égarés. Avec Eldarion qui ne comprenait pas trop ce qu’il se passait depuis leur retour, elle était tiraillée entre son idée de rester Fondcombe pour attendre qu’Aragorn, le roi, vienne les chercher ou le rejoindre. Et il était impensable pour elle de rester chez elle alors que son époux était à l’autre bout en train de remettre de l’ordre dans leurs royaumes. La reine avait caché son visage sous une large cape et ne se serait sans doute pas attendue à rencontrer un nain dans cette forêt. Et aussi près du royaume des elfes. Elle regarda donc Kili, un héros durant la bataille des cinq armées où il lui semblait qu’il avait péri. Mais la malédiction avait eu ce don de ramener certaines personnes à la vie. « Je vais être honnête, je n’en ai aucune idée. Je surveille mon fils le plus souvent. Eldarion est un peu perturbé depuis notre retour. » Et comment. Son fils était semi-elfe comme elle, n’était plus malade alors qu’il avait souffert à Storybrooke et son père n’était jamais parti. Le destin avait changé lorsque le sort avait été rompu. Mais Aragorn était toujours le sien. Il possédait son cœur, son corps et son âme. Elle eut un léger rire à la remarque du nain. « C’est vrai que vous avez troublé les elfes. J’ai presque regretté de ne pas avoir vu ça de mes propres yeux mais j’étais en voyage chez ma grand-mère. » Elle n’eut pas besoin de mentionner Galadriel. Après tout, cela ne regardait point le nain même si elle n’était pas comme Elrond à se méfier de tout le monde. « C’est parce que vous aviez péri. Vous n’êtes pas trop troublé depuis votre retour ? S’enquit-elle avec une certaine sollicitude qui la caractérisait bien. » L’elfe n’était que douceur et gentillesse malgré leurs différences visibles.

Lorsqu’il mentionna la raison de sa présence, elle fit tomber sa cape pour dévoiler son visage. Il est vrai qu’elle ne connaissait que très peu ce royaume à part Legolas qui était devenu un ami. Mais Arwen était plus dans le royaume de Galadriel que dans ces forêts que son père avait jugé trop dangereuse. « Vous êtes épris d’une elfe ? » Elle inclina la tête sur le côté alors que son regard sondait celui du nain. Il avait raison. Il y aurait des difficultés pour se faire accepter. Car déjà, il était décédé il y a fort longtemps et ensuite parce que l’union d’un nain et d’une elfe était inconcevable. « Je comprends. » Il en avait été de même avec Aragorn. Elle le sentait en elle que c’était un besoin vital de le retrouver. Que son âme le quémandait. « Ne soyez pas désolé, c’est normal. » Elle leva le nez avant de soupirer. « Mon père comme vous le savez n’est pas un modèle de tolérance entre les métissages. Il a commencé par dissuader Aragorn de notre union lorsque nous nous sommes rencontrés. Puis, il m’a dissuadé moi en essayant de m’envoyer aux terres immortelles. » Elle eut un sourire peiné avant de faire signe au nain de la suivre pour parvenir jusqu’à Eldarion qui dormait paisiblement. « J’ai eu une vision. Celle de mon enfant que vous voyez là. Et je lui ai fait comprendre que peu m’importait son avis. Je préférai choisir une vie mortelle auprès de ma moitié que l’immortalité sans lui. » Puis, la reine vint se baisser pour se mettre à hauteur de Kili alors que son regard sondait le sien. « Quand on sait, on sait Kili. Si vous vous aimez, vous finirez toujours par vous retrouver. » Elle ne saurait expliquer ce sentiment qui étreignait son propre cœur. « Désirez-vous une boisson, je peux vous conter notre histoire pour vous éclairer sur la vôtre. Peut-être auriez-vous besoin d’une amie pour plaider votre cause quand le temps sera venu ? » Après tout, elle avait traversé les mêmes épreuves que lui, tout comme Aragorn donc elle comprenait. Et avec ses paroles, elle lui apportait tout son soutien.

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Kíli & Arwen;

En venant dans ces bois, j’espérais désespérément croiser l’Elfe que je n’ai jamais pu oublier. Rencontrer la Reine est inattendu et si je suis déstabilisé, j’essaye de rester naturel. Nous faisons rapidement connaissance et j’apprends qu’elle s’est égarée. Je sais mieux que quiconque qu’il est simple de perdre le sens de l’orientation dans cette forêt. L’ambiance pesante trouble les esprits les plus forts. J’imagine que les Elfes ne font pas exception et que l’escorte de la Reine Arwen ont pu perdre facilement leurs repères. Je ne m’éloigne jamais du chemin, de peur de ne jamais trouver la sortie et de me retrouver face à un grand nombre d’araignées. Celles-ci peuvent être féroces et il n’est pas bon de les affronter seul.

-Je pourrais sans problème vous montrer la voie à suivre, je ne m’en écarte jamais. Se perdre dans cette forêt peut vous faire tourner en rond pendant des jours et je doute que vous ayez tout ce temps.

Je suis ensuite surpris d’apprendre qu’elle a entendu parler de la Bataille des Cinq Armées. Si c’est un événement incontournable, je ne pensais pas que son père lui aurait parlé de mes exploits. Mes souvenirs sont plutôt exacts à propos de notre séjour à Fondcombe et je crois que l’on peut dire que nous avons semé une sacrée pagaille, sans nous en excuser. Le mépris des Nains de ma Compagnie était particulier à cette époque. Si tout n’est pas encore parfait aujourd’hui, j’ai conscience que l’alliance entre les deux peuples calme les tensions. Je détourne momentanément le regard quand elle parle du trouble que nous avons provoqué chez les Elfes.

-Oh je ne pense pas que vous ayez raté grand-chose, nous n’étions pas des invités respectueux, ça ne vous aurait probablement pas plu.

Quand elle mentionne que j’ai péri, des images et douleurs du passé me reviennent. Parfois, je me réveille en plein milieu de la nuit avec la terrifiante sensation qu’une lame traverse mon abdomen. Je revois Tauriel pleurer et je sens encore cette pénombre définitive et angoissante m’envahir. Je suis revenu d’entre les morts et de temps en temps, mes souvenirs aiment me rappeler que cela n’a rien de naturel.

-Je dois bien avouer que tout me semble encore irréel. Mon frère et mon oncle sont également revenu à la vie et nous tentons encore de retrouver notre place dans notre royaume. Comme vous pouvez le voir, je n’arrive pas à y rester longtemps. J’ai la sensation que là n’est pas ma place.

Je m’ouvre alors, décidant de lui parler de l’Elfe que je tente avec désespoir de retrouver. La Reine fait alors tomber sa cape pour dévoiler ses traits et je lis dans son regard la surprise que mes sentiments pour une personne de son peuple provoque. Je ne peux pourtant pas m’empêcher d’être fou de Tauriel, mon amour pour l’Elfe Sylvestre n’a pas de limite. Il n’est pas raisonnable de nourrir des espoirs en une possible relation avec elle mais c’est bien plus fort que moi. Elle dit me comprendre et je me demande ce qu’elle en pense réellement. Personne ne peut réellement penser que Tauriel et moi avons une chance d’être ensemble. Je repense au fait qu’elle est mariée avec un Homme et me permet une question un peu indiscrète sur le relation métisse. Cela ne semble pas déranger la Reine et elle m’explique la situation qu’elle a vécue. Je la suis et l’écoute avec attention alors qu’elle m’amène jusqu’à un enfant allongé et assoupi. Un léger sourire dessine mes lèvres alors que ses mots sont beaux et inspirants. Elle a sacrifié son immortalité par amour, comment ne pas admirer un tel acte ? Elle se met à ma hauteur et les paroles qu’elle m’offre font naître en moi l’espoir que tout n’est pas perdu.

-Je sais que mon chemin croisera le sien à nouveau. Je n’ai aucune idée de l’avenir qui peut nous attendre mais je sais au fond de moi qu’elle ne m’a pas oublié.

Elle me propose alors une boisson ainsi qu’une potentielle amitié qui pourrait commencer et malgré moi, mon regard se pose sur son escorte. Je me retrouve un peu hésitant alors que mon regard croise celui d’un Elfe méfiant.

-Ce serait avec plaisir, Dame Arwen, mais je doute que les gardes qui vous accompagnent acceptent à bras ouvert quelqu’un de ma race. Si les hostilités entre nos peuples sont terminées, pensez-vous que je sois le bienvenu auprès de vous ?

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Arwen le savait. Qu’ils étaient égarés. Elle était quelque peu perplexe quant à la réussite de sa mission. L’elfe avait foi en ses gardes mais cette forêt ne lui inspirait pas confiance. Surtout pas en présence d’Eldarion qui n’est qu’un enfant et a du mal à se faire à ce monde. Ce n’est qu’en entendant un bruit qu’elle se rend compte de la présence d’un nain. Bien que cette race n’inspire que la répulsion aux congénères d’Arwen, elle n’est pas faite de ce bois. Bien au contraire, elle leur était reconnaissante d’avoir combattu aux côtés de son époux durant la lutte contre le seigneur noir. « Vous parlez en connaissance de cause, je suppose ? » Elle le regarde avec bienveillance, un fin sourire étirant ses lèvres de son visage rajeuni depuis qu’ils sont revenus sur leurs terres. Durant la malédiction, l’âge avait eu des prises sur son corps mais depuis qu’elle avait recouvré sa véritable nature, c’est comme si elle s’était transformée de nouveau. « Je n’en doute pas. je sais que père a été profondément agacé. Mais il n’en reste pas moins qu’il a été admiratif devant votre ténacité et votre loyauté envers… » Elle réfléchit car ceci date d’il y a quelques années maintenant. « Votre oncle si je ne me trompe pas ? » Le nain fou. Celui qui avait refusé de tenir les engagements qu’il avait à l’encontre des hommes et des elfes, l’ayant poussé à la folie et vers sa propre mort. « Pourquoi donc ? » Elle fait curieuse. Car elle aussi avait le sentiment qu’elle n’était pas faite pour être reine. Elle avait encore les souvenirs de la précédente Arwen dans son esprit. Ceux où Aragorn l’avaient abandonné. Il l’avait déjà fait durant leur jeunesse mais elle savait que son corps, son âme lui appartenaient. Mais l’elfe doutait d’être d’une bonne souveraine. La preuve, elle n’avait pas réapparu aux côtés de son époux. Songeuse, elle écoute alors son ami nain lui conter sa romance avec Tauriel. Elle avait entendu ce nom sans jamais la rencontrer. Et bien qu’une union entre un nain et une elfe soit impensable, elle lui apporterait son soutien. Car elle aussi avait bravé les interdits. « on oublie pas son grand amour. Aragorn et moi avons été séparés très longtemps mais j’ai toujours su que mon cœur n’appartenait qu’à lui. » Et à lui seul. Elle amena doucement le nain vers Eldarion qui dormait. Et qui n’était plus malade. « Les mentalités ont changé. Les elfes ne sont plus aussi… réticents à la compagnie des nains depuis la guerre. Et puis, ils obéiront à un ordre de leur souveraine. » Elle redresse doucement les pans de sa robe avant de venir se poser avec grâce aux côtés de son fils. « Vous étiez qui ? Durant le sort noir je veux dire ? Est-ce que votre chemin a recroisé celui de Tauriel là-bas ? »

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Kíli & Arwen;

La Dame qui croise mon chemin n’est pas une Elfe comme les autres et j’en suis rassuré. La paix existe pourtant bel et bien entre nos deux peuples mais une méfiance reste encore. Je la comprends, je vois bien que mon oncle reste encore bel et bien prudent et loin du peuple des bois. De mon côté, j’ai toujours été intrigué par cette race. Les Elfes sont des archers très doués et ils ont une grâce que je leur envie. On ne peut pas en dire autant de ma race, j’ai conscience que nous sommes plus bourrins et niveau grâce, on repassera. On sait se tenir mais on trouve cela particulièrement ennuyeux. C’est pour cette raison que nous avons mis Fondcombe sans dessus-dessous quand nous y sommes passés. Je sais bien que les Elfes n’ont pas appréciés et pourtant, je suis persuadé qu’un peu de changement leur ont fait du bien. Non ? Je me rappelle de ce que nous avons vécu dans cette forêt et grimace un peu.

-Oui et je vous souhaite de ne jamais le vivre. Cette forêt peut vous faire perdre la tête. Ça nous est arrivé et nous avons été attaqué par des araignées, ce n’était pas le meilleur moment de notre quête.

Quoique c’est à ce moment-là que j’ai rencontré mon âme sœur… Elle me confirme que nous avons agacé son père et je pince les lèvres. Le temps a passé désormais mais je pense que nous en avons fait un peu trop. Les nains sont cependant des êtres trop fiers pour s’excuser.

-Oui, il s’agit bien de mon oncle. Il a toujours été une figure paternelle pour mon frère et moi, je le suivrais les yeux bandés tant je lui fais confiance.

Même si l’amour pourrait me faire oublier cette loyauté. Je sais que ce n’est pas raisonnable mais qui dit que les sentiments doivent l’être ? Dans le lieu où je rêvais de vivre, enfant, je ne me sens plus à ma place désormais.

-Les voyages me manquent, les aventures aussi. J’ai envie d’en voir plus sur ce monde et contrairement à mon frère, je n’ai que peu de chance de devenir Roi sous la Montagne. Ça ne m’intéresse pas, de toute façon. Être un Prince, ce n’est pas fait pour moi. Êtes-vous heureuse d’être une Reine ?

L’Elfe est mariée à un Homme alors peut-être qu’elle peut comprendre ce que je vis. Je suis fou de Tauriel et si ça nous est interdit, ça ne m’inquiète pas. Je sais que je braverais tous les obstacles pour elle et tant pis si on nous juge pour l’amour que nous vivons. Encore faudrait-il que je la retrouve.

-Est-il vrai que quand un Elfe tombe amoureux ? Ça ne lui arrive qu’une seule fois ? Est-ce pour cela que vous avez pu attendre Aragorn aussi longtemps ?

Je suis de nature curieuse et regarde l’enfant, fruit de l’union de deux races différentes. Suis-je idiot d’espérer qu’un tel avenir pourrait m’attendre avec Tauriel ? Une Elfe et un Nain… Je serais curieux de voir à quoi ressembleraient nos enfants, si seulement nous pouvions en avoir. Elle m’apprend que les mentalités ont changées.

-J’espère que vous dites vrai. Les querelles entre nos deux peuples durent depuis trop longtemps déjà.

Je m’assieds près de la Reine Elfe, discrètement pour ne pas réveiller l’enfant. J’ancre mon regard dans le sien et souris en hochant légèrement la tête.

-Oui, comble de l’ironie, nous vivions aussi un amour interdit… Je portais le nom de Kyliam, là-bas, je m’occupais d’un centre équestre. Et vous ? Aragorn et votre fils étaient avec vous ?

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Arwen était la douceur incarnée. Déjà avant, lorsqu’elle vivait encore auprès de son père, elle parlait toujours d’une voix douce et tentait d’apporter un baume sur les doutes d’Aragorn. Ils leur avaient fallu parcourir un long chemin avant de parvenir à s’unir. Pour ensuite se voir séparer de nouveau lors de cette malédiction. Leurs chemins se retrouveraient toujours. L’elfe au cœur pur le savait, elle en avait la certitude. Alors que son fils était perdu. Eldarion était si jeune que pour lui, la vraie vie était celle de Storybrooke et non auprès de son père, souverain des terres, qui avait défait le seigneur noir. Ils avaient une longue chevauchée à faire avant de parvenir jusqu’au Gondor. Son cœur était certain de suivre la bonne direction même si leur route était parsemée d’embûches. Pour cause qu’elle tomba sur un petit personnage. Elle avait entendu les légendes de Thorin et de ses compagnons. Mais ne s’était pas attendue à tomber sur l’un d’eux. L’elfe ne tenait aucun préjugé sur la race des nains. Bien que son peuple et celui de Kili n’ont pas une entente cordiale, elle tenait son apaisement de sa mère. Son père étant moins tolérant. « Oh mais quelle horreur ! Et qu’est-ce qui vous a tiré de ce mauvais pas ? » Elle parlait d’une voix délicate, douce pour ne pas brusquer le nain ou alors alerter les gardes. Certes, elle avait un statut de souveraine mais n’aimait pas en jouer. Et bien que son père soit un seigneur des elfes, Arwen avait trop d’humilités pour pouvoir revendiquer son statut de « princesse ». Elle trouvait les couronnes trop lourdes pour sa tête. Mais la destinée avait voulu qu’elle soit la reine d’Aragorn et du peuple qui ne demandait qu’à se reconstruire après un aussi grand mal.

« Pardonnez-moi mais… » Elle déglutit alors qu’elle baissa la tête. « Est-il vrai qu’à la fin de son règne, votre oncle avait plus ou moins perdu l’esprit ? » Elle connaissait les légendes. Et bien qu’elle soit déjà née à cet instant de l’histoire, elle n’y avait pas pris part. « N’avez-vous pas peur que votre père d’adoption ne la perde à nouveau ? » Après tout, il devait avoir retrouvé son chemin vers sa demeure. Et elle s’inquiétait d’une nouvelle guerre. La jeune elfe ignorait si le peuple saurait s’en relever. Il faudrait qu’elle en parle à son roi une fois qu’elle l’aura retrouvé. Voir s’ils ne peuvent pas envoyer des émissaires pour s’enquérir des relations avec les nains. « Je suis heureuse d’être la reine d’Aragorn et je prends mon rôle de souveraine à cœur mais… il est vrai que je n’ai rien contre les voyages. Je suis bien souvent les terres de mon aïeule, la dame Galadriel. » Qui avait joué un rôle important au début de la guerre des anneaux. Elle était d’ailleurs la gardienne de l’un d’eux. Seule sa grand-mère pouvait se vanter de connaître le visage du seigneur noir.

Elle hocha doucement la tête alors que son cœur se serra. « Oui. Nous n’aimons qu’une fois. Donc votre dame doit vous attendre, n’ayez crainte. » Elle lui fit un petit sourire doux avant de l’emmener jusqu’à son campement où dormait son fils. Arwen avait un cœur charitable, elle pensait que le nain avait un bon fond. Elle prend place en face de lui avant de hocher la tête. « Je ne suis que trop d’accord. Il faudrait que vous veniez au Gondor avec moi pour discuter avec mon époux. Si vous pouviez être un émissaire de votre peuple… » Elle ne saurait dire. « Je parlerai à Aragorn de votre situation avec votre accord bien sûr. Peut-être que nous pourrons vous aider. » Maternelle, elle remit la couverture sur les épaules de son fils qui dormait à poings fermés. « Nous étions séparés. Mon fils n’étant plus un hybride, il était malade. Mais nous nous sommes retrouvés. Le grand amour finit toujours par se retrouver. » Très empathique, elle posa doucement sa main sur celle du nain en se penchant, un sourire avenant. « N’ayez crainte, prince Kili. Si votre cœur est pur, vous trouverez le bonheur avec votre dame. »

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