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 Je ne suis pas folle, je suis juste en dehors du cadre.

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MessageSujet: Je ne suis pas folle, je suis juste en dehors du cadre.    Je ne suis pas folle, je suis juste en dehors du cadre.  EmptyMer 17 Nov - 20:45

Je ne suis pas folle, je suis juste en dehors du cadre.  @Harold E. Jackman  

Coiffée d’une capeline noire au liseré blanc, elle avançait dans la rue. Elle était un peu en retard, mais elle s'était plongée dans le récit d'Otello, pour la centième fois sûrement, perdue dans les trahisons et le silence hypnotisant de la morgue, elle n’avait pas vu le temps passé. Mais enfin elle arriva à bon port, elle n’était pas vraiment désolée d’être en retard, Astrée était rarement touché parce qu’il se passait autour d’elle. Elle n’était pas sans cœur, seulement, elle avait des priorités et pour un retard il n’y avait pas mort d’homme. Donc pas besoin de s’en faire. Astrée observa la façade de la maison, elle passait souvent devant, sa mère vivait dans le quartier et elle aussi d’ailleurs. Mais elle n’était pas forcément du genre à s'inquiéter de ses voisins. Elle sonna comme indiqué à l'entrée avant d’observer le tapis d’extérieur qui annonçait bienvenue, c’était amusant de faire parler un tapis, au moins il n’y avait pas besoin de le dire sois même, il faudrait qu’elle y pense.

Le carillon résonna à ses oreilles et elle entra ensuite dans la grande demeure. Son regard sombre se porta partout. C’était décoré avec goût, le genre de décoration qu’elle n’aimait pas. Trop propre, trop fragile… Elle s’observa dans un miroir qui trônait dans l’entrée et remit en place le col blanc de sa robe noire avant d’avancer dans le couloir. Une porte sur sa droite avec un écriteau. Salle d’attente. Elle poussa la porte et se glissa à l'intérieur avant de se laisser tomber sur un des sièges. Elle sortit de son sac, un dossier cartonné marron avant de l’ouvrir sur ses genoux et de se plonger dans l’observation de photos. Un vieux cas, une mort mystérieuse de Long island, 1880. Elle aimait se plonger dans de vieilles affaires irrésolues, cherchant à refaire l’histoire. Pas vraiment pour faire justice, ce n’était pas vraiment pour ça qu’elle était médecin légiste, c’était surtout, donner la paix aux corps qui passaient entre ses mains. Tout le monde voulait toujours attraper les assassins. Elle, elle n'en avait rien à faire, les assassins avaient leurs raisons. Seule la société avait décidé qu’ils étaient pas du bons côté de la loi. Elle, elle n’était personne pour juger de ça.

Son regard d'ébène plongé sur les photos de mauvaise qualité et l’écriture manuscrite et mal photocopiée de son dossier, elle plongea son autre main dans son sac pour en sortir une barre au chocolat. Rien de ce qu’elle avait vu ne lui avait jamais coupé l’appétit ni empêché de dormir. Parfois on la comparé à un sociopathe. Elle n’était pas sociopathe mais pourquoi être dégouté d’un état naturel qui arriverait de tout façon à tout le monde.

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MessageSujet: Re: Je ne suis pas folle, je suis juste en dehors du cadre.    Je ne suis pas folle, je suis juste en dehors du cadre.  EmptyDim 28 Nov - 18:27





Je ne suis pas folle
Harold et Astrée.


Accueillir mes patients et pouvoir leur permettre de régler leurs problèmes pour leur permettre un plus bel avenir était la plus belle des missions que je pouvais m’attribuer. C’est pour cette raison que j’aimais tant mon métier, pour cette raison que je me donnais à 100 % dans ce que je faisais au quotidien. C’était pour moi une manière de me racheter une conduite et une réputation. Oublier tout le mal que j’avais pu commettre sous les traits d’Edward Hyde par le passé. Tout ce qui comptait, c’était le présent. C’était tout du moins ce dont je voulais me convaincre. Bien sûr, je savais qu’il faudrait beaucoup de temps pour cicatriser les blessures du passé mais j’avais bon espoir qu’elles n’aient pas à se rouvrir dans le présent.

Fort de cette idée, j’avais pris mon temps ce matin-là pour aider mes deux premiers patients. Le premier tentait de se remettre d’une rupture très difficile qui avaient vu s’envoler son amour propre et son compte bancaire. La deuxième désirait plus que tout chasser les images qui trottaient dans sa tête d’avoir retrouvé son frère pendu dans sa cave. Il leur faudrait sans doute l’un et l’autre beaucoup de temps pour s’en remettre, mais parfois un simple merci ou un sourire de leur part suffisait à égayer ma journée. Je me sentais véritablement utile et s’était tout ce qui comptait. Pourtant ma matinée n’était de loin pas terminée. Après avoir fixé un nouveau rendez-vous avec ma dernière patiente, j’étais sorti dans le petit vestibule qui me servait de salle d’attente. Je m’apprêtais à saluer ma nouvelle patiente pourtant il n’y avait aucune trace d’elle. Etrange !

Je me résolu à retourner dans mon bureau pour continuer le classement dans mes vieux dossiers. Au moins je ne perdrais pas de temps. C’est en tentant de déplacé un dossier bloqué derrière une étagère que je fis s’effondrer un deuxième sur le sol. Ce dernier s’ouvrit dans un fracas et j’allais donc le récupérer. Je me rendis alors compte qu’il s’agissait de mon propre dossier, celui qui avait regroupé tous les articles de pièces concernant les crimes commis pas Edward Hyde. En le voyant, j’avais senti un frisson glacial parcourir mon dos. Je l’avais trouvé par hasard à la bibliothèque quelques mois avant et je m’étais résolu à le garder chez moi. Je refusais que quelqu’un d’imprudent puisse plongés le nez dedans.

Je lisais alors mélancoliquement les différents éléments qui le composait. La mort dans l’âme, je sentis une enclume s’abattre sur ma tête. C’était comme si je me rendais subitement compte que le passé ne me laisserait jamais tranquille. Ses fantômes n’auraient de cesse de me poursuivre et probablement jusqu’à la fin de mon existence. Puis, entendant soudainement une présence dans la pièce d’à côté, je refermerais brusquement le dossier pour aller le glisser dans ma bibliothèque. Je ne m’étais alors pas aperçus qu’une photo d’Edward et qu’une coupure de presse de son tout premier meurtre avaient finis leur course sur le plancher. Poliment, j’allais accueillir ma visiteuse. Ouvrant la porte, je laissais un sourire s’élargir naturellement sur mon visage.

« Mademoiselle Frump c’est cela ? Je suis ravi de vous accueillir mais je vous en prie entrez. »

Je l’avais alors laissée s’asseoir et m’étais dirigé vers le fond de la pièce où trônait un pichet d’eau et une machine à café.

« Je vous sers quelque chose, un café ou un verre d’eau ? Je vais pour ma part prendre un café. »

Je revins ensuite vers elle et alla m’asseoir à ma place.

« Bien, j’imagine que vous avez beaucoup de travail devant vous. Je crois savoir que vous êtes médecin légiste et coroner, c’est cela ? Cela doit être un métier fascinant. »


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MessageSujet: Re: Je ne suis pas folle, je suis juste en dehors du cadre.    Je ne suis pas folle, je suis juste en dehors du cadre.  EmptyDim 28 Nov - 21:20

Je ne suis pas folle, je suis juste en dehors du cadre.  @Harold E. Jackman  

Elle laissait fondre la barre en chocolat sur sa langue, plongé dans un meurtre commis au siècle dernier et totalement captivé par le rapport du légiste de l’époque qu’elle fût presque surprise quand elle entendit qu’on l’invité à entrer. Entrer où ? Elle releva son visage, coiffé de son large chapeau avant de se souvenir. Ha oui, elle devait rencontrer un psy. Elle laissa son regard sombre l’observer et elle fit la moue. Il semblait bien trop normal. Elle s'était attendue à quelqu’un de plus loufoque. Elle laissa un petit soupir sortir de ses lèvres et elle remballe son vieux dossier avant de refermer sa barre de chocolat et de la glisser dans son sac. Tant pis, pour elle. Elle se redressa, lissant sa robe avant de le précéder dans son bureau. Elle scanna rapidement le lieu du regard avant de s'asseoir bien sagement sur une chaise relativement confortable. “Hum, auriez vous du thé ? Sinon, de l’eau m’ira parfaitement bien, j’évites le café.”

Astrée observa le docteur devant elle, restant silencieuse avant qu’il ne prenne la parole. “Vous êtes bien l’un des rares à trouver cela fascinant et pas étrange. Mais je suis d’accord avec vous. Ce métier est fascinant. Faire parler les morts alors que tout le monde veut les cacher. Les gens ont peur de la mort. Alors qu’il ferait mieux de se méfier des vivants. Les morts ne font de mal à personne…La mort est une chose naturelle. Vous qui êtes docteur, vous devez le savoir n’est-ce pas? La mort n’est pas une punition. C’est un cadeau. La récompense finale après avoir mené sa vie comme on le voulait." Est-ce qu’elle faisait exprès d’être étrange ? Peut-être, peut-être pas. Peut-être qu’elle voulait jauger un peu le docteur avant de s’ouvrir vraiment à lui. Si elle accepte de s’ouvrir à lui. De cela, elle n’avait encore rien décidé.

“J’aime mon travail, même si l’on me pense étrange. Je rend leur visage aux morts et je fais en sorte que tout le monde entende ce qu’ils ont à dire. Croyez-le ou non, mais les morts parlent. Mon but premier n’est pas d’arrêter le méchant… Pour moi méchant ou gentil n’a aucune réelle signification. Je ne veux qu' écouter la voix des morts et la faire entendre aux vivants. Arrêter les criminels… Je le laisse à d'autres." Elle s’en fichait bien d’ailleurs de savoir qui ou pourquoi. Les conventions sociales, elle s’en était toujours éloignée. Elle vit du coin de l'œil quelque chose sur le sol, elle se pencha pour récupérer une photo. Elle l’observa longuement avant de la poser sur le bureau sans faire aucunes remarques. “Je pense que nous sommes tous capables de tuer. N’importe qui autour de nous est un potentiel criminel. Mais certains résistent plus facilement à leur monstres intérieurs…” Elle le gratifia d'un de ses rares sourire. "Je ne suis pas comme vous spécialiste de l'esprit humain. Mais je pense que nous sommes des animaux sur le point de vu physiologique. Et comme les animaux parfois c'est notre instinct qui nous parle. Plus que notre raison. Cela ne veut pas dire que je suis pour laisser les criminels libre, seulement, je pense qu'il est facile de juger sans chercher à comprendre... Il y a toujours deux versions dans une histoire. Le loup ne se considère pas comme mauvais quand il mange l'agneau."

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MessageSujet: Re: Je ne suis pas folle, je suis juste en dehors du cadre.    Je ne suis pas folle, je suis juste en dehors du cadre.  EmptySam 4 Déc - 19:46





Je ne suis pas folle
Harold et Astrée.


Laissant la jeune femme s’installer confortablement dans mon cabinet, je pris soin de l’accueillir comme il se devait. J’ignorais encore la raison qui l’avait poussée à vouloir me rencontrer mais j’étais très curieux de le savoir. Lui demandant si elle désirait boire quelque chose, j’avais fini par hocher la tête.

« Du thé vous dites ? Oui, je peux vous en préparer. »


Il faut dire qu’en bon britannique que j’étais, j’en avais toujours dans un coin de mon bureau. Je finis par lui apporter une bonne tasse de Earl Grey fumant avant de m’asseoir et d’échanger quelques mots avec cette dernière. En l’écoutant, je compris rapidement que j’avais en face de moi une femme intelligente et instruite. Je me réjouissais déjà de ce rendez-vous. Rien n’était plus agréable pour moi que de pouvoir échanger avec des personnes comme elle. J’aimais avoir ce sentiment si particulier de voir mon intellect titiller par une conversation érudite. Après tout, l’intelligence n’était-elle pas notre meilleure arme contre notre côté animal si dangereux et méprisable ? En l’écoutant, je ne pouvais m’empêcher de sourire, ses pensées s’accordaient parfaitement aux miennes.

« Je suis parfaitement d’accord avec vous. Nous sommes beaucoup trop enclins à vouloir nous croire immortel. La médecine actuelle fait beaucoup d’efforts pour maintenir des personnes le plus longtemps possible en vie et parfois même en dépit du bon sens. La mort fait en effet partie intégrante de l’existence et il n’est pas possible de pouvoir y échapper. Autant d’accueillir avec sagesse lorsqu’elle arrive. Mais certaines personnes pourraient trouver injuste qu’une vie soit fauchée beaucoup plus vite que prévu. »

Elle semblait véritablement passionnée par son travail et cela faisait plaisir à voir. Je reconnaissais bien volontiers que tout le mystère caché derrière un crime avait de quoi retenir l’attention. Son détachement des criminels était louable. Après tout, à chacun son travail. Mais à mes yeux l’histoire de l’un ne pouvait aller sans cette de l’autre. Je ne réagis cependant pas et la laisser parler. Au fond, c’était là le rôle d’un psychiatre ou d’une psychologue.

« Votre dévouement à votre travail est tout à fait louable et c’est une bonne chose que vous l’aimiez à ce point. Il n’y a rien de plus réjouissant qu’un travail bien fait, n’est-ce pas ? »

Je ne pus alors m’empêcher de me rembrunir à l’écoute de ses arguments suivants. Bien sûr, il n’aurait pas été bien vu de ma part de faire transparaître mes sentiments mais lorsqu’il était question du combat le plus important de ma vie, le silence qui s’abattait dans la pièce se faisait immanquablement pensant. Je hochais alors la tête tout en réfléchissant à ses paroles. Elle ne manquait pas bon sens, c’était certain ! Je m’accordais tout à fait à son avis mais dans mon cas, cette bête sauvage devait non seulement être mise en cage mais abattue dans le meilleur des cas. Quel bonheur cela pourrait être de vivre dans un monde où la méchanceté et la convoitise n’existaient plus… et où tous les crimes du monde pouvaient enfin être éradiqués.

« La nature humaine est complexe n’est-ce pas ? Le combat entre Bien et le Mal semble se nicher au cœur-même nous tous. Il est en effet assez rare qu’un criminel puisse commettre un meurtre sans qu’il y ait de mobile dissimulé derrière ses actes. Mais s’il est compréhensible peut-il être pardonnable ? Notre société est bâtie de manière à assurer la survie du plus grand nombre. La coopération et l’entraide semble être le modèle répondant le mieux à cet objectif. Le meurtre n’est-il donc pas contre-productif ? »

Je secouais alors la tête, me rendant compte que je partageais sans doute un peu trop mes opinions personnelles. Et cela, ce n’était pas du tout mon rôle. Ressortant de mes pensées, j’adressais un sourire à la jeune femme et lançais alors avec politesse.

« Pardonnez-moi, je m’égare. C’est que notre conversation est si plaisante que j’en oublie l’essentiel. Dites-moi, pour quelle raison souhaitiez-vous me rencontrer ? »

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MessageSujet: Re: Je ne suis pas folle, je suis juste en dehors du cadre.    Je ne suis pas folle, je suis juste en dehors du cadre.  EmptyDim 5 Déc - 12:53

Je ne suis pas folle, je suis juste en dehors du cadre.  @Harold E. Jackman  

Astrèe attendit silencieusement qu’on lui offre le thé et que le docteur vienne s’asseoir à côté. Elle observait le bureau sans rien laisser paraître de son état d’esprit. Il était rare de réussir à cerner Astrée du premier coup d'œil. Le gens pensaient tout savoir d’elle avec les mots "Étrange, bizarre et morbide.” Mais elle était plus que cela, cependant comme elle refusait les carcans imposés par la société on ne lui donnait jamais de seconde chance. Mais Astrée n’était pas du genre à s’en soucier. Elle n’aimait pas les gens non plus. Cela lui convenait parfaitement. Elle lissa sa robe noir avant de prendre le thé. “Merci.” C’était un merci sobre et laconique, mais c’était un merci quand même. Preuve qu’elle montrait un minimum de reconnaissance à l’homme devant elle.

“La mort n’est pas juste. C’est ce qui rend la vie importante. Il n’y a pas à trouver juste ou injuste une chose qu’on ne maîtrise pas. Pensez-vous que la fourmie trouve injuste que la pluie inonde sa maison ? Où que la souris trouve injuste que le chat l’attrape ? L’injustice n’est qu’une invention de l’humain pour mettre en place la justice. Le bien et le mal, le bon et le mauvais. qui peut-dire que c’est un bienfait pour l’humanité ou pas ? Personne. Nous l’avons créé pour coller avec nos principes. Et nous avons tendance à penser que nos principes sont ceux voulu par l’univers et la nature. Mais peut-être que non… Peut-être que l'univers ne fonctionne pas comme cela. Après tout, nous existons grâce à un condensé de Chaos, le Chaos nous à formé… Et nous cherchons simplement à trouver une logique à ce chaos en nous imposant des lignes de conduite. Mais peut-être que nous vivrions mieux et plus libres en nous défaisant de ces lignes de conduite." Elle prit une gorgée de thé, il n’était pas trop mauvais, puis elle déposa doucement la tasse sur le bureau devant elle. “Permettez moi de ne pas vous suivre sur votre dernière idée. La société humaine n’est pas construite pour assurer la survie du plus grand nombre. La société humaine est construite afin que tout le monde trouve une place qui permettra à un petit nombre d’entre nous de vivre mieux.” Elle retira doucement sa capeline pour ne pas trop déranger sa coiffure et la déposa sur la chaise vide à côté d’elle avant de poser son regard sur le docteur. Puis elle fouilla dans son sac et en sortit une lettre du gouvernement qu’elle lui tendit. “J’ai la possibilité de travailler sur des affaires plus importantes, de donner un avis d’experts. Mais j’ai besoin d’une évaluation psychologique. Et puis je dois vous avouer que je suis plutôt curieuse de ce que vous allez pouvoir dire de moi. Je n’ai jamais vu de psychologue. Mise à part celui de mon collègue qui me conseillait de me faire des amis et de sourire plus…Il disait que j'étais dépressive avec des tendances morbide. C'est lui qui a fini en maison de repos” Elle reprit sa tasse pour boire son thé. “Par quoi commence t on ? Dois-je vous parler de mon enfance ? Où de mon travail ? De mes passions ? Où allez-vous me montrer des taches d’encres ? J’aime beaucoup ce jeu.”

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MessageSujet: Re: Je ne suis pas folle, je suis juste en dehors du cadre.    Je ne suis pas folle, je suis juste en dehors du cadre.  EmptySam 11 Déc - 12:09





Je ne suis pas folle
Harold et Astrée.


Fascinante. Tout à fait fascinante. C’était le premier mot qui m’était venu en tête lorsque je fis la connaissance d’Astré. La jeune femme était une penseuse merveilleuse qui avait réfléchi sur le monde qui l’entourait depuis fort longtemps. Je me doutais bien que par sa profession elle devait posséder un esprit critique et affûté, mais je n’aurais jamais pensé faire face à une femme aussi intelligente qui possédait une conversation vraiment passionnante. Sans même m’en rendre compte, je buvais ses mots tout en oubliant presque que nous étions en séance. J’avais l’impression de me retrouver dans ces clubs privés de Londres où tous ne se nourrissaient que de savoir et de découverte. Cette ambiance et cette qualité de partage se faisait très rare dans cette ville et cela me manquait énormément. Cette séance promettait d’être un véritable bonheur.

« Fais gaffe Harry, si tu continues à la regarder comme ça. Je vais finir par croire que t’es en train de tomber amoureux. »


Je détachais un instant mon regard d’Astrée pour le tourner vers mon alter ego. Ce dernier se tenait à quelques pas derrière Astrée et regardait d’un air amusé la petite scène qui se déroulait devant ses yeux. Je murmurais alors entre mes dents, sachant très bien qu’Eddie ne se trouvait pas devant moi mais bien dans ma tête.

« Tu vas arrêter de dire des bêtises, oui ? »


Il se tourna alors dans ma direction, m’adressant un sourire amusé. Il finit alors par pencher les épaules.

« Oh ce que je dis c’est pour toi, hein. Après tout c’est Monsieur qui s’est fait une règle de vie de se tenir toujours à distance des autres. »


« A cause de qui à ton avis ? »

Je me rendis subitement compte que j’avais prononcé cette phrase à voix haute. Bon sang, je n’aurais pas pu la fermer ? Edward avait toujours le don de me mette dans un de ces états. Une échappatoire, vite. Il fallait que j’en trouve une.

« Euh je veux dire… qu’est-ce qui selon vous a motivé la création de la justice et de ces règles ? Et qu’apporterait un monde où toute les limites des humains seraient affranchies ? Le Chaos est-il vraiment souhaitable dans une société où les règles instaurées ne suffisent pas à arrêter certaines personnes de commettre des crimes ? Ne pensez-vous pas que la situation s’aggraverait davantage ? »


Je hochais la tête à ses prochains propos. Réfléchissant sérieusement à ses dires, je finis par déclarer.

« Donc selon vous, les injustices sociales créées entre les riches et les pauvres par exemple sont de l’ordre du naturel ? Les pauvres ne seraient là que pour permettre au plus riches de se démarquer de la société. C’est une vision assez pessimiste, cela dit le capitalisme semble effectivement prouvé que vous avez raison. Mais est-ce une raison pour laisser des gens laissés pour compte alors que se sont les personnes les plus touchées par la criminalité ? »

Je tentais toujours de ramener la discussion vers le domaine du crime et de la justice. Je voulais véritablement savoir sa manière de penser vis-à-vis de sa profession et du domaine social qu’elle fréquentait tous les jours. Elle m’expliqua alors la raison qui l’avait poussée venir me voir.

« Félicitations. C’est une belle opportunité pour vous. Si je peux vous aider à avancer dans votre carrière ce sera avec grand plaisir. »

Je ne manquais pas de sourire lorsqu’elle évoqua la situation de mon confrère. Il est vrai que la jeune femme pouvait surprendre par son comportement mais je n’étais pas de son avis.

« Eh bien vous me semblez être une personne à l’esprit vif et cela se voit que vous avez pris beaucoup de temps à réfléchir sur le monde qui vous entoure. Certes vous avez des opinions qui pourraient différés des opinions imposées par notre société mais je verrais plus cela comme une richesse et une force. Un débat n’est jamais aussi constructif que lorsqu’il est discuté entre personnes ayant des opinions divergentes et dans les affaires criminelles, je pense qu’il est plus que vital. Votre différence pourrait être un atout décisif et je suis certain que ce n’est pas pour rien que l’on vous a proposé ce poste. »

Je réfléchis alors un instant aux questions que je pourrais lui poser. Une chose dans ses dernières paroles me chiffonnait.

« Revenons un instant sur les propos de mon collègue si vous le voulez bien. Qu’est-ce qui lui as permis de songer que vous étiez dépressive ? »


Je ris ensuite lorsqu’elle évoqua le fait de passer le test des taches d’encres parmi les autres traitements qu’elle avait évoqué.

« Et si nous commencions par parler de votre travail. Est-ce que cette opportunité vous intéresse ? Qu’est-ce que cela vous apporterait à votre avis dans votre quotidien ? Pensez-vous qu’ils seront conciliables avec votre vie privée, vos hobbys ? »

« Tu ne veux pas lui demander si elle est célibataire par la même occasion ? »

Je jetais un regard noir à mon double inquiétant se trouvant à dans le dos de la jeune Astrée.


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MessageSujet: Re: Je ne suis pas folle, je suis juste en dehors du cadre.    Je ne suis pas folle, je suis juste en dehors du cadre.  EmptyDim 12 Déc - 13:38

Je ne suis pas folle, je suis juste en dehors du cadre.  @Harold E. Jackman  

Surprise. C’était ce qu’Astrée était. Elle était venue ici sans grande conviction. Les psychologues et elle, ce n'était pas une grande histoire d’amour. Ils cherchaient toujours à expliquer son caractère à la faire entrer dans une case. Et souvent ils étaient comme l’art grec. Beau d’extérieur mais vide à l'intérieur. Ils faisaient étalage de leurs diplômes et sortaient des maximes piquées à d’autres. Sans penser par eux même. Cependant pas celui-là. Il semblait réfléchir par lui-même. Et il y avait quelque chose, elle ne saurait dire quoi, elle ne saurait mettre le doigt dessus. Mais quelque chose titillait sa curiosité et ça c’était plutôt nouveau. Ils étaient souvent morts ceux qui arrivaient à faire cela. Il resta un moment silencieux et porta son regard quelque part au-dessus d’elle dans son dos. Elle ne se retourna pas, observant le docteur tout en sirotant son thé, calme et impassible. son regard brilla d’une lueur curieuse. « A cause de qui à ton avis ? »  Elle l’observa, sans un mot, prenant une nouvelle et dernière gorgée de thé avant de reposer la tasse sur son bureau. Voilà qui commençait à devenir encore plus intéressant. Mais l’homme devant elle se reprit vite et fit mine qu’il s'était adressé à elle. Un sourire fantomatique brilla sur les lippes rouge vive de la jeune femme mais elle ne releva  pas et écouta la suite de mots du docteur devant elle.

Elle joua nonchalamment avec un bracelets qui brillait à son poignet portant son regard sur le bijou comme fasciné par la lumière qui se reflétait dessus, avant de relever son regard de charbon sur le psy et de répondre de son ton froid et lent, bien qu’une petite étincelle semblait s’entendre dans son timbre de voix. Preuves qu’elle prenait du plaisir à cette conversation. Mais pour lui qui ne la connaissait pas, il ne devait pas s’en rendre compte. “Ce qui a créé les règles ? La peur. La peur du chaos, la peur du noir, la peur de l’autre, la peur de sois. On interdit à un enfant de jouer avec les allumettes car on a peur du feu. On interdit à une jeune fille de sortir seule la nuit, car on a peur des hommes. On interdit à un conducteur de boire avant de prendre le volant car on a peur de l’accident. On interdit à un humain de tuer car on a peur de ce que cela veut dire de nous tous. La peur gère la vie, pas les règles. Je ne défend ni le chaos, ni les règles. Je pose simplement un constat. Et je pense… Que le chaos n’est pas forcément une mauvaise chose. Du chaos nait autre chose, une force inarrêtable. Une force d’esprit et de conscience. Sans règles nous ne pouvons plus jouer, nous sommes obligés de vivre. Et de montrer au monde notre véritable nature…”

Elle croisa les jambes sous sa chaise avant de reprendre la parole. “Et bien je ne sais pas. Pensez-vous que la supériorité du Lion sur sa proie soit de l’ordre du naturelle ? Mais cela ne veut pas dire que la gazelle ne peut pas se défendre. L’inégalité est un mauvais mot. Nous sommes tous égaux, seulement, nous n’en avons pas tous conscience et donc, nous hiérarchisons. La société à décidé que le docteur, l’avocat et l’artistes seraient en haut de l’échelle et que le plombier, l’éboueur et la femme de ménage serait en bas. Pourquoi ? Parce que le plombier au fond se sent moins important que le docteur. Et pourtant ne l’est il pas tout autant ?”

Elle lui tendit la lettre et l’observa pendant qu’il lisait, sans un mot, se contentant de le scruter. Sans qu'elle ne se sente honteuses ou mal à l’aise. Il était devant lui après tout, elle pouvait le regarder de tout son saoul. “Merci. Ce n’est pas l’avis de tous, mais votre résumé de mon esprit me plaît beaucoup. ” Elle sembla réfléchir longuement à sa question, faisant claquer sa langue contre son palet avant de reprendre la parole. “Hum au collège j’étais une enfant… D’après ma mère difficile, d’après mes professeurs intelligents mais solitaire, mes camarades étranges… J’étais toujours seule et personne ne trouvait grâce à mes yeux. Cela n’a guère changé. Je trouves souvent mes semblables idiots… Mais bref. J’étais donc seule, toujours en noir, je ne riais jamais et c’est encore le cas aujourd’hui. Fasciné par les serial killeur, la mort… Il a seulement rempli les cases d’un questionnaire tout prêt et à fait de moi une enfant associable et suicidaire. Ce qui n’est pas le cas. Je n’ai jamais attenté à ma vie. Et je ne suis pas associable, je choisie seulement avec grand soins les personnes méritant mon attention.”

Elle pencha la tête à sa question et reprit la parole. "Décidément je n’aurais jamais autant entendu le son de ma propre voix qu’aujourd’hui Docteur. Si elle ne m'intéressait pas je ne serais pas venu. Bien que j’étais curieuse de parler avec un psychologue de nouveau. Et bien mon quotidien c’est mon travail. Alors je pense que cela m’apporterait encore plus d’opportunité de faire ce que j’aime. Écouter les morts et leur rendre les voix. Ma vie privée est comme son nom l’indique, privée mais sachez que je pense savoir ce qu’il se cache derrière. Je n’ai pas de famille mis à part ma mère. Je n’ai ni compagne ou compagne, ni enfants. J’ai donc tout loisir de me perdre dans ce que j’aime le plus. Mon emploi.”

Elle ne loupa pas son regard, toujours au moins point mais ne bougea pas. Elle se contenta de pencher un peu la tête et de laisser un petit sourir flotter sur son visage.


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MessageSujet: Re: Je ne suis pas folle, je suis juste en dehors du cadre.    Je ne suis pas folle, je suis juste en dehors du cadre.  EmptyDim 19 Déc - 17:42

Harold E. Jackman a écrit:




Je ne suis pas folle
Harold et Astrée.


Je l’écoutais parler sans l’interrompre. Je prêtais grand soin d’entendre chacune de ses paroles. Elle possédait une intelligence rare et c’était un plaisir pour moi. J’aurais pu l’entendre durant des heures et réfléchir à chaque d’un mots subtilement intelligent sortant de sa bouche. Ma concentration était pourtant difficile, due certainement à la présence de mon alter ego dans cette pièce. Détestant lorsqu’il se manifestait, je le haïssais encore plus lorsque ses interruptions envahissantes se faisaient lorsque je recevais l’une de mes patientes. Après tout, qui a envie de prêter sa confiance à un psychologue encore plus fou qu’eux ? Cela ne faisait que nuire à mon expertise et je ne pouvais clairement pas laisser ce genre de choses se produire, encore moi dans ces circonstances.

C’est pourquoi, je tentais à chaque fois de ramener mon intérêt vers la jeune demoiselle. Ce n’était pas facile mais j’y parvins tout de même. Après son long monologue, qui me permettait de la cerner avec plus de précisions, je repris enfin la parole.

« Il est en effet possible que la peur ait un rôle à jouer dans le comportement de nos sociétés. Mais cela peut-être une bonne chose. La peur mène à la prudence et permet de mieux appréhender notre monde. Elle nous permet de survivre et de poser les bases d’une société équilibrée. Je peux vous poser une question ? J’aimerais savoir ce qu’il en est pour vous. Est-ce que vous vous fixez des limites dans votre vie de tous les jours ? Ou êtes-vous plus une partisane du chaos ? »

Il est des métiers, comme celui qu’elle exerçait ou cette question était vitale. Il pouvait arriver chaque jour où des partisans de la justice pouvaient se montrer faible face aux situations qu’ils rencontraient au quotidien. Ils pouvaient soient baisser les bras et finir par plonger eux-mêmes dans les pratiques de ces personnes peu recommandables. Ils pouvaient également franchir la ligne rouge tant ils souhaitaient mettre à jour une vérité dérangeantes et dangereuse pour aider les personnes qui recherchaient leur aide. Se fixer des limites étaient donc une nécessité absolue et pourrait avoir une influence dans sa carrière professionnelle. C’était pour cette raison que je lui avais poser la question. Cela participerait à mon expertise.

Je réfléchis ensuite à ses prochaines paroles. Une fois de plus, je sentais qu’elle avait beaucoup réfléchis à cette question. Je ne pouvais que saluer la sagesse dont elle pouvait faire preuve.

« Je pense que vous avez raison. Une société se créer elle-même ses propres injustices et son classement de la valeur des gens. Nous n’avons pas non plus le même regard sur ce qui est injuste. Cela dépend de nos valeurs et de ce que notre famille et la société a défini comme étant la norme. Un des plus beaux exemples et peut-être que de notre point de vue une coutume étrangère peut nous sembler inappropriée alors qu’elle ne l’ait pas dans le pays où elle est vécue. Je ne pense pas non plus qu’il est très sage de juger qu’un boulanger ou un paysan serait moins bon qu’un médecin. Après tout, nous avons tous besoin de manger pour vivre. »

Je finis par lui adresser un sourire lorsqu’elle approuva mes paroles. Elles étaient sincères cela dit et je ne cherchais pas à lui mentir. C’est pourquoi, j’appuyais encore l’argument que j’avais évoqué précédemment.

« Cela ne m’étonne pas. Vous savez s’il y a une chose que j’ai apprise dans ma vie c’est bien que les personnes n’aiment pas le débat. Elles craignent sans doute d’entendre une opinion différente de la leur ou d’accepter des comportements chez les autres qui ne leur ressemblent aucunement. Je pense qu’elles ont peur de voir leurs valeurs et leurs convictions êtes bouleversées. C’est le socle sur lequel elles se sont construites et que vaut un bâtiment sans fondations solides ? »

Elle me parla alors de son enfance et de sa vie de famille. Je comprenais parfaitement ce qu’elle voulait dire par différence. Ce n’était pas évident de pouvoir être bien vu lorsque l’on était une marginale qui brisait sans cesse les règles de bienséance de notre société. Cela, je le savais sans doute mieux que personne et mieux qu’elle pourrait l’imaginer.

« Ce n’est pas facile d’être considéré comme différent, n’est-ce pas ? Cela dit je ne vois pas en quoi être une enfant introvertie pourrait faire de vous une personne inappropriée à ce monde. Même si nos sociétés semblent nous démontrer tous les jours que le monde est fait pour les extravertis. Il faut bien qu’il y ait dans leur entourage des personnes prêtes à les écouter. Ou irait le monde si ce n’était pas le cas. Je suis cela dit heureux pour vous si vous êtes parvenue à trouver un équilibre personnel et que vous ne risquez pas de mettre votre propre vie en danger. »

J’approuvais alors d’un signe de tête. Je savais très bien ce que cela était de vivre pour son travail. Mes recherches étaient si importantes à mes yeux qu’elles prenaient souvent le pas sur ma vie personnelle. Je n’avais appris que trop tard que j’aurais dû agir autrement. J’aurais alors pu sauver la vie de ma femme, de mon enfant et de mon meilleur ami plutôt que de m’enfoncer dans cet enfer que je m’étais créé tout seul.

« Votre dévotion à votre travail est tout à fait admirable. Il y a si peu de personne qui aiment leur travail autant que vous et c’est réellement dommage. Il est souvent important d’avoir également des hobbys et des passions autres dans la vie pour vous permettre d’évacuer tout le stress de votre semaine de travail. Songez-y, cela pourrait vous faire le plus grand bien. »

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MessageSujet: Re: Je ne suis pas folle, je suis juste en dehors du cadre.    Je ne suis pas folle, je suis juste en dehors du cadre.  EmptyDim 16 Jan - 21:50

Je ne suis pas folle, je suis juste en dehors du cadre.  @Harold E. Jackman  

La question du docteur la fit rire. Un vrai rire, qui éclata comme une bulle de savon avant qu’elle ne le fasse taire en se cachant ses lèvres rouge sang derrière sa main droite ou cliquetait des bracelets. Elle s'était surprise elle-même avec son rire. Elle se reprit, son visage devenant de marbre avant qu’elle ne s'éclaircit la voix pour reprendre son ton  posé et calme. “Veuillez me pardonner. Mais votre question est si amusante. Et je crois que beaucoup se la pose sur moi. Je me fixe des règles comme tout un chacun. Par exemple, voler un rouge à lèvre d’accord, braquer une banque non. Traverser en dehors des clous oui, conduire sans permis non. Et vous docteur ? Non ne dites rien..” Elle l’observa longuement puis son bureau bien rangé et sourit un peu. "Vous, vous imposez de nombreuses règles pour maintenir ce chaos loin…Je me demande…” Elle pencha la tête sur le côté… “Ce n’est rien. Continuons la séance. Pour vous répondre, je ne suis ni pour l’un ni pour l 'autre. Je ne me pose pas de question, il y a des protocoles et je les suis dans mon travail, il y a des règles à l’extérieur et je les applique. Parfois je fais un écart, je lis un livre dans la morgue ou je vole un vernis dans un magasin. Mais c’est un chaos à échelle microscopique que je laisse s’appliquer, afin de pouvoir rester libre."

Elle aimait cet échange, son rire qui l’avait tant surprise en était la preuve. Il avait une verve et un verbe qui lui était agréable, ce petit quelque chose dans son air quand il parlait. Il ne se donnait pas l’air pédant des autres docteur et il y avait cette chose qu’elle n'arrivait pas à définir. Elle l’écouta presque religieusement afin de s'imprégner de ses mots et de pouvoir lui répondre de façon cohérente. “Je ne sais pas si j’ai raison, après tout, observez une meute de loup ou une troupe de lion. Elles seront toutes aussi bien hiérarchisées qu’un état. Alors peut-être ai-je tort, peut-être que le chaos n’est pas le père de toute chose. Mais j’étais curieuse de connaître votre avis sur le sujet. Et …” Elle bougea un peu sur sa chaise pour s’approcher du bureau. “J’aime beaucoup débattre, de tout et de rien, d’autant plus quand l’autre personne n’épouse pas mon point de vu, je trouve que la discussion n’en est que plus intéressante."

Son regard se fit plus perçant, elle se demandait un peu ce qu’il avait rendu différents des autres garçons de son âge. Il avait même dû avoir du succès à l’école. Mais elle se mordit la langue pour ne pas poser de question, cela ne la regardait pas. “Je ne me suis jamais sentit à part, ce sont les autres qui le pensent. Moi je suis à ma place si les autres me pensent à part ce sont peut-être eux esprits grégaires qui sont en dehors du cadre. Je suis née ainsi. Parfois on pense que je ne ressens rien, ce n’est pas le cas. Mais il est vrai que chez moi les sentiments sont souvent cachés. Et qu’il vrai aussi que je n’ai jamais ressenti de fort sentiment comme de la colère ou de l'amour. Mais cela veut-il dire pour autant que je n’ai pas de place?” Elle remit en place ses cheveux avant de sourire. “J’ai des loisirs, j’aime la poésie et les vieilles œuvres du 18 eme anglais. J’aime les vieux films en noirs et blancs comme Dracula, Jekyll et Mister Hyde ou l’excellent Nosfertaus. J’aime les débats. Je prendrai d’autre rendez-vous avec vous, car j’aime discuter avec votre personne.”

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MessageSujet: Re: Je ne suis pas folle, je suis juste en dehors du cadre.    Je ne suis pas folle, je suis juste en dehors du cadre.  EmptyJeu 20 Jan - 20:19





Je ne suis pas folle
Harold et Astrée.


Je ne pus manquer de froncer les sourcils au moment où la jeune femme se mit à rire. Je n’avais pas du tout posé la question de l’amusement ou de l’ironie. C’était la raison pour laquelle sa réaction me surprenait réellement. Je me demandais alors si je n’avais pas fait ou dit quelque chose de déplacé. Ce genre de choses pouvaient facilement arriver après tout. J’avais de plus une forte tendance à ne pas réellement bien estimé les réactions de mes interlocuteurs. Un comble lorsque l’on passait notre temps à étudier tout comme moi la psyché humaine. Mais il fallait dire que la psyché humaine renfermait en elle des secrets bien étonnants. Je restais alors interdis, guettant la moindre réaction de sa part. Je l’écoutais alors parler sans chercher à la juger. Bien sûr, mon échelle de valeur et d’exigences vis-à-vis de mes propres actions étaient sans doute bien plus élevée que les siennes. Jamais je ne me serais permis de commettre un geste contraire aux lois que nous dictait la société, pas une seule. Mais il ne m’appartenait pas de la juger. J’étais avant tout là pour l’écouter et la guider sur la voie qu’elle s’était choisie. Après tout, elle ne semblait pas représenter un danger pour les autres ou pour elle-même. Je hochais alors la tête en un signe d’approbation.

« C’est une très bonne chose que vous puissiez ce genre de règles. Bien que je ne me permettrais pas de vous encourager à commettre un larcin quel qu’ils soit, je ne peux que vous féliciter de connaître les limites qui pourraient mettre en danger la vie d’autrui. »

Elle s’interrogea alors sur mon compte et je la fixais longuement. Bien sûr, je ne m’attarderais pas sur le sujet. Après tout, c’était son cas que nous devions traiter et non pas le mien. Le rôle du patient et de son médecin traitant ne devait jamais s’inverser. Ou en serait le monde sinon ? Mais je mentirais si à l’instant je n’aurais pas donné cher pour savoir quelle idée avait germé dans son esprit. Sa façon de savoir lire en moi me désarçonnait. Et lorsqu’elle s’interrompit dans son discours, je ne pus que me demander si mon respect des règles avait été le seul détail qui la chiffonnait. Je fus malgré tout heureux de m’apercevoir qu’elle ne s’y attarda pas plus que nécessaire.

Elle affirma alors que je pouvais avoir tort dans son jugement et que le débat était totalement instructif. Je me sentais alors très touché par ses paroles. Elle traduisait en quelques mots ma pensée exacte. Tout comme elle, j’appréciais les longues conversations intellectuelles qui pouvaient nous mener loin une discussion. Je finis alors par sourire, me prêtant également au jeu.

« Ou peut-être que vous avez raison. Peut-être que le chaos peut également avoir des effets bénéfiques dans l’évolution d’une société. Voyez les révolutions dans les pays, elles peuvent mener à de grands changements indispensables à notre avenir. La Révolution française aurait mené à l’avènement de la démocratie en Europe… mais peut-être que le chaos doit malgré tout savoir conserver une part de contrôle sur lui-même. »

Je ris alors légèrement, approuvant une nouvelle fois ses dires.

« Je suis d’accord avec vous sur ce point. Il n’y a que les imbéciles qui ne changent pas d’avis, dit-on. Je pense qu’il n’y a pas plus grand danger que le manque de communication en ce monde. »

J’appréciais la manière qu’elle avait de se sentir aussi sûre d’elle. Parfois les moqueries et les regards désapprobateurs de ses congénères pouvait avoir un réel effet négatif sur notre construction. Mais cela ne semblait pas être le cas pour elle. Elle semblait au contraire dans sans ses baskets, assumant ce qu’elle était avec une étonnante facilité. C’était une très bonne chose pour elle et me rassurait d’avantage, s’il en était nécessaire sur sa personne.

« Le fait d’être différent, ne dois jamais vous empêcher d’être vous-mêmes. Et vous m’avez l’air d’une jeune femme parfaitement équilibrée. Je ne vois donc pas de raison de vous inquiéter. La tempérance est une très bonne chose… elle vous permet de prendre de meilleures décisions sans vous laisser prendre au jeu traitre des passions. Dans votre travail, je pense que c’est plus qu’une nécessité. C’est un devoir. »

Je ne pouvais m’empêcher de tiquer au moment où elle prononça le nom du film du Dr Jekyll et de Mr Hyde. Je ne laissais cependant rien paraître, espérant que cela ne se remarquerait pas. Lorsqu’elle admit apprécier notre conversation, je ne pouvais m’empêcher de laisser un trouble s’emparer de moi. C’était étrange comme sentiment, très étrange. J’ignorais de quelle manière elle s’y était pris mais j’avais moi-même très envie de la revoir et de passer du temps en sa compagnie. Cependant, il fallait que je me fasse une raison. Elle ne semblait pas avoir besoin de mon aide pour une évaluation psychologique. Cependant, elle avait peut-être d’autres choses à me raconter ? Je ne pouvais pas non plus totalement lui fermer la porte de mon cabinet. Je répondis alors, hésitant sur mes paroles.

« Eh bien je… je vous prendrais avec plaisir en consultation si vous en ressentez le besoin. Toutefois, je ne vois pas de raison de vous refuser mon appui pour votre évaluation psychologique. Vous avez passez votre test et j’espère je suis persuadé que vous ferez des merveilles dans votre travail. »

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Je ne suis pas folle, je suis juste en dehors du cadre.
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